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Par : Vlagyiszlav Makszimov | EURACTIV.com | translated by Charles Szumski
08-04-2022
Le gouvernement du premier ministre Viktor Orbán, fraîchement réélu, est en conflit avec Bruxelles en raison de ses actions qui, selon les institutions européennes, portent atteinte aux droits démocratiques fondamentaux. [Shutterstock/Alexandros Michailidis/Poring Studio]Langues : English | Deutsch

Le ministère hongrois des Finances a cherché à rassurer les investisseurs, vendredi 8 avril, en affirmant que la décision de la Commission européenne de lancer une procédure disciplinaire, susceptible de geler les financements accordés au pays en raison de ses déficiences en matière d’État de droit, n’entraînerait pas la perte de fonds européens pour Budapest.
Le gouvernement du premier ministre Viktor Orbán, fraîchement réélu, est en conflit avec Bruxelles en raison de ses actions qui, selon les institutions européennes, portent atteinte aux droits démocratiques fondamentaux, avec notamment la répression des médias, des ONG, des migrants et de la communauté LGBTIQ, ainsi que le copinage et la corruption.
Le document publié par le ministère des Finances, qui minimise les risques financiers futurs, a été envoyé aux médias vendredi, à la suite des perturbations du marché et de l’affaiblissement du forint hongrois par rapport à l’euro, qui ont persisté vendredi matin.
Cette décision fait suite à l’annonce faite mardi par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, selon laquelle l’exécutif européen a l’intention de lancer pour la première fois le «  mécanisme de conditionnalité  » qui verrait les pays ayant «  enfreint les principes de l’État de droit  » perdre les fonds européens.
La Commission européenne a annoncé qu’elle allait activer un mécanisme de conditionnalité liant les fonds de l’UE à l’État de droit, quelques jours seulement après les élections générales en Hongrie.
L’annonce de l’UE est intervenue quelques jours seulement après les élections générales en Hongrie, qui ont vu le parti Fidesz de M. Orbán conserver la majorité des deux tiers qu’il détient aux législatives depuis 2010.
La monnaie nationale s’échangeait à environ 367 forints pour un euro avant les élections du dimanche 3 avril, mais elle s’est affaiblie à 382 forints contre un euro jeudi matin, avant de regagner une partie du terrain perdu (à 377 forints) vendredi midi.
À la fin de la semaine, l’indice de la Bourse de Budapest (BUX) avait perdu 5,98 % de sa valeur par rapport à celle du lundi matin, mais il s’est stabilisé et a réalisé des gains mineurs (1,24 %) dans la journée de vendredi.
Niant que l’UE priverait la Hongrie de «  fonds dans la période à venir  », le ministère hongrois a souligné la longueur de la procédure, qui pourrait prendre plus de six mois, et le vaste processus de consultation au cours duquel Budapest aura l’occasion de proposer des mesures pour apaiser les inquiétudes de Bruxelles.
«  Par conséquent, nous sommes convaincus que si la procédure est lancée, la Hongrie sera enfin en mesure de répondre de manière satisfaisante aux conclusions de la Commission, dans un esprit de confiance mutuelle et de bonne volonté  », écrit le ministère.
Il a également fait valoir qu’il n’y a aucun lien entre l’offre de la Hongrie d’obtenir sa part des fonds européens de relance liés à la crise sanitaire et son plan de relance, un document essentiel pour le versement des fonds, qui «  contient les garanties nécessaires pour assurer la protection des intérêts financiers de l’Union  ».
Cela semble en contradiction directe avec les déclarations de Mme von der Leyen, qui a déclaré mardi aux législateurs européens que «  nous ne sommes actuellement pas en mesure de trouver un terrain d’entente et de conclure [sur la question de la lutte contre la corruption]  ».
Budapest affirme que Bruxelles refuse de donner son feu vert au versement des fonds de recouvrement en raison de sa loi controversée qui interdit presque totalement les contenus LGBTIQ en public, mais la Commission a démenti cette affirmation, soulignant plutôt la nécessité de mesures anti-corruption plus efficaces.
Dans ce que les experts considèrent comme les premiers signes d’une pression budgétaire croissante sur le gouvernement, à la suite d’une frénésie de dépenses préélectorale, la Hongrie a récemment demandé ses 9,6 milliards d’euros de prêts au titre du fonds de relance, revenant sur sa position antérieure de ne pas demander l’aide remboursable.
Cette somme s’ajoute aux 7,2 milliards d’euros de subventions demandés en mai 2021, toujours gelés en raison du refus de la Commission d’approuver les plans de relance de Budapest.
Sur la question de la conditionnalité, le ministère des Finances a également souligné le lien étroit que la Commission doit démontrer entre les questions d’État de droit et la bonne exécution du budget de l’UE, une condition affirmée par la plus haute juridiction du bloc en février.
«  Ce n’est que dans ce cas que la Commission peut proposer au Conseil la retenue d’un certain pourcentage, d’une partie proportionnelle des fonds concernés  », a déclaré le ministère des Finances.
«  Cela signifie que, contrairement aux conclusions générales présentées par les médias dans le pire des cas, seule une partie proportionnelle des fonds disponibles peut être retenue à l’issue d’une procédure formelle  », conclut le pamphlet.
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