Amanda Borschel-Dan édite la rubrique « Le Monde Juif »
A l’âge de 13 ans, Seth a réalisé son rêve de toujours. Il a célébré sa bar-mitzvah au sommet de l’ancienne forteresse de Masada. L’étouffante chaleur de juillet était uniquement supportable grâce à la légère brise du désert. Pourtant, pour l’assemblée, chanter des chants israéliens et d’anciennes prières sous une tente sur le site historique poignant qui surplombe la mer Morte, l’expérience s’est avérée joyeuse et surtout riche de sens.
Seth a grandi à Charleston en Caroline du Sud, il a fréquenté une synagogue réformée où il suivait les cours d’une école hébraïque chaque semaine. Son père est juif, mais pas sa mère. Et bien qu’il ait été converti par un tribunal rabbinique avec un bain rituel alors qu’il était bébé, et qu’il ait été élevé comme un Juif, il n’est pas considéré comme juif par le rabbinat en chef d’Israël.
Si Seth voulait immigrer en Israël grâce à la Loi du Retour (alyah), ce Juif réformé fier et sioniste ne serait pas autorisé à se marier, ou à être enterré, selon des cérémonies juives. Et naturellement pour Seth, comme pour la majorité des Juifs de la Diaspora qui ne pratiquent pas le Judaïsme orthodoxe, cela rend perplexe et c’est perçu comme une insulte.
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Mais la divergence entre la position officielle d’Israël et la situation de nombreux Juifs non orthodoxes a été clairement visible cette semaine lorsque le ministre des Affaires religieuses, David Azoulay a été interrogé sur la légitimité des Juifs réformés par le journaliste Razi Barkai qui l’interrogeait à l’antenne de la Radio de l’Armée mardi.
« Pour un Juif réformé, au moment où il arrête de suivre la loi juive, je ne peux pas me permettre de dire qu’il est juif », a déclaré Azoulay. (En argot hébreu, le terme « reformi » fait référence à tout Juif dont la pratique religieuse se distingue de l’orthodoxie traditionnelle).
En changeant son argumentation, Azoulay, né au Maroc et membre du parti sépharade orthodoxe Shas, a placé les Juifs réformés dans la catégorie halakhique créée par Maïmonide des « enfants enlevés », qui sont juifs mais péchent pas ignorance.
« Ce sont des Juifs qui ont perdu leur chemin, nous devons nous assurer que chaque Juif revienne dans le giron du Judaïsme, et accepter chacun avec amour et joie », a déclaré Azoulay qui se perçoit comme un « éducateur ».
Mercredi, le député Moshe Gafni de Yahadout HaTorah a pris part à la discussion et a déclaré à la Radio de l’Armée que si les Juifs réformés et conservateurs étaient des « Juifs et qu’il n’y avait pas à discuter cela », « ils prenaient la Torah et la déchiraient en morceaux ».
Lorsqu’il a été interrogé sur les remarqus d’Azoulay de mardi, Seth, âgé aujourd’hui de 23 ans, diplomé de l’université et travaillant actuellement dans le secteur du tourisme, a déclaré, « les Juifs orthodoxes qui ignorent le Judaïsme réformé ne comprennent pas la situation… Les gens peuvent discuter des Ecritures toute la journée, mais en fin de compte, je crois que les meilleurs Juifs sont ceux qui vivent avec compréhension, tolérance et amour envers les autres. Rien de bon ne vient de l’égoïsme, mais beaucoup de choses positifves viennent de la compréhension », a-t-il déclaré.
Les racines du monopole religieux des orthodoxes datent de la fondation de l’Etat d’Israël, lorsque le nouveau gouvernement du Premier minisre David Ben-Gurion a cédé l’autorité sur les événements de la vie quotidienne au Rabbinat en chef d’Israël, une institution strictement orthodoxe.
Aujourd’hui pourtant, l’exigence de l’institution orthodoxe s’est clairement intensifiée et a éloigné une bonne partie de la majorité de la population israélienne laïque.
Et, pendant que le rabbinat prend une position très stricte sur la question de la conversion, les presque 400 000 immigrants israéliens de l’ancienne Union soviétique qui ont le désir de rejoindre officiellement le Peuple juif rencontrent de plus en plus de difficultés sur leur chemin.
Le judaïsme libéral, avec son accent sur les valeurs traditionnelles juives et sur l’idée de peuple, remplirait naturellement ce vide spirituel, a dit mardi le rabbin Rick Jacobs, président de l’Union pour le Judaïsme réformé.
« Le judaïsme réformé constitue un judaïsme pertinent et toujours en évolution. Sans une alternative vibrante à l’ultra-Orthodoxie, de nombreux croyants choisissent l’assimilation. Notre judaïsme est innovateur, complet, égalitaire, joyeux, explorateur, spirituellement ouvert et inspirant. C’est pourquoi nous prenons de l’ampleur et réformons le paysage de la vie juive », a déclaré Jacobs.
Pourtant, avec le status quo de Ben-Gurion, l’orthodoxie, représentant 10 % des Israéliens, contrôle 100 % des services religieux. Ce monopole a créé un effet de propagation croissante, un manque ressenti de compréhension entre les décideurs israéliens et les courants des Juifs libéraux éloigne la Diaspora juive, où une majorité écrasante définit son judaïsme en termes non orthodoxes, a déclaré Steven Bayme, le directeur du Département de la Vie juive contemporaine du Comité Juif américain.
« L’image du judaïsme dans l’État juif est fortement ternie par ce type de déclarations », a dit Bayme quelques heures après l’entretien d’Azoulay à la radio.
L’Agence juive comme une « table ronde » de pluralisme
Pour le laïc qu’était Ben-Gurion, la synagogue à laquelle il n’allait pas était orthodoxe, a déclaré lundi le chef de l’Agence juive pour Israël Natan Sharansky dans un entretien avec le Times of Israel après l’échec de l’initiative pour la conversion à la Knesset.
Dans l’expérience de Ben Gurion, a expliqué Sharansky, les mouvements réformé et conservateur dans la Diaspora jouaient un role qui n’était pas alors nécessaire en Israël. Ils démontraient comment être Juif à la maison, et allemand, ou américain, dans la rue.
Aujourd’hui, explique Sharansky, bien que cela soit encore à un niveau très réduit, le judaïsme libéral en Israël « enrichit de plus en plus d’Israéliens » et les aide à reprendre possession d’une identité juive plus forte qui a été perdue dans la bataille pour devenir Israélien.
L’Agence Juive, certainement la plus grande organisation juive à but non lucratif dans le monde, distribue près de 3 millions de dollars aux organisations réformées, conservatrices et orthodoxes modernes chaque année en Israël « dans un effort visant à encourager le pluralisme et renforcer les expression diverses de la vie juive en Israël ».
Avec plus de 30 bénéficiaires en tout, en 2014 le JAFI a distribué plus d’un million aux organisations et programmes réformés et conservateurs, et 546 400 dollars aux Orthodoxes modernes.
« Au quotidien, ces courants, qui ont été pratiquement inexistents dans l’expérience des Israéliens, jouent un rôle plus actif », a déclaré Sharansky. Pourtant, il a ajouté que les courants « doivent passer moins de temps dans des batailles à la Cour Suprême et plus de temps à promouvoir davantage d’institutions et de services ».
Avec son groupe de partenaires très variés, l’Agence juive, a déclaré Sharansky, a joué le rôle unique de « table ronde » depuis sa fondation. Elle correspond à un forum pour les Juifs de tous les courants religieux et les laïcs de tout le monde juif et d’Israël pour se rencontrer et exprimer leurs préoccupations.
En tant que telle, a déclaré l’ancien député du Likud Sharansky, lorsque le Premier ministre Benjamin Netanyahu traite un problème très délicat et très clivant pour la Diaspora comme celui de l’accès égal à la prière au mur Occidental, il fait appel à l’Agence juive pour apporter ses conseils et des solutions acceptables pour les Juifs libéraux.
« S’il y a quelqu’un dans le gouvernement qui comprend très bien ce problème, c’est le Premier ministre », a déclaré Sharansky. De fait, quelques heures après la sortie d’Azoulay, Netanyahu a publié une déclaration pour réprimander Azoulay et rejeter les « remarques blessantes » du ministre des Affaires religieuses.
Selon Bayme de l’AJC, des déclarations méprisantes et dédaigneuses comme celles d’Azoulay et de Gafni sont « une insulte directe à la majorité des Juifs américains ».
Bayme, qui est un Orthodoxe moderne, a déclaré que ces sorties sont « mauvaises, à la fois d’un point de vue philosophique, toutes les formes de judaïsme sont dignes d’être respectées, et à un niveau pratique. [Les députés devraient] essayer de renforcer les liens entre Israël et la Diaspora, et pas de les affaiblir ».
Pourtant, le rabbin Julie Schonfeld, la vice présidente en chef du mouvement conservateur de l’Assemblée rabbinique, ne veut plus parler du manque de respect à son égard.
« J’ai dépassé la question de savoir si cela crée des tensions émotionnelles. Le gouvernement israélien et les dirigeants intelligents doivent faire quelque chose pour vraiment renverser la tendance », a déclaré Schonfeld.
Elle a appelé à un accord publique global, mené par le Premier ministre et appliqué par tous les officiels élus, « pour reconnaître, et célébrer la diversité des croyances religieuses juives, pour célébrer l’identité juive dans le monde, et afin que tout le monde soit d’accord qu’ils n’autoriseront pas que ces types d’incidents se produisent », a déclaré mardi Schonfeld.
Schonfled a appelé le ministre de l’Education Naftali Bennet pour mettre en place un programme scolaire dans lequel tous les étudiants visiteraient des synagogues de différents courants juifs et étudieraient leurs théologiens et leurs penseurs.
« Ce premier pas, c’est tout simplement du civisme », a déclaré Schonfeld.
Bayme, titulaire d’un doctorat en Histoire juive à l’Université de Columbia, a pourtant expliqué que les dirigeants ultra-orthodoxes dans le monde juif définissent souvent le judaïsme réformé comme un synonyme « d’assimilation », et accusent ce judaïsme de tous les maux, du marriage interreligieux au taux de natalité en baisse.
Pourtant, « ce n’est pas la route vers l’assimilation, c’est une opposition à l’assimilation » qui exprime un engagement vers les valeurs juives et Israël, a déclaré Bayme.
Sharansky et l’Agence juive travaillent continuellement avec les ministres du gouvernement et les députés pour attirer leur attention sur l’importance du judaïsme libéral dans la vie du peuple juif.
« Vous voulez rassembler les exilés, vous voulez plus de soutien des Juifs de la Diaspora ? Vous devez comprendre quel rôle important [le judaïsme libéral joue] dans la vie sioniste, que tous ces courants font partie du peuple juif », a déclaré Sharansky.
« Tous les Juifs sont Juifs »
Certains politiciens sont déjà ouverts au pluralisme. Bien qu’il ait refusé de s’exprimer au Times of Israel sur le statut du judaïsme libéral en Israël cette semaine (et à plusieurs occasions), mercredi le ministre de l’Education Bennett a écrit sur sa page Facebook : « Tous les Juifs sont Juifs. Qu’ils soient conservateurs, réformés, orthodoxes, haredi ou laïques. Et Israël est leur foyer. Point final. »
Bennett, le fils d’immigrant des Etats-Unis et ministre de la Diaspora depuis 2013, a été bien plus en contact avec la force du judaïsme libéral que la plupart des autres politiciens israéliens.
La plupart des Israéliens ne sont pas au courant de la vitalité et de l’importance du judaïsme réformé et conservateur en dehors d’Israël, a déclaré la nouvelle députée du parti travaillsite Ksenia Svetlova dans un entretien avec le Times of Israel mardi.
« Ils pensent qu’il n’y a que quelques synagogues ici et là. Ils sont surpris quand ils arrivent aux Etats-Unis », a déclaré Svetlova, une ancienne journaliste qui a immigré de l’Union soviétique dans l’enfance.
Svetlova fait partie d’une initiative en faveur du droit pour un mariage civil en Israël qui a été rejetée mercredi à la Knesset, avec 39 députés pour et 50 contre. Cela s’inscrit dans une stratégie plus large de manœuvres légales pour renforcer la séparation entre la religion et l’État.
« Nous devions bien commencer avec quelque chose, et nous avons commencé avec les éléments les plus basiques, le droit de se marier dans l’Etat d’Israël et ne pas devoir aller à l’étranger », a déclaré Svetlova.
Il n’y a actuellement pas de mariage civil en Israël. Les Juifs, comme les immigrants convertis au judaïsme libéral ou les enfants d’immigrants qui sont revenus grâce à la Loi du Retour ne sont pas reconnus par le rabbinat en chef, ne disposent pas de recours pour un mariage légal dans le pays.
« Le Premier ministre appelle à faire venir des olim [immigrants], mais à quoi doivent s’attendre [ceux qui ne sont pas considérés comme Juifs] ici ? Ils sont assez bons pour se battre dans l’armée et mourir ici, mais ils ne pourront pas être enterrés à côté de ceux avec qui ils ont combattu », a déclaré Svetlova.
Svetlova a admis que la plupart des Israéliens ne votent pas sur des questions religieuses ou d’État. L’actuelle coalition ultra-orthodoxe, en opposition avec l’idée d’un gouvernement laïc, illustre clairement cette question.
Elle a appelé pour une prise de conscience plus forte du manque de liberté religieuse en Israël, particulier parmi les ONG.
« Tout ne peut pas venir de la Knesset. Nous pouvons aider avec la législation, mais tout ne peut pas venir du sommet », des efforts de la base sont nécessaires.
« En faisant la promotion de l’égalité des différents movements de foi, nous faisons la promotion de l’unité dans le peuple juif », a déclaré Svetlova.
Les rabbins « se drapent dans leurs propres tefilin »
Après avoir défendu des cas poignants de femmes ne pouvant pas obtenir de divorce religieux, l’avocate Susan Weiss, fondatrice du Centre pour la Justice des Femmes, en est arrivée à la conclusion que « toute interférence de l’état avec la religion est une erreur ».
Le Centre pour la Justice des Femmes est principalement financé par des organisations de la Diaspora qui ont des objectifs de défense de droits de l’Homme, explique Weiss. « La plupart des organisations juives sans courant spécifique veulent s’assurer que le Judaïsme évolue avec le 21e siècle ».
Weiss, qui a fréquenté dans sa jeunesse une école orthodoxe aux Etats-Unis, souligne que la bureaucratie dans l’autorité religieuse est devenue si stricte que l’on a l’impression que les rabbins « se drapent dans leurs propres tefilin ».
Plus que d’être une simple autorité et de remplir sa mission, le rabbinat « s’est transformé en un appareil inquisitoire, ces rabbins sont maintenant des inspecteurs du judaïsme », et vont même dans les chambres à coucher des gens, dit-elle, en cas de possible adultère.
Au cours d’une conversation cynique avec le Times of Israel cette semaine, elle a raconté une histoire sur un cousin éloigné du nom de Cohen qui n’était pas de la classe de prêtres.
Il y a quelques dizaines d’années, il lui avait demandé de préparer un document attestant qu’il n’avait pas de statut de prêtre. Le cousin, bien informé, savait très bien que, sans cela, lui et ses descendants ne pourraient pas se marier avec des converties ou des divorcées, s’ils devaient le choisir.
Weiss, véritablement stupéfaite qu’un tel docuement soit encore nécessaire dans un État moderne, avait déclaré : « Pourquoi ses enfants ne pourraient-ils pas se marier avec ces personnes qu’ils aiment ? C’est stupide ! »
« Tout le pays vit une crise d’identité… et doit aller sur le divan pour se faire analyser », a déclaré Weiss.
Avec un rabbinat ultra-orthodoxe en croissance, Weiss incite vivement les Israéliens à ne pas choisir l’option des autorités religieuses, y compris pour les mariages. En effet, il y a une tendance de plus en plus forte pour des mariages illégaux, selon la halakha, parmi les jeunes couples orthodoxes modernes qui sont célébrés par des rabbins ouverts d’esprit mais qui risquent l’incarcération.
« Il devient de plus en plus clair que l’État empiète sur nos libertés. Maintenant, ils questionnent même la légitimité des Orthodoxes modernes », dit-elle en faisant référence à l’enquête sur le rabbin Shlomo Riskin dont tout le monde a parlé.
Dans son travail, Weiss déclare demander que le système légal protège les droits de l’Homme et essaie d’interpréter la loi en respect des droits de l’Homme. Parmi ses récentes affaires, elle a eu à travailler sur le cas d’une conversion révoquée d’une femme dont l’ancien mari prétendait qu’elle ne vivait plus une vie d’observance religieuse.
« Comment se fait-il que je puisse commettre des péchés, et que les convertis ne puissent pas le faire », s’interroge-t-elle.
Elle considère son travail comme sysiphéen. « Les fondamentalistes deviennent de plus en plus forts. Mais j’en suis venue à la conclusion que c’est important de faire du bruit. En parlant de mon activité d’avocate et en l’inscrivant comme une question de droits de l’homme, cela aide les gens à voir les choses plus clairement », note-t-elle.
Et si l’approche des droits de l’Homme ne fonctionne pas, alors peut-être que les Israéliens comprendront quand cela commencera à affecter leur porte-monnaie.
« La société israélienne doit voir cela [le pluralisme religieux] comme une question sociale, politique et économique majeure, pense Schonfled du judaïsme conservateur. La population israélienne doit se confronter au risque à long terme, et même à moyen terme, pour leur société, de continuer d’apporter un soutien à des définitions du judaïsme qui ne donnent pas la possibilité à chaque individu juif de jouer un rôle dans la société israélienne ».
En faisant référence à l’idéal des ultra-orthodoxes d’une étude religieuse constante à la place d’un service dans l’armée et d’un travail, Schonfeld explique que cette pratique aura bientôt des conséquences néfastes pour la société israélienne dans son ensemble.
« Il va y avoir un impact immense et négatif sur l’économie du pays, sur sa compétitivité internationale, ses niveaux d’éducation, et sur la population adulte capable de construire et de défendre le pays », prévient Schonfeld.
Weiss, qui est basée à Jérusalem, confirme ce point de vue.
« Je ne pense pas que le pays puisse s’occuper de ces personnes assises à étudier. Israël ne peut pas soutenir l’ignorance, nous avons besoin de docteurs et d’avocats », considère Weiss.
Pourquoi cracher sur nos meilleurs amis ?
Selon tous les recensements et les enquêtes, le judaïsme libéral, principalement représenté par les mouvements réformés et conservateurs, compte pour le plus important courant dans la communauté juive américaine.
« Les Juifs réformés ont une place à l’avant garde non seulement dans toutes les organisations américaines juives majeures, mais aussi dans des rôles clefs de la société américaine », déclare Jay Ruderman, le président de la Fondation de la Famille Ruderman basée à Boston.
La Fondation Ruderman a lancé un projet en 2011 qui présente les nouveaux députés israéliens avec du potentiel aux communautés juives de Boston et de New York. La fondation envoie annuellement une délégation de jeunes députés de différentes affiliations aux Etats-Unis où ils rencontrent de nombreux représentants de la communauté juive.
L’initiative Ruderman, et d’autres comme celle-là, influence doucement les politiciens israéliens, explique Jerry Silverman, le Président de Fédérations juives d’Amérique du nord.
« Je crois qu’il y a un manque d’une véritable compréhension de ce que le judaïsme réformé et conservateur signifie vraiment, tout particulièrement lorsqu’il concerne la Diaspora », a expliqué Silverman mardi.
« Quand nous avons fait venir des groupes de députés, en partenariat avec la JAFI et d’autres organisations, et nous leur avons montré la richesse du Judaïsme de tous courants, ils ont été surpris. Ils ont clairement été surpris par sa robustesse, son apprentissage juif et le ruach [l’énergie] qui leur a été présenté », explique Silverman.
Pour Ruderman, il y a aussi la composante stratégique pour une amitié israélo-américaine continue et forte.
« De nombreux juifs sont activement engagés à s’assurer que les Etats-Unis soutiennent ferment Israël. Lorsque de nombreux politiciens israéliens manquent de respect à la forme de croyance pratiquée par les Juifs réformés, ils risquent de s’aliénier la population qui protège la relation fondamentale entre Israël et les Etats-Unis. C’est tout simplement une stratégique potentiellement très désastreuse », explique Ruderman.
Schonfeld est d’accord. « David Azoulay a véritablement besoin de comprendre qu’il vaut mieux ne pas dire à ses meilleurs alliés qu’ils ne sont pas Juifs ».
Seth, un juif réformé de Charleston, est perplexe quant à savoir pourquoi ces politiciens « religieux » font des telles déclarations. Il va à la synagogue presque tous les vendredis et samedis, dirigeant souvent les chants en jouant de sa guitare.
« Pourquoi se préoccuper autant des autres ? Qu’est-ce que cela peut bien faire que je conduise les samedis ? Suis-je moins saint qu’une autre personne ? », s’interroge Seth.
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