Pourquoi les prix de l’électricité et du gaz connaissent un recul inattendu
Amazon croit toujours à la livraison par drone, malgré les obstacles
Samsung : « La chute la plus spectaculaire depuis huit ans »
« Présenter la réforme des retraites comme juste pour les femmes relève du boniment »
Comment des appareils de surveillance de Frontex sont utilisés par les garde-côtes libyens pour intercepter des migrants
Guerre en Ukraine : pourquoi la livraison de chars légers par la France peut changer la donne
Révolte en Iran : sept minutes pour comprendre les causes profondes de la colère
Le résumé vidéo de 2022 en sept minutes
Chine : face au Covid-19, la nécessité de la transparence
« Parrains du libre-échangisme d’après-guerre, les Etats-Unis donnent l’exemple du renouveau protectionniste »
Réforme de la justice : passer des bonnes intentions aux actes
« Présenter la réforme des retraites comme juste pour les femmes relève du boniment »
D’« Uski Roti » à « Nazar » : Mani Kaul, l’inventeur de formes de la nouvelle vague indienne
« Les Derniers Jours de Staline », de Joshua Rubenstein : onde de choc
« Bande de filles », sur OCS City : Céline Sciamma réinvente le film d’apprentissage
Daniel Barenboim quitte la direction de l’Opéra de Berlin pour raison de santé
Tous les cheveux doivent-ils être brossés un poil ?
Le rocking-chair et le tourbillon de la vie
La volaille de Bresse à la corète d’Omar Dhiab : « C’était le plat du dimanche midi de mon père »
« Booba m’a tellement diabolisée que je suis seule » : le cyberharcèlement sans fin contre Magali Berdah
Services Le Monde
Services partenaires
Service Codes Promo
Suppléments partenaires
Temps de Lecture 7 min.
Réservé à nos abonnés
ReportageAlpes gourmandes (2/3). Avec l’aide du jeune cueilleur Christopher Aguettand, le chef Marc Veyrat déniche des plantes alpines et les sublime dans sa cuisine.
Cette année, le manteau neigeux a recouvert plus longtemps qu’à l’accoutumée les alpages du col de la Croix-Fry. Engourdie par cet hiver prolongé, la nature a peiné à retrouver des couleurs printanières, avant d’offrir l’explosion de verdure de ce début d’été. Les points de vue ne manquent pas pour contempler, au-dessus du village de Manigod, au cœur du massif des Aravis, le patchwork de prairies éclatantes et de forêts sombres sous les roches grises des sommets, encore striées de névés. Mais c’est au rythme de la promenade, les yeux posés sur le chemin à tracer, que l’on s’aperçoit de la profusion estivale de la flore et de l’étendue de ce garde-manger.
Car, en bord de sentier, dans les prairies, à flanc de montagne, dans les bois, dans les haies, près des fermes ou le long des lacs et des torrents, herbes et plantes sauvages peuvent autant régaler nos yeux que nos papilles. Encore faut-il pouvoir les identifier et savoir les cuisiner. Si nombre de grands chefs savoyards (Emmanuel Renaud, Jean Sulpice, Yoann Conte…) enrichissent aujourd’hui leurs recettes des cueillettes en pleine nature, sans doute valait-il mieux s’adresser à dieu qu’à ses saints.
Comme d’autres suivent un panache blanc, nous nous laissons donc guider, ce matin de début juillet, par le légendaire chapeau noir du cuisinier Marc Veyrat, prophète historique d’une gastronomie montagnarde réinventée, à partir du milieu des années 1980, autour de son « herbier gourmand ». A quelques centaines de mètres de la Maison des bois, son hôtel-restaurant (trois étoiles Michelin), aux allures de hameau miniature (de luxe), ouvert, en 2013, à 1 650 mètres d’altitude, non loin de ce qui fut la ferme de ses parents, le chef s’appuie sur son long bâton de berger pour pénétrer les fourrés et dévoiler la variété de plaisirs comestibles à portée de main.
Là où nous ne voyons qu’une anarchie de fleurs des champs et de mauvaises herbes, Veyrat et Christopher Aguettand, son jeune cueilleur, chargé d’approvisionner quotidiennement les cuisines du restaurant, repèrent en un clin d’œil l’imposante tige et les feuilles anguleuses de la berce, une touffe de chénopode bon-Henri aux allures d’épinard, l’arrondi finement denté du calament, la hampe blanche d’une carotte sauvage ou les petites fleurs violette du géranium vivace.
Un peu plus loin, à l’entrée d’une forêt, la grande carcasse du cuisinier se glisse sous un épicéa pour approcher un tapis d’oxalis, petite plante dont les feuilles en forme de cœur ressemblent à celles du trèfle. A chaque fois, les glaneurs froissent légèrement le végétal cueilli pour mieux le sentir, avant de nous faire croquer cette chlorophylle gourmande. Ce rite plein de sensualité éveille goût et odorat. Flaveur délicieusement mentholée du calament, parfait avec des œufs brouillés ou pour booster une crème glacée ; parfum d’agrume de la berce, dont les feuilles mixées dans un bouillon de légumes avec du chénopode bon-Henri, du serpolet et des orties font un excellent potage ; acidité revigorante de l’oxalis rappelant celle de l’oseille et qu’au restaurant Marc Veyrat accompagne du suave coulant d’un œuf de caille…
Il vous reste 67.31% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur « » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.
Accédez à tous les contenus du Monde en illimité.
Soutenez le journalisme d’investigation et une rédaction indépendante.
Consultez le journal numérique et ses suppléments, chaque jour avant 13h.
Newsletters du monde
Applications Mobiles
Abonnement
Suivez Le Monde