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ISTANBUL: La Turquie a affirmé dimanche que des avions turcs en mission dans la mer Égée et en Méditerranée orientale avaient été visés par le système de défense aérienne S-300 de la Grèce et a dénoncé une “action hostile”.
Le système de défense aérienne grec déployé en Crète a “verrouillé” mardi dernier des jets F-16 turcs (capteurs concentrés sur les jets, NDLR), en mission de reconnaissance à 10 000 pieds à l’ouest de l’île de Rhodes, ont déclaré des sources du ministère turc de la Défense.
Cela équivaut à des “actes hostiles” selon les règles d’engagement de l’OTAN, a-t-on déclaré de mêmes sources.
Les avions à réaction turcs ont néanmoins “accompli les missions prévues et sont rentrés à leur base en toute sécurité”, a-t-on précisé
Des sources du ministère grec de la Défense ont démenti les accusations turques.
“Le système de défense grec de missiles S-300 n’a jamais verrouillé de jets F-16 turcs”, ont déclaré ces sources citées par la chaîne de télévision publique Ert.
Ces derniers mois, la Turquie s’est plainte d’actions de la Grèce, selon elle provocatrices et préjudiciables aux efforts de paix.
Les deux voisins, tous deux membres de l’OTAN, ont des différends de longue date concernant leurs frontières maritimes et aériennes, ce qui conduit les forces aériennes à effectuer des patrouilles et des missions d’interception quasi quotidiennes, principalement autour des îles grecques proches des côtes turques.
Athènes accuse Ankara de survoler les îles grecques.
La Turquie, pour sa part, affirme que la Grèce stationne des troupes sur des îles de la mer Égée en violation des traités de paix signés après les deux guerres mondiales.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a coupé le dialogue avec la Grèce après avoir accusé le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis d’avoir mené une campagne contre des ventes d’armes américaines à la Turquie.
Washington a sanctionné Ankara pour avoir pris livraison d’un système de missiles de défense antiaérienne russe S-400 en 2019.
Cet achat avait amené les États-Unis à exclure la Turquie du programme des avions de combat américains F-35 dont Ankara était un important client.
Mais l’administration du président Joe Biden a fait savoir qu’elle pourrait accepter de tourner la page après cette querelle et des pourparlers ont eu lieu concernant l’achat d’avions F-16.
Les sources du ministère turc de la Défense ont affirmé que la Grèce avait également acheté le système russe de défense antiaérienne, accusant des pays occidentaux, sans les nommer, d’avoir une ligne politique ambivalente.
Athènes souhaite également acquérir du matériel militaire américain afin de renforcer ses forces aériennes et a formalisé en juin, une demande pour acquérir des F-35.
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PARIS: Le N.1 du PS Olivier Faure a appelé samedi à “bâtir un nouveau projet européen” avec “les sociaux-démocrates allemands”, jugeant “inquiétantes” les “critiques” contre le chancelier Olaf Scholz et son plan de soutien de 200 milliards d’euros à l’économie allemande.
“Les critiques faites récemment à l’Allemagne demeurent soit inquiétantes soit étonnantes”, déplore Olivier Faure dans une tribune parue dans Le Monde, cosignée avec la députée européenne Sylvie Guillaume et le secrétaire national du parti, chargé de l’Europe, Christophe Clergeau.
Ceux “qui reprochaient à l’Allemagne de ne pas assez dépenser stigmatisent aujourd’hui son plan de soutien à l’économie de 200 milliards d’euros pour faire face à la crise énergétique. Ce plan ne doit certes pas constituer une source de concurrence déloyale ni obérer la possibilité d’investir de nouveau en commun, mais il doit être discuté avant d’être condamné”, réclame-t-il.
Dimanche dernier, Emmanuel Macron avait appelé l’Allemagne à la “solidarité”, en s’inquiétant des “distorsions” de concurrence auxquelles le plan allemand massif d’aide aux ménages et aux entreprises pourrait conduire. Sur fond de divergences sur plusieurs dossiers, un conseil des ministres franco-allemand, prévu le 26 octobre, a été reporté au mois de janvier.
Plus largement, Olivier Faure reprend à son compte un discours d’Olaf Scholz le 29 août à Prague, un “document important, de nature à poser les bases d’un nouveau projet européen partagé entre la France et l’Allemagne”, estime le premier secrétaire du Parti socialiste.
Le PS partage le “mot d’ordre” du chancelier de “souveraineté européenne” et du “made in Europe 2030”. Cela “implique une réforme profonde de la politique de concurrence, de la politique commerciale et, ajoutons-nous, de la politique agricole commune”, considèrent les trois signataires de la tribune.
Ce discours d’Olaf Scholz “peut apparaître comme trop tourné vers l’Est” et “cruel pour la France, rarement citée”, mais “le basculement de l’Europe vers l’Est et les Balkans n’est pas un danger à combattre, c’est une réalité historique, humaine et géopolitique que notre pays doit prendre à bras-le-corps”, jugent-ils.
Et “le couple franco-allemand doit être refondé; les lacunes du discours d’Olaf Scholz témoignent d’une moindre proximité et de problèmes réels qui éclatent au grand jour avec le report du sommet franco-allemand”, mettent-ils en garde.
Au niveau européen, le PS soutient aussi “un plus grand recours à la majorité qualifiée, notamment pour la défense et la fiscalité”.
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BANGUI: Plusieurs milliers de personnes ont exigé samedi à Bangui un référendum pour modifier la Constitution en Centrafrique et permettre au président Touadéra de briguer un troisième mandat, un projet dénoncé par l’opposition, a constaté une journaliste de l’AFP.
Organisé par le Front républicain, proche du pouvoir, en présence des membres du gouvernement et d’autres partis pro-pouvoir, ce rassemblement a réuni “plus de 15 000” personnes, affirme un membre de l’organisation.
Réunis autour du Monument du Travail, dans le centre-ville de la capitale, les militants ont scandé l’hymne national sous les fenêtres de la présidence en brandissant des banderoles : “Oui au référendum et aux réformes institutionnelles”, pouvait-on lire.
Dans la foule, Véronique Dinga, 46 ans, estime que l’actuel président, Faustin Archange Touadéra, est le seul capable d’incarner “la voix du développement”.
Les prises de parole se sont succédé à la tribune demandant à M. Touadéra “d’organiser dans un délai de 30 jours un référendum et “d’abroger le décret entérinant la désignation des membres de la Cour constitutionnelle”.
Le Chef de l’Etat a fait une brève apparition pour dire qu’il les avait “entendu”. “Je vais transmettre tous vos propos et en discuter avec les différentes institutions, mais je vous prie de patienter, je reviendrai vers vous dans un bref délai”, a déclaré M. Touadéra avant de s’éclipser.
Fin août M. Touadéra avait créé par décrets un comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution, mais le 23 septembre, la Cour constitutionnelle les avait annulés sur une saisine de l’opposition qui redoutait qu’une nouvelle loi fondamentale autorise M. Touadéra à briguer un troisième mandat.
“Il doit diriger le pays avec une main de fer et ne pas se laisser distraire par les agitations de l’opposition, le peuple demande le référendum”, a déclaré à l’AFP Kévin Kpefio, militant du Kwa Na Kwa (KNK), parti de l’ancien président François Bozizé.
Le rassemblement a duré toute la matinée au terme duquel de nombreux manifestants ont été rémunérés 2 500 francs CFA (environ 4 euros) par le Front républicain pour avoir participé à la mobilisation, a constaté une journaliste de l’AFP.
L’actuelle Constitution interdit au chef de l’État de briguer un troisième mandat. Faustin Archange Touadéra, élu en 2016, a été réélu en 2020, au terme d’un scrutin contesté par l’opposition.
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BERLIN: Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a mis en garde contre un “nouveau tsunami migratoire” si la Russie poursuit ses attaques sur les infrastructures civiles de son pays, dans un entretien à paraître dimanche.
Denys Chmygal, qui doit participer lundi au forum économique germano-ukrainien lundi à Berlin, a accusé Moscou de vouloir “plonger l’Ukraine dans une catastrophe humanitaire”, selon des extraits de son interview au journal dominical allemand Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung, communiqués à l’avance.
“S’il n’y a plus de courant, d’électricité et d’eau en Ukraine, cela peut déclencher un nouveau tsunami migratoire”, a-t-il dit.
La Russie veut “offrir à l’Ukraine un hiver froid, au cours duquel les gens pourraient littéralement mourir gelés. Cela pourrait conduire à une catastrophe humanitaire planifiée, comme l’Europe n’en a jamais vu depuis la Deuxième Guerre mondiale”, a-t-il averti.
Le Premier ministre ukrainien doit avoir un entretien bilatéral lundi à Berlin avec Olaf Scholz et participer avec le chancelier allemand à un forum économique réunissant des représentants des entreprises allemandes et ukrainiennes.
Dans son interview à la FAS, M. Schmygal a également réclamé à Berlin de livrer à l’Ukraine de nouvelles munitions dans les prochains jours pour repousser les frappes aériennes russes.
Pour la reconstruction de l’Ukraine, M. Schmygal veut utiliser les avoirs russes gelés à l’étranger. Les dommages causés par l’attaque de la Russie s’élèvent actuellement à “plus de 750 milliards de dollars”, a-t-il déclaré.
Parallèlement, il y a des avoirs russes gelés d’une valeur de 300 à 500 milliards de dollars, a-t-il souligné. “Nous devrions développer un mécanisme de confiscation des avoirs russes”, a-t-il dit.
Après le forum économique germano-ukrainien lundi, où le président Volodymyr Zelensky fera une allocution vidéo, aura lieu mardi également à Berlin une conférence internationale pour la reconstruction de l’Ukraine.
“Nous allons devoir investir énormément” pour la reconstruction de l’Ukraine, a affirmé le chancelier Scholz, dans son podcast hebdomadaire publié samedi.
“L’Ukraine ne peut pas le faire toute seule, l’UE ne peut pas non plus le faire toute seule. Seule la communauté internationale, qui soutient actuellement l’Ukraine, peut le faire. Et elle doit le faire pour longtemps”, a-t-il affirmé.
Seront présents mardi à cette conférence berlinoise d’experts, MM. Scholz et Schmygal, ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Volodymyr Zelensky fera également une allocution vidéo.
Mardi, M. Chmygal doit également s’entretenir avec la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, sur de possibles nouvelles livraisons d’armes, a indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère.