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VIDÉO – La monnaie turque est victime de la dégradation des relations entre Ankara et les pays occidentaux.
La livre turque, en forte baisse depuis quelques jours, a chuté à son plus bas historique lundi, tombant à 8,04 livres pour un dollar. Une dégringolade due au regain de tensions géopolitiques, qui s’ajoutent aux difficultés économiques structurelles du pays et au manque de lisibilité de la politique économique. « Il y a à la fois les tensions avec l’Europe, autour de Chypre et des réserves d’hydrocarbures, le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, les prochaines élections aux États-Unis, avec un risque de sanctions américaines perçu par les investisseurs et les analystes comme plus élevé si Joe Biden est élu », note Sylvain Bellefontaine, économiste à l’Agence française de développement. « La situation de la livre turque est difficile depuis la chute de l’été 2018, consécutive au différend politique entre Ankara et Washington », rappelle de son côté Deniz Ünal, économiste du centre de recherche en économie internationale Cepii. La devise s’était alors dépréciée de 60 %.
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Sur le front économique, ce qui a mis le feu aux poudres, c’est le statu quo monétaire décidé la semaine dernière. La banque centrale a choisi de maintenir son taux directeur à 10,25 %, alors que l’inflation atteint 11,75 %. « Après la hausse de septembre, on s’attendait à un nouveau mouvement haussier», souligne Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas. Surtout, insiste-t-il, « la politique monétaire est trop complexe, peu lisible, ce qui génère une perte de confiance ». Le manque d’indépendance de la banque centrale et la mainmise du président Erdogan font partie des critiques récurrentes. « L’opacité et l’environnement peu sécurisants pèsent sur les investissements étrangers, insuffisants par rapport à la taille du pays », appuie Deniz Ünal.
La situation difficile de l’économie depuis deux ans, marquée par la dépréciation de la livre qui a généré de l’inflation, s’est amplifiée avec la crise du Covid. Le pays a subi des sorties de capitaux et n’a pas connu, à l’inverse d’autres pays émergents, une inversion de tendance cet été. L’effondrement des recettes touristiques, en baisse de 80 % depuis le début de l’année, a accentué le déficit extérieur. Les réserves de change ont chuté de 35 milliards de dollars. Le tourisme est un secteur clé pour la Turquie – 5 % du PIB – pour l’emploi et les rentrées en devises. La situation du marché du travail s’est encore dégradée avec un chômage élevé de 14 % et une part importante de travail précaire. L’activité économique est toutefois repartie assez vite à la sortie du confinement en juin, souligne Stéphane Colliac, soutenue massivement par le crédit, avec des volumes très importants consentis aux entreprises et aux ménages. « Il y a aussi eu un rebond des exportations industrielles, précise l’économiste. La Turquie peut s’appuyer sur la diversité de ses débouchés géographiques. »
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Les experts pointent un risque à moyen terme lié à une hausse de l’endettement, tant public que privé, en particulier en devises. Même si la dette publique reste modérée, elle a fortement augmenté, grimpant de 33 à 45 % entre 2019 et 2020. « La dette publique turque n’est pas encore à un seuil de soutenabilité, mais le risque de liquidité et la situation des banques publiques sont à surveiller à un horizon de 2 à 5 ans », conclut Sylvain Bellefontaine.
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2432205 (profil non modéré)
le 30/10/2020 à 17:32
La livre Turque n’existe que dans votre imagination, ignorant de journaliste du Figaro ! la lire turque oui.
mordicus
le 27/10/2020 à 20:43
Encore un halluciné qui va couler son pays alors même qu’il était sur la bonne voie.
Anonyme
le 27/10/2020 à 14:52
Erdogan moins c.. et moins violent depuis qu’il frequente les russes
CHRONIQUE – La devise européenne a perdu 40% de sa valeur depuis sa création.
Une négociation entre les banques et leurs clients pour clôturer les PEL, moyennant une indemnité, est notamment évoquée.
Après les fortes chaleurs de l’été, l’arrivée de l’automne est particulièrement à risques cette année. Météorologues et collectivités sont en alerte depuis plusieurs semaines.
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La livre turque atteint un plus bas historique face au dollar
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