Sapin de Noël ou sex-toy géant de 24 mètres? L’artiste américain Paul Mc Carthy a renoncé samedi à réinstaller son oeuvre «The Tree», sur la très chic place Vendôme à Paris, après des actes de vandalisme.
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«Je ne veux pas être mêlé à ce type de confrontation et à la violence physique, ou même continuer à faire prendre des risques à cette oeuvre», a-t-il expliqué.
L’immense oeuvre d’un vert éclatant, qui a été remballée dans l’après-midi, était au centre d’une vive polémique. Il faut dire que, de l’aveu même de Paul McCarthy, 69 ans, elle peut autant, sinon plus, faire penser à un «plug anal» qu’à un arbre de Noël.
Erigée jeudi à titre provisoire dans le cadre de la programmation «Hors les murs» de la Foire internationale d’art contemporain (Fiac), elle a été vandalisée dans la nuit de vendredi à samedi.
Des inconnus ont d’abord débranché l’alimentation de la soufflerie qui maintenait la structure gonflable. Puis, profitant de l’absence de l’agent de sécurité parti la rebrancher, ils ont sectionné plusieurs des sangles maintenant l’oeuvre, sans toutefois toucher à l’enveloppe elle-même, avant de prendre la fuite.
Les responsables ont alors choisi de dégonfler la structure, potentiellement déséquilibrée.
Pendant le montage de l’oeuvre, un inconnu avait déjà giflé l’artiste, avant de réussir à prendre la fuite.
Et les «antis» clamaient leur indignation sur les réseaux sociaux, comme le Printemps français, mouvement mêlant militants identitaires et catholiques traditionalistes, tweetant: «Place Vendôme défigurée! Paris humilié!»
Le conseiller de Paris UMP Jérôme Dubus avait dénoncé une «provocation gratuite» et demandé son retrait.
Sur place, samedi, les avis étaient partagés. Arlo Lardé, 17 ans, ne voulait pas «faire le coincé» mais jugeait l’oeuvre «vulgaire», quand Jean-Christophe Dablemeont, 44 ans, saluait le «travail de provocation» de l’artiste.
– ‘Potentiels débordements’ –
Après la découverte des actes de vandalisme, la Fiac avait d’abord affiché son intention de réinstaller l’oeuvre.
Sa directrice artistique Jennifer Flay avait souligné que «The Tree» avait «reçu toutes les autorisations nécessaires: de la préfecture de police, de la mairie de Paris et du ministère de la Culture, en lien avec le Comité Vendôme, qui regroupe les commerçants de la place», dont de nombreux bijoutiers de luxe.
«On dirait que certains soutiendraient volontiers le retour d’une définition officielle de l’art dégénéré», avait réagi sur Twitter la ministre de la Culture Fleur Pellerin, dénonçant «une atteinte insupportable à la liberté de création».
«Agression inadmissible» aussi pour la maire de la capitale. «Paris ne cèdera pas aux menaces de ceux qui, en s’en prenant à un artiste ou à une oeuvre, s’en prennent à la liberté artistique,» avait renchéri Anne Hidalgo.
C’est finalement l’artiste lui-même qui a jeté l’éponge, craignant selon la Fiac «de potentiels débordements lors du remontage de l’oeuvre». «Au lieu d’engendrer une réflexion profonde» sur les significations plurielles des objets, «nous avons assisté à de violentes réactions», a-t-il regretté.
Les oeuvres de Paul McCarthy ont déjà déclenché des polémiques, et la page internet annonçant sa première grande exposition française, Chocolate Factory, à partir du 25 octobre pour la réouverture de la Monnaie de Paris, contient un avertissement sur le fait que certaines d’entre elles «peuvent être dérangeantes avec un caractère sexuellement explicite et parfois violent» et déconseillant la visite «pour les enfants et les adolescents».
En 2008 une autre de ses oeuvres gonflables, «Complex Shit» (merde complexe), figurant un étron géant, avait rompu ses amarres sous l’effet du vent lors d’une exposition au musée Paul Klee de Berne.
L’affaire «The Tree» enflammait en tout cas la toile samedi, avec des milliers de commentaires sous les hashtags #Vendôme ou #PlugGate. L’influent blogueur judiciaire Maître Eolas disait par exemple à ses 145.928 abonnés être «effaré de voir la quantité de réacs autoproclamés qui savent ce que c’est qu’un plug anal».
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