Une quarantaine de dirigeants d’entreprises technologiques, basés dans une vingtaine de villes autour du monde, ont levé 100 millions de dollars pour investir dans des sociétés utilisant la technologie des registres distribués. Le Suisse de l’équipe raconte
Cent millions de dollars. C’est la somme qu’a levée le fonds True Global Ventures, piloté par 40 experts de la technologie dont un Suisse, pour investir dans des sociétés utilisant la blockchain. L’équipe répartie autour du monde comprend notamment des spécialistes ayant participé à la création du réseau social Twitter, de la cryptomonnaie ripple ou du site de trading en ligne Robinhood. Tous sont persuadés que la blockchain sera l’élément central de la nouvelle vague d’innovation technologique.
La Silicon Valley n’est plus le seul endroit offrant des conditions idéales pour lancer des entreprises high-tech, justifie depuis Taïwan Corrado von Planta, le seul Suisse parmi les associés de True Global Ventures: «Le monde s’est décentralisé et on trouve d’excellents entrepreneurs sur tous les continents. Nous avons choisi des villes, plutôt que des pays, qui offrent un écosystème favorable à la création d’entreprises, avec du capital disponible, des universités, etc. Les partenaires dont nous disposons dans chacune de ces villes, qui dirigent leurs propres sociétés, font des propositions d’investissement, qui sont examinées par nos différents comités d’investissement.» Les 40 associés de «TGV», basés notamment à Hongkong, Dubaï, Londres, Stockholm, New York ou «Zurich-Zoug», ont apporté 27% des avoirs du fonds, selon le communiqué diffusé mercredi, le reste provenant d’investisseurs externes, notamment suisses.
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Ce fonds est focalisé sur la blockchain car «cette technologie incarne la nouvelle vague d’innovation, comme il y eut celle des télécoms ou du commerce en ligne», poursuit Corrado von Planta, ingénieur diplômé de l’EPFZ, venu en Asie en 1995 pour une entreprise française active dans les petites annonces. Sorte de grand registre décentralisé et infalsifiable, la blockchain permet de détenir un bien numérique, ce qui n’était pas possible auparavant, précise notre interlocuteur, qui dirige par ailleurs une société d’informatique à Taipei. Les applications sont nombreuses, à commencer par les NFT, les jetons non fongibles en vogue actuellement qui permettent notamment de posséder tout ou partie d’une œuvre d’art.
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Les NFT sont d’ailleurs la spécialité de l’un des cinq investissements déjà réalisés par le fonds, Animoca Brands, une société de jeux mobiles basée à Hongkong. Depuis l’entrée au capital de True Global Ventures, Animoca Brands a atteint le statut de licorne, étant valorisée à 1 milliard de dollars lors de sa levée de fonds de 88 millions en mai dernier. Les autres positions du fonds comprennent Forge Global, une plateforme qui permet d’échanger des parts de sociétés non cotées en bourse; Canada Computational Unlimited, une société qui mine des bitcoins en utilisant uniquement de l’énergie renouvelable, ou The Sandbox, un éditeur de jeux vidéo en «metaverse» (mêlant réel et virtuel).
Dans ce dernier cas, le fonds a pris environ 10% du capital pour un investissement de l’ordre du million et demi de dollars.
Outre l’utilisation de la blockchain, les entreprises recherchées par True Global Ventures ont le point commun d’être déjà formées et actives (le fonds investit généralement dans des financements de séries B et C) et d’être dirigées par des «serial entrepreneurs». L’intérêt réside dans le fait que «ces dirigeants ont souvent déjà créé plusieurs entreprises eux-mêmes, ils ont déjà levé du capital, possèdent leur propre réseau et ont déjà réalisé des sorties [reventes, ndlr]», conclut Corrado von Planta.
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