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NEW YORK : Le Japon va lever ses restrictions d’entrée pour les touristes mises en place il y a plus de deux ans pour faire face à la pandémie de Covid-19, a annoncé jeudi sur Twitter le ministre du Numérique Taro Kono.
“Enfin, le Japon va rouvrir ses frontières”, a-t-il indiqué, avant un discours attendu du Premier ministre Fumio Kishida à New York plus tard dans la journée.
“La dispense de visa est de retour”, a-t-il ajouté, sans préciser la date d’entrée en vigueur ni à combien de pays la mesure s’appliquerait.
Le quota d’arrivées quotidiennes dans le pays avait été graduellement relevé depuis le début de l’année et s’établissait dernièrement à 50 000.
La faiblesse du yen, qui a perdu 20% de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l’année, devrait rendre le Japon encore plus attractif pour bon nombre de visiteurs.
Et un apport de devises étrangères pourrait aider à enrayer la chute de la monnaie nationale et donner un coup de pouce à la reprise économique.
En juin, le gouvernement nippon avait autorisé le retour des touristes étrangers, mais seulement dans le cadre de voyages organisés. Ce dispositif avait été allégé début septembre pour autoriser les séjours individuels, mais toujours via une agence de voyages.
Fumio Kishida “a pris ses fonctions il y a un an en sachant que la perception d’une gestion maladroite de la pandémie avait été un facteur clé de la perte de confiance de l’opinion publique” japonaise en son prédécesseur Yoshihide Suga, a récemment rappelé à l’AFP James Brady, spécialiste de la politique japonaise du cabinet Teneo.
Donc M. Kishida “s’est montré extrêmement prudent pour ne pas répéter ces mêmes erreurs”, selon cet observateur.
Le Japon n’a pas recouru à des confinements durant la pandémie mais le port du masque, sans être imposé par les autorités, continue d’y être extrêmement répandu dans les lieux et transports publics. Le taux de mortalité attribuable au coronavirus y a été relativement faible (moins de 35 décès pour 100 000 habitants).
L’archipel devrait cependant mettre du temps à retrouver son niveau record de 31,9 millions de visiteurs étrangers accueillis en 2019 et des retombées financières comparables (4 800 milliards de yens cette année-là, soit près de 34 milliards d’euros au cours actuel).
Car au Japon, “la majeure partie des retombées économiques (du tourisme international, NDLR) pré-pandémie provenait des masses de visiteurs chinois, qui dépensaient beaucoup pour rapporter chez eux des produits électroniques et cosmétiques” nippons, rappelle M. Brady.
Or, comme les Chinois sont toujours confrontés à des restrictions drastiques face au Covid-19 chez eux, ils ne devraient pas être nombreux à voyager au Japon dans l’immédiat, alors qu’ils représentaient (avec Hong Kong) 37% des visiteurs étrangers au Japon en 2019.
En revanche, la demande de touristes d’autres pays pourrait être forte, même si celle des Européens risque d’être limitée à cause de l’inflation élevée chez eux et des répercussions de la guerre en Ukraine sur les coûts du transport aérien, selon des experts du secteur.
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KIEV: Les puissances du G7 se réunissent mardi au lendemain de bombardements russes d’ampleur sur Kiev et d’autres villes d’Ukraine, des frappes qui ont suscité un tollé occidental, alors que les autorités ukrainiennes affichaient leur détermination face à Moscou.
Les missiles, roquettes et drones se sont abattus sur l’Ukraine en représailles de l’attaque, “terroriste” selon Vladimir Poutine, qui a partiellement détruit le pont reliant la Russie à la Crimée annexée en 2014. Hautement symbolique et stratégique, ce viaduc sert à l’approvisionnement des troupes russes dans le sud ukrainien où les forces de Kiev mènent une contre-offensive.
Les frappes ont visé des infrastructures militaires, énergétiques et de communication ukrainiennes, selon le Kremlin, mais ont également touché des sites purement civils, comme une université, un terrain de jeu, des parcs ou un pont piéton en plein centre-ville. Le dernier bilan fait état de 19 morts et 105 blessés dans le pays.
Ces bombardements “pourraient avoir violé” le droit de la guerre et représenter des crimes de guerre si les cibles civiles “ont été visées intentionnellement”, a affirmé à Genève le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit participer mardi à la réunion virtuelle d’urgence du G7 prévue à partir de 12H00 GMT sur le sujet.
De son côté, Vladimir Poutine doit recevoir le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, pour parler notamment de la sécurité de la centrale ukrainienne de Zaporijjia que la Russie occupe militairement depuis mars, et qu’elle s’est appropriée lorsqu’elle a revendiqué fin septembre l’annexion de quatre régions ukrainiennes.
Depuis des mois, Russes et Ukrainiens s’accusent de tirer dans la zone et de risquer de provoquer un accident nucléaire.
Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a lancé un appel à un cessez-le-feu “dès que possible” entre les bélligérants, dans un entretien télévisé.
Un responsable turc a par ailleurs indiqué mardi à l’AFP que président Recep Tayyip Erdogan, qui affiche une position neutre dans ce conflit, rencontrerait Vladimir Poutine mercredi à Astana, en marge d’un sommet régional dans la capitale du Kazakhstan.
Les Occidentaux ont eux réaffirmé leur soutien à Kiev après la vague de bombardements, l’américain Joe Biden promettant des “systèmes perfectionnés” de défense antiaérienne, tout comme l’Allemagne. Londres a promis de ne “pas faiblir d’un iota dans (sa) détermination à aider” l’Ukraine à gagner.
L’Union européenne a estimé que les bombardements russes sur des cibles civiles s’apparentaient à des “crimes de guerre”. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé “une escalade inacceptable”.
Pas intimidée
Le président ukrainien a lui martelé que son pays tiendrait bon en dépit de ces frappes massives, dont les premières sur Kiev depuis juin.
“L’Ukraine ne peut pas être intimidée”, a-t-il dit dans son allocution du soir.
Le Premier ministre ukrainien Denis Chmygal a indiqué que onze infrastructures importantes, dont des centrales électriques, avaient été endommagées dans huit régions, en plus de la capitale. Des coupures d’électricité affectaient de nombreuses régions.
Plus de 300 localités restaient privées d’électricité dans l’ensemble du pays.
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RIYAD: Les membres de la famille de Mahsa Amini affirment que les autorités iraniennes les menacent de mort et qu’elles les avertissent de ne pas participer aux manifestations, rapporte la chaîne BBC.
La mort de Mahsa Amini, à 22 ans, sous les coups de la police des mœurs de Téhéran a déclenché un soulèvement civil, l’un des plus importants en Iran depuis plus de dix ans.
Lors de sa détention – parce qu’elle avait prétendument enfreint un code vestimentaire rigoureux –, la jeune femme a été battue au point de tomber dans le coma. Sa mort est devenue un symbole de la répression en Iran.
«Les autorités iraniennes exercent une énorme pression sur notre famille. Nous ne communiquons donc pas avec les organisations de défense des droits de l’homme ni avec les médias étrangers et nous n’évoquons pas sa mort aux étrangers», confie à la BBC son cousin Erfan Mortezai.
M. Mortezai fait partie des combattants peshmerga engagés dans les rangs de Komala, un parti d’opposition kurde iranien exilé en Irak et accusé de séparatisme par l’Iran.
Cependant, les membres de la famille Amini qui vivent en Iran ont maintes fois nié leur soutien aux groupes d’opposition kurdes.
Pour M. Mortezai, sa cousine décédée porte le nom de «Zhina», comme l’appelaient ses proches. Ses parents ont été contraints de lui donner le nom de Mahsa (son prénom iranien) sur les documents officiels, car certains prénoms kurdes sont interdits en Iran.
«Zhina était une jeune fille comme les autres. Elle ne faisait pas de politique. Le régime a forgé de nombreux scénarios infondés autour d’elle. Ils prétendent que Zhina était en contact avec moi, que je l’avais formée avant de l’envoyer en Iran pour y exercer certaines activités. Tout cela est absolument faux», s’insurge M. Mortezai.
Ce dernier explique à la chaîne britannique BBC que des responsables iraniens menacent la famille de Mahsa qui vit en Iran: ils se servent de faux comptes sur Instagram pour les menacer de mort s’ils participent aux manifestations.
«J’ai moi-même reçu de nombreuses menaces par téléphone [qui disent] que si je me rends en ville, ils me kidnapperont et m’élimineront», ajoute-t-il.
M. Mortezai a partagé avec la BBC une vidéo qui montre la famille rassemblée dans un cimetière pour célébrer le 23e anniversaire de Mahsa.
On y voit un gâteau, sur lequel figure son portrait, soigneusement placé sur sa tombe, tandis que des cris et des pleurs retentissent.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
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DUBAÏ: Lundi dernier, les protestations contre le régime de Téhéran ont également touché le secteur vital de l’énergie en Iran, menaçant la survie à long terme des dirigeants religieux du pays.
Les travailleurs des raffineries de pétrole d’Abadan et de Kangan ainsi que ceux de l’usine pétrochimique de Bouchehr se sont joints aux manifestations qui secouent l’Iran. Des séquences vidéo en ligne montrent des dizaines de travailleurs qui bloquent la route de l’usine de Bouchehr, à Assalouyeh, sur la côte du Golfe, scandant «Mort au dictateur».
Les manifestations ont commencé il y a plus de trois semaines, après la mort de Mahsa Amini, 22 ans, originaire de la province iranienne du Kurdistan, placée en garde à vue puis battue par la police des mœurs pour avoir porté son hijab «de manière inappropriée».
Les manifestations ont été menées jusqu’à présent par de jeunes femmes et des étudiants à l’université, mais les analystes déclarent que le soutien des travailleurs du secteur de l’énergie ne laisse présager rien de bon pour les mollahs qui sont au pouvoir en Iran.
Combinées aux sanctions américaines sur les exportations de pétrole de l’Iran, des grèves prolongées des travailleurs de l’énergie pourraient mettre la République islamique à genoux, déclare Karim Sadjadpour, analyste au Carnegie Endowment for International Peace.
«L’Iran est moins dépendant du pétrole qu’il ne l’était en 1978 en termes de pourcentage du PIB, mais les exportations d’énergie sont toujours le moteur de l’économie», ajoute-t-il.
Les forces de sécurité iraniennes ont continué lundi à réprimer les manifestations.
Selon des organismes de défense des droits de l’homme, au moins cent quatre-vingt-cinq personnes, dont dix-neuf enfants, ont été tuées, des centaines blessées et des milliers arrêtées.
Des séquences vidéo diffusées sur les réseaux sociaux lundi montrent des manifestations dans des dizaines de villes à travers l’Iran, avec de violents affrontements entre manifestants et policiers antiémeute dans la province du Kurdistan, où au moins cinq personnes ont été tuées et plus de cent cinquante blessées lors des manifestations qui s’y tiennent depuis samedi.
Les forces de sécurité armées sont fortement présentes dans les villes kurdes de Sanandaj, Saqqez et Divandarreh. Elles recourent à l’utilisation du gaz lacrymogène, de matraques et, dans de nombreux cas, de balles réelles.
Par ailleurs, une vidéo montre des flashs aveuglants qui proviennent de plusieurs explosions dans un quartier de Sanandaj, la capitale du Kurdistan.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com