Le discours était qualifié, à l’avance, de « volumineux ». Ce vendredi, peu après 15 heures (14 heures heure française) Vladimir Poutine a pris la parole à l’occasion d’une cérémonie organisée au Kremlin pour officialiser l’annexion des quatre régions ukrainiennes – Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson – dans lesquelles des « référendums » dénoncés par toute la communauté internationale ont été organisés du 23 au 27 septembre.
Tout le gouvernement était là pour assister au discours du président, qui, pendant près de 40 minutes, a livré une violente charge anti-occidentale et justifié à nouveau son « opération spéciale » en annonçant le retour à la « Grande Russie ». Avant de ratifier l’annexion des régions ukrainiennes, en compagnie des représentants prorusses installés dans ces territoires par Moscou.
C’était attendu : Vladimir Poutine a commencé par adopter un ton victorieux, annonçant que les résultats des référendums dans les régions de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson étaient « sans équivoque ». « Aujourd’hui, nous signons l’accord de l’entrée » de ces quatre zones qui vont « être des nouveaux sujets de la fédération de Russie », a annoncé le président, assurant que le rattachement à la Russie des populations ukrainiennes de ces zones était « un droit ». Les habitants de ces quatre régions sont « nos citoyens pour toujours », a-t-il conclu sur le sujet.
S’il a demandé à l’Ukraine de « cesser le feu », Vladimir Poutine a aussi assuré qu’il refusait que la question de l’annexion des quatre régions du sud et de l’est soit abordée dans de futures négociations. Après cette image de main tendue, il a assuré que la Russie allait « défendre (ses) terres par tous les moyens ». « Nous ferons tout pour garantir la sécurité de nos peuples », a-t-il menacé.
Citant de nombreuses personnalités russes tuées dans ce qu’il appelle toujours l’« opération spéciale russe », Vladimir Poutine a demandé la tenue d’une minute de silence à la grande assemblée réunie pour assister à son discours. Il les a décrits comme les « héros de la grande Russie ». Il a également eu un mot pour les « soldats déjà aux combats, les personnes mobilisées et leurs familles ».
Tout au long de son discours, Vladimir Poutine a une fois de plus tenté de justifier son « opération spéciale » par des références au passé de l’Ukraine et de l’URSS. « Des millions de personnes s’identifient comme russes, elles vivaient pendant des siècles dans le même pays et veulent retourner dans leur vrai pays, a-t-il assuré. Nous nous battons pour la Grande Russie historique », a-t-il conclu. Il a toutefois réfuté vouloir « revenir à l’URSS ».
Il a par ailleurs retracé, à sa façon, l’histoire européenne, expliquant que l’Occident, au Moyen-Âge, avait lancé la colonisation. Et c’est « notre pays, l’URSS, qui a mené une lutte anticoloniale », a assuré Vladimir Poutine, ajoutant que son pays avait réclamé des « droits équitables ».
Comme il le fait régulièrement, le président russe s’en est pris tout au long de son discours à l’Europe et aux États-Unis. « L’Occident a montré son vrai visage », a accusé Vladimir Poutine, rejetant la faute sur l’Ouest qui « cherche à nous frapper, nous détruire, disloquer notre état, fâcher nos peuples ». Selon lui, les Occidentaux veulent mettre en place un « système néocolonial » en Russie. « Ils ne veulent pas nous voir libres », a encore avancé le président mais « notre pays ne va pas vivre selon ces règles ». « La prospérité de notre société est une menace pour eux », a-t-il poursuivi sur le sujet, accusant l’Ouest de vouloir « piller les ressources » de la Russie. Il a également dénoncé « la russophobie, une forme de racisme ». Une rhétorique anti-occidentale qu’il aborde très régulièrement.
Il a même étendu ses accusations à la crise alimentaire. Selon lui, « seules 5 % » des cargaisons alimentaires qui passent par les corridors ouverts en Ukraine « vont réellement » dans les pays pauvres. Autre raison pour s’en prendre aux États-Unis et à l’Europe : la défense des « valeurs familiales » de la Russie, qui seraient selon lui mises en péril par l’Occident. « Est-ce que nous voulons qu’en Russie les enfants aient une maman et un papa ou un parent 1 et un parent 2 ? », a-t-il lancé face à une assemblée attentive. Il a également rappelé – sans vraiment faire de transitions d’un sujet à l’autre – et alors que la menace nucléaire est régulièrement brandie par son camp, que les États-Unis étaient le seul pays à avoir utilisé l’arme atomique au Japon.
Vladimir Poutine a enfin accusé « les Anglo-saxons » et les États-Unis d’être à l’origine des mystérieuses explosions qui ont conduit à des fuites sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2. « Les États-Unis visent tout le monde, même nos voisins proches », a-t-il assuré.
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