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S’il admet n’avoir plus l’âge de se battre en première ligne, le premier président de la Pologne post-communiste n’a pas tiré un trait sur ses convictions. Mais trente ans après la chute du rideau de fer, c’est contre les populismes qu’il prône l’État de droit et la démocratie.
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Lech Walesa : « Je pensais être le dernier révolutionnaire de mon pays »
Lech Walesa dans son bureau de Varsovie.
Jan Rusek pour La Croix L’Hebdo
Article publié dans La Croix L’Hebdo n°6, en kiosque le 8 novembre.
La Croix L’Hebdo : Nous fêtons ce week-end les 30 ans de la chute du mur de Berlin, devenu dans la mémoire occidentale l’emblème de l’effondrement du communisme. Avec le recul, quel regard portez-vous sur cet événement ?
Lech Walesa : Sans vouloir offenser les Allemands, quand j’entends dire que c’est la chute du mur de Berlin qui symbolise la fin du rideau de fer et du bloc communiste, cela m’irrite un peu ! J’étais à la tête d’un mouvement, Solidarnosc, qui à mon sens est le principal acteur de la contestation qui a mené à cet effondrement. La chancelière Angela Merkel l’a d’ailleurs symboliquement reconnu, en 2009, lors des 20 ans de la chute du mur, en me laissant l’honneur de pousser le premier d’une série de mille dominos géants placés sur le tracé de l’ancien mur.
Qu’avez-vous ressenti ce 9 novembre 1989, au moment où des milliers de Berlinois de l’Est passaient librement à l’Ouest ?
L. W. : Un sentiment d’abandon. Alors que Solidarnosc tenait bon sur ses positions pour affronter le communisme, je voyais ces images d’Allemands s’enfuir en masse vers l’Occident à travers ce mur… Je n’ai pas perçu cet épisode comme un acte héroïque contre le bloc de l’Est.
Quelques mois auparavant, entre février et avril 1989, la grande négociation dite de la « table ronde » avait réuni le pouvoir communiste polonais et l’opposition, que vous incarniez. Ce fut un tournant, avec pour la première fois l’organisation d’élections législatives partiellement libres. Certains y voient un succès, mais pour d’autres, ce fut une trahison au profit des communistes…
L. W. : Parfois, je préférerais ne pas me souvenir de cette négociation de la table ronde. À l’époque, j’ai été obligé de passer un compromis pourri ! Le plan des communistes était de nous offrir un peu de pouvoir, mais pas assez pour le prendre vraiment. Il s’agissait d’organiser des élections libres pour seulement un tiers des sièges à la Diète, tandis que les autres sièges restaient réservés aux communistes. Seules les élections au Sénat étaient totalement déverrouillées. Nous n’avions pas d’autre solution que d’accepter.
Pourquoi n’avez-vous pas eu le choix ?
L. W. : J’étais affaibli à ce moment précis, le syndicat était cabossé avec beaucoup de membres chassés vers l’Occident, j’ai donc accepté ce qui était proposé en espérant pouvoir obtenir davantage par la suite. La table ronde a donc été un cheminement important dans cette voie vers la liberté, mais c’était un compromis vérolé de l’intérieur.
Heureusement, nous avons bien joué par la suite. Nous avons rencontré de nombreux pièges. Mais la victoire aux élections sénatoriales fut telle, avec 99 % des sièges emportés par Solidarnosc, que les communistes ont bien dû se résoudre à nous laisser la place.
Trente ans plus tard, vous portez un tee-shirt avec l’inscription « Con-sti-tu-tion », comme s’il fallait encore se battre pour la démocratie. Estimez-vous qu’elle est en danger ?
L. W. : Oui. Je suis trop vieux pour mener le combat de nouveau, mais c’est ma manière à moi de dire que la Constitution est bafouée. C’est un mot qui se comprend très bien dans toutes les langues. Je suis encore une personnalité médiatique.
Alors c’est l’occasion d’alerter le monde sur ce que la Pologne est en train de devenir. Quand, il y a de cela vingt ans, je parlais des dangers qui menaçaient notre démocratie, personne ne m’écoutait. Encore aujourd’hui, certains ont du mal à y croire. Mais, pendant ce temps, les populismes se développent.
Et les lunettes, une façon de souligner votre côté visionnaire ?
L. W. : Non, ces lunettes, c’est pour atténuer une sensibilité oculaire après une opération de la cataracte ! Cela n’a coûté qu’un euro et ça me soulage. Ce n’est pas permanent, du moins je l’espère.
Le parti Droit et Justice (PiS), accusé par l’Union européenne de violer l’État de droit, a été reconduit au pouvoir. Son leader Jaroslaw Kaczynski se voit notamment reprocher d’entraver l’indépendance de la justice. Pourtant, en 1990, il était votre chef de cabinet à la présidence de la République. Que s’est-il passé ?
L. W. : Quand il était encore dans mon équipe, Jaroslaw Kaczynski a bien vu ce qui freinait la réalisation de mes réformes institutionnelles. À l’époque, j’ai cherché à instaurer un régime qui accroîtrait les pouvoirs présidentiels, par décrets s’il le fallait. Mais le peuple ne m’a pas suivi et je me suis plié à sa volonté.
Le mode opératoire de Jaroslaw Kaczynski, à l’inverse, a été d’éliminer les obstacles, y compris institutionnels, qui lui barraient la route pour imposer sa volonté. Le Conseil constitutionnel lui fait barrage ? Alors il faut le neutraliser en le réformant. Mais, immédiatement, un nouvel obstacle se présente sur sa route, et il lui faut de nouveau le détruire, même si c’est un nouveau pilier de la démocratie.
La prochaine étape, vous verrez, ce seront les journaux (1). En effet, nous avons encore une presse d’opposition en Pologne, qui dénonce ses agissements, je pense donc que les médias seront la prochaine victime sur sa liste. Je connais bien Jaroslaw Kaczynski, il n’a jamais ambitionné de devenir un dictateur, mais à la fin, quand il aura éliminé tout ce qui le dérange, il en sera devenu un de fait.
L’IPN, l’agence gouvernementale chargée d’enquêter sur les crimes « contre la nation polonaise », remet en cause votre combat historique contre le communisme. Êtes-vous vous-même un obstacle à éliminer sur le chemin des nationalistes ?
L. W. : L’actuel gouvernement propose une relecture de l’histoire. Toute cette affaire de collaboration avec les communistes, selon laquelle j’aurais été un agent à leur solde dans les années 1970, a été fabriquée de toutes pièces par Kaczynski. J’ai d’ailleurs été disculpé de telles accusations. La vérité, c’est que je figure sur la liste des hommes à abattre de la police politique. Qu’importe si on m’efface des livres d’histoire. Je suis un homme de foi. C’est dans l’au-delà que je serai jugé. Moi, je sais que je n’ai pas lutté pour moi-même, je n’ai pas voulu d’argent, je n’ai pas voulu d’honneurs. J’ai apprécié bien sûr de les recevoir, mais ce n’était pas le plus important pour moi.
En 1989, l’Église polonaise était de votre côté. À présent, elle se trouve du côté de Jaroslaw Kaczynski. Peut-on emporter une élection en Pologne sans le concours de l’Église ?
L. W. : Ce n’est pas la question. Quand, sous le communisme, l’Église était menacée, tous les problèmes internes ont été mis sous le tapis. Maintenant que l’ennemi extérieur a été vaincu, les failles de l’institution apparaissent au grand jour. On s’est servi de la religion à des fins politiques.
Pendant la guerre froide, le monde était divisé en deux, et un pape polonais nous a aidés à le réunir à nouveau. Maintenant qu’il a rempli son rôle, Dieu nous a envoyé le pape François pour nettoyer l’Église de ses péchés, qu’il s’agisse des scandales de pédophilie, de l’ingérence en politique, ou de toutes les autres saletés accumulées dans l’Église.
La foi est nécessaire pour chaque homme. Je veux dire la foi de la religion, construite pour l’au-delà. Nous, les hommes politiques, nous construisons pour ici-bas. Il ne devrait pas y avoir de confusion entre les deux. Les organisations religieuses ont leur mérite, mais, comme telles, elles ne conviennent plus au monde actuel.
Êtes-vous inquiet pour la démocratie en France ?
L. W. : Vous avez choisi un représentant de qualité en la personne d’Emmanuel Macron. Je le respecte beaucoup, c’est un homme intelligent qui a été élu démocratiquement, il n’y a pas à revenir là-dessus. En revanche, je ne pense pas que la façon dont il est apparu sur la scène politique soit un bon signe pour la démocratie.
Il a gagné quasiment sur son seul nom, en tuant les partis traditionnels. Quelque part, il a fait ce que j’ai fait, mais moi, je me situais dans un contexte révolutionnaire, où la démocratie n’était pas installée et où il n’existait qu’un seul parti. C’était un moment très particulier.
Dans une démocratie en place, on ne devrait pas se jeter sur le premier venu, mais voter pour une personnalité qui a derrière elle un parti, un collectif qui représente une famille politique bien identifiée.
À la dernière présidentielle, les Français ont eu la chance d’avoir un candidat en dehors des partis, mais brillant, attaché aux libertés. Un profil populiste aurait très bien pu sortir du chapeau. Le risque est élevé. Regardez la Pologne ! D’une certaine façon, nous avons pris la démocratie à la légère, et nous avons laissé des démagogues prendre le pouvoir. La France n’est pas non plus à l’abri.
Comment redonner toute sa vitalité à l’expression citoyenne ?
L. W. : Demandons-nous ce que sont nos démocraties, avec les niveaux d’abstention constatés dans les pays où la liberté de vote existe. Bientôt, les seuls votants seront les candidats qui veulent être élus, les autres ne viendront plus, et on va élire des personnes de plus en plus stupides ! Il n’y a pas de recette miracle, mais en la matière, je pense que la technologie peut aider. Développons plus largement des applications sur les smartphones pour aider les citoyens à se positionner sur l’échiquier politique et les faire voter.
Si vous deviez formuler une prière politique pour la démocratie, quelle serait-elle ?
L. W. : Ma prière politique pour l’avenir, c’est d’avoir tous ensemble une bonne discussion. Faites que nous puissions nous parler et nous convaincre mutuellement. Plus personne ne croit personne. Nous devons de nouveau dialoguer. Si nous réussissons, alors le monde sera meilleur. Dans le cas inverse, nous pourrions le mener à sa perte.
Comment qualifiez-vous l’époque que nous sommes en train de vivre ?
L. W. : Avec le concours du monde occidental à la fin du XXe siècle, nous avons clos une époque que j’ai appelée « l’époque de la terre », à cause des frontières posées entre deux blocs économiques et politiques, l’Est et l’Ouest. À présent, tout cela est terminé. Une autre époque a fait son apparition, celle de la globalisation et de l’information. Les technologies que nous nous sommes efforcés de construire pendant vingt siècles ont fini par dépasser l’échelle de nos petits États-nations.
Depuis le début des années 2000, la révolution du transport aérien, Internet, les nouvelles technologies ont tout renversé. Les frontières ont disparu, l’Europe a instauré une monnaie commune, l’euro, et nous pouvons travailler partout. Tout cela est très bien mais, en même temps, nous atteignons une limite. Nous continuons à obéir à nos lois nationales quand tout, nos déplacements, nos pensées, nos communications, nos échanges commerciaux, dépasse ce cadre. Il nous faut donc ouvrir une nouvelle période, que j’ai appelée l’« époque de la parole » ou « de la grande discussion ».
Concrètement, discuter servirait à quoi ?
L. W. : Nous sommes plus intelligents, plus sages et plus forts ensemble. Mon rôle, en Pologne, a été de nous conduire jusqu’à ce moment. Le communisme n’a jamais marché, mais le capitalisme contemporain ne convient plus. Les inégalités se creusent.
Si on obligeait chaque citoyen du monde à déclarer son patrimoine, on se rendrait sans doute compte que 10 % des plus riches possèdent autant de richesse que le reste de l’humanité. Alors, que font les masses travailleuses ? Elles réclament la justice. Et un jour, elles viendront prendre elles-mêmes les richesses mal réparties.
Le capitalisme a eu des vertus pour sortir du communisme, mais il a ses travers, car il s’intéresse davantage aux profits qu’aux personnes. À mon sens, la priorité est de se mettre d’accord sur de nouvelles normes internationales. Il suffirait de s’accorder sur dix ou onze principes sur la base de nos valeurs universelles, et en déduire un système économique viable.
Une nouvelle révolution ?
L. W. : À l’époque, j’avais défini ainsi mon rôle : mener le peuple polonais à la liberté. Je pensais qu’ensuite la liberté se débrouillerait bien toute seule. Je pensais être le dernier révolutionnaire de mon pays. Je me trompais, il y en aura d’autres. En Pologne, les divisions persistent. Nous sommes incapables de construire. Combien de coups va-t-on encore prendre sur la tête avant d’emprunter la voie de la sagesse ?
Je n’ai plus la force ni l’envie de défendre mon pays comme il le mérite, même si je fais ce que je peux pour aider. D’autres doivent prendre la relève. C’est pourquoi je me suis rendu aux Olympiades de la liberté à Lodz, en septembre dernier, pour encourager la jeunesse.
Aujourd’hui, beaucoup de jeunes se mobilisent pour le climat. La prochaine révolution sera-t-elle environnementale ?
L. W. : C’est un domaine qui demande beaucoup d’expertise. L’écologie dépasse nos petits pays et même nos continents. C’est une question globale qui ne trouvera de réponse qu’à l’échelle globale. Il manque un mouvement collectif sur l’écologie. D’une certaine façon, c’est ce que nous avons fait à l’époque avec Solidarnosc : si un poids est trop lourd à soulever, invite les autres à t’aider.
Le poids, à l’époque, c’était l’URSS, le communisme. On peut dire qu’il était lourd ! Il fallait organiser toute la Pologne et obtenir le concours de l’Europe, du Canada, des États-Unis pour le chasser. Le poids dans notre monde, désormais, c’est la question écologique, et il n’est pas moins lourd. Nous devons imaginer une nouvelle solidarité capable de le soulever. Je propose aux jeunes de s’organiser d’abord localement, dans leur région, et ensuite de se rapprocher d’autres jeunes qui font pareil ailleurs. Car le plus difficile, sur cette question globale, c’est de parvenir à créer du collectif : s’entendre sur un dénominateur commun, sans perdre de vue l’action de terrain.
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Encore prophète en son pays, Lech Walesa ? Pas vraiment. La réputation du prix Nobel de la paix, récompensé de la Légion d’honneur en France, au Royaume-Uni ou en Allemagne, sur qui le cultissime groupe de rock U2 a écrit une chanson (New Year’s Day), héros de toute une génération, bref intouchable sur la scène internationale, a du plomb dans l’aile une fois revenu en Pologne.
Lors de la présidentielle de 2000, année où il raccroche définitivement les gants de la politique, le héros de Solidarnosc n’a pas emporté plus de 1 % des suffrages. À la fin de son mandat à la tête du pays, en 1995, ses concitoyens jugeaient le style de l’ancien syndicaliste autoritaire et ses positions sociétales et morales trop conservatrices.
Lech Walesa n’en a cependant pas terminé avec la vie publique, loin de là. Très prolixe sur tout type de sujet, il vient là où on l’invite, comme en septembre dernier à Lodz, pour les Olympiades de la liberté, créées par une organisation de jeunesse.
L’homme conserve un rôle important, notamment en raison de la guerre de tranchées menée depuis des années contre celui qui tient aujourd’hui les rênes du pays, Jaroslaw Kaczynski. Un conflit qui mêle l’intime, le politique et les ombres de l’histoire, dans la Pologne post-communiste.
Les accusations de collaboration de Walesa avec la police communiste sous le pseudo « Bolek » dans les années 1970 ont repris de plus belle, juste après l’arrivée au pouvoir en 2015 du parti PiS (Droit et Justice) de Kaczynski. Accusé d’avoir dénoncé des partenaires contre rétribution, Walesa a toujours démenti, faisant valoir qu’à l’époque personne n’échappait au communisme. Le héros de Solidarnosc a montré qu’il avait encore du monde derrière lui. En 2016, l’ex-président réunit 80 000 personnes dans la rue pour prendre sa défense, alors que le gouvernement tentait de relativiser sa place dans les manuels d’histoire.
Walesa, très actif sur Facebook et plus récemment sur Instagram, n’hésite pas lui non plus à taper là où ça fait mal.
Sur les réseaux sociaux, le rebelle de Gdansk a mis en cause la responsabilité de Jaroslaw Kaczynski dans la catastrophe aérienne de Smolensk, en 2010, dans lequel son frère jumeau, le président Lech Kaczynski, avait trouvé la mort en même temps de 95 autres passagers. Selon Walesa, Jaroslaw Kaczynski aurait exigé un atterrissage malgré des conditions météo défavorables. Un affront insupportable pour celui qui commémore chaque mois cette douloureuse perte, et qui a décidé d’attaquer son ennemi en justice.
De sa grande liberté de parole, Lech Walesa use et abuse. Parmi ses propos les plus controversés, on trouve ceux prononcés sur les homosexuels qui « ne devraient pas avoir le droit d’imposer leur vision à la majorité » ni de s’asseoir aux « premiers rangs » du Parlement, mais « derrière le mur ». Tant pis si les sondages ont montré qu’à présent une majorité de Polonais désapprouvent de telles déclarations, surtout dans le camp libéral qu’il est censé soutenir. Ce genre de prises de position n’aide pas Jaroslaw Walesa, fils de Lech, qui doit régulièrement prendre publiquement ses distances alors qu’il ambitionne une carrière politique dans l’opposition. Mais il fait avec : Walesa fils vient d’être élu député à Gdansk, dans le fief de son père. La preuve que le nom de famille, lui, peut passer le cap du XXIe siècle.
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1943Naissance à Popowo (Pologne).

1970 Ouvrier, il fait partie du comité de grève sur le chantier naval Lénine de Gdansk.

1976Création du Comité de défense des ouvriers, prémices d’un syndicat indépendant.

1980Nouvelle grève au chantier Lénine. Walesa signe l’accord de Gdansk (qui accorde hausses salariales et droit de se syndiquer). Il fonde Solidarnosc (« Solidarité »).

1981Le 13 décembre, le général Jaruzelski proclame l’« état de guerre ». 6 000 syndicalistes et opposants sont arrêtés, dont Lech Walesa. Solidarnosc est dissous.

1983Prix Nobel de la paix pour son rôle dans la lutte contre le communisme et la défense de la démocratie.

1989Il est à la tête des négociations dites de la « table ronde », qui aboutirent à des élections partiellement libres et à la légalisation de Solidarnosc.

1990 Il devient le premier président librement élu depuis la chute du communisme.

2005 Il se retire de Solidarnosc, qu’il juge trop proche de la droite conservatrice.
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Jean-Paul II
Wojtyla nous a mobilisés, pas seulement pour prier, mais pour organiser la lutte à travers
la prière. Au moment où la censure régnait, et où les écrivains ne pouvaient pas trouver leurs lecteurs, nous n’y serions jamais arrivés sans un pape polonais. L’Église de l’époque jouait un rôle rassembleur, pour les croyants comme pour les non-croyants.
Le chantier Lénine de Gdansk
Au moment où on m’a porté sur les épaules devant les grilles du chantier naval, je savais qu’on allait ensuite me jeter des pierres. Les salaires étaient dix fois inférieurs à ceux pratiqués en Occident. C’était l’origine du mécontentement. Mais je savais aussi que le chantier naval allait sans doute s’écrouler, parce que 98 % de l’activité provenait de l’Union soviétique. Avec sa chute, nous allions perdre notre marché.
Mikhaïl Gorbatchev
Il a eu comme moi le prix Nobel de la Paix. Moi, parce que j’ai réussi tout ce que j’ai entrepris, lui parce qu’il a échoué… Il n’a pas réussi à réformer le communisme ni à préserver le pacte de Varsovie et l’Union soviétique. Pourtant le monde est heureux de son échec. Il n’a pas écrasé la protestation dans le sang. C’est un ami, une personne très estimable.
Un article à retrouver dans La Croix L’Hebdo n°6

(1) Dans son programme, le PiS entend créer un « ordre des journalistes », ce qui inquiète la presse d’opposition.
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