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Au-delà des coups de cœur, des prix, des polémiques ou des grandes disparitions, voici notre sélection de treize événements culturels qui ont marqué 2013.
Le Monde
Temps de Lecture 9 min.
Cinéma, littérature, arts, musique, théâtre, mode, architecture, séries, street art, jeux vidéo… Au-delà des coups de cœur, des prix, des polémiques ou des grandes disparitions, voici notre sélection de treize événements culturels qui ont marqué l'année 2013.
Quand la presse et les professionnels du cinéma découvrent La Vie d'Adèle, d'Abdellatif Kechiche, au Festival de Cannes, seuls quelques initiés savent à quel point le tournage a été intense, et pénible pour certains de ses participants. Avant même que ce long film qui raconte l'amour de deux femmes, interprété par la néophyte Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux, ne reçoive la Palme d'or des mains de Steven Spielberg, les voix de certains techniciens se font entendre pour reprocher au réalisateur son comportement sur le plateau. En septembre, c'est au tour des actrices, surtout de Léa Seydoux, d'entretenir le débat. La sortie en salles, en novembre, l'accueil public et critique replacent le film à sa place : une œuvre sensible, en phase avec le monde tel qu'il change. 2013, année de la Manif pour tous, est aussi celle d'Adèle.
A force de présenter l'industrie musicale comme un champ de ruines, on oublie que c'est, aussi, un champ de bataille. En 2013, à rebours du défaitisme ambiant, de cinglantes victoires y ont été menées, tirant à la hausse les ventes de disques pour la première fois depuis plus de dix ans. Le succès de Fauve, prometteur groupe parisien, mêle, à un bouche-à-oreille somme toute classique, amplifié par une série de concerts fiévreux, une viralité propre à l'âge numérique. Les retours réussis de David BowieDaft Punk ou Stromae, tous trois auteurs d'albums best-sellers, ont bénéficié de frappes ciblées sur les réseaux sociaux, sous la forme de singles accompagnés ou non de vidéoclips. Propulsée par le documentaire Sugar Man, la fortune inespérée de Sixto Rodriguez puise, elle, dans des alliances plus anciennes entre la musique et le cinéma, dont avaient profité, par le passé, Buena Vista Social Club ou Staff Benda Bilili. Quant à Beyoncé, elle a opté pour une tactique inédite, façon blitzkrieg, publiant à l'improviste sur i-Tunes l'intégralité de son album. Point commun de ces fins stratèges : quel que soit le degré d'innovation de leur plan d'attaque, tous s'appuient sur l'alternance de périodes d'absence et d'extrême visibilité.
D'ici au 31 décembre, on devrait connaître le déficit exact de l'association organisatrice de Marseille-Provence 2013 – il est estimé à environ 3 % du budget global de 91 millions d'euros. Un manque à gagner qui s'explique par des dérapages dans l'organisation de certains événements et des prévisions de fréquentation surestimées – comme la décevante exposition du « Grand atelier du Midi », réunissant des œuvres de Van Gogh, Cézanne ou Matisse, qui a attiré 462 000 visiteurs sur les 600 000 escomptés. Pour rectifier le tir, il a été envisagé d'annuler l'exposition Le Corbusier… qui a finalement été la très bonne surprise de la fin d'année. Inauguré en juin, le Mucem (le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, dont l'impressionnant bâtiment est signé Rudy Ricciotti) restera la grande réussite de la manifestation.
Le tout nouveau directeur du Festival d'Avignon n'a pas ménagé son talent cette année, proposant notamment un véritable marathon lyrique à l'automne, avec trois nouvelles productions à Paris : Alceste, de Gluck (Opéra de Paris), Aïda, de Verdi (Opéra Bastille) et surtout Le Dialogue des carmélites, de Poulenc (Théâtre des Champs-Elysées), salué comme un chef-d'œuvre. Sans compter la création mondiale d'un monodrame, Siegfried, nocturne, sur une musique de Michael Jarrell, à Genève, et la reprise du Hamlet d'Ambroise Thomas à La Monnaie de Bruxelles. Alors que l'on découvrira en juillet 2014 sa première édition du Festival d'Avignon, Olivier Py, 47 ans, qui a pris ses nouvelles fonctions en septembre, a d'ores et déjà annoncé les grandes lignes de son programme, très attendu. A suivre.
En juin, Camille Henrot, 35 ans, obtenait le Lion d'argent (décerné à un « jeune artiste prometteur ») à Venise pour avoir su « saisir notre époque d'une manière sensuelle et dynamique ». Son œuvre Grosse Fatigue est une vidéo poético-encyclopédique retrançant l'histoire du monde et l'évolution des espèces en 13 minutes sur un rythme de « slam ». Début décembre, Laure Prouvost, 35 ans également, et quasiment inconnue en France, était la première Française à remporter le Turner Prize, le prix le plus prestigieux attribué à un artiste contemporain, mais réservé à un résident ou à un natif britannique. Installée à Londres, la jeune femme présentait Wantee, installation à la fois conceptuelle, narrative et loufoque mêlant vidéo et pratique de la terre cuite. Elle était notamment confrontée au travail de Tino Sehgal… Lion d'or à Venise cette année.
La saison lyrique avait été illuminée par sa mise en scène d'Elektra, de Richard Strauss, au festival d'Aix-en-Provence. Pendant le Festival d'Avignon, il avait donné une lecture bouleversante du Coma de Pierre Guyotat. Et l'on attendait avec impatience Comme il vous plaira, de William Shakespeare, que Patrice Chéreau devait monter à l'Odéon. Mais Patrice Chéreau est mort le 8 octobre, laissant un vide impossible à combler. Ceux qui sont venus après lui, au théâtre, à l'opéra, au cinéma, sont d'un autre temps, d'une autre histoire. Figure exemplaire – pour le pire parfois, et très souvent pour le meilleur – de la génération de mai 1968, Patrice Chéreau était de ces iconoclastes qui réinventaient les images.
Tout au long du mois d'octobre, la Tour 13 à Paris et l'opération de Banksy à New York ont mis le street art sur le devant de la scène. Tandis que la résidence-performance du street-artist britannique, très médiatisée, a illustré l'importance d'Internet dans la diffusion de cet art qui monte en puissance dans les rues du monde entier, l'engouement du public parisien pour visiter l'ex-tour d'habitation vouée à la destruction et investie en amont par une centaine de graffeurs du monde entier a été spectaculaire. Quelques mois avant, une œuvre du même Banksy volée sur un mur londonien cristallisait toutes les contradictions d'un art sauvage et illégal, dont la cote ne fait qu'enfler en salle des ventes. En parallèle, la destruction à New York du site considéré comme « la mecque du graffiti », 5 Pointz, est attendue pour les ultimes jours de l'année…
Intersidéral et sidérant. Après sept ans de silence (son précédent film, Les Fils de l'homme, remonte à 2006), le cinéaste mexicain Alfonso Cuaron a choisi de plonger ses deux personnages et les spectateurs en apesanteur dans le silence opaque du cosmos. Malgré sa dimension high-tech, le film événement de cet automne est une histoire « très linéaire » et « dépouillée », pour reprendre ses mots. Une spectaculaire simplicité qui fait toute sa force, mais qu'il n'a pas été simple d'imposer aux studios avec un film d'un budget de 80 millions de dollars. Face aux pressions hollywoodiennes pour introduire quelques flashbacks ou au moins un ennemi à combattre et quelques missiles, Cuaron a su maintenir le cap de son unité d'action. Mission accomplie.
Les Emmys (l'équivalent télévisuel des Oscars) en septembre, puis les nominations aux Golden Globes en décembre ont parachevé le triomphe de House of cards, série qui met en scène – sous la supervision de David
Fincher – les turpitudes de la vie politique dans la capitale des Etats-Unis. Pour la première fois, ce n'était ni un réseau hertzien ni une chaîne à péage qui profitait de ce succès. House of cards est produite par Netflix, naguère loueur de DVD par correspondance, aujourd'hui site de streaming pour amateurs de films et de séries, et désormais producteur de contenu. Amazon s'est engouffré dans la brèche en proposant Alpha House, autre série politique, avec John Goodman.
Les générations montantes d'écrivains américains ont beaucoup fait pour que soit (re)découverte l'œuvre de la Canadienne Alice Munro – à commencer par l'un des « patrons » de cette littérature, Jonathan Franzen, qui fit grand bruit en s'écriant, en 2004, « Lisez Munro, Lisez Munro ! » dans un article du New York Times. Il semble que, neuf ans plus tard, les jurés du Prix Nobel l'ont enfin entendu, choisissant de couronner une auteure majeure qui écrit depuis quarante-cinq ans, et a annoncé qu'elle prenait sa retraite cet été, à 82 ans. C'est la première fois que le genre de la nouvelle, qu'elle a pratiqué exclusivement, est récompensé par le prestigieux prix. « Petites gens, grands sentiments », a commenté le comité en annonçant son (excellent) choix.
Au printemps, on apprenait que, avec 2,3 milliards de recettes au box-office, la Chine était devenue le second marché cinématographique du monde, après les Etats-Unis, devant le Japon. Les effets de la croissance du marché chinois se font déjà sentir sur le contenu des films hollywoodiens, qui tiennent, malgré des quotas d'importation drastiques, plus de la moitié du marché. Dans le dernier épisode d'Iron Man, Robert Downey Jr avait pour partenaire Fang Bingbing, l'une des vedettes favorites du public sinophone. Pour gagner les faveurs de ce dernier, il faut aussi passer sous les Fourches caudines de la censure. Cette année, Quentin Tarantino a été la souris des chats censeurs du Bureau du cinéma de Pékin. Les films français n'ont pas ces soucis ; malgré les efforts de la ministre de la culture, ils restent pour l'instant sur le seuil de cet eldorado.
Le 2 octobre, on apprenait à l'issue du défilé Vuitton dans la Cour carrée du Louvre, très applaudi, qu'il s'agissait bien du tout dernier pour Marc Jacobs, après seize années de direction artistique de la maison. Depuis 1997, le styliste new-yorkais a su métamorphoser l'image de la marque monogrammée. En développant les collaborations avec des artistes comme Stephen Sprouse et Takashi Murakami, au succès planétaire, mais aussi en opérant le basculement du maroquinier vers le prêt-à-porter. Un mois après l'annonce de son départ, la maison de luxe nommait un autre chouchou du monde de la mode, le Français Nicolas Ghesquière, parti un an plus tôt de chez Balenciaga. Sa première collection est attendue en mars 2014.
Avec GTA V, Call of Duty : Ghosts ou Assassin's Creed 4, le jeu vidéo prend des allures hollywoodiennes. Ces trois franchises, dont les budgets de production peuvent atteindre 200 millions de dollars, sont devenues de véritables machines à engranger des revenus pour leurs éditeurs. GTA V a même été le premier jeu à dépasser le milliard de dollars de recettes, dépassant ainsi des films comme Avatar ou Avengers. Mais la qualité est-elle au rendez-vous ? Si GTA V et le nouveau Assassin's Creed tiennent leur rang en proposant, pour le premier, un monde toujours extrêmement ouvert et captivant, et pour le second, des aventures toujours aussi soignées, Call of Duty : Ghosts déçoit. Comme quoi, la surenchère de moyens n'est pas toujours synonyme de grande réussite. Comme au cinéma.
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