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Nous venons de fêter le premier anniversaire de la proclamation de l’organisation « Etat islamique » (Daesh). Celle-ci a pu s’emparer, au premier semestre de 2014, d’une partie de la Syrie et de l’Irak afin d’y établir son califat, profitant d’une situation favorable, en premier lieu due aux erreurs politiques du gouvernement chiite d’Al-Maliki. Toutefois, il convient de rappeler que ce sont les Etats-Unis, qui ont contribué au déclenchement du phénomène Daesh par leur invasion illégitime de l’Irak en 2003 et le démantèlement de l’armée de Bagdad.
Douze mois après cette proclamation d’un nouveau califat par le leader de Daesh, Al-Bagdadi, qu’en est-il de l’influence et de l’emprise réelle de cette organisation ?
L’« Etat islamique » contrôle désormais une grande partie des territoires sunnites d’Irak ainsi que près de la moitié de la Syrie, après ses récentes conquêtes de Ramadi et de Palmyre. Selon Fabrice Balanche, géographe et spécialiste de la Syrie, l’EI aurait conquis au total 300 000 km2, ce qui correspondrait « au onzième pays arabe par sa superficie, derrière Oman, sur les vingt-deux que compte la Ligue arabe ».
Toutefois, il convient de relativiser l’importance des zones contrôlées par Daesh. Celles-ci sont en grande partie désertiques, voire vides, et l’organisation « Etat islamique » est en réalité installée au sein des villes et villages qui se trouvent sur les axes de communication qui traversent ces régions. Il s’agit donc essentiellement d’une emprise urbaine. Il n’en demeure pas moins que les populations locales vivent depuis maintenant un an sous la coupe de ce régime délirant qui met chaque jour en application les principes de vie d’un islam rétrograde et archaïque qui guident son action. Daesh s’attache à créer un véritable Etat avec ses attributs classiques (monnaie, police, justice, armée, etc.). Et personne, en dépit des discours ambiants, ne semble véritablement décidé – pour le moment – à lui disputer les zones qu’il contrôle.
Or, plus encore qu’Al-Qaeda, Daesh exerce sur les candidats au djihad un indéniable pouvoir d’attraction. Le Premier ministre irakien, Al-Abadi, a souligné la présence toujours plus importante d’étrangers dans les rangs des djihadistes. Jusqu’à fin 2014, les combattants irakiens représentaient environ 60% des effectifs, pour 40% d’étrangers. Aujourd’hui, la proportion s’est inversée.
Comment se fait-il qu’un an après sa création, ses déclarations de guerre au reste du monde et sa revendication d’actions terroristes, aussi peu ait été fait contre l’organisation « Etat islamique » ? En effet, les résultats obtenus par la coalition internationale emmenée par les États-Unis – à laquelle la France participe – ne semblent pas avoir d’impacts majeurs sur elle.
Lorsque l’on analyse la situation, il est possible de constater que l’ensemble des acteurs engagés dans la lutte contre Daesh font preuve d’ambiguïté, de retenue, d’incompétence ou de double jeu dans leur action, ce qui favorise l’organisation terroriste, même si les coups portés sont parfois sévères et finissent peu à peu par affaiblir son système.
Premier acteur concerné, l’armée irakienne. Celle-ci donne régulièrement l’exemple, depuis plus d’un an, de l’étendue de son incompétence et de son manque de combativité. Les unités sunnites fuient systématiquement contre Daesh, même lorsqu’elles sont largement supérieures en nombre et en armement, abandonnant à leurs adversaires des quantités impressionnantes d’armes, de munitions et de matériels fournis par les Américains. A Mossoul, en juin 2014, 30 000 militaires irakiens ont fui devant un millier de djihadistes ; un an plus tard à Ramadi (mai 2015), 10 000 soldats de Bagdad se sont débandés face à l’attaque de 400 terroristes, laissant de nouveau derrière eux de très nombreux armements.
En douze mois, les forces de défense et sécurité irakiennes ont ainsi abandonné aux combattants de l’Etat islamique plus de 2 300 Humvees. Ils ont également perdu plus de 40 chars M1A1 et plus d’une cinquantaine de pièces d’artillerie M198, sans parler de plus de 75 000 mitrailleuses et bien davantage encore d’armes individuelles avec leurs munitions.
Indirectement, les Américains et les Irakiens fournissent donc à Daesh tous les équipements et les armes dont il a besoin. Parallèlement, Washington continue à livrer de très nombreux équipements aux forces de Bagdad 1, lesquelles ne sont guère plus combattives qu’il y a un an, comme l’a illustré la prise de Ramadi. Les généraux irakiens sont dépassés, d’un point de vue technique comme tactique, alors même qu’ils font face à des officiers aguerris, innovants et motivés.
De plus, les forces armées et de sécurité irakiennes souffrent de graves lacunes en matière de renseignement, ce qui affecte profondément leurs performances face à leur adversaire. Elles se sont révélées incapables d’anticiper les attaques et de construire un réseau d’informateurs et d’agents derrière les lignes adverses, comme de recruter dans les rangs de Daesh. Inversement, elles sont profondément infiltrées par l’organisation djihadiste et les autorités irakiennes se sont révélées incapables de lutter contre le terrorisme qui ensanglante régulièrement le pays.
Le gouvernement irakien chiite reste par ailleurs très reticent à armer les sunnites contre Daesh, de peur qu’ils ne passent dans l’autre camp. Malgré le renvoi d’Al-Maliki, les autorités de Bagdad restent encore dans une logique de revanche vis-à-vis d’eux, suite aux exactions commises ces dernières années contre les chiites, ce qui ne permet guère aux sunnites anti-Daesh d’adhérer à sa politique. Généralement mal armés, ceux d’entre eux qui ont rejoint la lutte contre l’organisation « Etat islamique » sont à leur tour ciblés et décimés par elle… ou finissent par la rejoindre, contraints et forcés.
Il est donc pour le moins paradoxal d’entendre les récriminations du Premier ministre irakien, Al-Abadi, à l’occasion de la réunion des représentants des pays membres de la coalition anti-EI, début juin à Paris. En cette occasion, il a déclaré sans rougir : « Je pense que c’est un échec de la communauté internationale. Concernant le soutien à l’Irak, il y a beaucoup de mots mais peu d’actions sur le terrain ». Par ailleurs, le chef du gouvernement irakien a affirmé que ses forces armées n’étaient pas suffisamment aidées, en particulier pour ce qui concerne les armes et les munitions. « Nous n’en avons pas reçu beaucoup, presque rien. Nous ne devons compter que sur nous-mêmes », a-t-il avancé.  ». Enfin, il a affirmé que « le soutien aérien n’est pas suffisant ». Sans doute – à l’image des propos tenus il y a quatre ans, par le général Abdel Fatah Younes, ancien ministre de l’Intérieur de Kadhafi ayant pris la tête des forces de la rébellion libyenne -, espère-t-il que les Occidentaux fassent le travail à la place des Irakiens…
Contrairement à leur discours, les autres Etats du Moyen-Orient membres de la coalition (Turquie, Jordanie, Arabie saoudite, Qatar) ne luttent que mollement contre Daesh. Pire, presque tous entretiennent le phénomène en le soutenant directement ou indirectement.
Ainsi, le soutien à Daesh se poursuit via de nombreux canaux en provenance du monde arabe. Les frontières de « l’Etat islamique » ne sont volontairement pas contrôlées, de nouveaux combattants peuvent ainsi y entrer, du ravitaillement peut y parvenir et de nombreux trafics de toute nature se développer. Daesh est donc loin d’être asphyxié grâce à la bienveillance de ces Etats. Plus étonnant, de récents sondages montrent que la population de plusieurs pays arabes est favorable à une victoire et une extension de l’Etat islamique.
Mais surtout, il est étonnant que seul un nombre extrêmement réduit d’observateurs aient mis en lumière le double-jeu de l’Arabie saoudite, révélé à l’occasion de son action armée illégale au Yémen. En effet, Ryad a engagé 150 000 hommes et réuni autour de lui une coalition 2 afin de lutter contre les Houthis, lesquels ne représentent en rien une menace pour la sécurité du Moyen-Orient ni pour la paix mondiale. Ils se battent, non pour imposer au monde une vision violente, obscurantiste et sectaire de l’islam, mais pour retrouver une autonomie et une considération vis-à-vis du gouvernement d’Aden qui leur a été retiré en 1962.
Pourquoi les Saoudiens ont-ils déployés une telle armée, mobilisé leur garde nationale et battu le rappel de leurs alliés arabes, asiatiques et occidentaux pour lancer une offensive contre les tribus d’un pays voisin, alors que Ryad ne fait absolument rien contre l’Etat islamique ? Sans doute faut-il rappeler que les Houthis sont des zaydites, une secte de l’islam proche du rameau chiite. S’ils ont bien reçu un soutien de l’Iran et de ses services, il ne semble pas qu’ils aient représenté le moindre danger stratégique, ni manifester la moindre velléité d’expansion territoriale au détriment de leur voisin du nord ou de menacer les voies de circulation maritimes.
Malgré l’importance des moyens engagés, l’armée saoudienne n’a connu aucun succès à l’occasion de cette opération. Au passage, notons que personne n’a dénoncé les importants dommages collatéraux que l’armée de l’air saoudienne a provoqué au Yémen – en dépit des renseignements précis transmis par ses alliés américains -, pas plus la presse internationale que les Etats occidentaux. Cela laisse songeur si l’on compare avec la manière dont les médias traitent des événements en Syrie, en Israël et à Gaza.
Ainsi, l’Arabie saoudite, dans sa peur de l’Iran est en train de saboter la tentative d’accord 5+1 et fait tout pour multiplier les conflits locaux dans lesquels des forces iraniennes sont engagées afin de faire de chacun de ces théâtres un bourbier dans lesquels Téhéran soit de plus en plus engagé et s’enlise. Dans cette perspective, Daesh et Jabat Al-Nosrah sont les alliés objectifs et officiels de Ryad, dont les intérêts sont aujourd’hui de plus en plus aux antipodes de ceux des Occidentaux.
Les frappes contre Daesh sont réelles mais ne sauraient être comparées à une véritable campagne de bombardement comme celle qui avait précédé l’invasion de l‘Irak, en 1991 et en 2003. Certes, les objectifs ne sont pas de même nature, il n’y a guère d’hommes au sol (quelques dizaines contre plusieurs centaines) et l’on parle de limiter les dégâts collatéraux, ce dont personne ne semblait se préoccuper lors de l’offensive de 2003 contre Saddam Hussein.
Les frappes aériennes de la coalition sous commandement américain ont lieu essentiellement en Irak, comme si l’on voulait laisser le champ libre à Daesh à l’ouest, sur le front syrien, où l’organisation peut se replier et agir contre Bachar El-Assad. En effet, comment avec les moyens modernes de surveillance (satellites, aéronefs, drones, etc.), les membres de la coalition anti-Daesh peuvent-ils faire croire qu’ils ont été surpris par son offensive à Palmyre, après un déplacement de ses unités sur plusieurs centaines de kilomètres en plein désert ?
Il convient de reconnaître que la stratégie suivie jusqu’à présent ne donne pas les résultats espérés. Fin mai, le Pentagone a annoncé qu’il avait conduit, depuis l’été 2014 plus de 15 600 sorties aériennes en Irak et en Syrie 3 – pour un coût de 9 millions de dollars par jour – et qu’il éliminait près d’un millier de combattants de l’organisation chaque mois. Si cela s’avère exact, cela ne semble toutefois guère avoir d’effet sur l’organisation « Etat islamique », qui semble conserver ses capacités d’action, malgré plus de 10 000 pertes dans ses rangs.
Cela est sans doute du au fait que les Etats-Unis et leurs alliés européens et moyen-orientaux poursuivent et accélèrent même la formation et l’équipement des djihadistes syriens pour parvenir au renversement de Bachar El-Assad. Leur regroupement, sous le nouveau nom de « L’Armée de la conquête » n’est qu’un leurre. Pour l’essentiel, il s’agit toujours des terroristes de Jabat Al-Nosra, la branche locale d’Al-Qaïda, groupe contre lequel l’Occident est toujours sensé lutter.
Des officiels américains ont reconnu que la CIA avait, depuis le début des événements en Syrie (2011), entrainé et équipé plus de 10 000 hommes dans des camps d’entrainement en Jordanie. L’agence leur fournit également des renseignements afin de monter des opérations et les approvisionne constamment en armes et en munitions, ne semblant pas avoir tiré les leçons des années précédentes où de nombreux groupes de combattants qu’elle a formé ont rejoint les rangs des djihadistes et de Daesh.
Finalement, seul l’Iran semble attaché à lutter efficacement contre Daesh, même si cette attitude n’est pas dénuée d’arrières-pensées. Téhéran est le principal allié du régime syrien, auquel il fournit un soutien financier et militaire important. Ses troupes sont engagées en Irak et en Syrie, où elles combattent directement ou encadrent des milices locales, lesquelles se révèlent nettement plus combattives que l’armée régulière de Bagdad. Néanmoins, la coordination entre Iraniens et Américains est quasiment nulle et ne permet pas d’améliorer l’efficacité des opérations.
Le président iranien Hassan Rohani a fustigé en juin les erreurs de calcul des Etats appuyant la rébellion syrienne et affirmé que son pays soutiendrait le régime de Bachar al-Assad jusqu’à la fin. Téhéran considère les rebelles comme des terroristes et accuse les pays occidentaux, la Turquie et les pays du Golfe de financer aussi bien l’organisation « Etat islamique » que Jabat Al-Nosra, afin d’atteindre leurs objectifs régionaux. Mais après quatre ans de résistance et de persévérance, l’Iran considère que les plans des ennemis de la Syrie, qui pensaient venir à bout de ce pays en quelques mois, se sont effondrés.
L’aviation française a procédé à 135 frappes contre Daesh en Irak, entre le 19 septembre 2014 et le 27 mai 2015 (dernier bilan disponible). Ces tirs ont permis la destruction de 202 objectifs selon l’état-major des armées. Au total, ce sont 874 missions qui ont été conduites en Irak, depuis le début des opérations (bombardements, reconnaissance armée, renseignement dans la profondeur et ravitaillement en vol). Ces missions relève de l’armée de l’air – déployée sur deux bases, en Jordanie et aux Emirats arabes unis – et de la marine, qui a dépêché le porte-avions Charles-de-Gaulle, dans le golfe Persique.
La participation française aux frappes représente un peu moins de 5% du total en Irak, car Paris n’a pas souhaité intervenir contre des cibles situées en Syrie. C’est dire le côté plus que symbolique de notre action. Dès lors, quel est notre objectif ? Comme le rappelle le colonel Michel Goya, « S’il s’agit de détruire les organisations djihadistes, soyons réalistes c’est hors de portée la France car cela supposerait d’agir, à l’intérieur même des frontières de pays arabes pour s’attaquer à des causes politiques, économiques, sociales et idéologiques profondes sur lesquelles nous avons peu de prises directes  Nous pouvons, en liaison ou non avec des forces étrangères, porter des coups, affaiblir, détruire des bases, éventuellement des réseaux mais il ne s’agit que de coupures de têtes d’hydre 4 ». Aussi convient-il de reconnaître que notre action est une contribution plus que marginale à la coalition et d’une efficacité quasi nulle.
Notre politique n’est qu’un amas de contradictions. D’une part, nous nous sommes engagés pour lutter contre l’organisation « Etat islamique », mais continuons à soutenir la branche d’Al-Qaïda en Syrie et sommes alliés de deux monarchies islamistes aux valeurs diamétralement opposées aux nôtres. Comment pouvons-nous espérer lutter efficacement contre le terrorisme qui frappe notre territoire alors même que notre opposition aveugle à Bachar El-Assad a conduit certains de nos compatriotes dérangés à rejoindre les rangs des djihadistes contre le régime syrien ? De même, comment François Hollande a-t-il pu évoquer, en mai 2015, les méfaits de l’esclavage aux Antilles et en Haïti, alors même qu’il arrivait directement de Ryad où il n’en n’a pas dit un mot, alors que ce pays reste l’un des derniers à autoriser et à pratiquer l’esclavage et est l’un des régimes les plus répressifs de la planète ? C’est consternant, mais ce n’est pas là la première contradiction du locataire de l’Elysée.
D’autre part, nous manquons cruellement de moyens – notamment aériens – afin d’agir au Sahel contre les djihadistes. Pourtant, nous dispersons nos forces partout dans le monde. Nul doute que les 135 frappes aériennes conduites en Irak auraient eu un effet bien plus significatif si elles étaient intervenues en appui de nos forces déployées dans l’espace sahélo-saharien. Nos moyens étant ce qu’ils sont, il paraitrait plus opportun de les concentrer sur un théâtre où l’action de nos forces peut encore avoir des effets concrets sur la situation locale. Mais nous semblons ignorer ce principe stratégique élémentaire.
*
En dépit du danger qu’ils représentent, des crimes odieux qu’ils perpétuent ou commanditent et de la propagande qu’ils répandent partout dans le monde, les djihadistes de l’organisation « Etat islamique » sont loin de ne connaître que des succès. Malgré une communication ronflante vantant leurs victoires, leurs échecs sont nombreux : ils ne sont pas parvenus à s’emparer de Bagdad ou du Kurdistan, malgré les divisions importantes au sein des Kurdes 5, ni à renverser Bachar El-Assad. Surtout, depuis l’été 2014, l’expansion territoriale de Daesh est interrompue. L’organisation perd désormais autant de terrain qu’elle en conquiert. Si les frappes et les raids de commandos occidentaux et iraniens contre elle n’ont pas permis de la faire reculer, ils sont cependant parvenus à la contenir.
Toutefois, force est de constater l’efficacité très relative des actions conduites contre l’ « Etat islamique ». Aucun effet concret ne pourra être obtenu tant que les frontières de l’espace qu’il contrôle ne seront pas hermétiquement fermées ; tant que les pays arabes voisins aideront ou laisseront certains de leurs ressortissants financer ou rejoindre Daesh ; et tant que les services spéciaux occidentaux et arabes soutiendront les autres formations djihadistes en Syrie. Au vu de la situation actuelle, autant dire que nous en sommes loin !
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