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Pour contrer les cryptomonnaies et faire face au boom des des paiements en ligne, les banques centrales multiplient les projets de monnaie numérique. Alors que le Royaume-Uni et l’Union européenne planchent sur leur propre devise dématérialisée, la Chine est devenue la première économie majeure à lancer, l’an dernier, la version test d’une monnaie numérique. Lundi 25 octobre, ça sera au tour de la première puissance d’Afrique, le Nigeria, de lancer son eNaira. Une petite révolution tant cet Etat est puissant sur le continent. C’est la première économie d’Afrique en terme de PIB et pays le plus peuplé du continent (plus de 200 millions d’habitants). Le Ghana teste également depuis septembre son eCedi.
“L’eNaira marque donc une avancée majeure dans l’évolution de la monnaie et la CBN s’engage à faire en sorte que l’eNaira, comme le Naira physique, soit accessible à tous”, a indiqué la banque centrale du pays dans un communiqué.
Contrairement aux cryptomonnaies, émises de façon décentralisée ou par des entreprises et dont la sécurité est principalement assurée par la cryptographie utilisée, et qui échappent à tous contrôles des institutions publiques, les banques centrales garderaient la main sur les monnaies numériques de banque centrale. C’est le cas pour la nouvelle monnaie du Nigeria.
Cette mise en service monétaire intervient dans un pays ou les citoyens sont au fait de ces nouveaux moyens de paiement. Dans cette ancienne colonie britannique, les cryptomonnaies sont très utilisées. Ce pays est classé en 2020 troisième utilisateur de monnaies virtuelles au monde après les Etats-Unis et la Russie, par une étude du cabinet de recherche spécialisé Statista.
Selon un rapport du World Pay, “le Nigeria est l’un des marchés les plus développés d’Afrique en matière de commerce électronique”. L’étude poursuit : le pays “est sur le point d’entrer de plein pied dans la révolution du paiement par carte, et présente même les signes d’une transition directe vers les méthodes de paiement par appareil mobile”. Et pour cause, le taux d’équipement de smartphone de la population est estimé 51% en 2020.
Même si les Nigériens continuent de plébisciter le paiement en liquide lorsqu’ils sont en boutique, le règlement dématérialisé s’envole. Il est attendu que le commerce électronique via mobile croisse de 26% sur les cinq prochaines années.
Au cours des deux dernières années, ces sont les jeunes qui ont stimulé la demande pour les paiements cashless et sans friction, le virement bancaire étant l’un des principaux modes de règlement.
Le dynamisme du marché avait permis à une startup nigérienne de se vendre pour plus de 200 millions de dollars au géant américain Stripe. En 2020, au moment de l’acquisition de cette fintech nigérienne spécialisée dans les paiements en ligne, son service était utilisé par de 60 000 entreprises au Nigeria et au Ghana.
Le eNaira, au delà de répondre aux nouvelles attentes, vise également à limiter l’usage des cryptomonnaies très populaire sur ce territoire. Avec ces monnaies décentralisées,   les Nigérians cherchent surtout à échapper à la dépréciation constante du naira ces dernières années. Elles leur permettent également de recevoir plus facilement de l’argent de la diaspora ou de faire sortir leur épargne du pays.

Mais depuis quelques années, la Banque centrale du Nigeria s’inquiète de l’impact des cryptomonnaies sur son économie, arguant notamment qu’elles sont utilisées pour le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Une attitude qui n’est pas partagée par tous les pays, bien au contraire. Le Salvador a par exemple fait du Bitcoin une monnaie légale. Il est possible de payer ses impôts avec cette cryptomonnaie.
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