L’Europe dira-t-elle merci à Marck Zuckerberg, le PDG de Facebook (aujourd'hui rebaptisée Meta) lorsqu’elle lancera son euro numérique ? En tout cas, c’est bien le fondateur du réseau social aux 2 milliards de membres qui aura accéléré la prise de conscience sur le sujet. En juin 2019, Mark Zuckerberg présente le libra, le nouveau nom du Facebook Coin, une monnaie virtuelle qui devait être utilisée pour des paiements et des transferts d’argent à partir des messageries WhatsApp et Messenger (propriétés de Facebook).
« Zuck » voit les choses en grand et réussi à réunir vingt-huit partenaires, dont des poids lourds du secteur du paiement et des transactions sur internet comme Mastercard, Visa, Paypal, mais aussi Uber, Spotify et en France, Iliad, la maison – mère de Free. Si les banques centrales regardent l’initiative avec intérêt – Facebook pourrait essuyer les plâtres pour elles – il en va autrement des Etats qui voient l’une de leur prérogative régalienne, frapper monnaie, leur échapper. « Que Facebook crée un instrument de transaction, pourquoi pas. En revanche, que ça devienne une monnaie souveraine, il ne peut pas en être question », tonne Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances. Les critiques se multiplient sur la protection des données personnelles, le G7 crée un groupe de travail, Facebook est sommée de venir s’expliquer devant le Congrès américain.
Le Prix Nobel d’Economie Joseph Stiglitz assène que « seul un imbécile ferait confiance à Facebook pour son bien-être financier. » Face à la bronca, les partenaires initiaux quittent le projet les uns après les autres et Zuckerberg est contraint de changer ses plans. Exit le libra indépendant, place au diem, une cryptomonnaie adossée à des monnaies nationale (on appelle ce type de monnaie une stablecoin). Pour l’heure seul un diem adossé au dollar (1 diem = 1 $) est dans les tuyaux.
Le projet avorté du libra a, en tout cas, convaincu les Etats de s’intéresser de près au sujet et poussé les banques centrales à vouloir créer leur monnaie numérique. La Chine aura son yuan numérique. En Europe, la Banque centrale (BCE) et les banques centrales nationales des pays de la zone euro réfléchissent à un euro numérique et lancent en septembre 2020 une expérimentation à laquelle participent des représentants des milieux universitaires et du secteur privé.
Des tests sont réalisés dans quatre domaines essentiels : registre propre à l’euro numérique ; confidentialité et lutte contre le blanchiment de capitaux ; limites à la circulation d’un euro numérique ; accès pour les utilisateurs finaux non connectés à l’internet et soutien à l’inclusion avec des appareils appropriés. Aucun obstacle technique majeur n’est alors détecté.
En juillet 2021, s’appuyant sur cette expérimentation, le Conseil des gouverneurs de la BCE décide de lancer un projet d’euro numérique. « La phase d’étude, qui durera 24 mois, vise à traiter les questions essentielles se posant en termes de conception et de distribution. Un euro numérique doit répondre aux besoins des Européens mais aussi contribuer à prévenir les activités illégales et éviter tout effet indésirable sur la stabilité financière et la politique monétaire », indique la BCE.
Un euro numérique garantirait que les habitants de la zone euro puissent bénéficier d’un moyen de paiement gratuit, simple, universellement accepté, sans risque et inspirant confiance et serait accessible à tous, ménages comme entreprises. « Un euro numérique existerait parallèlement aux espèces, sans les remplacer. L’Eurosystème veillera à ce que vous disposiez toujours de billets et pièces, dans l’ensemble de la zone euro », précise la BCE.
La phase d’étude a officiellement commencé en octobre dernier pour deux ans et tout reste encore ouvert. Certains craignent qu’un euro numérique tue l’innovation en matière de cryptomonnaies. Verdict fin 2023.
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c est quoi les paiements par carte bancaire et les consultation sur internet, pour moi cela ressemble a de l'argent numérique

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