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Facebook a recruté un ancien dirigeant de PayPal et s’associe à des partenaires (Visa, Uber, eBay, Booking etc.) pour lancer en 2020 sa propre monnaie.
Les Gafam sont souvent critiqués pour leur puissance ? Cela ne va pas s’arranger avec l’arrivée programmée pour 2020 d’une monnaie virtuelle lancée par Facebook. La monnaie n’est-elle pas une des principales caractéristiques d’un Etat ou d’un groupe d’Etats, dans le cas de l’Euro ? En attendant la présentation officielle mardi 18 juin par le réseau social de son projet, voici ce que l’on sait déjà du « Libra » (en latin « balance »), le nom de cette cryptomonnaie – précédemment appelée GlobalCoin.
En avril, à la conférence des développeurs de Facebook, son PDG Mark Zuckerberg a déclaré :
Les détenteurs de sommes en libras pourraient verser à d’autres de l’argent, par l’intermédiaire dans un premier temps de Messenger et WhatsApp, deux des applications de Facebook. Les internautes pourraient également acheter des biens sur des sites partenaires en payant en libras.
D’après le « Guardian », Facebook envisage aussi de payer de petits montants à des utilisateurs pour des activités telles que regarder des publicités ou interagir avec des contenus liés à du commerce électronique.
Selon « les Echos »,
Facebook ne se lance pas seul dans ce projet énorme : 27 entreprises au moins sont déjà partenaires, a révélé le site The Block – information confirmée par plusieurs médias économiques et financiers. On y trouve des géants dans leurs domaines respectifs comme Uber et son concurrent Lyft, Booking, eBay, Spotify, Vodafone, ou en France Iliad, la maison mère de Free (contrôlée par Xavier Niel, également actionnaire de « l’Obs »), ainsi que des fonds d’investissement.
Chacun de ces partenaires apporte au moins 10 millions de dollars (8,9 millions d’euros), ce qui leur permettra d’entrer dans la fondation suisse Libra Networks, enregistrée le 2 mai à Genève avec pour actionnaire Facebook Global Holdings. Objet social, rapporte Reuters : fournir des services financiers et technologiques et développer des matériels et logiciels associés. Facebook espère compter d’ici la fin de l’année une centaine d’entreprises partenaires, ce qui apporterait donc un milliard de dollars de garantie à la monnaie.
Monnaie virtuelle, le Libra devrait être proposé à l’achat par les entreprises financières et les spécialistes de la fintech figurant parmi les premiers partenaires connus. Visa, MasterCard et PayPal sont du nombre, ce qui pourrait lui ouvrir le monde des cartes de crédit, et l’accès aux distributeurs bancaires.
Autre partenaire, Coinbase, une des plus grandes Bourses de bitcoins du monde, devrait en bonne logique également vendre des libras.
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Tous ces partenaires peuvent être alléchés par la démographie de Facebook, qui au 31 mars totalisait 1,56 milliard d’utilisateurs quotidiens, et 2,38 milliards d’utilisateurs mensuels (en hausse de 8 % en un an).
Aux antipodes des cryptomonnaies actuelles, telles que le bitcoin, habituées des montagnes russes, le Libra ne devrait pas être une monnaie spéculative : ses promoteurs affirment qu’elle sera stable, avec un taux de change basé sur plusieurs monnaies officielles, dont au moins le dollar, l’euro et le yen.
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Effet collatéral possible : dans les pays à forte inflation, particuliers et entreprises pourraient être tentés de placer leur argent en libras pour sécuriser leurs avoirs monétaires, comme naguère en Grèce certains l’ont fait avec les bitcoins.
Un réseau social comme Facebook accumule, grâce à la participation souvent inconsciente de ses utilisateurs, une foule de données sur eux, qui lui permettent de vendre des publicités ciblées – aux filtrages régulièrement mis en cause pour discrimination possible, et aussi mises à profit par des perturbateurs en période d’élection.
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Avec des achats et des virements passant par son intermédiaire, Facebook pourrait en savoir encore plus sur « ses » internautes et ainsi leur proposer de nouveaux services.
Gilles Babinet, « digital champion » de la France auprès de la Commission européenne, commente ce lundi dans une tribune :
En janvier, on apprenait que ces trois dernières années, Facebook a payé des volontaires pour recueillir leurs données personnelles ces trois dernières années. Une appli, appelée Facebook Research, proposait aux utilisateurs de 13 à 35 ans la somme mirifique de 20 dollars par mois (17,40 euros) pour un strip-tease numérique intégral.
Avec la future monnaie, la connaissance des achats et virements serait potentiellement une mine d’or supplémentaire pour Facebook.
Pour l’essayiste libéral Gaspard Koenig :
Une multitude d’entreprises étant présentes sur Facebook et Instagram, l’entreprise pourrait, en rendant possible l’achat dès la page d’une société, garder ses utilisateurs dans son écosystème sans qu’ils quittent ses applications. De même pour les virements entre particuliers, qui renforceraient encore l’intérêt pour chacun d’être présent sur le réseau social, et les liens entre les utilisateurs.
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Benoît Piédallu, de l’association La Quadrature du Net, affirme ainsi à France Info :
Facebook évoluerait ainsi vers un modèle de site tous usages, analogue à ce que constitue en Chine un WeChat, couteau suisse numérique avec lequel l’internaute chinois peut acheter, réserver, converser etc. sans jamais sortir de l’appli.
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Enfin, avec 98 % de son chiffre d’affaires issus de la publicité, Facebook est très dépendant de cette activité. En s’étendant à des offres fintech, le géant pourrait diversifier ses sources de revenu.
Des données financières confiées à Facebook ? Le géant devra rassurer les internautes, alors que son bilan en matière de protection des données personnelles n’a cessé de s’alourdir ces dernières années.
Il y a eu l’affaire Cambridge Analytica, où les données individuelles de 87 millions de comptes ont été aspirées, et utilisées entre autres au profit des campagnes du Brexit et de Trump en 2016.
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Mais aussi plus récemment, Facebook a avoué en mars que 20.000 de ses employés ont eu accès aux mots de passe, stockés en clair et non chiffrés, de centaines de millions d’utilisateurs. Pas le révélateur d’une grande culture d’entreprise de la sécurité des utilisateurs…
En octobre 2018, le réseau social a par ailleurs annoncé qu’à la suite d’un piratage, les données personnelles de 29 millions de personnes ont été compromises.
Les réglages souvent modifiés que propose Facebook à ses utilisateurs seront scrutés à la loupe compte tenu de la sensibilité du sujet.
Dans ce domaine, le diable se cache dans les détails : le 12 juin, un hacker, Dan Salmon, a ainsi publié plus de 7 millions de transactions réalisées par l’application de paiement entre particuliers Venmo (qui appartient à PayPal) : il a pu le faire parce que cette appli (entre téléphones portables aux Etats-Unis) est paramétrée par défaut en mode public… Cette opération, s’est-il justifié, visait à sensibiliser les utilisateurs pour qu’ils passent en mode privé.
Le projet Libra est dirigé par David Marcus, Franco-Suisse débauché de PayPal (qui appartient à eBay, l’un et l’autre partenaires de la future monnaie) il y a cinq ans pour diriger Messenger, l’appli de messagerie de Facebook.
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Il avait annoncé en mars 2018 son départ pour Facebook et un projet autour de la blockchain – technologie qui sera utilisée pour Libra. Selon le site spécialisé Coindesk, Mark Zuckerberg a lancé des études sur le développement d’une monnaie électronique dès 2017, études auxquelles a été associé David Marcus dès le commencement.
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