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BEYROUTH : L’ancienne ambassadrice du Liban en Jordanie, Tracy Chamoun, a annoncé lundi sa candidature à l’élection présidentielle prévue en novembre, un poste rarement convoité par une femme dans ce pays frappé par la pire crise économique de son histoire.
Mme Chamoun, née en octobre 1960, est la fille du leader chrétien Dany Chamoun, assassiné en 1990, et la petite-fille de l’ancien président Camille Chamoun (1952-1958).
“J’annonce au peuple libanais et à ses élus ma candidature en vue de la prochaine élection présidentielle”, a dit l’ancienne diplomate lors d’une conférence de presse à Beyrouth.
“J’ai une nouvelle vision pour la République, qui offre des solutions aux problèmes économiques et sociopolitiques” qui gangrènent le pays, a-t-elle ajouté, se présentant comme un rempart contre la classe dirigeante, inchangée depuis des décennies et accusée de corruption par une grande partie de la population.
Le Liban connaît l’une des pires crises économiques du monde depuis 1850, selon la Banque mondiale, marquée par une flambée vertigineuse des prix, une dégringolade historique de la monnaie nationale, une paupérisation inédite de la population et de graves pénuries.
La prochaine élection présidentielle libanaise est prévue en novembre, à l’expiration du mandat de six ans de l’ex-général Michel Aoun, 87 ans, mais plusieurs experts prédisent un report du scrutin en raison de fortes divergences politiques.
M. Aoun, qui préside le Liban depuis janvier 2016, a été élu au 46e tour de l’élection présidentielle, la classe politique n’ayant pas été capable de s’entendre sur un nom pendant plus de deux ans.
Selon un partage du pouvoir sur une base communautaire au Liban, le poste de président de la République est dévolu à un chrétien maronite, celui de Premier ministre à un musulman sunnite et la présidence du Parlement revient à un musulman chiite.
Rares sont les femmes qui ont tenté de briguer la présidence au Liban. En 2014, l’avocate et militante Nadine Moussa était devenue la première Libanaise à avoir déposé sa candidature pour le scrutin présidentiel.
Mme Chamoun a été ambassadrice du Liban en Jordanie pendant trois ans avant de démissionner en août 2020 après l’explosion meurtrière au port de Beyrouth, dénonçant “l’incurie” des autorités de son pays et appelant à un changement de leadership.
Son père, le dirigeant chrétien Dany Chamoun a été assassiné en octobre 1990 ainsi que son épouse et ses deux garçons à leur domicile près de Beyrouth.
Son meurtre avait été imputé à son rival, le chef des Forces libanaises (FL) Samir Geagea, qui dirige aujourd’hui le plus grand bloc parlementaire chrétien et pressenti pour être candidat à la présidence. M. Geagea a été le seul seigneur de la guerre civile à être condamné dans les années 1990, passant onze ans en prison.
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TUNIS: Cinq nouveaux partis d’opposition en Tunisie ont annoncé lundi qu’ils boycotteraient les élections législatives, prévues le 17 décembre sur la base d’une loi électorale controversée instaurée par le président Kais Saied.
M. Saied, qui accapare tous les pouvoirs, a promulgué jeudi un mode de scrutin réduisant considérablement le rôle des partis politiques qui participeraient à ces élections.
La nouvelle loi électorale substitue le scrutin majoritaire uninominal à deux tours au scrutin de liste qui était en vigueur avant le coup de force mené par le président Saied en juillet 2021.
Le nouveau Parlement comptera 161 députés, et ses prérogatives seront très limitées aux termes de la nouvelle Constitution que le chef de l’Etat a fait adopter en juillet lors d’un référendum largement boycotté.
Lundi, une coalition de cinq partis politiques dont le Parti des travailleurs et Al-Joumhouri, ont annoncé boycotter ce scrutin.
“Ces élections représentent la dernière étape de l’agenda politique imposée par Saied”, a déploré devant la presse Issam Chebbi, chef du parti centriste Al-Joumhouri.
“Saied est un dictateur”, a fustigé de son côté Hamma Hammami, chef du parti des Travailleurs et opposant farouche sous le régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali.
Début septembre, le Front de salut national, une coalition de partis d’opposition dont fait partie la formation d’inspiration islamiste Ennahdha, avait déjà annoncé qu’il boycotterait les législatives avant même la publication de la nouvelle loi électorale controversée.
Après des mois de blocages politiques, M. Saied avait suspendu le Parlement dominé par Ennahdha et limogé le gouvernement le 25 juillet 2021 pour s’arroger les pleins pouvoirs, faisant vaciller la jeune démocratie dans le pays d’où les révoltes du Printemps arabe étaient parties en 2011.
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RIYAD: Le prince Turki ben Mohammed a représenté le roi Salmane aux funérailles de la reine Elizabeth II, a rapporté lundi l’Agence de presse saoudienne (SPA).
Le ministre d’État et membre du Conseil des ministres a transmis les condoléances du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane au roi Charles III pour le décès de la reine.
La Grande-Bretagne et le monde entier ont fait leurs derniers adieux à la reine Elizabeth II lors de funérailles nationales qui ont attiré lundi des présidents, des rois, des princes et des Premiers ministres, ainsi que des foules qui se sont rassemblées dans les rues de Londres pour rendre hommage à une souveraine dont le règne de soixante-dix ans a marqué une époque.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
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TÉHÉRAN : De nouvelles manifestations ont eu lieu en Iran pour protester contre la mort d’une jeune femme détenue par la police des moeurs, la police rejetant à nouveau lundi toute responsabilité dans ce décès.
Une manifestation a eu lieu dimanche soir à Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan dans le nord-ouest de l’Iran, et d’autres protestations se sont déroulées lundi dans plusieurs universités de la capitale, selon les agences de presse Fars et Tasnim.
Le 13 septembre, Masha Amini, originaire de la région du Kurdistan, a été arrêtée à Téhéran par la police des moeurs, une unité chargée de faire respecter le code vestimentaire strict de la République islamique d’Iran pour les femmes.
La jeune femme est tombée dans le coma après son arrestation et est décédée le 16 septembre à l’hôpital, selon la télévision d’Etat et sa famille.
Des militants ont jugé sa mort “suspecte” mais la police de Téhéran a affirmé la semaine dernière qu’il n’y avait “pas eu de contact physique” entre les policiers et la victime.
Le décès de la jeune femme a suscité une vague de colère en Iran. Et le président iranien Ebrahim Raïssi a demandé l’ouverture d’une enquête.
Après une première manifestation samedi à Saghez, la ville natale de Mahsa Amini, une protestation d’environ 500 personnes a eu lieu à Sanandaj, selon Fars.
«Incident regrettable»
“Les manifestants ont crié des slogans contre les responsables, brisé les vitres de voitures et incendié des poubelles”, a précisé l’agence. La police a utilisé “des gaz lacrymogènes pour disperser la foule” et arrêté “plusieurs personnes”.
“De nombreux manifestants sont convaincus que Mahsa est morte sous la torture”, a écrit Fars.
Dans la capitale iranienne, des étudiants ont lancé des mouvements de protestation dans plusieurs universités, dont celles de Téhéran et Shahid Beheshti, d’après Tasnim.
Ils ont exigé auprès des autorités “des éclaircissements” sur la mort de l’Iranienne.
Le chef de la police de Téhéran, le général Hossein Rahimi, a de nouveau rejeté les “accusations injustes contre la police”.
“Il n’y eu aucune négligence de notre part. Nous avons mené des enquêtes (…) Et toutes les preuves montrent qu’il n’y a pas eu de négligence, ou de comportement inapproprié de la part des policiers”, a-t-il dit.
“Il s’agit d’un incident regrettable et nous souhaitons ne jamais plus être témoins de tels incidents”, a-t-il ajouté.
«Vêtements décents»
Le général Rahimi a de nouveau souligné que la jeune femme avait violé le code vestimentaire, et que les policiers avaient demandé aux proches de Mahsa de lui apporter des “vêtements décents”.
Le jour de son décès, la télévision d’Etat a diffusé une courte vidéo de surveillance montrant une femme présentée comme Mahsa Amini s’effondrer dans les locaux de la police après une discussion avec une policière.
Lundi, Amjad Amini, le père de la victime, a déclaré à Fars que la “vidéo a été coupée” et affirmé que sa fille avait “été transférée tardivement à l’hôpital”.
Le ministre iranien de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, a avancé samedi que “Mahsa avait apparemment des problèmes antérieurs” et qu’elle “avait subi une opération au cerveau à l’âge de cinq ans”.
Des informations démenties par le père de la victime, qui a assuré que sa fille était “en parfaite santé”.
La jeune femme a été arrêtée alors qu’elle était à Téhéran en visite avec sa famille.
Ces derniers mois, la police des moeurs a été critiquée pour des interventions violentes.
De nombreux cinéastes, artistes, personnalités sportives, politiques et religieuses ont exprimé leur colère sur les réseaux sociaux après la mort de la jeune femme.
L’ex-président et chef de file du courant réformateur Mohammad Khatami a appelé les autorités à “traduire devant la justice les auteurs” de cet acte.