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Source : Le 9h/12h
Ce sont deux coups de feu bien particuliers qui ont résonné dans la ville de Nara, dans l'ouest du Japon, visant l'ancien Premier ministre Shinzo Abe. Alors que l'attaque a laissé cette figure politique marquante dans un état critique avant que celui-ci ne succombe de ses blessures à l'hôpital, un suspect a été immédiatement interpellé et désarmé par les autorités. L'assassin présumé aurait fabriqué son propre fusil, contournant une législation japonaise extrêmement stricte en matière de contrôle des armes à feu. 
L'arme utilisée avait été effectivement décrite comme un fusil ou un fusil à pompe par plusieurs médias locaux. Mais les premières images des médias japonais montrent une arme composée de deux canons juxtaposés, largement enveloppés de ruban adhésif noir, laissant penser à une fabrication artisanale. "On peut voir qu'il y a des fils électriques derrière deux tubes qui semblent être collé avec du scotch", nous décrit Christian Goblas, expert "balistique, armes et munitions" auprès de la cour d'appel de Nîmes. 
Selon lui, l'arme aurait été fabriquée à partir de matériaux de récupération, montés sur une poignée de pistolet "airsoft" trafiquée. Ces répliques d'armes à feu, considérées comme des "jouets", sont utilisées au Japon, car la législation très restrictive permet à peu d'armes à feu de circuler dans ce pays (seulement 6 armes pour 1000 habitants). "Il pourrait donc s'agir d'une simple poignée en plastique, dont la détente aurait été transformée en interrupteur. Nous n'avons pas affaire à une arme neutralisée qui aurait été remilitarisée, ni même à une arme artisanale s'inspirant d'un véritable mécanisme d'arme à feu classique", observe encore Christian Goblas.
Pour lui, il aurait été impossible de prévenir l’incident. "Le propre des armes illégales, c’est qu’on ne sait pas", souligne l’expert, qui ajoute "il s'agit d'un lanceur pyrotechnique à amorçage électrique totalement bricolé. Cela montre que même les législations les plus restrictives n'empêcheront jamais les délinquants et les criminels à fabriquer des engins de mort".
Les témoins présents lors des coups de feu ont par ailleurs décrit des détonations accompagnées de fumée. "Le premier tir a fait le bruit d'un jouet. Il n'est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l'étincelle et de la fumée", a décrit ainsi un témoin interrogé par le média japonais NHK. "Le premier coup semble n'avoir pas fonctionné, obligeant le tir d'un deuxième coup", estime Christian Goblas.
Le nombre annuel de décès par de telles armes dans ce pays de 125 millions d'habitants est extrêmement faible. L'obtention d'un permis de port d'arme est un processus long et compliqué, même pour les citoyens japonais, qui doivent d'abord obtenir une recommandation d'une association de tir, puis se soumettre à de stricts contrôles de police.
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