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Marchands devenus banquiers, les Médicis étaient les princes de Florence. Du XIVe au XVIIIe siècle, ils décidèrent du sort de la cité.
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Négociateur habile, Jean de Médicis (1360-1429), dit «de Bicci», fonde à Florence l’institution financière qui porte son nom. La banque accroît considérablement les avoirs de cette famille de commerçants, qui devient rapidement la plus puissante de la ville. La peste noire et la faillite de nombreux concurrents facilitent son ascension.
Un concours est lancé pour la construction de la coupole de la cathédrale Santa Maria del Fiore. Filippo Brunelleschi est choisi : la construction durera seize ans. L’architecte n’utilise aucun échafaudage, mais un système de poulies capable de hisser jusqu’à 7 tonnes de matériel. L’église est enfin consacrée en 1436 par le pape Eugène IV.
Signe de son influence grandissante au sein de la cité, Jean de Bicci se voit confier le «gonfalon» (morceau d’étoffe honorifique) : il devient de fait le détenteur du pouvoir exécutif, en charge de former le gouvernement de la Seigneurie de Florence.
Fils de Jean de Bicci, Cosme (1389-1464) revient à Florence après avoir été ostracisé par ses rivaux. Il fait juger ses adversaires et maintient la ville sous une poigne de fer tout en gardant des apparences républicaines. Florence domine alors la plus grande partie de la Toscane.
Antonin de Florence, archevêque de la ville, commande à Fra Angelico des fresques pour son couvent de San Marco, dont une Crucifixion et saints. Chaque cellule du couvent est ornée d’une œuvre du peintre et de ses assistants.
Pierre Ier (1416-1469), dit «le Goutteux», en raison de sa santé précaire, prend la succession de son père Cosme l’Ancien. Malgré des succès diplomatiques, à l’image des bonnes relations nouées avec le roi de France Louis XI, la dynastie Médicis connaît de graves turbulences : complots menés par les familles rivales, gestion financière hasardeuse…
Laurent (1449-1492) succède à son père Pierre Ier. Sa politique extérieure s’oppose aux ambitions du pape Sixte IV. Celui-ci s’allie alors aux Pazzi, qui tentent d’assassiner Laurent et son frère Julien. Ce sera la «conjuration des Pazzi». Laurent en réchappe et les comploteurs sont châtiés.
La paix ramenée dans la cité, Laurent développe le mécénat et finance Verrocchio, Botticelli, Lippi ou Michel-Ange. Il agrandit la bibliothèque familiale initiée par Cosme. Il soutient penseurs et philosophes (Pic de la Mirandole, Marsile Ficin…) et contribue à l’essor du courant néoplatonicien.
A la mort de Laurent, en 1492, son fils Pierre II (1472-1503) devient le nouveau maître de la cité, mais ne parvient pas à éclipser l’aura de son prédécesseur… Il néglige l’opinion publique, ignore la colère des Républicains et des religieux, et subit un revers humiliant lorsque Charles VIII entre en Toscane. Sans négocier, Pierre quitte la ville : la branche principale des Médicis, exilée, erre en Europe, tandis que la branche cadette, alliée aux Républicains, prend le surnom de «Popolano».
Moine du couvent dominicain de San Marco et prédicateur très populaire, Jérôme Savonarole (1452-1498) négocie avec le roi de France et installe un gouvernement théocratique à Florence. Il modifie le système d’imposition et le rend plus favorable aux pauvres, renforce les lois contre l’usure, mais installe une dictature de la vertu : les Florentins sont contraints d’obéir à la stricte morale chrétienne.
L’aura du prédicateur décline auprès des Florentins, lassés par quatre années de restrictions et de puritanisme. Accusé d’hérésie, Savonarole est excommunié par le pape Alexandre VI. Après un procès et cinquante jours de prison, le moine est brûlé sur la place de la Seigneurie.
Ancien conseiller des Médicis, Pier Soderini (1452-1522) est élu gonfalonier et tente de redresser une ville meurtrie par l’invasion française et la parenthèse théocratique de Savonarole. Mais ses années à la tête de Florence sont marquées par une forte instabilité et un pouvoir faible.
La statue de 4,3 mètres est érigée devant le palais Vecchio deux ans plus tard : pour le gonfalonier Soderini, elle représente la détermination de la République face aux despotes.
Soderini s’allie aux Français, qui l’avaient soutenu lors de la guerre entre Florence et Pise, afin d’empêcher les Médicis de reprendre la ville. Mais la dynastie en exil parvient à ses fins grâce à une armée espagnole et à l’appui du pape Jules II.
Secrétaire de la Seconde Chancellerie dans la République florentine, Nicolas Machiavel (1469-1527) est déchu de sa charge après le retour des Médicis. Emprisonné puis exilé à Sant’Andrea in Percussina, le conseiller des princes rédige un traité sur la manière de prendre le pouvoir et de le conserver.
Fils de Laurent le Magnifique, Jean de Médicis (1475-1521) est élu pape en 1513, et prend le nom de Léon X. Comme son père, il devient un grand mécène et soutient entre autres Raphaël, qui peint son portrait. Il place des Médicis aux postes clés à Florence, dirigée de fait par le Saint-Siège. Jules de Médicis (1478-1517), fils de Julien, le frère assassiné de Laurent, devenu le pape Clément VII, confiera la ville de Florence à des cardinaux, renforçant la mise sous tutelle de la ville instaurée par Léon X.
L’Europe est plongée dans une crise née du conflit entre le pape Clément VII (Jules de Médicis) et l’empereur Charles Quint. Profitant du désordre politique, le peuple florentin chasse les Médicis et réinstaure la république. L’expérience est de courte durée : réconcilié avec le Vatican, Charles Quint ordonne en 1529 à ses armées de reprendre Florence et d’y installer un Médicis, parent du souverain pontife. Le siège de la ville durera près de dix mois.
Fille de Laurent II de Médicis, Catherine de Médicis (1519-1589) épouse Henri II, roi de France, qui décédera en 1559. Devenue régente, elle maintiendra l’unité du royaume dans une période troublée par les guerres de religion.
Les Médicis sont de retour en 1531 en qualité de ducs de Florence. Alexandre de Médicis (1510-1537) réduit les libertés et s’attire les foudres des Républicains lorsqu’il tente de revoir les institutions. Peu apprécié, il est assassiné par son cousin Lorrenzo (qui inspirera le Lorrenzaccio de Musset). Alexandre sera le dernier Médicis de la branche aînée à avoir exercé le pouvoir.
Fils du condottiere Jean des Bandes Noires, de la branche cadette des Médicis, Cosme Ier (1519-1574) est choisi par l’oligarchie pour succéder à Alexandre. Les notables de Florence pensaient faire du nouveau duc leur marionnette, mais le jeune homme s’affranchit de la tutelle et impose un pouvoir autoritaire en mettant fin à toute opposition républicaine : Florence devient une dictature.
Sous l’impulsion de Cosme Ier, Florence étend son assise territoriale et s’empare de deux grandes cités toscanes, Lucques et Sienne. Le prestige du grand-duché est renforcé par une série d’alliances et de mariages, dont celui de François Ier de Médicis (1541-1587), fils et héritier de Cosme, avec Jeanne d’Autriche. De leur union naîtra Marie de Médicis, future régente du royaume de France.
Epouse de Cosme Ier, 1549, Eléonore de Tolède achète sur la rive gauche de l’Arno le palais Pitti, qui fut construit par un banquier florentin au siècle précédent. Dédié aux fêtes grand-ducales, le palais sera relié quinze ans plus tard au palais Vecchio par un corridor de plus de 1 000 mètres, qui passera au-dessus des rues et sur l’Arno.
Détesté par ses sujets, François Ier (1541-1587) dirige sa ville comme un despote. Sa popularité est au plus bas lorsqu’il épouse sa maîtresse, Bianca Cappello, après la mort de Jeanne d’Autriche : le «débauché» meurt empoisonné à l’arsenic : son frère et héritier, le cardinal Ferdinand de Médicis (1549-1609), restera le principal suspect, ce qui ne l’empêche pas de prendre sa succession.
Sixième enfant de François Ier de Médicis, Marie (1575-1642) épouse Henri IV en 1600, mais ce n’est que dix ans plus tard, à la mort de ce dernier, qu’elle deviendra officiellement reine de France. Interprète de ballets, esthète et collectionneuse, elle contribue à développer les arts en France, mais restera mal aimée par l’opinion publique.
Agé de 70 ans, Galileo Galilei est condamné à la prison à vie par l’Inquisition, malgré le soutien que lui avait porté Cosme II et Ferdinand II de Médicis. Le savant doit renier ses convictions scientifiques, et notamment celle de la rotation de la Terre sur elle-même.
Contrairement à ses prédécesseurs, Cosme III (1670-1723) cesse d’apporter son soutien aux savants contre l’Inquisition. Sous son règne, Florence devient plus austère et décline sur la scène italienne. Son troisième fils, Jean-Gaston (1671-1737) sera le dernier Médicis grand-duc de Toscane.
Florence l’éternelle n’est plus que l’ombre d’elle même. Le grand-duché n’est plus qu’une monnaie d’échange entre les grandes puissances : à la suite du traité de Vienne, la France acte que la Toscane, sans héritier direct, soit attribuée à François III Etienne, duc de Lorraine et de Bar, contre la restitution de ses duchés à Louis XV.
Dernière de la lignée des Médicis, Anne-Marie-Louise (1667-1743) s’éteint et fait don de l’immense patrimoine accumulé par sa famille en quatre siècles, à condition qu’aucun objet précieux ne quitte la ville de Florence et que les collections soient ouvertes au public.
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>>> Cet article est paru dans le magazine GEO Histoire “Florence et les Médicis” (n°23).
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