À coup sûr, le selfie de l’été. On ne peut pas le manquer. C’est un trône, pardon un « Throne » – l’œuvre, japonaise, garde un titre anglais – qui resplendit sous la Pyramide du Louvre depuis ce mercredi. L’étendard de la saison Japonismes en France, qui s’ouvre jeudi à Paris et fête les 160 ans de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux États.
L’œuvre, qui s’élève sur le belvédère de la Pyramide, immédiatement face aux visiteurs dès qu’ils passent les portiques de sécurité avant de descendre dans le plus grand musée du monde, visible du dehors et illuminée la nuit, mesure plus de 10 m de haut et pèse 3 tonnes. Elle a été assemblée en quatre blocs début juillet et trônera jusqu’en janvier.
Une seule pièce monumentale et tout un monde, de l’artiste Kohei Nawa, qui condense l’approche japonaise de l’art et de la vie : un cocktail de respect total aux anciens – avec ses références dans les rituels asiatiques comme le char des carnavals japonais et la feuille d’or recouvrant l’acier, qui évoque l’Egypte antique – et d’audace absolue.
La Pyramide ? Un espace comme un autre à occuper. Même pas peur. « Personne dans ce monde ne peut échapper à la pesanteur. Mais on peut rêver, créer. Je cherche à faire en sorte que les gens se connectent réellement entre eux. On met trop l’accent sur les visuels que l’on peut partager sur les réseaux sociaux », nous avait dit l’artiste, jeune quadragénaire, dans son atelier à la campagne des environs de Kyoto. Un paradoxe car son « Throne » sera sûrement la star d’Instagram. Mais Kohei Nawa, qui se dit « anti-réseaux sociaux », rêve que la foule se rassemble autour de la Pyramide.
Ce coup d’éclat ouvre la saison Japonismes. Le fruit d’une vieille histoire entre la France et cet archipel du bout du monde, dont les estampes ont fasciné et influencé Van Gogh, Vuillard, Bonnard et tant d’autres artistes. Cette audace, du papier au numérique, on la retrouve aussi cet été dans Team Lab, un des tubes de l’été, ouvert déjà depuis mai, projection fantastique d’images sur les sols, les plafonds et les murs de la Grande Halle de la Villette. Les enfants dessinent leurs propres fleurs et papillons scannés et transformés en œuvres numériques qu’ils poursuivent sur le sol de salle en salle.
Autre exposition, à l’Hôtel Salomon de Rothschild, près de la place de l’Étoile : « Fukami, une plongée dans l’esthétique japonaise », qui revient sur cette fascination française pour tout ce qui est japonisant depuis la fin du XIXe siècle, et ce qui différencie nos deux cultures : « L’art occidental détruit ce qui existe, il se veut révolutionnaire, à l’image de vos avant-gardes. L’art japonais, lui, restaure ce qui existe déjà. Au Japon, l’important n’est pas la forme mais la relation avec la nature », résume Yuko Hasegawa, directrice artistique du musée d’art contemporain de Tokyo et commissaire de cette exposition.
Le Japon est partout, dans des expositions qui n’ont pas toutes le label Japonismes mais s’y rattachent, comme les immenses fresques de Murakami à la Fondation Louis Vuitton, en bordure du jardin d’acclimatation, tout l’été, et les magnifiques utopies de l’architecte Ishigami à la Fondation Cartier. La calligraphie s’expose, elle aussi, à la Maison de la Culture du Japon avec l’artiste Yui-Chi Inoue. L’Empire du soleil levant illumine Paris.
Programme complet : japonjaponismes.org/frismes.org/fr
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