Mieux vaut être en forme pour partir à la découverte de Dubrovnik : lovée dans son écrin rocheux, la belle croate se mérite. Avant même de pénétrer les remparts de la cité fortifiée, vous aurez compris que c’est ici, à n’en pas douter, que les escaliers ont été inventés. Pas une ruelle, pas une voie où vous ne soyez contraint de gravir ou dévaler des centaines de marches. C’est à ce prix que l’imprenable forteresse acceptera de dévoiler ses secrets.
Le tour enchanteur des remparts s’impose dès l’arrivée. La visite étant assez onéreuse, l’idéal est d’acheter, d’emblée, un passe multivisites (Dubrovnik card) à l’office du tourisme. Comptez 1 h 30 pour savourer, du chemin de ronde, des points de vue tout en contrastes entre grande bleue et toits de tuiles rouge-orangé. Des scènes de vie cocasses s’offrent aux regards, des fils à linge manœuvrés sur poulie, aux terrasses de café troglodytes sculptées à flanc de falaise. Les lève-tôt apprécieront d’arriver avant la foule tandis qu’en fin de journée, les lumières du soleil couchant se prêtent à des clichés superbes. Le cœur de Dubrovnik bat sur ces remparts, bâtis entre le XIIIe et le XVIIe siècle avec les pierres, plus ou moins grosses selon sa fortune, qu’était tenu d’apporter chaque habitant. Le tout, lié avec un ciment à base d’eau de mer qui continue de préserver les murs des fissures et des assauts du temps !
Au pied, la cité s’étend de part et d’autre d’une artère centrale (Stradun) qui court, d’ouest en est, de la porte Pile à la porte Plo?e, sur le tracé d’un ancien chenal. Compte tenu des hordes de touristes qui débarquent des bateaux de croisière en été, l’accès à la vieille ville est contingenté et les entrées bloquées à 4 000 visiteurs, compteur à l’appui. Mieux vaut donc guetter les heures creuses pour visiter les monuments principaux (Palais du recteur, Palais Sponza, monastère franciscain abritant la plus ancienne pharmacie en activité du pays) et s’enfoncer dans le dédale de ruelles, fidèles gardiennes du passé. Si étroites que certaines façades ancestrales étaient dotées de rideaux extérieurs pour éviter d’être entendu des voisins !
Pour une entrée en matière, les connaissances d’un guide francophone local ne sont pas superflues, sauf à passer à côté de l’essentiel. Car, au-delà de l’image de carte postale, Dubrovnik, paradis des chats et des pigeons, porte en elle les stigmates d’une Histoire mouvementée. Libérée de la domination de Venise, l’ancienne République de Raguse a en effet connu l’âge d’or, subi l’occupation napoléonnienne (1806-1813), intégré le royaume de Dalmatie et vécu son lot de drames. 40 % de ses habitants ont péri dans un tremblement de terre, en 1667. Les pertes et les destructions massives des bombardements serbes dont elle fut la cible, en 1991, pendant la guerre de Yougoslavie, ont, quant à elles, laissé une empreinte indélébile.
Impossible, à Dubrovnik, d’échapper au « bruit le plus assourdissant de la guerre, le silence », tel que nous l’a décrit Ida, âgée de douze ans au moment du conflit. Les trous d’obus sont présents dans chaque mur. Et l’on ressort sans voix des expos affichant les visages juvéniles de centaines de Croates, la vie fauchée, à 20 ans…
Les amateurs de marche auront à cœur de rallier à pied le sommet du mont Sr? (405 m) qui surplombe la cité. Le chemin de randonnée qui serpente est très accessible et les panoramas sur la ville et la mer Adriatique sont à couper le souffle. L’occasion, au sommet, de visiter le musée du Fort impérial, symbole de la défense héroïque de Dubrovnik pendant la guerre pour l’indépendance croate. Et pourquoi pas, dans la ville rendue célèbre par la série télévisée Games of Thrones, prolonger la magie, attablé au (très bon) restaurant d’altitude, et se prendre pour le roi du monde…
Trois compagnies assurent la liaison directe avec Dubrovnik depuis l’aéroport de Nantes : Transavia, Volotea et Easyjet. Quatre vols par semaine sont proposés en moyenne pour une durée de vol d’environ 2 h 30. Formalités : carte d’identité ou passeport en cours de validité. À l’arrivée, navettes régulières en bus vers la vieille ville en 30 minutes.
La Croatie appartient à l’Union européenne mais a conservé sa propre monnaie, la kuna (1 Kn = 0,13 €). Bureau de change à l’aéroport de Dubrovnik. Carte bancaire acceptée dans la plupart des restaurants mais pas tous. Dépensez l’argent qui vous reste avant votre retour en France, car il vous sera difficile de reconvertir vos kunas en euros.
Évitez l’été, trop chaud et bien trop fréquenté. C’est un coup à rester dehors, la vieille ville fortifiée n’acceptant pas plus de 4 000 visiteurs en même temps. Or, les autres quartiers de Dubrovnik ne présentent aucun intérêt. Il n’y a même pas de rues commerçantes.
Inutile de garder son sac serré contre soi : Dubrovnik est réputée pour être la ville la plus sûre du pays. Ici, pas de pickpockets et donc pas de police municipale !
De nombreuses visites guidées thème sur les traces des héros de Game of Thrones. Mais aussi des lieux d’exposition consacrés au conflit serbo-croate de 1991. Mention spéciale à la galerie War Photo Limited qui réunit les photos de guerre des meilleurs reporters internationaux.
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