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Avec un nombre d’éditeurs manga et de sorties qui a encore crû en 2022, les nouvelles séries et one-shots ont une fois de plus déferlé dans notre hexagone. Et on ne va pas s’en plaindre, bien au contraire. Mais maintenant qu’arrive le temps des fêtes et la fin de l’année, c’est l’heure du coup d’œil dans le rétroviseur et, qui sait, l’occasion d’essayer l’un des nouveaux titres de l’année qui sont passés sous votre radar, ou que votre porte-monnaie vous a refusé à sa sortie.
Voici donc les meilleures nouveautés manga de 2022. Le choix fut difficile, et il est évidemment subjectif, mais nous avons sélectionné 15 titres que nous vous présentons à travers un résumé et, surtout, les 3 raisons de les lire sans attendre.
Alors bonne lecture et, comme d’habitude, donnez-nous vos favoris en commentaire !
Le résumé : Yoshino, petite-fille du boss du plus grand clan de yakuzas d’Osaka, a été élevée au cœur de la pègre. Une éducation qui lui a mis du plomb dans la tête, mais qui ne l’a pas empêchée de mener une vie paisible. Jusqu’au jour où son grand-père décide de la fiancer avec le très avenant Kirishima, petit-fils d’un puissant clan rival tokyoïte en vue d’unir les deux familles. Embarquée dans ces fiançailles arrangées, Yoshino accepte d’aller vivre à Tokyo afin d’apprendre à le connaître, sans se douter que cet individu dissimule derrière son sourire une personnalité très spéciale…
3 raisons de le lire :
Yoshino et Kirishima, ses deux personnages phares. Elle est une fille avec les pieds sur terre qui va accepter ce mariage arrangé même si elle s’y sent relativement piégé. Elle va se comporter poliment avec son futur époux, en tout bien tout honneur… plutôt comme avec un ami de la famille, en cherchant à ne pas faire de vagues, en miroir du comportement exemplaire et fort sympathique de Kirishima. Sauf que ce dernier a une face cachée, celle d’un fou furieux obsessionnel, tourné vers lui-même, violent si nécessaire et avec vraiment – mais alors vraiment ! – peu de compassion pour son prochain. Pour ne pas se faire manger toute crue par ce tigre sans pitié, Yoshino va dévoiler une incroyable personnalité et quasiment asservir Kirishima. Leur duo, entre ombre et lumière, entre feu et glace, est tout bonnement magnifique.
Le chara-design… On dit souvent que nos yeux parlent pour nous, et Asuka KONISHI joue avec les regards et les attitudes de ses personnages d’une main de maître. Yoshino est la narratrice de cette histoire et, en dehors de ses transformations tempétueuses, elle ressemble à une jeune adolescente, mûre pour son âge, mais à qui on s’identifie facilement. Kirishima, lui, est une vraie porte blindée avec sa gentillesse de façade, ses sourires de robots, son charme troublant… Mais derrière, les regards profonds que l’on aperçoit par moment sont des plus glaçants, et font de lui un personnage délicieusement insaisissable. C’est tout autant le chara-design que le cadrage qui est à saluer.
L’univers yakuza, enfin, est l’élément scénaristique clé, traité avec beaucoup d’intelligence et de réalisme. Les yakuzas de ce récit sont intégrés dans la société, savent se faire oublier, mais ça ne les empêche pas d’être dans la plus totale illégalité, d’extorquer, de rouer de coups leurs ennemis jusqu’au sang… Et avec le sourire s’il vous plait. Chaque personnage secondaire évolue pour le moment dans cet univers et oscille entre la normalité et une attitude de grenade dégoupillée, prête à exploser si vous vous mettez en travers de son chemin. Une excellente matière pour des rebondissements prenants et des dialogues percutants.
Les choses à savoir : le manga compte 4 tomes en France et 6 au Japon, les autres informations et un extrait vous attendent sur le site de Pika Edition et le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
Le résumé : La tranquillité d’une petite ville japonaise, recouverte de neige, est brutalement perturbée par un meurtre odieux. Le corps démembré d’une lycéenne du nom de Mako Igarashi, est retrouvé près d’un lac. Bientôt, Mizuki Aikawa, élève au même lycée que la victime, revendique les faits auprès des forces de police locales. Cependant, alors qu’elle relate les événements, le doute s’invite progressivement dans la tête de ses avocats. Quels lourds secrets Mako et Mizuki partageaient-elles ?
3 raisons de le lire :
Sa mise en scène follement prenante : Débutant par une jeune fille qui se rend au poste pour le meurtre de sa meilleure amie, ce titre nous happe complétement en quelques pages : mais pourquoi un tel meurtre ? Et les pages qui vont suivre ne vont pas y répondre tout de suite car il faut évidemment comprendre comment Mizuki, jeune fille lambda mais qui a visiblement beaucoup souffert, a pu en arriver là, pourquoi elle se rend à la police, qu’est-ce qui se cache derrière son récit… Si une tentative de viol par un oncle gerbant finit rapidement dans le sang, qu’est-ce qui a poussé l’adolescente à tuer Mako, son amie d’enfance qu’elle aime tant, et à découper son corps ?! Sur les 3 tomes que compte ce thriller, jamais l’intrigue ne faiblit grâce à une mise en scène de génie qui reprend les événement clés avec différents narrateurs, voir avec les mêmes mais une fois que l’on connait la vérité, donnant à la scène un tout autre aspect, une toute autre tension aussi. On se prend d’ailleurs à relire le tome 1 une fois que l’on a dévoré le 3e, et tout se met en place… On se croirait presque dans un Usual Suspect adolescent. Et puis ces rebondissements… Quels chocs de lecture, parfaitement magnifiés par le grand format et des pleines pages qui vont vous rester dans la rétine !
« La nature humaine dans toute sa noirceur » : Si vous cherchez un manga tranche de vie ou feel good, c’est sûr qu’il faudra passer votre chemin. Le récit commence dans un drame, et continue comme un thriller noir où l’on creuse dans la personnalité de ces quelques protagonistes… Jusqu’à en vomir. Rarement on a partagé un tel désespoir avec des personnages, rarement on les a senti à ce point toucher le fond devant les trahisons obscènes qu’elles ont pu subir. Difficile de vous expliquer de quoi il en retourne sans vous spoiler les passages clés, mais disons que la violence, physique comme psychologique, est omniprésente, mais sans jamais être gratuite. Adabana raconte juste l’être humain dans ce qu’il a de plus abject, et sa capacité à se moquer, voir se réjouir du malheur d’autrui et lui enfoncer la tête dans le sable jusqu’à ce qu’il étouffe dans son malheur. Mais, là encore, ce triptyque ne fait pas du malheur pour faire du malheur, et le lecteur sera au côté de la jeune Mizuki pour l’accompagner dans sa vengeance, la rage au ventre et une lueur d’espoir dans son cœur.
Deux âmes magnifiques, entremêlées dans l’adversité : L’amitié de ces deux amies d’enfance, qui se sont perdues de vue et qui se retrouvent enfin, est magnifique. Il va d’ailleurs bien au delà de la simple amitié : un lien de sœur, un amour qui n’a rien de charnel mais qui n’en est pas moins intense, une souffrance partagée et un souhait unique : se protéger l’une l’autre face à une société d’adultes résolument… merdique. Là encore le grand format met bien en valeur les émotions, les moments de grâce aussi lorsqu’elles sont ensemble, en parallèle des événements affreux qui les attend. Le chara-design et les visages sont travaillés avec une énorme minutie qui dévoile toute la tension dans chacun des traits, et l’encrage est lui aussi du plus bel effet. L’empathie est donc facile et, avec ce destin en dent de scie qui plonge dans la noirceur, les moments d’apaisement qu’elles trouvent l’une dans l’autre brillent d’une magnifique chaleur humaine. On sait que tout ceci va mal finir, mais on aimerait que ces douces parenthèses, où ces jeunes filles ont enfin un peu de paix, et de bonheur durent, et durent encore… Elles le méritent tellement.
Les choses à savoir : le manga compte 3 tomes au total dans un grand format (148 x 210mm) au prix de 12.90 euros le volume. Les autres informations et un trailer vous attendent sur le site de Kana Edition et le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
Le résumé : Le jeune héros Himmel et ses compagnons, l’elfe Frieren, le nain Eisen et le prêtre Heiter, rentrent victorieux de leur combat contre le roi des démons. Au bout de dix années d’efforts, ils ont ramené la paix dans le royaume. Il est temps pour eux de retrouver une vie normale… Difficile à imaginer après tant d’aventures en commun !
Frieren, elle, ne semble guère touchée par la séparation. Pour la magicienne à la longévité exceptionnelle, une décennie ne pèse pas lourd. Elle reprend la route en solo et promet de retrouver ses camarades un demi-siècle plus tard. Elle tient parole… mais ces retrouvailles sont aussi les derniers instants passés avec Himmel, devenu un vieillard qui s’éteint paisiblement sous ses yeux. Frieren est sous le choc… La vie des humains est si courte ! L’elfe a beau être experte en magie, il lui reste encore un long chemin à parcourir pour comprendre la race humaine… Son nouvel objectif : s’initier aux arcanes du cœur !
3 raisons de le lire :
Que deviennent les héros une fois le mal vaincu ? C’est le postulat de la série, et c’est vrai qu’il est assez intéressant, et surtout bien exploité : les héros terrassent généralement leurs ennemis au plus fort de leur force et de leur puissance – le climax de leur vie ! Ensuite, il y a beau avoir la gloire, il y a aussi la vie normale et, petit à petit, le déclin. C’est moins vendeur, c’est sûr, et cela pourrait paraître beaucoup moins intéressant à raconter sur le papier, mais le duo de mangaka a ce coup de génie de mettre une elfe dans l’équation, qui vit des centaines d’années. En utilisant ce témoin qui ne change pas malgré les décennies, on peut aller beaucoup plus loin : on peut, au travers de cet elfe, regarder le monde changer, les héros vieillir et mourir les uns après les autres, et essayer de comprendre pour la première fois ce qu’est vraiment l’héritage d’un héros, ce qu’il laisse quand il n’est plus là… Qu’il s’agisse de légende qu’il devient progressivement ou les gens qu’il a croisé ou marqué, et qui raconte ce passé à leur descendants… C’est passionnant.
Le temps qui passe et plus globalement la gestion du temps est l’autre force du titre, et donne un rythme à l’œuvre totalement inédit. Quand vous êtes un elfe qui vit quelques milliers d’années, vous pouvez passer 50 ans à vous passionner pour la cueillette des herbes de la forêt et laisser le monde de côté, cela n’équivaut guère plus qu’à une année sabbatique si on le transpose à une échelle humaine. Le temps n’est donc pas le même dans Frieren, qui prend parfois des allures de tranches de vie très reposante, avec des planches sans bulle et cette impression du temps qui défile tranquillement et sans conséquence. Une vraie bouffée d’oxygène et une vraie différence avec les mangas de fantasy qui courent souvent après le temps, avec des forces du mal qui peuvent détruire le monde si on leur laisse un seul jour de répit. Trouvant des nouveaux compagnons, Frieren se recalera sur le tempo d’une vie humaine, mais cela n’empêchera pas le récit de faire des ellipses temporelles en semaine ou en mois, rendant aussi quelques expéditions bien plus crédibles et les expériences plus enrichissantes.
De la fantasy sans isekai : alors que, à la rédaction, nos étagères n’ont jamais autant croulé sous les mangas de réincarnation dans un autre monde, il est assez agréable de revenir à une fantasy plus classique avec des elfes, des magiciens, des guerriers, des démons, des nains, des prêtres… Des espèces à l’espérance de vie différente d’ailleurs, alors qu’on a tendance usuellement à mettre les elfes à part mais toutes les autres espèces dans le même papier niveau durée de vie. Frieren contrebalance l’originalité de son pitch et de sa timeline par ses bornes bien connues du monde de la fantasy, sans chercher une originalité superficielle mais plutôt en essayant de proposer un certain réalisme dans le traitement des personnages, pour comprendre leurs choix et leurs aspirations. Malgré son étiquette shônen, Frieren propose donc une fantasy assez adulte mais qui n’est jamais rébarbative ou vieillotte, l’humour et l’action étant bien au rendez-vous !
Les choses à savoir : le manga compte 5 tomes en France, 9 au Japon. Les autres informations et un extrait vous attendent sur le site des éditions Ki-oon et le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
Le résumé : D’un côté, il y a Hori, la lycéenne à la mode et populaire à première vue, mais qui est en fait une fille très simple et qui pense avant tout à sa famille.
Et de l’autre, il y a Miyamura, le lycéen réservé qui se cache derrière ses lunettes, mais qui est en réalité un garçon chaleureux et aux nombreux piercings. Que se passe-t-il quand les deux se rencontrent par hasard sous leur véritable jour ?
3 raisons de le lire :
Parce que c’est une romance lycéenne qui ne se passe pas au lycée. Enfin si, un peu quand même mais la majorité du récit se déroule chez Hori, au sein de sa petite famille, même si Papa et Maman sont souvent absent. Idem pour Miyamura, qui finit par passer son temps chez Hori, entre le camarade et le grand frère pour Sôta, le petit frère de Hori. Le récit n’est donc pas centré sur les histoires et des petites guerres en classe, des jalousies puériles et on développe le traitement du cocon familial, les moments simples où l’on peut se dévoiler tel que l’on est vraiment, bien loin de l’image que l’on donne ou que l’on construit pour les autres ou pour se planquer d’eux.
Parce que c’est drôle. Malgré la simplicité graphique de l’œuvre, cela n’empêche pas les personnages d’être expressif, et ils possèdent tout un catalogue d’attitudes et de bouilles qui extrapole de façon amusante et subtile leurs émotions et leurs fragilités : une timidité feinte, une colère amusante, un sourire machiavélique, une ironie piquante, une gêne chez quelqu’un qui nous donne envie de le titiller, une personne qui fait les grosses joues pour bouder, mais juste un peu. Plein de petites mimiques et d’attitudes qui sonnent juste, qui sont très drôles… Qui ne sont pas sans rappeler les SD (super deformed) qu’utilisait le quatuor CLAMP dans ses œuvres, pour faire constater des émotions intenses avec des petites bouilles toutes mignonnes. Si on se chambre souvent chez Hori, qu’on se râle dessus aussi parfois, c’est toujours dans une ambiance très chaleureuse. Et ça fait du bien.
Parce que l’amour, c’est mignon : C’est vrai que dans cette sélection nous vous proposons pas mal d’histoires d’amour qui finissent mal (en général). Dans Horimiya, on vous parle du premier amour, de la romance qui vous met des papillons dans le ventre, de ce moment où vous vous rendez compte que, quelque soit le regard parfois dur que vous portez sur vous-même, un ou une autre voit le meilleur en vous. Ca remue, ça chamboule l’amour, et ça ne se dit pas facilement. Avouer ses sentiments est un pari un peu fou, un terrain d’angoisse mais c’est aussi ses moments palpitants qui peuvent vous apporter une incroyable joie… Des turpitudes et des ascenseurs émotionnelles dont on se délecte dans cette série, d’autant qu’on les aime ces protagonistes, on y tient, et on n’attend que leur bonheur.
Les choses à savoir : le manga compte 7 tomes en France, et le dernier tome, le 16 arrive en janvier au Japon. Les autres informations et un extrait vous attendent sur le site des éditions nobi nobi ! et le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
Le résumé : Pieta est une jeune fille qui vit une existence ordinaire dans un monde arrosé en permanence par une pluie noire. Tous les jours, il pleut. Tous les jours, elle se rend à son école en empruntant le même chemin. Tous les jours, elle discute avec son amie Danae. Dans cette routine et ce quotidien immuables, Pieta est heureuse. Ce jour-là, comme d’habitude, elle s’attend à discuter joyeusement avec Danae, mais…
3 raisons de le lire :
Les boucles temporelles sont un sujet fascinant… Vous vous souvenez d’Un jour sans fin… le fameux jour de la Marmotte de Bill Murray ? Le manga de Mochito BOTA chez Doki-Doki colle un peu à ce modèle de base, mais fait du neuf. Son héroïne Pieta est coincée depuis 1033 jours, ou plutôt depuis un jour qui s’est répété 1033 fois ! Et ce n’est pas n’importe lequel : celui de son anniversaire. 3 ans ou presque à revivre ces mêmes 24 heures, cela aurait de quoi rendre fou… et cela offre justement un terreau des plus intéressants pour la psychologie de son héroïne. De manière surprenante, elle s’est fait à cette routine dont elle connaît les secrets, les pièges et la solitude. Elle a sans doute vécu des expériences et bâti des secrets, voire des regrets… Tout un background dans lequel l’auteur va pouvoir piocher pour étoffer son univers et son récit.
…ceux qui y sont coincés aussi ! En effet, le mangaka chamboule la vie de l’adolescente en lui apportant ce qu’elle souhaite sans doute le plus au monde : une personne avec qui partager sa prison. On découvre la jeune et haute en couleur Danae, qui constate avec effroi qu’elle est bloquée elle aussi. Les liens se tissent alors le lecteur et ces deux héroïnes très touchantes : Pieta pour la tristesse qui nous étreint, par empathie, et Danae pour la touche d’humour qu’elle apporte avec son expressivité et ses émotions à fleur de peau. S’enclenchent alors les rouages du destin, l’influence du moindre geste sur les événements de la journée, le questionnement sur qui tire les ficelles de ce sac de nœud palpitant. Et la façon dont toute cette mécanique – dont on cherche avec malice les rouages – va avancer. Si un seul personnage coincé dans ce genre de boucle peut se croire l’exception ou l’anomalie et s’y résigner, à deux, c’est un schéma qui se répète, qui intrigue, mais aussi un peu de chaos dans lequel il va falloir se plonger.
La ville mystérieuse, le 3e personnage. Nous n’avons pas forcément beaucoup parlé d’art et de graphisme jusqu’ici, même si l’ultra-majorité des sélectionnés ont tous une vraie patte graphique ou une remarquable maîtrise de la plume. Pour ce qui de Coffee Moon, impossible de ne pas évoquer le visuel assez fin graphiquement – nous venons de parler d’expressivité et d’émotions plus haut, par exemple – mais surtout les décors qui font beaucoup pour l’ambiance et l’immersion. La ville a des airs de bloc monolithique à l’identité singulière : elle est noire, anonyme, immuable et imperturbable, elle refuse tout déplacement d’équilibre et remet toujours, inexorablement, les pendules à la bonne heure et les destins sur le bon chemin. En tout cas elle fait tout pour. Entre Londres et New York, entre Gotham City et les villes de Matrix, c’est une cité bien mystérieuse, où il pleut sans cesse car le jour qui se répète à une météo éternellement grisâtre et humide. L’eau est d’ailleurs un vrai terrain de jeu pour Mochito BOTA, un vrai vecteur de métaphore ou, parfois, juste un plaisir visuel. Un plaisir qu’on ne boude pas et un univers qui apporte beaucoup à la série, donc.
Les choses à savoir : le manga compte 1 tome en France, le second arrivant en décembre, et 4 au Japon pour le moment. Les autres informations et quelques planches vous attendent sur le site des éditions Doki Doki et le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
Le résumé : Dans une ville où il ne se passe jamais rien, où chaque jour se ressemble, Reiji Kurose se contente du vide qui caractérise son existence. Tout le condamne à rester dans la même ville : sa famille, ses perspectives d’avenir, ses amis d’enfance.…
Jusqu’à sa rencontre avec une idole, il était persuadé que sa vie continuerait ainsi, sans résistance et sans réel pouvoir sur son avenir.
Vivre peut-il lui apporter l’espoir ? Se dirige-t-il vers la lumière ? Ou vers les ténèbres ?
3 raisons de le lire :
Le huis-clos d’une petite ville de province. Reiji semble coincé. Depuis toujours, ou presque, et pour toute sa vie. Ce lycéen qui habite dans un bled paumé et quelconque, une ville de campagne quelque part au Japon, n’a jamais connu autre chose que son quotidien oppressant, et son horizon se révèle tout aussi étouffant : son frère est un hikikomori colérique, sa grand-mère réside chez lui et souffre de démence, sa mère, débordée lui fait bien comprendre qu’après le lycée, elle aura besoin de lui pour tenir la maison, et qu’il devra donc rapidement trouver un travail. Mais même cet emploi ne pourra pas lui permettre de changer d’air : l’un de ses amis d’enfance est devenu un dictateur qui le prend pour son larbin, une petite frappe qui se prend pour un cador et qui s’est même arrangé pour que son père embauche Reiji après le lycée, avec lui, histoire d’avoir un bon petit toutou à portée de main. Peu importe ses rêves et ses aspirations, Reiji s’en est persuadé : il ne pourra jamais quitter cette ville. Depuis des années il s’enfonce progressivement dans des ténèbres dont il n’arrive plus à sortir. Sa vie est toute tracée, et cet avenir craint carrément. Un portrait sociétal saisissant de réalisme qui va bien au-delà du Japon et qui parlera certainement à nombre d’entre vous.
La justesse des conversations : Dans ce premier tome Reiji discute d’idol avec sa meilleure amie, Tchako, ou de leur avenir respectif – Tchako est douée et quittera leur ville pour Tokyo, elle. Le ton est parfait, les mots sont bien choisis – chapeau à Sophie Lucas, la traductrice. Le naturel des dialogues, des postures, des expressions du visage font que l’on se projette très facilement, on se dit que l’on a déjà eu ce genre de conversation à l’air anodine, mais plus profonde en vérité. Et puis il y a aussi les dialogues de Reiji avec que cette inconnue, cette idol dont il est fan et dont il croise le chemin. Il va se livrer de manière surprenante et, expulser son mal-être et ses frustrations puis rapidement se transformer, goûter à la vie… et au fruit défendu.
Une idol mystérieuse et envoutante : Nagi Aoe. La star du groupe Acrylic, c’est elle, mais vu de l’extérieur c’est aussi une idol comme les autres, une jolie fille dont on est fan le temps de passer à la suivante, qui fait rêver ses fans et qui colore leur quotidien avec un peu de paillettes. Quand Reiji la croise, en tant qu’employée de supérette, il n’en revient pas. Ce produit marketing immaculé est bien là devant lui, le frôle, le touche, lui parle… Encore plus incroyable, elle s’intéresse à lui, comprend son profond désarroi, son emprisonnement silencieux. Il faut dire, en plus, qu’elle est aussi belle qu’attirante. Sauf que c’est elle qui va croquer Reiji, tout cru, tout nu. Le petit adolescent puceau de province va tomber raide dingue de cette sublime mante religieuse. Elle est imprévisible, cache de grands secrets et donc son lot de sacré rebondissements, dès dans le premier volume. Elle semble bien capable de rendre fou plus d’un homme et le faire sombrer, comme semble le présupposer la 4e de couverture, dans le désespoir.
Les choses à savoir : le manga compte 1 tome en France, 10 au Japon. Les autres informations et un extrait vous attendent sur le site des éditions Kana et le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
Le résumé : Pour un samouraï, l’honneur est plus important que tout. Konosuke aspire à vivre selon les valeurs de sa caste, mais un secret honteux l’en empêche : le métal se tord à proximité de sa peau ! Impossible pour lui d’utiliser la moindre lame, hormis celle de son sabre en bois…
Avec un tel handicap, Konosuke ne peut prétendre à un travail digne de son rang. Pire, il est vu comme un lâche qui a peur de se battre dans les règles ! Seul et désargenté, il n’a plus qu’un désir : mourir honorablement par le sabre. Il provoque des pairs au combat, mais son pouvoir écarte leurs armes… Roué de coups et jeté dans une rivière, il glisse lentement vers la mort, quand il sent une étrange présence féminine… Il se réveille chez lui, hagard et déboussolé. C’est alors qu’un vieil homme difforme frappe à sa porte et lui annonce qu’il est demandé en mariage par une jeune femme à la beauté ensorcelante ! Qui est-elle et pourquoi l’a-t-elle choisi, lui, le samouraï raté ?
3 raisons de le lire :
La composition des planches… est une masterpiece. Le format des cases, en bannière parfois très fine, en carré, en trapèze, leur imbrication, leur alternance pour donner du rythme, le cadrage du sujet, l’angle choisi, le placement des objets – le choix des objets ! Tout est pensé, pesé, ajusté au millimètre pour faire de certains passages de vrai chef d’œuvre digne des plus grands films. On peut passer des longues minutes à juste observer certains passages. Si seulement un ou deux volumes sortent par an au Japon, ce n’est pas par hasard, c’est parce que Daruma MATSUURA, l’autrice de Kasane qui était déjà un régal graphique, fait de son travail un art, et met clairement tout ce qu’elle a dans son manga. Il suffit de regarder les personnages en arrières plans des couvertures : des petits bijoux de détail et de finesse.
Une histoire unique et imprévisible… Car la mangaka ne soigne pas que le visuel. Si les planches contemplatives et les climax d’action sont à se pâmer d’admiration, d’autres séquences au découpage plus classique se penchent sur un scénario… à nulle autre pareil : à l’ère moyenâgeuse des samurais, on suit les errances d’un samouraï raté et de son incompatibilité honteuse avec le métal. Puis de son destin qui croise une belle, qui lui sourit et qui débute une vie avec lui, dans une quasi-parfaite normalité. Mais… Car il y a ce mais qui nous titille tout au long du premier tome : pourquoi cette histoire à l’apparence si réelle nous glisse cette histoire fantastique d’un pouvoir étrange qui rejette le métal. Pourquoi semble-t-il se tramer une malédiction bien plus complexe et ancienne à l’égard de notre homme ? Pourquoi semble-t-il avoir des pertes de mémoires avec à chaque fois, le souvenir fuyant d’une femme insaisissable ? En un seul tome, tout va s’accélérer, mais pas pour autant s’éclaircir : Konosuke n’est pas le seul à détenir d’étrange singularité et ses amnésies ne sont pas dues au hasard… Dans un monde étrange ou passé, présent et futur s’entremêlent et se superposent, on se laisse porter par ce scénario complexe, passionnant et imprévisible.
Un homme bon. En moins d’un chapitre Konosuke va vous fendre le cœur : gentil, triste, poissard, doux, traumatisé, humble, courageux, désespéré… Cet homme survit en essayant d’être digne de sa lignée, de cette mère qu’il n’a pas pu sauver enfant, à cause de son pouvoir, de ce père a qui il doit son honneur de samurai. Il est vieux, la cinquantaine à son air décati, mais il n’a l’air d’avoir vécu que dans un éternel cycle de déception, le ramenant inexorablement à l’échec et à la pauvreté. Il attend que sa vie s’éteigne, n’osant espérer quoi que ce soit, à une honte infinie de sa décadence mais s’y résigne, et ne souhaite que de finir par le sabre, un jour très prochain. Vous comprendrez donc que, lorsque qu’une magnifique femme, gentille, prévenante, patiente et plus encore débarque un beau matin pour l’épouser, notre cher Konosuke va avoir du mal à comprendre ce qui lui arrive. Mais le lecteur, lui, sera ravi, même s’il a bien compris qu’il y avait anguille sous roche (voir baleine sous gravillon !). Mais qu’à cela ne tienne, un homme bon comme Konosuke a bien le droit au bonheur. Quand il lui sera retiré à nouveau, c’est donc avec entrain et espoir que nous regarderons comme il parviendra à le reconquérir. Allez Konosuke, crois en toi, et va sauver ta bien-aimée, tu l’as bien méritée !
Les choses à savoir : le manga compte 3 tomes en France, 5 au Japon. Les autres informations et un extrait vous attendent sur le site des éditions Ki-oon et le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
Le résumé : Sanko Zaha, un ado qui adore les spaghettis, voyage dans les ténèbres de l’espace infini. On raconte que ses os exauceraient n’importe quel souhait. C’est pourquoi les pires malfrats de l’univers veulent lui faire la peau ! Heureusement, toujours accompagné d’Avakian, son fidèle compère, il n’hésitera pas à désosser gaiement tous ses assaillants.
3 raisons de le lire :
Un style graphique inoubliable qui a déjà su faire parler de lui dans le dernier titre de l’autrice : à savoir Dorohedoro. En effet, Q Hayashida a un trait extrêmement reconnaissable qui ne laissera personne indifférent ou sur sa faim. C’est toujours très détaillé avec l’idée que chaque dessin apporte sa propre touche à l’intrigue et à l’histoire ! C’est un style graphique réellement dense, par moments très excentrique tant l’autrice aime aller loin dans ses idées et n’hésite d’ailleurs pas non plus à montrer du gore et du sang à foison. Elle sublime l’utilisation des trames et le rendu des actions, ce qui fait que Dai Dark en devient une série particulièrement envoutante, qui même sans lire les phylactères, se suffirait à elle-même.
Un space-opéra décomplexé : oui vous avez bien lu totalement décomplexé, c’est ce que porte comme message ce titre ! On assiste à un space-opéra dantesque, où on suit les périples de Sanko et Avakian, au sein d’une science-fiction qui passerait en réalité presque au second plan. On comprend bien vite que le fait de parcourir la galaxie est un choix de survie nécessaire à Sanko, mais en même temps on n’y retrouve aucun code du genre habituel rencontré : on pourrait penser à du shônen de par la quête du jeune Sanko, et pour autant, nombre de passage dans cette fresque épique, nous laisse penser à une quête de la recherche d’identité ou autre. On suit donc un quotidien totalement anarchique mais pour autant organisé et on en ce sens, tout est sans dessus dessous. On s’y perd pour notre plus grand plaisir, se cantonnant aux personnages et à ces vaisseaux croisés.
Les personnages sont en réalité aussi attachants que ceux qu’on a rencontré dans la précédente série de l’autrice. Clairement, Sanko, cet ado au corps presque d’adulte au final, un peu dégingandé et franc du collier, est hyper attachant. De par son passé tout d’abord, ses déboires ensuite, et sa relation avec Avakian surtout. Ce dernier aussi est particulièrement intrigant et abordable de par sa nonchalance parfois, et ses rappels à l’ordre à Sanko. Il serait même parfois un peu moqueur, qu’on ne s’y tromperait pas, ou papa poule même. De plus, certaines de leurs rencontres, et certains personnages récurrents, à l’instar de Death Delamort par exemple et sa manie de manger des âmes une fois transformées en morceaux de pilons de poulet ayant des crânes dessus, et qui possède un physique mémorable et semble avoir une certaine affection pour le jeune Sanko et son acolyte, est attirante. En somme, la personnalité de chacun en dehors de leurs péripéties, offre une réelle plus-value au manga et rien que pour cela, on aime suivre un titre pourtant assez violent de prime abord.
Les choses à savoir : le manga compte 3 tomes en France, 5 au Japon. Les autres informations vous attendent sur le site des éditions Soleil manga et le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
Le résumé : Le royaume de Bosse est en péril. Son fondateur, connu pour sa force herculéenne, est gravement malade, et l’héritier, le jeune prince Bojji, est loin d’avoir le profil pour prendre sa place… Sourd et muet, d’une faiblesse telle qu’il est incapable de manier l’épée, il est la cible de toutes les moqueries, du chevalier au paysan ! S’il accède au trône, le pays est promis à la déchéance dans le classement des rois, dont le principal critère est la puissance des souverains. De ce point de vue, c’est le prince cadet, Daida, qui remporte le soutien populaire…
Pourtant, Bojji arbore un éternel sourire. Même quand une mystérieuse ombre lui ordonne de lui donner ses vêtements, il s’exécute avec plaisir ! Car, pour la première fois de sa vie, le garçon trouve un partenaire de conversation. Cet étrange voleur comprend ses paroles… Bojji lui dévoile alors son rêve : devenir le meilleur roi du monde !
3 raisons de le lire :
Un univers de conte unique car on ne peut nier que Ranking of Kings, c’est bel et bien un conte, mais pas forcément pour enfant. On nous y raconte l’histoire de Bojji, petit garçon tout chétif, sourd et muet, qui n’a sincèrement que très peu de force et ne peut donc manipuler une épée aussi aisément que son demi-frère ou même son propre père. Ce dernier est d’ailleurs en totale opposition à Bojji : très grand, très fort, en bonne santé sauf au moment où on nous narre l’histoire unique de Bojji puisqu’il est sur le point de décliner. Mais surtout, l’univers y est pour beaucoup : c’est un monde où le classement des rois prédominent sur le reste et qui dirige tout ce qui aura trait à une province. On va donc suivre le périple de Bojji pour s’émanciper, pour réussir à trouver la force en lui pour avancer, et pour devenir un roi mémorable, ce dont il rêve inexorablement. On va donc assister à un véritable conte dans l’esprit : une quête, des compagnons, des péripéties, pour on l’espère un dénouement à la hauteur des attentes de ce petit homme !
Les personnages qui sont clairement une plus-value ici. Le premier le plus marquant étant sans conteste Bojji et ses handicaps flagrant. Fils de deux guerriers géants, il nait pourtant très petit et très chétif, beaucoup trop car il en est de fait fragile. Très vite on lui distingue deux handicaps : il est sourd et muet, dès lors la vie ne lui sera pas facile, loin de là. Ayant perdu sa mère jeune, il se voit d’ailleurs affublée d’une mère de substitution, Hiling, qui très vite sous ses airs revêches se révélera là aussi posséder une réelle affection pour le petit prince, et cela même si elle donnera naissance à son frère Daida, qui lui en revanche est en pleine santé, possède la force de combattre et de pouvoir devenir roi. Mais quelle ne serait pas cette histoire sans l’acolyte privilégié de Bojji : Kage ? Lui-même possède un passé très tortueux et qui fait qu’à l’heure actuelle il est sans famille. Au final, lui et le prince deviendront de réels compagnons d’infortune dans la quête du classement des rois. Dans la même veine, Hokuro, croit au potentiel de Bojji et se trouve être un serviteur à l’écoute et qui permettra un temps à Bojji de vivre une aventure comme il l’aurait voulu. Mais au final, chaque personnage possède ses convictions propres et cela ajoute fortement au récit : c’est le cas de Domas mais aussi Bebin. Bref, les personnages dans cette série sont un véritable atout !
Des sentiments sincères et clairs car oui Ranking of Kings, au-delà d’un dessin qui peut au départ pâtir un peu de par sa qualité, possède en revanche le poids de réussir à faire passer les sentiments et les émotions à la perfection ! Que ne serait en effet un conte sans bonnes et mauvaises intentions ? Sans conflit d’intérêts ? Et sans bons sentiments tout simplement ? La série permet tout cela grâce au personnage clé de Bojji mais pas uniquement car même Daida apporte sa pierre à l’édifice tout comme les personnages qui gravitent autour d’eux. Le passé de Kage par exemple nous serre le cœur, quand il tente de protéger Bojji du mieux qu’il peut alors qu’il est lui-même chétif… Quand Bojji même prend la défense de Kage, alors qu’il est dans un sale état… On ne peut que ressentir un coup en plein cœur face à tant de bonté, de spontanéité et de gentillesse ! De la même manière, on ne peut qu’avoir un arrière-goût quand on comprend les réelles intentions du père, le roi Bosse. On perçoit également aisément le désespoir de Hiling quand elle saisit que la situation lui échappe. En somme, Ranking of Kings c’est aussi : la transmission des émotions et des sentiments, ce dont Bojji a finalement dû s’entrainer malgré lui depuis son jeune âge pour se faire comprendre : son sourire voulant transmettre mille et une chose. Vous auriez donc tord de passer à côté.
Les choses à savoir : le manga compte 4 tomes en France, 14 au Japon. Les autres informations et un extrait vous attendent sur le site des éditions Ki-oon et le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
Le résumé : Charlie est né en laboratoire à la suite d’expérimentations génétiques, d’un père humain et d’une mère chimpanzé ; il est un « humanzee ». Spécimen unique, Charlie est recueilli et élevé en famille par un couple formé par un scientifique spécialiste des primates et par une avocate.
15 ans plus tard, Charlie le humanzee intègre le lycée et il fait la rencontre d’une jeune fille du nom de Lucy. Pourtant, l’arrivée de Charlie dans la communauté humaine va créer une onde de choc. Bien vite, les implications de son existence secouent la société américaine et, au-delà, suscite des questions au niveau mondial…
Entre des activistes végan radicaux qui veulent en faire leur emblème et les bien-pensants qui estiment qu’il est la preuve vivante des dérives de la science, Charlie, qui incarne l’évolution malgré lui, va se retrouver au centre de bien des enjeux ! Lui qui aspire juste à avoir la vie la plus normale possible…
3 raisons de le lire :
Un anti-héros atypique qui fait mouche auprès du lecteur. On s’explique : Charlie est un humanzee, ce qui veut dire qu’il est né d’un père humain et d’une mère quant à elle chimpanzé. Partant de ce constat, Charlie ne peut qu’être unique en son genre. Et cela se concrétise alors qu’il est recueilli par des scientifiques qui décident de l’élever comme un enfant normal et non un primate de base. Très vite, Charlie montrera une intelligence hors du commun, et pourtant au fond de ses yeux on y perçoit une certaine sauvagerie contenue. Par ailleurs, on saisit bien vite que Charlie est un peu désillusionné par la vie, plongé dans ses livres, et des ses réflexions philosophiques. En réalité, végan par sa famille, il porte un réel jugement à la fois sur les uns et les autres et avance à contre-courant des autres. En ce sens, il déstabilise, en dehors de son humanzee, et ne ressemble pas au héros habituel auquel on aime s’attacher.
Un sujet pour le moins inhabituel et c’est peu de le dire. Alors que l’adolescent de 15 ans, car oui c’est un adolescent au moment du récit, ne souhaite qu’une unique chose : vivre une vie la plus normale possible, on lui prédit d’autres horizons. En effet, le sujet est vite abordé dès le premier tome : le fait que Charlie soit à la fois un singe et un homme, fait peur, fait réfléchir, rend les personnes méfiantes. En dehors de son cercle intime, à savoir ses parents de substitutions, Charlie n’est pas forcément bien vu partout. Il se comporte le plus naturellement du monde, et pourtant on ne peut s’empêcher de percevoir des caractéristiques animales qui lui sont propres : notamment son instinct surdéveloppé quand ils se font attaquer par des activistes. L’activisme c’est l’autre point clé du sujet car certains souhaitent faire de Charlie un étendard d’une cause perdue ou absurde, tandis que d’autres souhaitent l’utiliser pour au contraire démontrer les travers de ce dont la Science est capable. En somme, ce titre est très inhabituel par son approche car très engagé et vivace dès le départ !
Des enjeux obscurs et intrigants qu’on peine à distinguer mais qu’on suppose très vite, à l’instar du groupuscule ALA, prônant la libération des animaux et qui possède un lien étroit avec son passé. Au final, on perçoit bien que Charlie tente de vivre une vraie vie de lycéen, accompagné de Lucy, une camarade de classe très ouverte et quant à elle curieuse à son encontre, dans le bon sens, mais qu’en parallèle une part sombre de sa personnalité coexiste. Il suffit de voir les rares moments où son corps réagit instinctivement et où il quitte le mode « humain » pour passer en mode « chimpanzé » ou même les moments où sa réflexion est particulièrement aiguisée et froide, au point de faire peur à tout un chacun. Charlie est au-dessus des autres, un être à part entière qui suscite des envies particulièrement sombres de nombreuses personnes quand ses parents ne souhaitent qu’à le préserver et ne pas répéter un moment de son passé où la violence était réellement sous-jacente dans l’esprit de l’humanzee. En somme, c’est un récit unique et plus dur qu’on ne peut le penser et qui ne laissera que peu de gens indemnes !
Les choses à savoir : le manga compte 2 tomes en France, 4 au Japon. Les autres informations et un extrait vous attendent sur le site des éditions Kana et le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
Le résumé : Momo Ayase et Ken Takakura sont deux lycéens que tout oppose. Tandis que la première ne croit qu’aux esprits, le second ne jure que par les extraterrestres. Incapables de se convaincre, ils se lancent alors un défi : Momo devra se rendre dans un hôpital où des créatures de l’espace sont censées se trouver, et Ken dans un tunnel hanté… Or, chacun va faire une rencontre d’un autre genre qui va bouleverser leur vie et lier leur sort. C’est le début d’une romance survoltée où l’occulte, le paranormal et le surnaturel se bousculent dans un chaos haletant !
3 raisons de le lire :
Un shônen Jump + qui envoie du plutôt bon dès son arrivée ! Car oui Dandadan est l’un des derniers nés du Shônen Jump+, la version un peu plus mature que le Shônen Jump de par les sujets proposés dans ses colonnes pour résumer rapidement. Pour en comprendre davantage, on vous invite bien sûr à aller lire la critique qu’on en a fait sur le site à sa sortie. Encore un titre de la Shûeisha nous direz-vous ? Peut-être mais celui-ci fait très bien le job d’entrée de jeu et on comprend pourquoi assez vite. Le fait de mixer un univers moitié yôkai moitié extraterrestre déjà, ça donne un peu l’intention et ça plait en grosse majorité dès le postulat de départ. Et qui dit Jump, dit souvent aussi des séries de qualité et qui savent surtout tenir en haleine le lecteur : c’est le cas pour les deux premiers volumes sortis en octobre dernier simultanément.
Un style graphique tout simplement subjuguant. S’il y a bien une chose qui est à retenir au sujet de Dandadan, c’est bien son coup de crayon. L’auteur, un ancien assistant de Tatsuki FUJIMOTO, montre son talent indéniable avec cette série. À certains égards, on pourrait même dire que l’assistant surpasse le maître côté graphisme. C’est ultra travaillé, c’est à la fois d’un réalisme et d’une touche surréaliste bien maîtrisés qu’on ne perçoit plus l’un sans l’autre. Les effets réalisés sur des double-page, entière et pleines, ajoutent à l’ambiance qui se dégage et peuvent même créer un certain malaise suivant les situations. Par exemple, prenez le premier aperçu de Turbo-Mémé ou celui des fameux aliens là, et on est sincèrement dans l’immersion. Et puis que dire des look des personnages très marquants et même parfois plutôt badass ? Tout le style graphique sert l’action et l’intrigue, et on en redemanderai presque rien que pour visualiser les jeux d’ombres, de reflets, et la nervosité derrières certaines planches : c’est juste maîtrisé et on en redemande ! Mention spécial aux regards des personnages qui en disent d’ailleurs long : le mangaka sait faire passer des messages rien que par ces derniers et ça c’est bien chouette.
Un duo complémentaire attachant qui emboite un récit à la hauteur de ses ambitions. On nous dépeint très facilement les deux héros dès le tout début. D’un côté, une héroïne sûre d’elle, qui ne cherche qu’à vivre une vie de lycéenne normale Momo Ayase, et qui pourtant a pour famille une tante qui berce dans le surnaturel. En somme, une fille bien dans sa peau de ce qu’on comprend, franche, directe, et qui n’hésite pas à foncer dans le tas si nécessaire et avec un bon fonds qui plus est ! Et de l’autre côté, un héros plus effacé qui pourtant prend en consistance quand il se retrouve maudit, à savoir Ken Takakura, portant d’ailleurs l’homonyme du fantasme de Momo, qui est très timide, introverti, mais ultra passionné par les O.V.N.I. Pour autant, il semble réellement sincère, et gentil, et n’hésite pas à vouloir protéger Momo même si clairement la malédiction le concernant est comme un poids. Mais est-ce réellement le cas ? On perçoit grâce à ce rapprochement entre les deux, étant obligés de travailler ensemble pour résoudre son problème, une profonde amitié, teintée peut-être même d’une touche d’affection bienvenue. Qui sait ? Dans tous les cas, Momo et Ken se complètent dans leurs déboires et forment une véritable équipe qui risque bien de faire quelques étincelles. Et pour cet aspect, on s’attache à eux et on ne demande qu’à voir comment leur relation peut bien évoluer.
Les choses à savoir : le manga compte 2 tomes en France, 7 au Japon. Le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
Le résumé : Depuis sa plus tendre enfance, Damian Kawai consacre sa vie au basket dans l’espoir de se rendre un jour aux États-Unis pour intégrer la meilleure ligue du monde : la NBO.
Hélas, malgré son talent prometteur, il est frappé par des troubles moteurs paralysant ses bras lorsqu’il s’approche du panier : le yips. Alors que le garçon s’efforce de surmonter ce handicap, son médecin lui annonce avec gravité que sa pathologie est incurable. Plongé dans les affres du désespoir par cette terrible nouvelle, Damian découvre néanmoins un moyen d’échapper à sa condition…
Voici l’histoire d’un jeune basketteur prêt à fournir tous les efforts pour remonter la pente.
3 raisons de le lire :
Un dessin très nerveux qui en met plein les yeux dès les premières pages. Sincèrement, ça faisait longtemps qu’on avait pas eu un manga sportif avec un coup de crayon aussi nerveux et si intense surtout dans sa mise en place. Vous allez me dire : et Ao Ashi alors parmi les titres récents ? Certes, dans Ao Ashi (chez le même éditeur par ailleurs) aussi il y a des planches quelque peu nerveuses, mais dans Deep 3 il y a une réelle ambiance d’un vrai match de basketball reportée grâce au dessin. C’est totalement visuel et on ressent le match grâce à ça, un peu comme en plein championnat de NBA où on adore faire des focus sur telle ou telle action. Les personnages sont de fait reconnaissables, même durant les actions et on prend plaisir à lire ce page-turner évident.
Un sujet original en base du titre car c’est bien la première fois qu’on a la mention d’une maladie plutôt rare mis en avant : le yips. Et sincèrement, vous en avez lu beaucoup vous, des séries sportives où on vous montre un héros avec un handicap flagrant dès le départ ? Ici, on vous indique rapidement que le héros, Damian, pourtant très passionné par ce sport et obnubilé même pas ce dernier, possède un réel blocage dû à une maladie semble-t-il rare mais existante qui lui paralyse les muscles à des instants-clé. En définitive, c’est pire que le stress ou l’angoisse, car ça survient sans prévenir. Dès lors, la série, au-delà de nous dépeindre l’univers du basket, va nous montrer comment Damian va essayer de surmonter le yips pour essayer de passer professionnel alors même que c’est un milieu très fermé.
Un héros au regard perçant et même franc et sincère qui bouleverse un peu. On y sent la jeunesse, la fougue de cette dernière face à une passion et pourtant on sent bien aussi toutes les tensions qui l’habite. Damian semble né pour faire du basket, mais le yips l’empêche de s’exprimer. Pour autant, son regard, ultra expressif reste franc, droit, et il tente vaille que vaille de franchir les obstacles qui s’offrent à lui. Et d’autant plus quand on en apprend un peu plus sur son passé et au sujet de sa mère peu présente. Damian possède un regard qui semble vouloir tout transpercer, et dans lequel on se perdrait presque. Il a clairement une gueule d’ange et cela en dit long. Mais voilà à lui de faire ses preuves et de se faire sa propre place : y arrivera t-il seulement ?
Les choses à savoir : le manga compte 2 tomes en France, 5 au Japon. Les autres informations vous attendent sur le site des éditions Mangetsu et le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
Le résumé : Mizuki a onze ans et il vit avec une hypoplasie cérébrale qui provoque parfois chez lui une paralysie partielle. Malgré son jeune âge, il connaît déjà son rêve : devenir violoniste professionnel. Aidé par son ami sourd, il s’entraîne sans relâche pour trouver le bon rythme et surtout sa propre manière de jouer, de s’exprimer… Mais tandis que les semaines passent et que la question de l’entrée au collège approche, Mizuki va devoir faire face au validisme de la société…
Avec The Sound of my Soul, Rin Saitô livre une histoire pleine de sensibilité, qui nous invite à vivre en harmonie les uns avec les autres, dans le respect de toutes les différences.
3 raisons de le lire :
Une bouffée d’air frais face à tant d’adversité et cela fait du bien. Mizuki, du haut de ses onze ans, force le respect et pour autant apporte une réelle joie de vivre et un courage à toute épreuve. Il sait qu’il a une maladie infantile rare, l’hypoplasie cérébrale, qui l’empêchera de faire comme les autres enfants et d’atteindre une vie normale et sans difficultés. Pourtant, c’est bien Mizuki qui prouve à chaque adulte présent dans ce titre, et même à sa mère, qu’ils ont raison de lui faire confiance. Derrière un sourire à toute épreuve, ce petit homme montre qu’il en a dans le ventre, et qu’importe la différence, les moqueries et le reste tant que la musique et le violon sont là pour lui. Et entre nous, cet état d’esprit fait un réel bien au moral.
Un air de musique dans l’air, voici ce que nous propose The Sound of my Soul car bien que cela ne soit que du papier, on entend le son joué par Mizuki. On en ressent le tempo à l’instar de son ami sourd, Natsu, et on apprécie les différents morceaux. Vous pensez qu’il s’agit d’un Your Lie in April bis ? Eh bien, par certains aspects peut-être en effet puisque l’une et l’autre arrive à faire venir les notes jusqu’à nos oreilles et notre esprit. Mais le reste est-il réellement similaire ? Pas totalement, car ici l’histoire narrée est celle d’une histoire vraie inspirée de celle du vrai violoniste Mizuki SHIKIMACHI. La série a donc été travaillée de concert avec ce dernier mais n’est pas une copie conforme de sa vie. En revanche, l’autrice arrive à merveille à rendre la musique vivante, et accessible, et on pourrait presque la toucher. On en ressent toute l’effervescence et c’est un joli plaisir.
Les personnages : on y revient souvent mais malheureusement, une bonne histoire ne serait pas la même si les personnages n’en étaient pas à la hauteur n’est-ce pas ? Et ici en dehors de Mizuki, chaque personnage a son rôle bien précis, son importance et sa place. Certes Mizuki avec sa maladie, n’est pas réellement libre de ses mouvements, qui paraissent saccader et qui font qu’ils se fatiguent vite et a besoin d’un fauteuil, pour autant il démontre une vivacité d’esprit et une soif de vivre et de découverte réellement touchante ! De la même manière, son ami sourd quant à lui, Natsu, mène son propre combat pour se faire accepter et devenir danseur, et tous deux se sont fait la promesse de jouer et danser ensemble sur la même scène un jour. La mère de Mizuki est mémorable de par sa résilience et tout ce qu’elle fait pour son fils afin qu’il ait une vie la plus normale. La prof de chant, et le violoniste professionnel ensuite, tous deux ont leur place dans la vie du petit Mizuki, et que dire de la jeune fille pianiste qu’il rencontrera à son collège ? Chaque personnage possède son aura sur cette série et permette d’offrir ce qu’elle a à donner. Et rien que pour cet aspect, la série doit être découverte.
Les choses à savoir : le manga compte 2 tomes en France, et est terminée avec 4 tomes au Japon. Les autres informations et un extrait vous attendent sur le site des éditions Akata et le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
Le résumé : Suite au décès de son épouse, Kôhei Inuzaka s’occupe seul de sa fille Tsumugi. Nul en cuisine et n’ayant lui-même que peu d’appétit, il la nourrit principalement de plats préparés industriels tandis qu’il court entre son travail et les tâches ménagères. Jusqu’au jour où la fillette évoque la cuisine de sa mère… Ni une ni deux, Kôhei l’emmène au restaurant… et par un concours de circonstances qui les amènera à rencontrer la jeune Kotori, père et fille trouveront bien des raisons de privilégier petits plats faits maison et repas conviviaux.
3 raisons de le lire :
Un slice of life attirant de par sa simplicité. Sweetness & Lightning, est une série feel-good comme on les aime, sans faux semblant, qui va droit au but. Ici on nous présente réellement Kôhei, un père de famille qui vit seul avec sa fille Tsumugi, et qui se retrouve vite dépasser par les taches ménagères : en particulier la cuisine. Donc on va suivre leur petite vie à deux, puis à trois par la suite puisqu’une lycéenne, Kotori, va finir par donner des cours de cuisine à tout ce petit monde. Rien de bien surprenant puisque les péripéties ne concernent que la vie des protagonistes principaux, avec un quotidien typiquement japonais, mais c’est ce qu’on apprécie dans ce titre.
Des personnages hauts en couleurs ! Oui, vous avez bien lu, au même titre que la couverture du tome 1, et les suivantes, et très colorée, la série possède des personnages eux-mêmes hauts en couleurs de par leur personnalité. On commence par la petite Tsugumi, vraiment très très mignonne, très éveillée d’ailleurs pour son âge, qui a un appétit vorace, à la joie de vivre évidente et qui essaie autant qu’elle le peut de ne pas être un poids son père. Son père justement, Kôhei, on le sent extrêmement investi dans leur vie à deux, mais en même temps très étourdi, maladroit, et un peu perdu. Il aime sa fille, cela se ressent fortement mais il est vite dépassé par les choses qu’il ne maîtrise pas et n’hésite d’ailleurs pas à demander conseil à droite et à gauche. Kotori à présent : la lycéenne, qui se trouve être une élève du père de Tsugumi, fille d’une célèbre cuisinière qui n’est malheureusement jamais chez elle. On sent que la jeune fille est très mature pour son âge et qu’elle aime passionnément cuisiner, même si elle s’en défend souvent. Pourtant, elle va proposer à son professeur de l’aider, et va lui donner des cours de cuisine, ce qui ravira la petite Tsugumi. La mère de Kotori est aussi un personnage à elle seule qui vaut le détour. Bref, tout ce petit monde virevoltent gaiement sous nos yeux et on adore !
La gastronomie avant tout car oui cette série donne faim, très faim ! Comme Kôhei ne cuisine pas, il achète souvent des plats tous faits à sa fille, en veillant néanmoins à essayer de respecter les apports énergétiques que cette dernière aurait besoin, mais voilà… Cela ne reste pas très varié et souvent un peu limite néanmoins. Alors quand la valeur de Kotori entre en jeu, tout change et dès lors on a faim ! On apprend à cuisiner en même temps que Kôhei et sa fille, et on apprécie découvrir des recettes du quotidien avec bonne humeur. Kotori est en réalité un vrai cordon bleu et explique parfaitement les préparations à ses deux nouveaux comparses. Résultat, en plus d’obtenir des visuels qui mettent l’eau à la bouche, on apprend de nouvelles recettes qui sont qui plus est réécrites en dure sur une pleine page. Donc si vous avez un appétit d’ogre, cette série devrait vous plaire pour cet aspect en particulier, autrement, toute la sympathie derrière devrait simplement suffire à vous convaincre.
Les choses à savoir : le manga compte 1 tome en France, et est terminée avec 12 tomes au Japon. Les autres informations vous attendent sur le twitter de Noeve GrafX et le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
Le résumé : Taro Sakamoto est un assassin légendaire, le meilleur d’entre tous, craint par tous les gangsters, adulé par ses pairs. Mais un beau jour… il tombe amoureux ! S’ensuivent retraite, mariage, paternité… et prise de poids. Sakamoto est aujourd’hui patron d’une petite épicerie de quartier et coule des jours heureux avec sa famille. Mais lorsque son passé le rattrape sous les traits de Shin, un jeune assassin télépathe, Sakamoto reprend du service… et malgré son apparence, il est toujours aussi charismatique lorsqu’il passe à l’action !
3 raisons de le lire :
Un joli délire comme on les aime, voilà ce que nous propose cette série ! Clairement, à la première lecture, on a un peu une ambiance barrée à la façon de La voie du tablier, si vous l’avez lu. Pourquoi ? Parce qu’on nous dépeint un univers totalement unique, avec un humour absolument fou qui prend aux tripes sur fonds d’action. On s’explique : Sakamoto Days, c’est le genre de série où on va parle d’un ancien tueur à gage de génie et de renom surtout, qui a décidé de tout arrêter pour travailler dans un… konbini ! Tout cela parce que sa femme lui a demandé et qu’il l’aime, tout comme sa fille. On découvre alors un homme qui parait vieux, bedonnant, et franchement mou. Et pourtant, le sel de la série c’est bien que Sakamoto est encore un tueur dans l’âme, et bien malgré lui, il va lui arriver encore de nombreuses péripéties qui le mettront à l’épreuve. Dès lors des situations rocambolesques, bien délirantes auront lieu, et on en redemande en fait.
De l’action, en veux-tu en voilà ! Même si l’intrigue principale se déroule dans une supérette japonaise tenue par Sakamoto et sa femme, la série propose son lot d’action et de rebondissement. Si on prend ne serait-ce que les deux premiers tomes qui offrent la mise en bouche, on a droit à une action solitaire de Sakamoto pour venir en aide à un ancien coéquipier télépathe Shin, démontrant sincèrement qu’il n’a rien perdu de sa superbe, au contraire, mais aussi à une arrestation dans la supérette d’un homme dangereux. En somme, Sakamoto est amené bien malgré lui avec l’apparition de Shin, à renouer davantage avec le monde de l’ombre, tout cela bien sûr dans le dos de sa famille, et alors même qu’il voudrait rester rangé dans son coin. On apprécie alors les scènes d’action franchement mémorables, fluides et qui pourtant par certains aspects contribuent au côté comique de la série. On n’a pas fini d’en découvrir des facettes de Sakamoto, on vous le dit !
Des personnages qui détonnent car on ne peut le nier : comment un tueur à gage renommé peut-il se ranger de la sorte, sans prévenir, en coupant les ponts avec la pègre toute entière ? Sans un personnage comme la femme de Sakamoto, ce serait dur à imaginer : c’est bien elle qui a incité ce dernier à arrêter, et qui lui a même imposé une règle d’or, celle de ne plus tuer. Au final, parfois sa femme est la plus effrayante de tous ! Sakamoto ensuite, il ne parle que très peu, pourtant on sent bien sa frustration et sa colère contenue depuis l’apparition de Shin, encore davantage quand ils communiquent par la pensée. Le tueur à gage n’est pas très expressif et pourtant on y perçoit certaines émotions sur son visage. Shin, un jeune assassin fougueux et télépathe, qui se repose d’ailleurs beaucoup trop sur son fameux don. Depuis son arrivée dans la vie de Sakamoto, il ne cesse de créer des problèmes alors qu’il semble simplement fier de ses capacités. Ce petit monde crée des situations pour le moins explosives, sans compter les différents personnages qu’ils rencontrent et qu’il faut soit combattre, soit sauver, soit aider, soit ignorer. En somme, cette série possède des personnages à la hauteur de son histoire, et on valide car c’est frais et drôle, que demander de plus ?
Les choses à savoir : le manga compte 5 tomes en France, 9 au Japon. Les autres informations vous attendent sur le site des éditions Glénat et le titre est disponible chez notre partenaire Cultura.
C’est ainsi que s’achève cette longue liste des 15 meilleures nouveautés de l’année. On compte sur vous pour clamer haut et fort en commentaire que c’est un scandale que votre favori 2022 soit absents de cette sélection (et nous dire pourquoi !).
Et si vous avez déjà lu ceux là, sachez qu’il en reste encore dans les sélections mangas de ces derniers mois, ci-dessous :
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