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En Afrique, plusieurs pays entreprennent de développer leur propre monnaie virtuelle comme la banque centrale du Nigeria qui a déjà lancé la sienne, le « e-naira ». Une petite révolution qui pourrait transformer le monde de la banque. L’Afrique du Sud ne souhaite pas être en reste et se penche sur des études de faisabilité, afin de profiter des avantages de cette nouvelle forme d’argent.
La Banque centrale sud-africaine travaille pour l’instant sur un prototype de monnaie numérique, comme le détaille son gouverneur adjoint Rashad Cassim : « Notre banque centrale, à l’image de beaucoup d’autres dans le monde, explore en ce moment les différentes utilisations possibles d’une monnaie numérique, pour plusieurs raisons : la première étant qu’il y a des problèmes avec l’utilisation d’argent liquide. Sa production représente un coût, qu’il est parfois difficile d’y accéder, sans compter la criminalité que cela induit, donc c’est difficile à gérer. En prenant cela en compte, la banque centrale étudie la création d’une version numérique. On continuerait aussi à produire de l’argent liquide, mais les deux formes pourraient coexister. »
Une monnaie qui pourrait être stockée indépendamment d’un compte bancaire. Elle permettrait, selon les experts, d’être plus inclusive et d’effectuer des transactions plus rapides.
C’est aussi une réponse des banques centrales face à l’engouement pour les crypto-actifs, comme le Bitcoin. Selon Ian Putter, qui travaille sur les innovations pour la Standard Bank : « Beaucoup de personnes aiment ces services, car ils sont peu chers, ils ne sont pas compliqués à utiliser, et ils facilitent beaucoup de paiements au sein de l’économie numérique, qui seraient sinon difficiles d’accès. En proposant une alternative, qui serait transparente et régulée, les banques centrales permettraient aux utilisateurs d’accéder à ces mêmes services, sans le risque que représentent les crypto-actifs. »
L’Afrique du Sud fait également partie du projet Dunbar : aux côtés des banques centrales de Singapour, de Malaisie et d’Australie, l’institution sud-africaine va expérimenter l’utilisation d’une telle monnaie numérique pour des transactions internationales.
« Si cela permet d’être beaucoup moins cher et plus efficace, cela pourra démocratiser les paiements transfrontaliers. De quoi aider beaucoup d’acteurs, notamment des petites et moyennes entreprises qui, pour l’instant, n’ont pas les moyens de développer comme elles le souhaitent leurs importations et exportations, analyseCo-Pierre Georg, chercheur à l’Université du Cap. Donc je pense que cela pourra stimuler la croissance mondiale et les échanges internationaux. »
La Banque centrale sud-africaine se donne deux ans pour développer sa propre monnaie numérique.
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