Les médailles ont été révélées au grand public le 24 juillet 2019, un an jour pour jour avant la date prévue d’ouverture des Jeux olympiques de Tokyo, qui a finalement dû être repoussée.
À l’occasion de cette cérémonie étaient présents le président du CIO, Thomas Bach et le Premier ministre japonais Abe Shinzô, en compagnie de quelques médaillés olympiques.
Les médailles ont un diamètre de 8,5 cm et pèsent chacune 556 g. Leur design évoque la « lumière » et la « brillance ».
Reflétant la lumière dans une multitude de directions, les médailles symbolisent l’énergie des athlètes unie à celle de leurs supporters. Elles arborent un motif circulaire de personnes originaires du monde entier se donnant la main. Un motif qui a la particularité de prendre une allure différente selon l’angle d’exposition de la médaille.
Les médailles ont été fabriquées à la Monnaie du Japon, dans la ville d’Osaka. Le site est également célèbre pour ces magnifiques cerisiers en fleurs au printemps. Outre toutes les pièces de monnaie en circulation au Japon, c’est également au sein de cet organisme que sont frappées diverses pièces commémoratives et médailles, sans oublier les trophées du Prix d’honneur de la nation.
La Monnaie du Japon emploie de nombreux artisans qualifiés, experts dans la fabrication de médailles. Et c’etait justement entre leurs mains qu’avaient vu le jour les médailles des Jeux olympiques d’été de Tokyo en 1964, des Jeux olympiques d’hiver de Sapporo en 1972 et des Jeux olympiques d’hiver de Nagano en 1998.
Pour créer les médailles olympiques de Tokyo 2020, les artisans ont d’abord reproduit le motif sur un emporte-pièces. Or, ces emporte-pièces conservent les marques invisibles de la tête de coupe, à la manière de sillons sur un disque. D’un diamètre d’à peine 0,01 millimètre, ces marques doivent être éliminées avec le plus grand soin et à la main à l’aide d’un microscope et d’outils de la plus haute précision.
Il semble complètement absurde que des marques aussi fines puissent faire une quelconque différence. Pourtant, Doteuchi Yasushi, qui fait partie de l’équipe de fabrication des médailles, explique que la présence de ces marques sur le métal une fois passé sous presse modifie légèrement l’aspect des médailles.
Doteuchi Yasushi est né en 1964, année des premiers JO de Tokyo. « C’était peut-être un signe du destin » ironise-t-il. Il a intégré la Monnaie du Japon il y a maintenant 36 ans.
« Reproduire à l’identique selon les souhaits du créateur est un véritable défi, mais les Jeux olympiques sont un événement de grande envergure. Nous n’avons pas le droit à l’erreur » poursuit-il.
Une fois l’emporte-pièces prêt pour la presse, le processus d’estampage peut commencer. Les médailles ne sont pas estampées en un seul passage. Pas moins de trois passages sont nécessaires pour obtenir des contours parfaitement nets et pour les détails les plus fins.
Il suffit de comparer deux médailles ; l’une après un seul passage d’estampage et une après trois passages. On voit comment les contours de la déesse Nike, déesse de la victoire, sont plus précis, sur la deuxième médaille.
Pour ce faire, on utilise une technique permettant d’augmenter progressivement la force d’estampage d’une médaille d’or de 330 tonnes métriques à 380 tonnes, puis enfin à 470 tonnes, pour une impression ultra-précise. Cette recherche de la qualité poussée à son paroxysme témoigne de l’attention portée aux détails dans l’artisanat japonais. Légèrement plus dures que l’or ou l’argent, les médailles de bronze nécessitent quatre passages.
Après le pressage, une médaille durcit. Elle est donc chauffée pendant 15 minutes à une température de 800℃ pour rendre le matériau plus tendre, puis immédiatement plongée dans l’eau froide. Enfin, touche finale, la couche d’oxyde à la surface de la médaille est éliminée pour un nouveau pressage.
« Le processus de polissage doit suivre les contours du motif, sinon la fine couche d’oxyde ne peut être éliminée dans sa totalité. Ce processus se fait à l’aide de machine, mais toutes les opérations délicates s’effectuent encore à la main » explique Nakamura Tatsuya, de la division pièces et médailles de la Monnaie du Japon.
Malgré les technologies les plus avancées, les mains d’artisans qualifiés restent un élément indispensable du processus de fabrication. « Tout comme les athlètes olympiques, nous devons travailler en équipe. Si nous ne préparons pas comme il faut les médailles et à l’avance pour l’opérateur de presse, c’est tout le processus qui prend du retard. On peut dire que c’est une course contre la montre » explique Nakamura Tatsuya.
Après trois pressages et plusieurs phases de finition, c’est le moment de changer l’argent en or. Une médaille d’or est en fait à la base une médaille d’argent. Commence alors le processus de dorure.
La médaille est immergée dans une solution de placage transparente. Un courant électrique permet à la médaille d’argent de se recouvrir d’or en une fraction de seconde. Attention les yeux, surprise garantie !
Lorsqu’une médaille en argent est immergée dans une solution de cyanure de potassium d’or et de cyanure de potassium, en quelques instants, l’or contenu dans la solution se dépose sur la médaille. Il est difficile de comprendre pourquoi sans un minimum de connaissances en chimie. Mais l’émotion, elle, est garantie. Même les membres du comité d’organisation n’ont pu cacher leur surprise.
Ces médailles, qui seront décernées pour des épreuves de softball, sont les premières médailles d’or des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Chacune d’entre elles pèse 556 grammes. Toutefois, étrangement, elles paraissent plus lourdes.
Depuis les Jeux olympiques de 1928 à Amsterdam, les médailles arborent la déesse grecque de la victoire Nike, au recto (à gauche sur la photo ci-dessus), et l’emblème des Jeux olympiques au verso (à droite). Les médailles qui seront remises lors des JO de Tokyo 2020 scintillent au moindre mouvement, en guise de symbole de la diversité, représentée par des personnes originaires du monde entier, en cercle, se donnant la main.
Les JO de Tokyo 2020, ce sont 5 000 médailles, dont chacune nécessite au moins une semaine de travail, à la main, et par des artisans qualifiés. Actuellement, elles n’attendent plus que d’être remises aux meilleurs athlètes du monde entier.
(Voir notre page spéciale sur les JO de Tokyo 2020)
(D’après la diffusion sur Prime Online du 24 juillet 2019. Édition et mise à jour de Nippon.com)
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