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L’arrivée prochaine de l’euro comme monnaie officielle en Croatie suscite l’inquiétude dans ce pays de 4 millions d’habitants. C’est logique. Tout changement est source de craintes. C’est d’autant plus le cas s’agissant d’un changement de monnaie nationale qui apparaît comme une perte de souveraineté. La réalité est bien plus complexe. Certes, en abandonnant la kuna pour une monnaie utilisée par 345 millions d’Européens, la Croatie va déléguer sa politique monétaire à la Banque centrale européenne. En fait, le pays était déjà, par son poids touristique, dépendant des décisions de la BCE. Par ailleurs, l’inflation que craignent les Croates en raison de l’euro existe déjà. Elle est due à la situation internationale, notamment les tensions sur les approvisionnements énergétiques provoquées par l’invasion russe en Ukraine.
Depuis plus de deux décennies, l’euro cristallise les inquiétudes et les rancœurs. Il a souvent été un bouc émissaire facile, objet de contrevérités démenties par la réalité des chiffres. Même Marine Le Pen, consciente qu’une majorité de Français était hostile à la sortie de l’euro, n’a pas repris cette promesse lors de la dernière élection présidentielle.
L’euro n’a pas que des vertus. En facilitant les échanges, il a cependant réussi à installer l’Union européenne dans une stabilité financière jusqu’alors inconnue de nombre de pays, notamment la France. L’euro est devenu la deuxième monnaie de référence au monde, représentant 20 % des réserves de changes. C’est loin derrière le dollar, qui représente 60 %. Pour autant, le résultat est remarquable. L’euro a aussi permis aux États d’emprunter à des taux d’intérêt extrêmement bas sur des marchés financiers rassurés. Enfin, à ceux qui accusent l’euro d’avoir fait plonger la balance commerciale de la France, l’exemple allemand démontre que le mal français tient moins à un manque de compétitivité de sa monnaie qu’à la désindustrialisation et à des handicaps structurels. La France ne dévalue plus pour tenter de rester compétitive. Qui, de bonne foi, peut s’en plaindre ?
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« C’est un effet psychologique. Il y a la perception d’une forte hausse des prix alors qu’en réalité, elle est très, très modérée. Le passage à l’euro se traduit dans un certain nombre de cas par des arrondis à la hausse mais ce sont des hausses de prix qui auront lieu de toute façon au regard de l’évolution des coûts de production. La crainte des Croates n’est pas justifiée car la forte hausse des prix d’un certain nombre de biens, alimentaire notamment, est liée à un contexte exogène au passage à l’euro, comme la guerre en Ukraine, l’inflation, le Covid. Cependant, le passage à la monnaie unique risque de porter la responsabilité de ses hausses de prix, il est, et sera, probablement un bouc émissaire. »
« Il est vrai qu’ils ont une économie un peu fragile. Pendant deux ans, il y a eu une phase test où la Banque centrale croate a maintenu l’euro à 7,50 kunas pour vérifier si la Croatie pouvait survivre à un change fixe. La Banque centrale a dû injecter régulièrement de la monnaie pour la soutenir, ça a failli s’effondrer. Mais aujourd’hui, comme les 27 pays de l’Union, la Croatie va bénéficier pendant six ans de fonds communautaires à hauteur de 5,5% de son PIB, et ce tous les ans, ce qui est loin d’être négligeable. En contrepartie, la Croatie devra participer à la transition écologique, et à la transition numérique notamment. »
« Ça, c’est un vrai problème ! Effectivement, avec la hausse des prix, due aux arrondis et à l’inflation, il va y avoir certainement des revendications salariales. Et si les chefs d’entreprise n’acceptent pas ces hausses, la Croatie devra faire face à une migration vers d’autres pays européens. La population active risque de diminuer. Mais on a toujours remarqué une aspiration des populations actives des pays de l’Est vers les pays de l’Ouest. Ça s’explique par les différences de salaires. En Croatie, on est aux alentours de 65-70% du niveau de vie de l’ouest de l’Europe. Cependant, ça me semble compliqué dans le contexte actuel d’augmenter les salaires en Croatie. »