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WASHINGTON: La mort de la reine Elizabeth II a donné aux complotistes une chance de recycler leurs tactiques habituelles pour semer la confusion en ligne, offrant un exemple frappant de la façon dont se répand la désinformation lors d’une actualité majeure.
Ainsi, à l’heure où le Royaume-Uni pleure sa souveraine, décédée à 96 ans, sur internet les fausses rumeurs, photos manipulées et autres intox imputant sa mort aux vaccins contre la Covid-19 ou à Hillary Clinton, prospèrent.
Loin d’être originaux, ces thèmes avaient déjà émergé lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ou encore à la mort du financier américain Jeffrey Epstein.
Tactiques habituelles
La désinformation a commencé à circuler dès les premières inquiétudes sur l’état de santé de la reine, des comptes Twitter usurpant l’identité de médias réputés comme la BBC et annonçant prématurément sa mort.
Puis, le 8 septembre, Buckingham Palace a officiellement communiqué le décès d’Elizabeth II.
“Partout dans le monde les gens ont été informés du décès de la reine et affectés par celui-ci, ce qui a donné aux propagateurs de fausses informations un réservoir inépuisable d’histoires trompeuses dans lequel puiser”, explique Dan Evon de l’association News Literacy Project.
Parmi celles-ci: une vidéo datant d’il y a un mois où des personnes dansent devant Buckingham Palace qui a été transformée pour faire croire que des Irlandais dansaient de joie après avoir été informés du décès de la reine, une fausse publication de l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump, déclarant qu’il avait été fait chevalier par la monarque, ou encore une image truquée de Meghan Markle, épouse du prince Harry, portant un t-shirt avec l’inscription “La reine est morte.”
Certains ont imputé la mort d’Elizabeth II au vaccin contre le coronavirus, comme ils l’avaient fait auparavant pour le décès des acteurs américains Betty White et Bob Saget.
D’autres ont tenu Hillary Clinton pour responsable, alléguant que la souveraine aurait eu en sa possession des dossiers compromettants sur l’ancienne candidate à la Maison Blanche qu’elle s’apprêtait à faire éclater au grand jour. Il s’agit d’une théorie du complot ancienne selon laquelle les Clinton feraient assassiner leurs opposants politiques.
Lorsqu’un événement important se produit, un militant tente toujours de trouver un angle qui se prête à ses propres croyances, selon Mike Caulfield, spécialiste de la désinformation au Center for an Informed Public (CIP) à l’Université de Washington.
Par exemple, “les militants anti-vaccins essaient de voir s’il y a moyen de mettre la mort d’une personnalité publique sur le dos de la vaccination,” détaille-t-il.
Ceux qui adhèrent aux idées de la nébuleuse QAnon ont associé la mort de la reine à leurs convictions, selon lesquelles il existe un complot mondial sataniste et pédophile, s’en servant pour valider la légitimité de leur mouvement.
Échapper à la désinformation
“La famille royale, étant donné les relations étroites bien connues entre le prince Andrew et Jeffrey Epstein, a toujours donné du grain à moudre aux adeptes du mouvement QAnon”, souligne Rachel Moran, membre du CIP.
Une vidéo populaire chez les partisans de QAnon, qui s’est répandue comme une traînée de poudre sur le réseau social TikTok, montrant selon eux un garçon nu s’échappant de Buckingham Palace, s’est avérée être un vieux clip promotionnel d’une émission de télévision.
La semaine qui a suivi la mort d’Elizabeth II, la société Zignal Labs a fait état de 76 000 mentions de la reine associée à Jeffrey Epstein et sa complice Ghislaine Maxwell sur les réseaux sociaux, sites internet, à la radio, la télévision et dans la presse. Les récits liant Elizabeth II à Hillary Clinton et aux vaccins étaient eux mentionnés respectivement 8 000 et 7 000 fois.
L’information en continu sur la souveraine et son influence mondiale expliquent en partie la popularité des théories du complot autour de sa mort, note Karen Douglas, professeure de psychologie sociale à l’université du Kent au Royaume-Uni.
“Accepter les explications ordinaires pour un événement aussi important peut être moins convaincant ou moins attrayant”, poursuit-elle.
Mais il existe des moyens pour ne pas tomber dans le piège de la désinformation.
Les organisations d’éducation aux médias, comme la CIP, recommandent de comparer les publications en ligne à des sources d’information fiables et de marquer une pause avant de les partager.
“Même quelques instants de réflexion peuvent souvent faire une grande différence”, rappelle Gordon Pennycook de l’université de Regina au Canada.
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LONDRES: Le prince Andrew, fils cadet de la reine Elizabeth II tombé en disgrâce après des accusations d’agression sexuelle, a rendu dimanche hommage à salué la “compassion” de sa mère et “sa confiance”, à la veille de ses funérailles nationales.
Par une lettre, le duc d’York, 62 ans, a rendu hommage non seulement à la reine, la “mère de la nation”, mais surtout à sa “maman”.
“Maman, votre amour pour un fils, votre compassion, vos soins, votre confiance, je les chérirai pour toujours”, écrit Andrew. “J’ai trouvé votre savoir et votre sagesse infinis, sans limite ni retenue”.
Souvent réputé comme étant le fils préféré de la souveraine, décédée le 8 septembre à 96 ans, le prince Andrew a été banni de toute apparition publique officielle en raison de son amitié avec le pédophile Jeffrey Epstein et privé de ses titres militaires en début d’année après des accusations d’agression sexuel sur une jeune fille de 17 ans, Virginia Giuffre.
Menacé d’un procès aux Etats-Unis, il a mis fin aux poursuites en payant des millions de dollars.
En mars, la reine avait semblé lui apporter une marque de soutien public en entrant à son bras dans l’abbaye de Westminster pour un service religieux en hommage au prince Philip, époux d’Elizabeth II décédé un an plus tôt. Ces images avaient provoqué de nombreuses réactions indignées.
Sa présence pour les hommages rendus depuis dix jours à travers le Royaume-Uni a été un casse-tête à gérer pour la famille royale.
S’il est apparu ces derniers jours aux côtés de ses frères et soeur pour les processions derrière le cercueil d’Elizabeth II à Edimbourg puis à Londres, il n’a pas porté l’uniforme, contrairement au reste de la fratrie.
Mais par “respect” pour la reine, il a quand même été autorisé à apparaître en tenue militaire lors de la “veillée des princes” vendredi, quand lui, le roi Charles, la princesse Anne et le prince Edward ont gardé pendant 15 minutes, dos au cercueil, la dépouille de leur mère exposée au public à Westminster Hall.
Il ne devrait toutefois pas retrouver de quelconque rôle officiel sous Charles III, qui aurait poussé selon la presse Elizabeth II à le priver de ses titres pour ne pas nuire à la réputation de la famille.
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KATMANDOU: Les fortes pluies de mousson et les glissements de terrain ont tué près de cinquante personnes au Népal et en Inde ces derniers jours, ont indiqué dimanche les autorités.
Dans l’ouest du Népal, au moins 22 personnes sont mortes après que des glissements de terrain ont enseveli une centaine de maisons vendredi, a déclaré un responsable de la police, Narayan Dangi.
Onze personnes ont été blessées, dont trois ont été transportées à l’hôpital par un hélicoptère militaire.
“Les équipes de secours recherchent toujours une personne disparue”, a ajouté M. Dangi.
Une importante opération de secours est en cours. Policiers et militaires déblayent les décombres et distribuent de la nourriture, des tentes et des vêtements.
De l’autre côté de la frontière, dans l’Etat indien d’Uttar Pradesh, de fortes pluies ont tué 26 personnes depuis vendredi, selon les autorités.
Parmi les victimes figurent neuf ouvriers ensevelis par l’effondrement d’un mur en construction dans la capitale de l’Etat, Lucknow, selon un communiqué du gouvernement.
La mousson annuelle apporte à l’Asie du Sud 70 à 80 % de ses précipitations annuelles, mais elle est aussi synonyme de mort et de destruction, avec notamment près de 1 400 personnes tuées au Pakistan ces dernières semaines.
Les précipitations sont difficiles à prévoir et varient considérablement, mais les scientifiques estiment que le changement climatique rend la mousson plus forte et plus irrégulière.
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LONDRES: Des centaines de dignitaires étrangers et têtes couronnées sont attendues lundi à Londres pour les funérailles d’Etat de la reine Elizabeth II, casse-tête sécuritaire et diplomatique entre privilèges accordés à certains et invités controversés.
L’abbaye de Westminster ne pouvant accueillir qu’environ 2 000 personnes, seuls les chefs d’Etat et un ou deux invités par pays auraient été conviés aux premières obsèques nationales du Royaume-Uni depuis 1965.
Les têtes couronnées
De nombreuses têtes couronnées ont confirmé leur présence aux funérailles de la souveraine, qui a régné pendant plus de 70 ans.
L’empereur Naruhito et l’impératrice Masako du Japon viendront pour leur premier voyage à l’étranger depuis leur accession au trône en 2019.
Le prince Albert II de Monaco, son épouse Charlene, le roi des Pays-Bas Willem-Alexander, la reine Maxima et la princesse Beatrix, le roi Philippe des Belges, le roi Harald V de Norvège, seront tous présents.
La reine Margrethe du Danemark, désormais seule reine régnante d’Europe, sera présente.
Le roi d’Espagne Felipe VI sera là, mais aussi son père Juan Carlos I, qui a abdiqué en 2014 et vit désormais en exil aux Emirats arabes unis.
Tout le monde dans le bus
Le président américain Joe Biden et son épouse Jill Biden, en tête de la liste des invités diplomatiques, ont atterri samedi soir à Londres.
Contrairement à d’autres dirigeants à qui il a été demandé de venir à l’abbaye à bord des bus affrétés par les autorités, Joe Biden a obtenu l’autorisation d’utiliser sa limousine présidentielle blindée, “The Beast”.
“Peut-on avoir une petite pensée pour le responsable de l’Élysée qui a dû annoncer au président Macron qu’à Londres, il devrait monter dans le bus?”, s’amuse le Times dimanche.
Le président français, qui sera en effet présent, aurait dit “non” au bus mais on ignore quels arrangements ont été trouvés.
Une autre difficulté réside dans le placement des invités, souligne le Times: il faut “éviter tout risque que quiconque se sente offensé d’être placé derrière un pilier et s’assurer que personne n’en vienne à se battre”.
Invités polémiques
Outre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel qui vont faire le déplacement malgré les tensions suivant le Brexit, figurent parmi les invités des personnalités parfois contestées.
Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et brésilien Jair Bolsonaro seront là, ainsi que le prince saoudien Mohammed ben Salmane (MBS), régulièrement critiqué par des ONG pour de graves violations des droits humains dans son pays et écarté de la scène internationale après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite en Turquie en 2018.
Le président chinois Xi Jinping ne sera pas là, mais son vice-président Wang Qishan assistera aux funérailles, alors qu’une délégation officielle chinoise s’est vu refuser le droit de se recueillir devant le cercueil de la souveraine.
Cet affront intervient après des sanctions prises par la Chine à l’encontre de parlementaires britanniques qui avaient critiqué son bilan en matière de droits humains.
Pas invités
La Russie et le Bélarus font partie d’un petit groupe de nations qui seront exclues des funérailles de la reine après l’invasion de l’Ukraine par Moscou, une mise au ban jugée “blasphématoire” et “immorale” par Moscou.
La Birmanie, ancienne colonie britannique dirigée par une junte militaire sanctionnée par Londres, mais aussi la Syrie, l’Afghanistan et la Corée du Nord ont également été écartés.
Défi sécuritaire
“Nous sommes convaincus que les dignitaires du monde entier qui feront le voyage comprendront que c’est un défi de taille et une situation inhabituelle”, a affirmé mardi un porte-parole du gouvernement, anticipant les critiques sur le protocole sécuritaire forcément pesant.
Plus de 2 000 agents de tout le pays ont été recrutés pour épauler Scotland Yard à assurer la sécurité.
Depuis l’annonce du décès de la reine, les incidents ont été rares lors des hommages, mais un homme a été inculpé pour trouble à l’ordre public après avoir quitté la queue et s’être approché du cercueil vendredi.