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C’est son niveau le plus haut atteint depuis 2015 : le taux directeur ukrainien est désormais à 25% par an. Une décision prise par le conseil d’administration de la Banque nationale (NBU), annoncée dans un communiqué publié ce jeudi 2 juin.
Cette « politique interventionniste » a pour but « de protéger les revenus et l’épargne des citoyens, accroître l’attractivité des actifs de la hryvnia (ndlr : la monnaie nationale) et réduire la pression sur le marché des changes », est-il précisé dans le communiqué.
En remontant fortement le taux directeur à 25%, contre 10% jusqu’à présent, la banque centrale ukrainienne souhaite surtout « renforcer (sa) capacité (…) à assurer la stabilité du taux de change et contenir les processus inflationnistes ». Car, conséquence notamment de la guerre avec la Russie, l’inflation s’est envolée à 16,4% en avril sur un an en Ukraine, selon des chiffres officiels publiés par la banque centrale. Elle pourrait même atteindre 20% en fin d’année sur douze mois, selon des premières estimations.
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Une telle mesure devrait, selon la NBU, aussi permettre de limiter la « menace » de « dollarisation » de l’économie ukrainienne, soit le risque d’abandonner la hryvnia au profit du dollar américain. La monnaie ukrainienne s’échangeait jeudi après-midi autour de 29,5 hvrynia pour un dollar, à un niveau relativement stable depuis le début de l’invasion russe.
Le chef de la banque centrale, Kirill Chevtchenko, a par ailleurs révélé jeudi vouloir entamer des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) pour élaborer « un nouveau programme » économique pour l’Ukraine.
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Cette décision intervient quelques jours après que l’agence de notation financière S&P a abaissé à CCC+/C sa note sur la dette de l’Ukraine libellée en devises étrangères, « en raison des retombées plus importantes de l’attaque militaire russe ». Elle a assorti cette note d’une « perspective négative » dans la mesure où elle s’attend « à ce que le conflit militaire russo-ukrainien se prolonge », a-t-elle expliqué dans un communiqué la semaine dernière.
En revanche, elle souligne avoir confirmé ses notations B-/B « en devise locale », estimant que « la dette publique ukrainienne libellée en hryvnia est moins vulnérable au défaut de paiement ».
Les perspectives négatives reflètent les risques pour l’économie ukrainienne, le conflit compromettant la stabilité financière et « la capacité du gouvernement à honorer ses obligations de dette ».
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« Nous pourrions abaisser les notations au cours des 12 prochains mois si la position de liquidité du gouvernement devait se détériorer » ou si « les actions militaires russes affaiblissent considérablement la capacité administrative du gouvernement ». A contrario, S&P pourrait revoir la perspective à stable en cas d’amélioration de l’environnement sécuritaire de l’Ukraine et d’une meilleure visibilité sur ses perspectives macroéconomiques à moyen terme. Pour l’heure, l’agence anticipe une « période prolongée d’instabilité macroéconomique » dans le pays.
En prenant l’hypothèse que le conflit persiste au second semestre 2022, le PIB de l’Ukraine pourrait se contracter de 40% en raison de l’effondrement des exportations, de la consommation et des investissements.
Étant donné les « dégâts considérables », les perspectives de croissance à moyen terme de l’Ukraine sont incertaines et « dépendent de la mesure dans laquelle le gouvernement retrouvera un niveau d’intégrité territoriale, parallèlement à des efforts de reconstruction importants ».
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Une conférence de reconstruction de l’Ukraine se tiendra les 4 et 5 juillet en Suisse afin de mobiliser des fonds pour le pays frappé par des destructions massives depuis l’invasion russe, a annoncé mardi le président suisse à Davos. Une conférence sur les réformes ukrainiennes devait initialement se tenir à cette date dans la ville de Lugano, mais son intitulé et son objet ont été bouleversés en raison du contexte. « La conférence sur le rétablissement de l’Ukraine sera dédiée au processus de reconstruction », a affirmé le chef d’État suisse Ignazio Cassis fin mai.
Les détails sur les futurs participants sont pour l’instant inconnus, une invitation a été adressée à environ 40 dirigeants, mais la conférence devrait aborder notamment la question des contributions annoncées et à venir de la Banque mondiale, l’OCDE et l’Union européenne, a indiqué le président suisse. Le chef d’État suisse a par ailleurs précisé que le président ukrainien Volodymyr Zelensky y participera, sans détailler sous quelle forme.
« Nous sommes déjà prêts à engager la reconstruction », a affirmé le ministre ukrainien Dmytro Kuleba, assurant que l’Ukraine avait déjà « libéré certains territoires ». La Russie a détruit les routes, les infrastructures communales, elle fait tout pour rendre la vie impossible en Ukraine, avait affirmé le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal, évaluant le coût de ces destructions à 600 milliards de dollars. Le dirigeant ukrainien a appelé « la communauté internationale à mobiliser de l’aide financière, cruciale à la reconstruction ».
La conférence portera principalement sur les infrastructures, décimées par la guerre, ainsi que l’économie, les questions environnementales et sociales, et impliquera la mobilisation de fonds au travers d’un appel aux dons. Il ne s’agira néanmoins pas que d’envoyer des fonds à l’Ukraine, a par ailleurs dit le chef d’État, affirmant qu’ « il existe un danger que ces fonds atterrissent entre de mauvaises mains », et évoquant l’importance « d’auditer le versement des fonds ».
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(Avec AFP)

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