Il est en tissu, plastique ou silicone. Bleu, blanc, rouge, jaune ou vert fluo. Avec ou sans puce. Il ouvre les portes des festivals de musique comme Rock en Seine, qui se tient jusqu’à demain près de Paris, ou celles des bungalows de camping. Le bracelet est partout sur les poignets durant l’été.
Des clients de campings, de parcs d’attractions et aquatiques, de villages de vacances, de stations balnéaires et de montagne et bien d’autres encore ont été « bagués » avec le produit de l’été. Un site Internet propose même à la vente un modèle de plage « résistant à l’eau » destiné aux enfants – susceptibles de se perdre – avec une médaille sur laquelle sont gravés son prénom et le numéro de téléphone de ses parents.
Dans sa forme la plus basique, le ruban, souvent scellé par un rivet, a d’abord une fonction d’identification. Au camping, il peut changer de couleur d’une saison à l’autre mais aussi en fonction de l’âge et de la nationalité des estivants comme des services auxquels ils ont accès.
Au Castel Domaine de la Bergerie, un camping cinq étoiles dans le Var, il est rouge pour les moins de 18 ans. « Que ce soit à l’épicerie, au restaurant, bar ou discothèque, le personnel sait qu’on ne doit pas leur servir d’alcool », explique l’établissement.
La clientèle n’y est généralement pas allergique. « Cela donne un sentiment d’appartenance à un club privé », observe Etienne Page, directeur de la chaîne de campings Yelloh ! Village. « Il y a un petit côté clin d’œil à se recroiser dans la rue, en dehors du camping. C’est un peu comme les routiers », sourit Nicolas Dayot, à la tête de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA).
De plus en plus « high-tech », ce « bijou » inamovible possède des pouvoirs magnétiques et monétiques. Dans deux villages Center Parcs (NDLR : villages de vacances haut de gamme), il sert de clé de cottage et de casier dans la bulle aquatique mais aussi de porte-monnaie pour régler, sur le site, une partie de badminton ou une pizza. « Ces bracelets peuvent être crédités en amont du séjour ou sur place, directement depuis l’application ou à la réception », précise-t-on au sein du géant du tourisme.
La société hexagonale PayinTech s’est spécialisée dans les bracelets avec système de paiement dématérialisé. Un marché en plein boom. « Plus besoin d’avoir de la monnaie et sa carte bancaire en poche ! Et grâce à un réseau de partenaires, il y a parfois des réductions », vante l’entreprise. A la station des Deux-Alpes (Isère), l’accessoire connecté offre la possibilité de payer le télésiège, le bowling ou la luge d’été.
Cet outil a aussi été expérimenté l’été dernier sur les plages, notamment à Deauville (Calvados), qui est devenue la première station balnéaire « cashless » où l’on peut louer un parasol, une cabine ou un court de tennis en tendant son bras. L’initiative n’a pas été reconduite cette année mais devrait revenir la saison prochaine à plus large échelle.
Si la très grande majorité des clients se plient avec le sourire au port du bracelet, il peut arriver, exceptionnellement, que certains refusent ce signe distinctif. Le patron d’un camping ou les bénévoles d’un festival peuvent-ils les forcer ? Il n’existe pas de loi spécifique à ce sujet. Mais une jurisprudence.
En 2012, le tribunal des Sables-d’Olonne (Vendée) avait donné raison aux propriétaires de mobile-homes d’un camping du département, qui contestaient cette pratique. Pour le juge, cela constituait une « violation de leur droit au respect de la dignité de leur corps ». Il estimait également que « cette obligation, lorsqu’elle se décline à l’extérieur du camping et sur la peau nue d’un bras en été à la vue du public, se heurte au principe du respect de la vie privée ».
Pour Raphaël Bartlomé, juriste à l’UFC-Que choisir, association au service des consommateurs, le dispositif est « abusif si on refuse tout autre moyen d’identification ». Selon cet expert, « les contentieux sont rares car le principe premier du bracelet, l’identification, est occulté par son côté pratique ».
Pour Nicolas Dayot, président de la FNHPA, le port du bracelet ne constitue en rien une atteinte à la vie privée. « Les coordonnées du client n’y figurent pas », martèle-t-il. « Cette pratique répond à un besoin : pouvoir s’assurer que les gens qui fréquentent le camping ne sont pas des intrus. Il en va de la bonne tenue de l’établissement. Le gestionnaire a une obligation de sécurité », rappelle-t-il. « Quand le bracelet est imposé, il faut que cela soit clairement indiqué dans les conditions générales de vente », estime-t-il. Hormis le cas de la fronde vendéenne, il assure n’avoir « jamais eu de retours négatifs » en la matière.
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