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L’étymologie du vocabulaire des jeunes réserve parfois de jolies surprises. Florilège de ces mots courants, dont le sens a bien évolué.
L’argot parsème nos conversations informelles. «T’as vu le mec là-bas?» «Je suis partie dix jours avec ma meuf en vacances» «C’est mon pote depuis toujours».Ces mots connaissent un vif succès chez les jeunes… mais aussi chez leurs parents, qui sont de moins en moins en reste. D’où viennent-ils? Il est surprenant de constater que la plupart d’entre eux sont reconnus par les dictionnaires, et que leur sens premier est bien éloigné du nôtre. Le Figaro vous propose de redécouvrir ces mots d’argot du quotidien, à l’étymologie surprenante.
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Un «mec» aujourd’hui un «gars», un «type». Il est le surnom d’un homme, péjoratif ou affectueux: «Quel pauvre mec!» «Ça va, mec?» «Eh mec, tu viens prendre une bière?», entend-on souvent. Mais en feuilletant les pages du dictionnaire, on découvre que le mot s’écrivait au XIXe siècle mecque, c’est-à-dire «chef». Il est possible qu’il se soit formé sur la conjonction mais que, qui introduit une conditionnelle ; ou bien d’après l’argot mac. Le «mec» est devenu quelques années plus tard synonyme de «Bon Dieu», puis d’un «homme du milieu de la prostitution». C’est aussi le nom de l’amant en titre d’une prostituée, en sa qualité de souteneur. Au début du XXe siècle, il est un «homme fort, énergique, faisant figure de maître», et par analogie «celui qui détient le pouvoir, domine le marché».
«Qui est grosse, enflée, et rend maladroit». Telle est la définition donnée par le Trésor de la langue française... Rien de très flatteur pour qui s’entend qualifié ainsi, donc. Car avant d’être un ami, un camarade, la «pote», issue du moyen français «patte» par l’intermédiaire du néerlandais, était proprement une «main-patte», c’est-à-dire une main disgracieuse qui ressemblait à une patte. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que le mot imprègne l’argot des voyous pour désigner un ami.
«Poteau» a donné par apocope «pote». Mais avant d’être un surnom affectueux pour désigner un ami, il signifiait tout autre chose. Au XVe siècle, le poteau servait à accrocher une victime, un condamné. Son sens s’élargit pour désigner un homme du milieu, puis un chef de bande, et dès le XVe siècle, un ami fidèle. Le «poteau» sert en effet de soutien, d’appui, voilà la raison de ce dernier sens.
Le mot féminin s’est formé d’après «gonz», qui a précédé «gonzesse». Le «gonz» apparaît au XVIIe siècle, et ici encore, son sens premier est bien éloigné de celui qu’on lui connaît aujourd’hui. Il fut d’abord un «homme qui vide les ordures de l’hôpital», puis un «gueux»… Ce n’est qu’un siècle plus tard qu’il prit le sens d’«individu»», et donna le féminin «gonzesse», soit «femme». Selon le Trésor de la langue française, il est emprunté à l’italien gonzo, «individu stupide».
Synonyme de «meuf», la zouz est empruntée à l’arabe pour dire «petite amie», «jolie fille» ou «fiancée». Mais selon l’Encyclopédie française, c’était autrefois le nom d’une monnaie talmudique qui valait environ 4,8 grammes d’argent. Au masculin, le «zouz» qualifie une «cigarette roulée composée de tabac classique auquel est rajoutée une substance illicite, telle que le cannabis sous forme de résine».
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«Mec», «pote», «zouz»… Ces mots du quotidien dont le sens va vous étonner
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