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Joe Satriani : l’interview pachydermique
Rolling Stone L’Hebdo N°95 : Jonathan Jeremiah
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Formé au printemps 2010, en terre sudiste (Béziers), par le guitariste Laurent Galichon, Red Beans & Pepper Sauce construit son répertoire entre les rives du new blues made in southern (Tedeschi Trucks Band,) et les solides falaises du heavy rock british (Led Zeppelin). A l’écoute de leur nouvel album (7), il est difficile de résister à leurs coups de griffes, portées ici, notamment par leur reprise du classic zeppelinien “Rock and Roll”. Une version enlevée ou les guitares au son blues vintage jouent les premiers rôles, boostées par le timbre vocal très punchy de Jessyka Aké. Quelques jours avant le début de l’automne, Laurent Galichon (guitare) et Jessyka Aké (chant) en visite promo à Paris, s’entretenaient avec Rolling Stone…
Laurent : La volonté et le travail. Depuis notre premier disque, nos fans nous ont toujours sollicités pour ajouter de nouveaux contenus à notre répertoire. Nos fans c’est notre boussole, ils nous servent de boosteur. De mon côté, j’ai pris l’habitude d’écrire en permanence, que je sois sur la route avec le groupe ou chez moi à Béziers, j’ai toujours un petit carnet sur moi. Du coup, quand arrive le moment de faire le nouvel album, on ressort le tiroir à idées et on pioche dedans. Du fait, de nos différents lieux de vie, Jessyka est à Paris, moi à Béziers et le reste de la troupe à Montpellier, on préfère roder nos nouveaux morceaux sur scène plutôt que d’enquiller des heures de répétitions. Plus on joue sur scène, mieux c’est. Les concerts live devant notre public, y a pas mieux !
Laurent : Dans notre marmite, on retrouve des ingrédients, pimentés aux saveurs 70’s. En résumé : il y a du blues, du Led Zeppelin, un peu de Deep Purple et du Jimi Hendrix Experience.
Jessyka : Tous les cinq, on s’est plongés en apnée dans les albums de Led Zep, c’est notre ADN. Vocalement, j’ai toujours été attiré par les voix endiablées du R&B, comme celle de Tina Turner, période 60’s avec Ike. Là, tu sens que la marmite est en ébullition, ça chauffe à tous les étages.
Laurent : En fait, j’ai proposé l’idée au groupe de reprendre ce morceau d’anthologie après avoir fait un riff de guitare à la Jimmy Page sur un blues. On s’est tout de suite dits qu’il était hors de question de reproduire le morceau originel, tel quel, mais l’enregistrer à notre sauce ; Pour cela, on se l’est appropriés, on l’a tordu, malaxé. Au final, on en a fait une version très blues, un retour aux racines en laissant de l’air dans le morceau afin que Jessyka puisse s’exprimer au micro. On l’a fait en 2 prises, c’était quasiment du live. On a voulu enregistrer “Rock and Roll” au Rockfiedld, après avoir vu sur Arte ce documentaire génial consacré au studio gallois. C’est quand même ici que Queen a enregistré la chanson “Bohemian Rhapsody”. D’ailleurs, on a bénéficié du même matériel vintage, comme une table de mixage NIEVE de 74, c’était un truc de dingue !
Philippe Langlest
Retrouvez cette interview de Red Beans & Pepper Sauce dans Rolling Stone l’Hebdo n°93
Notre chronique de 7 de Red Beans & Pepper Sauce dans Rolling Stone n°145, disponible sur notre boutique officielle.

Joe Satriani : l’interview pachydermique
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J’ai écrit un morceau qui avait ce son à la fois robotique et pachydermique. J’ai décidé de continuer dans cette direction et pour cela, je devais lui donner un sens, en faire une histoire. J’ai donc écrit une histoire de science-fiction au cours de laquelle les Humains, en terraformant Mars, créent une nouvelle espèce : des éléphants géants qui peuvent jouer de la musique, penser comme des êtres humains et ont des pouvoirs spéciaux. Exploités par les humains, ils commencent une révolution menée par un guitariste et prennent position de Mars. Une fois cette histoire finie, j’ai présenté l’histoire de ce morceau au groupe et nous avons pu nous éclater lors de l’enregistrement.
C’est difficile de décider d’un titre d’album, à moins d’avoir un concept solide qui soutient l’ensemble. Parfois, les concepts ne fonctionnent qu’en interne. C’était le cas pour The Extremist (1992), qui me désignait, parce que c’était extrême à l’époque de faire un album de guitare instrumental ! [rires] Pour The Elephants of Mars, il me fallait quelque chose de suffisamment énergique pour représenter l’ensemble. Les autres morceaux ont leur propre identité, mais les titres ne correspondent pas à ceux d’un album complet. D’ailleurs, le titre “Surfing With The Alien” m’est arrivé après coup. Il n’avait pas encore été fabriqué, mais j’avais déjà tout envoyé au label. Il se trouve qu’un journaliste avait mal réagi au premier titre, qui était “Lords of Karma”. J’ai appelé mon label pour changer le titre une semaine avant que tout soit finalisé.
Le sentiment d’isolement m’a inspiré, notamment sur “Faceless”. Ce titre parle du fait que les gens veulent te voir en vrai. Quand ce n’est pas le cas, tu te sens “sans visage”. L’isolement a amplifié cette impression. La pandémie m’a aussi donné envie de changer de direction musicale, par rapport aux deux précédents, très orientés classic rock. Nous avons donc décidé de changer et surtout de nous améliorer. Et pour cela, nous n’avons eu aucune limite de temps.
Mathieu David
Retrouvez cette interview de Joe Satriani en entier dans le n°80 de Rolling Stone Hebdo, disponible ici
Notre chronique de The Elephants of Mars
l’album est disponible

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Il y a quelque chose de différent, je ne peux pas le nier. Nous ne serons plus jamais les Pixies d’antan. C’est une réalité que nous sommes forcés d’accepter. Et cela ne concerne pas seulement notre groupe, mais aussi notre public. Avec le recul, j’ai l’impression que nos premiers concerts allaient bien au-delà de ce sentiment de première fois. Ils sont aussi un marqueur temporel d’une époque qui n’est plus la même, sur bien des points. Mais pour autant, je trouve que nous offrons une expérience bien plus variée aujourd’hui. C’est aussi lié à notre vécu et à ce que nous proposons depuis quelques années sur album. Et ce n’est pas Doggerel qui me fera mentir. Nous avons performé dans tellement de lieux différents, devant des publics très distincts. Quand tu joues à dix-huit heures en ouverture Robert Plant devant des fans de Led Zeppelin gorgés de vin, puis dans un festival de motards à côté de Clermont-Ferrand, tu es armé pour n’importe quelle situation ! (Rires) Aujourd’hui, nous nous sentons à l’aise partout, même dans les endroits les plus glauques.
C’est intéressant, car je ne m’étais même pas posé la question. Mais c’est vrai, sans aucun doute. Je me souviens que pour Doolittle, j’avais aussi beaucoup écrit. Mais les quinze titres que nous avions conservés étaient les meilleurs, de très loin. Pour Doggerel, je suis arrivé en studio avec une bonne quarantaine d’idées, et presque autant de démos. Je ne dis pas que tout était bon, mais ça nous a donné matière à expérimenter. Après deux ans de pandémie sans nous voir, c’était important de revenir avec du choix. En temps normal, nous trouvons de nouvelles idées sur la route ou en répétition. Cette fois-ci, il fallait être plus sérieux, agir comme des musiciens professionnels. Ça ne nous ressemble pas vraiment, mais ça nous a aidés à avoir une sorte de schéma d’organisation, comme une grande carte de tous les éléments qui étaient à notre disposition.
Tom sait désormais parfaitement comment nous fonctionnons, et il n’hésite pas à nous dire quand il ne sent pas quelque chose. Il est comme un organe vital auquel nous sommes tous les quatre reliés. Sur Doggerel, nous avons mis un paquet de bons titres de côté, mais c’était avant tout pour ne pas perdre l’essence même du disque. C’est comme si nous avions cuisiné un plat spécifique, avec des ingrédients finement sélectionnés. Et dans la cuisine raffinée, il ne faut jamais être trop gourmand !
Antoine Serrurier
Retrouvez cette interview de Pixies en intégralité dans Rolling Stone Hebdo n°93
Notre chronique de Doggerel est dans notre numéro 146, disponible en kiosque et sur notre boutique officielle.

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J’ai adoré ça. On aime tous être sur les routes. C’est une sorte d’existence bizarre que vous ne changeriez pour rien au monde. Malgré tout, à la fin, vous sentez qu’il est temps que cela s’arrête. Vous voyez ? Vous savez au fond de vous qu’il est temps de faire une pause. A la fin, j’avais l’impression d’avoir enfin mis le doigt sur ce que j’aimais jouer, et ce que j’aimais moins. Donc finir une tournée est un sentiment partagé… Mais il y a du soulagement à la fin. Pas parce que je n’aimais pas ça, mais parce que c’était le bon moment.
Jamais. Je n’ai sorti qu’un album, donc vous sélectionnez vos chansons parmi une douzaine. J’ai atteint un point où je n’étais pas forcément lassé de mes chansons, mais j’ai réalisé que je voulais en enregistrer plus pour pouvoir les accompagner. Mes deux chansons préférées à jouer en live restent « Budapest » et « Blame It On Me » parce que tout le monde chante avec moi. Et c’est ce que j’aime le plus dans le fait d’être en concert. Quand vous sentez une énergie commune à toute la pièce. C’est formidable, j’adore.

Certains groupes savent parfaitement écrire sur leurs villes de naissance, ou le monde qui les entoure de près. Et je trouve ça génial, mais je ne sais vraiment pas faire. Je ne critique pas l’endroit où je vis. Je trouve simplement difficile d’écrire dans un endroit où je me sens trop à l’aise. Donc le fait de m’emmener ailleurs, de voyager dans des endroits différents, me permet d’ouvrir les yeux un peu mieux. Ce sont des petites choses, comme la météo, la nourriture, la monnaie, le décalage horaires… Toutes ces petites choses mises bout à bout rajoutent à la sensation de dépaysement et changent votre façon de penser. Vous devez être plus conscient de ce qui vous entoure. Et cela m’aide à écrire.
Sur cet album, le thème principal était justement cette idée de s’échapper du monde qui vous entoure. Pas nier son existence, mais juste « Ok, tu as le droit de prendre du temps pour toi, loin de tout ça. De prendre ton temps. » Je pense que l’on a le droit de rêvasser, de s’échapper un peu. Mais quand vous grandissez, j’ai l’impression que vous arrêtez de vous autoriser cela. Et parfois, c’est bien d’y revenir.
Quand vous êtes en tournée, vous êtes dans une bulle. Vous restez dans une ville, pour une courte période, et ensuite vous partez. Et vous restez éloigné de ce qu’il se passe dans le monde. Pas délibérément, mais parce que vous n’avez pas trop le choix. Et quand vous arrêtez, vous avez l’impression que tellement de choses se sont passées pendant ce temps. J’avais l’habitude de recevoir les alertes infos sur mon téléphone, mais c’est rapidement devenu oppressant. J’ai donc délibérément écrit des chansons enjouées et joyeuses. D’abord parce que j’adore ça. Ensuite, parce que si j’écrivais des chansons sombres sur des périodes difficiles, où serait l’échappatoire ? Et puis, quand vous êtes en tournée, vous devez chanter tous les soirs. Je ne peux pas penser à quelque chose pire que de chanter tous les jours des morceaux tristes. Je pense que cela me détruirait. En vérité, je crois que j’aime juste les chansons joyeuses !

Quand j’avais quinze ans, j’ai commencé à écrire des chansons parce que c’était drôle. Je pense aujourd’hui que je croyais qu’il existait une sorte de club : « Toi seul peut le faire. » Et j’ai finalement appris que j’en étais capable, moi aussi. Ce fut très libérateur. Je ne suis pas du genre à écrire une chansons par jour. Je n’en ressens pas le besoin. Parfois, je m’assois, je prends ma guitare, le plus souvent je m’affale quelque part dans mon appartement. Et je joue plus ou moins les mêmes accords que ceux que je faisais quand j’avais quinze ans. Je n’y pense pas vraiment. De temps en temps, l’inspiration vient. Et je ne me pose pas de questions, je m’adapte.
Parfois, certaines chansons vous parlent même si elles ne sont pas de vous. Et souvent, quand vous les jouez en live, cela devient frustrant. Parce que vous êtes très conscient que vous n’auriez jamais pu aboutir à une telle conclusion, mais que vous auriez adoré. La semaine dernière, nous avons filmé avec Taratata, et j’ai chanté « Don’t Think Twice, i’s alright » de Bob Dylan.
En fait, oubliez, ce n’est pas un bon exemple, parce que c’est Bob Dylan. Donc évidemment que j’aurais adoré écrire cette chanson ! (Rires)
Non… Je réalise le succès qu’a rencontré mon premier album. Je sais aussi que ce n’est pas normal. Et ce n’est pas parce que vous avez réussi une fois que vous devez vous attendre à la même réception systématiquement. Je ne crois pas d’ailleurs que ce soit très important de rencontrer le succès à chaque fois. La chose la plus important c’est que je sois capable d’aller en tournée et de jouer. C’est capital pour moi.
A un moment donné, en studio, je me suis tournée vers Cam [Blackwood NDLR], le producteur de l’album, et je lui ai dit « Merde, les gens vont entendre cette chanson. » Ce à quoi il m’a répondu « Ouais… Qu’est-ce que tu crois qu’on fait ici ? » (Rires) Pendant cette phase, vous devez faire preuve d’égoïsme, parce que vous allez chanter les morceaux chaque soir. Donc si je n’aime pas ce que je fais, ça ne sert à rien. Je suis donc très excité de voir où tout cela va nous mener. Je n’aurais jamais espéré un tel succès pour le premier album, donc je suis prêt à tout pour celui-ci.
J’en écoute beaucoup. La majorité de ceux que j’apprécient sont un dialogue entre comédiens à propos de leurs performances d’acteur et de l’industrie du cinéma. Je n’étais pas sûr que les chanteurs et les stars de la pop puissent arriver au même degré d’honnêteté. Parce que j’ai l’impression que notre industrie se repose sur des faux-semblants et des non-dits. Je voulais commencer un projet où je pourrais aller parler à des chanteurs, des pop stars, des musiciens, et voir s’ils peuvent être honnêtes. Et je crois qu’ils le sont. Ils aiment particulièrement parler avec quelqu’un qui fait le même métier qu’eux. A chaque fois, nous sommes tous les deux tous seuls dans la pièce. Ça me permet de retomber amoureux de la musique ; à force de faire partie de ce milieu, j’avais fini par m’en lasser. Et on découvre aussi plein de gens très différents. La base est toujours la même : j’écris mes chansons, des personnes les aiment, je les joue sur scène. Mais chaque histoire est un petit peu différente.

Je suis très conscient de la chance que j’ai de faire ce que je fais. Tout simplement parce que j’adore mon métier. Faire quelque chose que vous aimez est génial. Mais c’est important de montrer qu’il y a néanmoins des hauts et des bas. La plupart du temps, tout se passe bien, mais il y a aussi du négatif. Par exemple, quand je pose la question « Que pensez-vous du fait de faire des tournées ? », tous sans hésitation vont me dire qu’ils adorent. Mais ils expliquent que c’est aussi compliqué, parce que vous n’êtes pas là aux mariages, aux enterrements, aux anniversaires, lorsqu’un enfant naît, auprès de votre famille… Mais c’est le prix à payer : vous ratez toutes ces choses de la vie mais vous avez la possibilité de faire l’un des meilleurs métiers du monde. C’est une conversation intéressante à avoir avec les gens !
Question intéressante ! Il y a un album que j’ai beaucoup écouté l’année dernière et que je continue à beaucoup passer. Je ne sais pas si je prononce son nom correctement. Il s’appelle Leif Vollebeck, et vient du Canada. Son album s’appelle Twin Solitude, et il est magnifique. C’est l’un de ces albums qui m’énervent parce que j’aurais telmenet aimé pouvoir sortir quelque chose de ce niveau !
Ensuite, il y a Sigrid. Elle va être invitée sur mon podcast très bientôt, ce que j’attends avec ipatience. Elle a gagné le BBC Sound of 2018. Et il y a quelque chose de très excitant dans ce qu’elle fait.
Et le troisième… Il vient de Londres, il habite à Brixton. Il s’appelle Dan Caplen, et a été ma première partie l’année dernière. Il joue du violoncelle et a écrit pour Macklemore et d’autres. C’est formidable de le voir aussi occupé et entouré.
Propos recueillis, traduits et adaptés par Louise-Camille Bouttier

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Mise à jour : Pour des raisons logistiques Depeche Mode intervertit les dates lyonnaise et bordelaise. Ainsi, le concert prévu au Groupama Stadium de Lyon aura lieu le 31 mai et celui prévu au Stade Matmut Atlantique de Bordeaux le 4 juillet. Les places sont disponibles.
Au plus fort de la pandémie, les membres de Depeche Mode se sont retrouvés à devoir donner du sens à cette pandémie mondiale tout en essayant d’apprécier la vie à chaque instant. Ces deux thèmes revenaient sans cesse lorsque le frontman Dave Gahan et le chanteur et multi-instrumentiste Martin Gore écrivaient les paroles de ce qui allait devenir leur 15e album. Ils ont embrassé cette idée en appelant l’album Memento Mori.
« La traduction [de « Memento Mori »] est « Souviens-toi que tu dois mourir » », nous explique Gahan par téléphone depuis Berlin, quelques jours avant la conférence de presse du groupe, mardi, annonçant Memento Mori. « Beaucoup de chansons nous rappellent que notre vie est éphémère et qu’il faut en tirer le meilleur parti – de manière positive ». Martin  Gore raconte qu’il a entendu cette phrase latine pour la première fois par un ami. « Je me suis dit que c’était un excellent titre d’album pour les chansons qui avaient déjà été écrites », dit-il.
L’origine de cette expression remonte à  l’époque gréco-romaine quand un esclave se tenait à côté d’un général romain victorieux lors de son triomphe pour lui rappeler sa condition de mortel et qu’il lui fallait donc rester humble. Cette idée d’humilité a beaucoup plu à Gahan. 
C’est l’une des rares fois où le groupe a choisi un titre d’album en cours d’enregistrement et l’a conservé jusqu’au bout. L’album, que les producteurs James Ford et Marta Salogni terminent à Londres, devrait sortir au printemps prochain, tandis que la tournée Memento Mori débutera dans des salles nord-américaines, en commençant par Sacramento, le 23 mars et un passage au Madison Square Garden le 14 avril 2023.
Mais avant qu’ils ne puissent entrer en studio, le titre prend une signification bien plus grande pour Gahan et Gore. Le 26 mai dernier, Andy « Fletch » Fletcher, qui a cofondé Depeche Mode et joué des synthétiseurs et de la basse dans le groupe depuis 1980, meurt brutalement d’une dissection aortique. Ont-ils remis en question le titre après la mort de Fletch ? « Je pense que ça l’a cimenté, si ce n’est plus, » dit Gore. « Évidemment, tout le monde va penser que toutes les chansons ont été écrites rapidement après la mort d’Andy », poursuit Gore. « Mais tout était planifié et prêt à partir. Malheureusement, Andy est décédé alors qu’il avait vraiment hâte de commencer à travailler avec nous. Donc j’aime l’idée de ‘Memento Mori’ d’une manière plus positive, dans le sens de ‘Vis chaque jour et profite au maximum de ton temps ici’ ».
« C’est la première fois que nous faisons quelque chose comme ça sans Fletch », dit Gahan. « Toutes les chansons étaient déjà écrites avant le décès de Fletch, mais quand quelque chose se produit, un événement comme celui-ci dans votre vie, les chansons changent : Elles prennent des formes différentes et ont des significations différentes lorsque vous les chantez. Je pense que lorsque je chantais certaines des chansons, je réfléchissais à toutes sortes de choses, mais il est certain que Fletch est revenu très souvent dans mon esprit. »
« Nous n’allons pas remplacer Fletch, il n’y a aucune raison de le faire », déclare le chanteur Dave Gahan. « Ce serait impossible »
Même aujourd’hui, les deux musiciens continuent de donner un sens à l’absence de leur camarade. « On n’a pas toujours l’occasion de dire au revoir », dit Gahan. « Avec ça, c’était juste une de ces choses où tout d’un coup, Martin et moi sommes assis sur un banc dans une église ensemble, et Fletch n’est plus là, juste comme ça ».
« C’est évidemment très dur de perdre son ami le plus proche », dit Gore. « Andy était là avec moi depuis bien avant le groupe et j’ai l’impression que c’est lui qui était dans les tranchées avec moi tout du long. Donc c’est très dur. » Mais Gore pense que son compagnon aurait voulu que Depeche Mode continue. « Il a toujours été considéré comme le ciment du groupe », dit-il. « Il aurait été impensable pour lui de penser que sa mort aurait provoqué la fin du groupe ».
Aujourd’hui, Gahan et Gore ressentent sa perte de manière plus profonde. Fletch, qui avait un grand sens de l’humour pince-sans-rire, avait l’habitude de plaisanter en disant que si les rôles de Gahan et de Gore étaient bien définis – Gahan était évidemment le chanteur tandis que Gore écrivait la majorité des chansons – son travail consistait à « traîner »avec eux. Mais les deux musiciens affirment qu’il était beaucoup plus important pour Depeche Mode qu’il ne le pensait. « Quand on était en studio avec Martin, on riait et souvent des souvenirs heureux de Fletch nous revenaient. Il nous a beaucoup manqué », explique Gahan
« Nous avons réalisé davantage après sa mort qu’il a joué un rôle énorme dans le groupe », dit Gore. « Dave et moi ne sommes pas antisociaux, mais nous ne sommes pas des gens super-sociaux, alors qu’Andy l’était. Si nous devions faire quelque chose, [Fletch] y allait et commençait à discuter avec tout le monde, et Dave et moi pouvions nous cacher dans un coin. Même si nous sommes ensemble depuis 40 ans, Dave et moi nous sommes beaucoup rapprochés depuis qu’Andy est mort, parce que nous devions le faire. Alors qu’avant, Andy était, comme je le disais, le ciment entre nous. C’est lui qui nous a rapprochés, c’était lui qui faisait le lien. »
Gahan et Gore ne se sont pas vus en face à face pour travailler sur l’album avant juillet dernier. Le chanteur estime que si Fletch travaillait sur l’album, il aurait plaisanté : « Est-ce qu’on peut arrêter de parler de la mort ? ». « Cela m’a manqué en studio », dit le chanteur, « et je sais que c’est le cas pour Martin aussi. On avait l’impression qu’il était toujours là avec nous. »
Le groupe a ouvert cet après midi l’événement berlinois par un court teaser vidéo montrant des gros plans de matériel de musique en studio sur un fond de musique, indéniablement Depeche Modien. La bande-son est composée d’une ligne de basse de synthétiseur lancinante et de un mélodie lyrique. Finalement, la caméra se retire pour montrer les musiciens ensemble dans le studio. Finalement, la voix de Gahan entre et il chante, « Nous savons que nous serons à nouveau des fantômes ». (We know we’ll be ghosts again)
Ni Gahan ni Gore ne sont pas prêts à nous en dire plus sur les titres des chansons de Memento Mori – quelques jours avant l’événement de Berlin, ils ne sont même pas tout à fait sûrs des titres définitifs – mais ils disent que la structure de l’album dans son ensemble s’est formée naturellement. « Pour moi, il a une qualité cinématographique », dit Gahan. Il vous emmène un peu en voyage, en commençant par un endroit où nous nous disons : « C’est mon monde », et en terminant par « Comment en tirer le meilleur parti ? ». La musique, dit Gahan, semble mélancolique mais elle est aussi tressée d’espoir et de joie. »
L’album comportera probablement 12 chansons, dont certaines seront conservées comme bonus pour une édition de luxe.
En plus de terminer l’album, le groupe cherche comment remonter sur scène sans l’un de ses membres fondateurs. « Nous n’allons pas remplacer Fletch ; il n’y a aucune raison de remplacer Fletch », dit Gahan. « Ce serait impossible. Il n’y a eu qu’un seul Fletch, c’est sûr. » Gahan et Gore travaillent donc avec le multi-instrumentiste Peter Gordeno et le batteur Christian Eigner, qui sont des membres de Depeche Mode en tournée depuis la fin des années 90, sur la façon d’assurer le spectacle et d’intégrer la nouvelle musique. (Le collaborateur de longue date du groupe, le cinéaste et photographe Anton Corbijn, travaille déjà avec le groupe sur le look de la tournée). Contrairement à certaines rumeurs qui ont circulé sur les réseaux sociaux, le producteur Rick Rubin n’est pas la partie.
Lorsqu’on lui a demandé à Berlin si le groupe allait rendre hommage à Fletch lors de la tournée, Gahan a répondu que le groupe était encore en train de réfléchir mais qu’il avait choisi certaines des chansons de Depeche Mode préférées de Fletch. « Il sera présent en esprit, j’en suis sûr, pour nous juger », a-t-il déclaré en riant.
Dans un autre moment léger, un journaliste a demandé si le groupe envisagerait un jour de faire une tournée « unplugged ». « Nous ne pouvons pas vraiment le faire parce que nous sommes un groupe électronique », a répondu Gahan en riant. Gore ajoute en plaisantant : « On peut essayer avec des générateurs électriques ou autre chose. »
Dans un moment plus sérieux, quand on leur demande comment ils envisagent le rôle de la musique alors que nous sommes en pleine guerre en Ukraine, Gahan répond :  « On parlait avec Martin récemment de ce que c’est pour nous de faire et jouer de la musique et de donner de la joie et un sens de l’unité dans un monde dans la tourment. Cela fait bizarre parfois de pouvoir faire cela mais monter sur scène et donner de la joie aux gens, nous en sommes fiers ! « 
Dans une démarche inhabituelle pour Depeche Mode, le groupe commencera sa tournée Memento Mori en Amérique du Nord plutôt qu’en Europe. « Je ne me souviens pas de la dernière fois où nous avons commencé en Amérique, si jamais nous l’avons fait », dit Gore. « Je suis sûr que nous l’avons fait à un moment donné, mais ça m’a semblé être quelque chose de différent à faire ».
42 dates pour 41 villes ont été annoncées. L’étape européenne commencera le 16 mai. Parmi les lieux où le groupe se produira l’année prochaine figurent le Madison Square Garden, le United Center de Chicago, le stade de Twickenham. Pour la France : le Groupama Stadium à Lyon le 31 mai, Le Stade Pierre Mauroy à Lille le 22 juin, le Stade de France le 24 Juin et le Stade Matmut de Bordeaux le 4 juillet. 
D’ici là, ils iront de l’avant tout en continuant à pleurer la mort de leur ami et compagnon de groupe. « C’était très étrange de venir à Berlin et d’entrer dans un hôtel où nous avons été avec Andy de nombreuses fois, et de voir le bar où nous l’avions souvent vu assis », dit Gore. « C’était un peu un retour à la réalité. Tout ce que nous faisons à partir de maintenant est différent, donc nous devons juste baisser la tête et faire du mieux que nous pouvons. »
depeche mode tournée française
Kory Grow & Alma ROTA

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Le retour des festivals! Avec une perte cependant de repères: certains affichant complets quand l’équilibre financier d’autres – pourtant installés – a été remis en cause. Nous ne sommes pourtant plus dans un contexte post-Covid, pendant lequel le public restait craintif… Or, l’été 2022 a démontré qu’il n’existait aucune règle; que peu importe l’ancienneté ou, hélas, les actions développées.
Il faut analyser chaque événement par rapport à son territoire. Puis, s’interroger sur le fait d’avoir peut-être créé une offre surdimensionnée (notamment en raison des reports), car les budgets familiaux et/ou publics ne sont pas extensibles. Enfin, comment lutter contre les pertes d’habitude des 18-20 ans, biberonnés aux plateformes vidéo… Pourtant, à l’image du V and B Fest’ ou du Rose Festival, cette année, de nouveaux acteurs importants continuent de se créer… et de s’imposer. Certains ont d’ailleurs fait le choix d’accentuer la sectorisation VIP/festivalier… Un positionnement plus anglais et américain qu’européen (bien que nous le pratiquions sans mal en jauges assises).
Il paraît normal que ceux qui paient plus aient le droit à des services ou aménagements supplémentaires… Si ceux-ci ne se font pas au détriment des autres ou que le “carré d’or” – l’espace réservé à cette catégorie – soit plein (ce serait aussi gênant pour le public que pour les artistes). Tout est donc dans la mesure… Le festival de Woodstock 1999 a bien montré la limite du cynisme financier: elle peut provoquer une colère dévastatrice. Les événements ont donc un rôle à jouer dans le seuil psychologique des prix des boissons-repas-places. Et les comparaisons devraient aussi se faire sur ces points.
Celui du recrutement! À l’image des secteurs de l’hôtellerie ou de la restauration, la musique a vu disparaître 20 à 25% de ses techniciens, conséquence d’un recentrage sur soi post-pandémie, de l’explosion du mètre carré, mais aussi de la perte d’attractivité (financière ou par nature) de certains domaines. Le tout s’accumulant au burn-out des bookers en début d’année…
Samuel Degasne
Retrouvez cette interview en intégralité dans notre numéro 146, disponible en kiosque et via notre boutique en ligne.
Découvrez l’ensemble de la programmation musicale du MaMA Event
Le programme de la partie convention a également été dévoilé

De nombreux artistes prestigieux se sont réunis pour rendre hommage à l’oeuvre de la légende de la folk Leonard Cohen….
Aujourd’hui sort Being Funny in a Foreign Language du groupe britannique The 1975. Un disque qui allie simplicité et renouvellement….
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