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Dans un communiqué commun rarissime, le ministère nippon des Finances, la Banque du Japon (BoJ) et le gendarme financier japonais (FSA) ont déclaré vendredi qu’ils prendraient des «mesures appropriées si nécessaire» contre la chute du yen. Il s’agit de l’avertissement le plus significatif de ces instances depuis la chute du yen face au dollar à partir de mars. Jusqu’à présent, Tokyo se contentait surtout de dire que des variations brutales des taux de change sont «indésirables» et d’exprimer sa «préoccupation».
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«Nous prendrons des mesures appropriées si nécessaire, tout en maintenant une communication étroite avec les autorités monétaires de divers pays», indiquent les trois signataires du communiqué, sans détailler quelles actions pourraient être entreprises. La monnaie japonaise évolue depuis avril à ses plus bas niveaux en 20 ans face au dollar, et elle s’est approchée ces derniers jours de son plus bas niveau depuis 1998. Le yen souffre du décalage grandissant entre la politique monétaire de la BoJ qui reste ultra-accommodante et le resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) aux États-Unis, qui rend les titres financiers libellés en dollar plus attractifs pour les investisseurs. La flambée des prix du pétrole et d’autres matières premières, aggravée par la guerre en Ukraine, affaiblit aussi le yen en creusant le déficit commercial du Japon, gros importateur d’énergies fossiles.
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Un yen faible est traditionnellement considéré comme avantageux pour les groupes japonais exportateurs ou très présents à l’international comme le géant automobile Toyota, car cela dope artificiellement leurs bénéfices réalisés à l’étranger une fois convertis en yen. Mais ce dogme commence à être remis en question car les petites et moyennes entreprises centrées sur le marché national et les ménages nippons souffrent du renchérissement exceptionnel des importations, qui a réveillé l’inflation dans le pays sans que les salaires parviennent à suivre le rythme pour l’instant. Signe des crispations actuelles, le gouverneur de la BoJ Haruhiko Kuroda a dû publiquement rétracter mercredi des propos polémiques qu’il avait tenus quelques jours plus tôt, quand il avait estimé que les consommateurs japonais étaient désormais plus «tolérants» vis-à-vis de l’inflation parce qu’ils avaient accumulé de l’épargne durant la pandémie. Le coup de semonce de Tokyo vendredi a offert un petit répit au yen: le dollar reculait à 133,81 yens vers 09H00 GMT, contre 134,36 yens jeudi à 21H00 GMT.
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Le Japon prendra des «mesures appropriées si nécessaire» contre la chute du yen
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