Depuis février 2002, l’euro est la seule monnaie ayant cours légal dans l’ensemble des pays de la zone euro — dont la France fait partie. Cette devise existe sous deux formes : la monnaie fiduciaire (les pièces et les billets de banque) et la monnaie scripturale (l’argent est inscrit par un jeu d’écriture sur les comptes en banque, permettant les virements, les paiements par carte bancaire ou les chèques).
L’euro numérique appartiendrait à une troisième catégorie, la monnaie électronique, une catégorie dans laquelle on retrouve les cryptomonnaies (comme Bitcoin) et des initiatives semblables à Libra, le projet porté par Facebook. Sa définition par la Banque centrale européenne (BCE) est qu’il s’agit d’une valeur monétaire représentant une créance sur l’émetteur qui est :
De la monnaie fiduciaire. Aussi appelée : cash. // Source :Moerschy
L’euro numérique serait donc la déclinaison de l’euro dans la monnaie électronique. Cette forme particulière serait émise directement par la BCE, exactement comme les billets de banque aujourd’hui. Elle autoriserait de régler des paiements n’importe où, en s’ajoutant aux multiples solutions existantes, par exemple lors d’un passage en caisse ou bien sur Internet : espèces, carte bleue, chèque, virement bancaire…
Il faut d’abord s’entendre sur ce que l’on entend par « monnaie traditionnelle ». S’il s’agit des pièces et des billets, c’est-à-dire de l’argent liquide, la tendance est à un recul de la manipulation des espèces, même si l’emploi du cash demeure très élevé. Enfin, c’était le cas avant la crise du coronavirus : avec l’épidémie, le phénomène tend à s’accentuer, du fait des gestes barrières et de la limitation des contacts physiques.
Si à court et moyen terme, voire à long terme, le cash n’est pas fondamentalement en péril, rien ne dit que ce sera toujours le cas à un horizon encore plus lointain. Et surtout, la survenue d’un évènement planétaire comme le Covid-19 — qui est, pour ainsi dire, une vraie surprise — est de nature à rebattre les cartes et à accélérer le calendrier. Aussi l’Europe souhaite-t-elle parer à toutes les éventualités.
« Un euro numérique permettrait de faire face à une éventuelle désaffection des Européens pour les espèces », déclare la BCE. Mais pour l’heure, il n’est pas question de remplacer la monnaie fiduciaire par la monnaie électronique. Ce nouvel euro « existerait parallèlement aux espèces, sans les remplacer. L’Eurosystème continuera dans tous les cas d’émettre des espèces », prévient la Banque centrale.
Il existe non pas un, mais plusieurs scénarios en faveur d’un euro numérique — et qui sont en outre cumulables.
L’euro numérique est aussi envisagé comme une riposte à des initiatives privées, comme le Libra.
Autre scénario à prendre en compte : la perspective que la monnaie numérique émise par d’autres banques centrales extérieures à la zone euro soit largement utilisée dans le monde, entraînant un décalage ou un retard du Vieux Continent avec des pratiques se généralisant un peu partout — ce qui pourrait éventuellement avoir des répercussions en matière touristique si les facilités de paiement ne sont pas là.
En tout, le groupe de travail de l’Eurosystème, qui rassemble des experts de la BCE et des 19 banques centrales nationales de la zone euro, a relevé sept raisons pour lesquelles un euro numérique émergerait. Ces scénarios, qui incluent aussi la dimension écologique, sont détaillés dans un rapport remis au mois d’octobre 2020. qui aborde également des considérations plus techniques et juridiques.
Oui. Le 1er novembre, la BCE a lancé une consultation publique. Christine Lagarde, la directrice de l’institution, en a fait l’annonce sur Twitter. Si vous voulez participer, vous devez vous inscrire sur cette page pour recevoir par mail le lien de la consultation publique. Elle est ouverte jusqu’au 21 janvier 2021. Il faudra ensuite que les services de la BCE trient et synthétisent les contributions.
Mais si l’opinion publique intéresse la BCE, elle entend également recueillir des avis plus spécialisés sur le sujet, qu’il s’agisse des autorités publiques, du secteur financier ou des universitaires, pour ce qui est de la sécurité, de l’infrastructure à retenir (centralisée ou décentralisée), de la stabilité à garantir à la devise, aux exigences techniques minimales pour manipuler l’euro numérique et au droit
We’ve started exploring the possibility of launching a digital euro. As Europeans are increasingly turning to digital in the ways they spend, save and invest, we should be prepared to issue a digital euro, if needed. I’m also keen to hear your views on it https://t.co/0ZuU2ZZgCp pic.twitter.com/CoY5sN7Yoz
À l’heure actuelle, l’existence de l’euro numérique n’est pas garantie. « Nous en sommes encore au stade de l’examen et de la réflexion », admet ainsi Christine Lagarde. Au début du mois d’octobre, la BCE annonçait le lancement d’expérimentations, indépendamment de la décision finale sur cette monnaie électronique. Il s’agit notamment d’éprouver les différents modèles qui existent.
Une échéance importante est attendue à la mi-2021, à une date qui reste à fixer, car à ce moment-là le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne devra dire s’il convient ou non de poursuivre ce projet — à supposer qu’il n’y ait pas de report. Si le feu vert est donné, il est prévu d’enclencher une phase d’étude sur les besoins des utilisateurs et sur les prestataires de services.
Selon toute vraisemblance, il faudra attendre quelques années avant que l’euro numérique ne soit plus simplement un concept mais devienne un véritable outil de paiement. La BCE l’admet volontiers : accoucher d’un tel projet tout en satisfaisant la totalité des exigences du cahier des charges « prendra du temps ». Et convaincre la population peut-être encore plus.
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Crédit photo de la une : Melvyn Dadure pour Numerama
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