La monnaie égyptienne s’échangeait lundi à 18,2 livres pour un dollar, soit une perte de 17 % de sa valeur en une journée, alors que l’inflation dans le pays, premier importateur de blé russe et ukrainien, a déjà atteint un record en février.
Entre dimanche et lundi en fin de journée, le taux de change de la livre par rapport au billet vert, quasi-inchangé depuis deux ans, est passé de 15,6 à 18,2 livres pour un dollar, selon la Banque centrale.
Face à une inflation qui a atteint 10% sur un an en février, la Banque centrale égyptienne réunie dimanche soir en urgence a relevé les taux d’intérêt d’un point. Le taux de dépôt est ainsi passé à 9,25 % et celui sur les prêts à 10,25 %.
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L’inflation est portée par les prix des aliments en hausse de 20,1 %, selon les chiffres officiels.
La Banque mondiale avait déjà prévenu qu’une hausse de 30% des prix des aliments pourrait faire grimper de 12
% le taux de pauvreté, qui touche déjà près du tiers des 103 millions d’Egyptiens.
Alors que la livre n’a cessé de chuter au fil des heures lundi, le ministère des Finances a annoncé dans l’après-midi un taux de change douanier provisoire fixe à 16 livres pour un dollar, ainsi que sept milliards de dollars de mesures de soutien aux plus pauvres.
Récemment, la banque JP Morgan avait anticipé une dévaluation dans le plus peuplé des pays arabes qui avait déjà dévalué sa monnaie de près de 50% en 2016 dans le cadre d’un plan d’austérité décrété en échange d’un prêt de 10,8 milliards d’euros du Fonds monétaire international (FMI).
La Banque mondiale a par ailleurs prévenu qu’une hausse de 30 % des prix des aliments pourrait faire grimper de 12 % le taux de pauvreté, qui touche déjà près du tiers des 103 millions d’Egyptiens.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a suscité une flambée inédite des prix des céréales et du pétrole, forçant Le Caire à encadrer pour la première fois le tarif du pain non subventionné, à une dizaine de jours du ramadan, période synonyme de dépenses alimentaires pour les ménages.
L’Egypte importe 85 % de son blé et 73 % de son huile de tournesol des deux pays aujourd’hui en guerre.
Le budget du pays d’environ 160 milliards de dollars est grevé par une dette publique qui atteint 90 % du PIB et Le Caire s’est engagé dans une refonte de sa fiscalité mais peine à contrôler le secteur informel, qui représente selon des chercheurs plus du tiers de son activité économique.
L’activité du secteur privé non pétrolier a beaucoup reculé depuis 2017.
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