Le bitcoin, dont l’usage s’est largement répandu ces dernières années, a marqué la naissance d’un nouveau type de monnaie. Entre dérives, sécurité et désintermédiation, Investir dresse le portrait de ces crypto-devises.
Le bitcoin est la crypto-monnaie la plus utilisée au monde, mais il en existe plus de 700. Ethereum, ripple, litecoin et monero sont d’autres exemples de devises au fonctionnement similaire.
Les devises cryptées sont, à certaines différences près, des monnaies d’échange comme le dollar ou l’euro. N’importe qui peut acheter ou vendre un bien à l’aide de bitcoins, pour peu qu’une contrepartie soit d’accord pour effectuer la transaction.
Comme n’importe quelle autre devise, les crypto-monnaies peuvent également être converties. Un bitcoin vaut actuellement 1.345 € et 1.471 $. Sa valeur évolue constamment en fonction de l’offre et de la demande.
La différence la plus immédiate avec l’euro ou le dollar est l’absence de support physique. Il n’y a ni pièces ni billets en circulation. On ne paie ni par chèque ni par carte bancaire en bitcoin.
Un bitcoin (tout comme un ether, un litecoin, etc.) est une suite de chiffres stockée sur un ordinateur. Sa valeur n’est pas indexée sur celle de l’or, pas plus que celle des devises classiques, et n’est pas non plus régulée par un organe central.
Or, malgré les apparences, la sécurité et la transparence sont les principaux atouts des crypto-monnaies. A ce jour, personne n’a outrepassé les procédures de contrôle (lire ci-dessous). Le principal danger réside dans la fiabilité des intermédiaires.
Les crypto-monnaies sont toutes fondées sur la blockchain, ou chaînes de blocs, qui désigne un mécanisme somme toute relativement simple.
Prenez une base de données. Autorisez n’importe qui à effectuer des changements dans cette base de données, à la seule condition de se déclarer « membre ». Mettez en place une procédure de contrôle très longue et très complexe qui doit être opérée à chaque fois qu’un certain nombre (« bloc ») de changements est demandé. Cette procédure est effectuée non pas par un contrôleur unique, mais par tous les « membres » volontaires. Une fois validé, le « bloc » de changements est daté et ajouté aux autres dans le registre. Enfin, autorisez la lecture du registre à tout le monde, et vous avez une base de données en chaîne de blocs (voir ci-contre un schéma d’application aux crypto-monnaies).
Les trois principales innovations de ce système sont l’autogestion (pas d’organe central), la sécurité (les procédures de contrôle sont trop complexes pour être sabotées) et la transparence. Inutile de préciser que tout se passe à l’échelle informatique, sans aucune trace des opérations sur papier.
Le bitcoin et les crypto-monnaies, des nouvelles pièces numériquesBlockChain France
Nous ne donnerons pas ici d’avis sur l’intérêt, spéculatif ou non, des crypto-monnaies. Lire pour cela notre numéro du 7 janvier (Investir n° 2224).
Toutefois, s’intéresser à la procédure concrète permet de mieux comprendre le phénomène. Pour avoir des bitcoins (ou une autre devise cryptée), il faut soit vendre quelque chose à quelqu’un qui vous paiera en bitcoins, soit directement convertir des euros en bitcoins.
Les deux cas nécessitent la création d’un « portefeuille », c’est-à-dire d’une adresse (une suite de chiffres) à laquelle on accède grâce à un mot de passe. Ces deux codes sont générés selon un algorithme défini à la naissance de la monnaie. Il n’y a pas de limite au nombre d’utilisateurs, et le processus est anonyme. On peut obtenir une adresse et un mot de passe bitcoin gratuitement et simplement sur Internet (sur BitAddress.org par exemple).
Ensuite, il faut forcément faire appel à un intermédiaire. Là aussi, les possibilités sont nombreuses. Il est possible de passer par une plate-forme d’échange similaire à un broker, ou de télécharger un logiciel qui permettra d’afficher le solde et d’effectuer des paiements par différents moyens. La plupart de ces intermédiaires facturent des commissions et méritent d’être choisis avec soin car plusieurs ont déjà fait faillite.
ÉCLAIRAGE
En dehors du circuit économique classiqueUne des caractéristiques principales des cryptomonnaies est l’absence d’organe de contrôle central. Elles fluctuent uniquement en fonction de l’offre et de la demande, et n’ont donc pas besoin de banques centrales, ni de chambres de compensation. La création de monnaie est automatique et repose sur des règles établies au tout départ. Il est, par exemple, prévu qu’un maximum de 21 millions de bitcoins soient émis, à un rythme de plus en plus faible qui dépend du nombre de transactions. Actuellement 16 millions sont en circulation. Bien que difficile à estimer, la date d’émission du dernier bitcoin tournerait autour de 2140. Il n’y a pas de processus officiel pour la destruction de monnaie.
En dehors du circuit économique classiqueUne des caractéristiques principales des cryptomonnaies est l’absence d’organe de contrôle central. Elles fluctuent uniquement en fonction de l’offre et de la demande, et n’ont donc pas besoin de banques centrales, ni de chambres de compensation. La création de monnaie est automatique et repose sur des règles établies au tout départ. Il est, par exemple, prévu qu’un maximum de 21 millions de bitcoins soient émis, à un rythme de plus en plus faible qui dépend du nombre de transactions. Actuellement 16 millions sont en circulation. Bien que difficile à estimer, la date d’émission du dernier bitcoin tournerait autour de 2140. Il n’y a pas de processus officiel pour la destruction de monnaie.
VINCENT BRANCHET
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