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Quelle est la devise des Nigériens ? Que symbolise la croix d’Agadez ? Quelle est l’histoire de l’Arbre du Ténéré ? Cet article vous propose un tour d’horizon des emblèmes et des symboles qui caractérisent le Niger.
La République du Niger, pays multi-ethnique et laïque situé entre l’Afrique du Nord et subsaharienne, fut une colonie française avant d’être proclamé État indépendant en 1960. Le français y est la langue officielle mais côtoie plus d’une dizaine de langues nationales telles que le haoussa, le zarma, le songhaï, le touareg et le peul.
Découvrons plus en détails quels sont les emblèmes et symboles notoires de ce pays francophone.
C’est à Niamey, capitale du Niger, qu’est né l’ancêtre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Dès 1967, Hamani Diori, à l’époque président de l’OCAM (Organisation commune africaine et malgache), évoque dans une interview « une réunion des ministres de la culture qui posera à l’échelon gouvernemental le problème de la francophonie ».
Interview d’Hamani Diori, président de l’OCAM, 27 janvier 1967
Le 20 mars 1970, sous l’impulsion des présidents Léopold Sédar Senghor (Sénégal), Hamani Diori (Niger), Habib Bourguiba (Tunisie) et du Prince Norodom Sihanouk (Cambodge), 21 pays signent un traité pour la création d’une organisation intergouvernementale francophone : l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT). Cette agence a pour objectif de promouvoir et de diffuser les cultures de ses membres et d’intensifier la coopération culturelle et technique autour d’une langue commune : le français. La convention insiste sur l’aspect solidaire et égalitaire des échanges et déclare en introduction :
Certains parlent même d’un « UNESCO de langue française » :
Conférence francophone à Niamey, 17 mars 1970
En 1998, l’ACCT devient Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF), puis Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en 2005. Ci-dessous l’évolution des logos de 1970 à nos jours :
Créés en 1989, les Jeux de la Francophonie permettent à la Francophonie institutionnelle de prendre une dimension plus populaire et de se mettre à l’écoute de la jeunesse. Le Niger les a ainsi accueillis en 2005. On remarquera l’usage de la croix d’Agadez dans le logo de cette Ve édition.
Retrouvez deux séries d’exercices sur la création de l’Organisation internationale de la Francophonie : niveau intermédiaire (B1) et avancé (B2).
Adopté le 23 novembre 1959, le drapeau nigérien est composé de trois bandes horizontales de même largeur, orange, blanche et verte, et d’un petit disque orange au centre de la bande blanche.
 
Le saviez-vous ?
Parmi les célébrations laïques propres au Niger, on compte trois grandes fêtes nationales :
Tout commence par un référendum, organisé par le Général De Gaulle le 28 septembre 1958. La France vient de mettre en place sa Ve République et souhaite abolir l’ancienne Union française pour créer à la place une Communauté française, une association politique entre la France et les États de son empire colonial au sein de laquelle « les États jouissent de l’autonomie […], s’administrent eux-mêmes et gèrent démocratiquement et librement leurs propres affaires ». Il est donc demandé aux colonies de choisir entre le « oui », qui permet d’appartenir à cette nouvelle Communauté franco-africaine, et le « non », qui suppose l’indépendance immédiate.
Après de nombreuses confrontations d’idées, c’est finalement le « oui » qui l’emporte1. Le 18 décembre 1958, un nouveau conseil de gouvernement est élu. Le Niger, désormais « État membre de la Communauté », devient alors « République du Niger ».
Ambassadeur de cette décision, le Président Diori Hamani déclare : « En ce monde moderne, où l’évolution suit l’accélération de l’histoire, l’élan d’émancipation s’est emparé également du Niger. […] Nous ferons en sorte que le [pays] devienne un État libre et indépendant dans l’amitié avec la France ».
Car un vent de liberté souffle sur l’Afrique… Preuve en est, deux ans plus tard, 17 pays africains – dont le Niger – réclameront leur autonomie.
Quoi qu’il en soit, ces changements politiques ont eu le mérite de doter le pays d’une architecture institutionnelle, d’organiser les services de l’État et de servir de socle à la gestion de l’indépendance qui surviendra en 1960. Ce fut également une nouvelle étape vers une liberté politique et une émancipation institutionnelle2.
Depuis, le 18 décembre est férié et un grand défilé militaire et civil est organisé chaque année pour commémorer l’événement.
____
1. Seule la Guinée réclamera son indépendance lors du référendum de 1958.
2. cf. Regard historique sur le 18 décembre au Niger, par Mamoudou DJIBO, Ph.D., enseignant-chercheur au département d’Histoire, F.L.S.H., Université Abdou Moumouni de Niamey.
Le saviez-vous ?
Cette date célèbre l’anniversaire de l’Indépendance du Niger, obtenue en 1960 comme seize autres États africains la même année. Après avoir été 38 ans une colonie française, le Niger devient autonome le 3 août 1960.
En 1975, l’État nigérien, conscient de l’urgence environnementale, décide de faire coïncider cette date avec une autre célébration : la Fête de l’Arbre.
Chaque année depuis, la tradition veut que chaque Nigérien plante un arbre en vue de lutter contre la désertification galopante du pays.
Cette journée a été instituée après la signature de l’accord de paix, le 24 avril 1995, entre le gouvernement du Niger et l’organisation de la résistance touarègue armée (ORA). Cet accord marque la fin de plusieurs années de conflits, notamment par la création d’un comité spécial de paix. Il prévoit également la libre gestion par les collectivités territoriales en ce qui concerne la réalisation des actions de développement économique, social et culturel. Enfin, il souligne le « caractère unitaire indivisible, démocratique et social de la République du Niger ».
Aujourd’hui, cette fête a dépassé son cadre historique originel. Elle est devenue une célébration de l’unité nationale et de la cohésion entre toutes les ethnies du pays.
La Nigérienne est l’hymne national du Niger depuis 1961. Maurice Charles Thiriet, compositeur français né en 1906, est l’auteur des paroles. La musique aurait quant à elle été composée par Robert Jacquet et Nicolas Abel François Frionnet.
 
Auprès du grand Niger puissant
Qui rend la nature plus belle,
Soyons fiers et reconnaissants
De notre liberté nouvelle !
Évitons les vaines querelles
Afin d’épargner notre sang,
Et que les glorieux accents
De notre race sans tutelle !
S’élèvent dans un même élan
Jusqu’à ce ciel éblouissant,
Où veille son âme éternelle
Qui fera le pays plus grand !

Debout ! Niger ! Debout !
Que notre œuvre féconde
Rajeunisse le cœur de ce vieux continent !
Et que ce chant s’entende
Aux quatre coins du monde
Comme le cri d’un peuple équitable et vaillant

Debout ! Niger ! Debout !
Sur le sol et sur l´onde,
Au son des tam-tams
Dans leur rythme grandissant,
Restons unis toujours,
Et que chacun réponde
À ce noble avenir
Qui nous dit :
En avant !

Le saviez-vous ?
Les armoiries du Niger furent introduites le 1er décembre 1962.
Sur le blason central se trouve un soleil doré. À la gauche de ce soleil, deux épées de Touareg et une lancel’héritage et l’héroïsme des ancêtres. À sa droite, un épi de millet, un des principaux céréales cultivé au Niger. En dessous, une tête de buffle symbolise l’agriculture et l’élevage. Les armoiries sont entourées de quatre drapeaux nationaux ainsi que d’un parchemin où on peut lire le nom officiel du pays : « République du Niger ». Ainsi, dans l’article 1 de la Constitution du 18 juillet 1999, on peut lire : « Les Armoiries de la République sont composées d’un blason de sinople à un soleil rayonnant d’or, accosté à dextre d’une lance en pal chargée de deux épées touareg posées en sautoir, et à senestre de trois épis de mil, un en pal et deux posés en sautoir, accompagné en pointe d’une tête de zébu, le tout d’or. Ce blason repose sur un trophée formé de quatre drapeaux de la République du Niger. L’inscription « République du Niger » est placée en dessous. »
La devise, quant à elle, est Fraternité, travail, progrès. On la retrouve notamment sur les pièces de monnaie de Francs CFA de l’année 1968.
La croix d’Agadez est la plus populaire des croix du Sud. Ces bijoux berbères, portées par les Touaregs dans les déserts sahariens, existent au nombre de 22 : un pour chaque oasis situées sur la route des tribus nomades1. Fabriqués en pierre, en cuivre, en aluminium ou en argent, ils ressemblent soit à une croix (tanaγilt), soit à une sorte de bouclier (talhakim). En tant qu’ornements, ces croix sont suspendues au cou ou fixées la pointe vers le haut au voile des femmes, sur le front.
La symbolique de ces croix est assez vague. Certains lui attribuent une fonction de grigri ou de « réserve de richesse »2. Selon des ethnologues, les pères donneraient le bijou à leurs fils lorsqu’ils seraient en âge de virilité, de mariage et de nomadisme, en leur disant : « Mon fils, je te donne les quatre directions du monde, car on ne sait où tu iras mourir »3. La croix serait ainsi une représentation stylisée de l’étoile du Sud, qui guide les Touaregs tout au long de leurs voyages. On retrouve d’ailleurs cette représentation des quatre points cardinaux chez de nombreux peuples anciens.
Selon une légende, un jeune homme, désireux de déclarer sa flamme à l’élue de son cœur, ne savait comment faire car celle-ci était enfermée chez elle. Il eut alors l’idée de faire appel au forgeron du village pour qu’il crée un bijou spécialement pour elle. Il faut savoir que le mot “AMOUR” se dit “T(o)R(a)” en tamanech (langue touarègue) et s’écrit « ⵜⵔ » en alphabet tifinagh. Disposés l’un sous l’autre, les deux signent forment une croix4. Selon une autre histoire5 (d’amour également… serait-ce la même en plus romancée ?), un couple d’amoureux ne pouvait se marier, n’ayant pas l’accord de leur famille. L’homme, ne supportant pas d’être si proche de son aimée sans pouvoir vivre avec elle, quitta le campement. Il tenta de l’oublier en parcourant de nombreuses régions, mais rien n’y faisait, il pensait toujours à elle. Le cœur lourd, il traça sur le sable un symbole d’alliance entre lui et sa bien-aimée : une croix, représentant l’homme, unie à un cercle, symbolisant la femme. Il décida alors de retourner dans son village pour la revoir. Sur le retour, il demanda à un forgeron de la ville de fabriquer la croix qu’il avait dessinée. Arrivé à son campement natal, il apprit que sa belle allait être mariée. La jeune femme ne pouvant se soustraire à la cérémonie, ils décidèrent de s’aimer malgré tout, mais en cachette. Pour cela, ils établirent un code : chaque fois que l’homme cacherait le bijou dans la calebasse de lait que sa servante apportait à sa maîtresse le matin, ils se retrouveraient le soir même, au coucher du soleil, derrière l’arbre près du puits. Ils purent ainsi s’aimer toute leur vie, en secret…
Enfin, selon une autre hypothèse, ce symbole serait aussi celui de la fertilité. Effectivement, comment ne pas penser au symbole féminin ? La croix d’Agadez présente de nombreuses similitudes avec le symbole de Vénus, déesse de l’amour et de la beauté dans la mythologie romaine, l’Ânkh, dite croix de vie chez les Égyptiens, les Akwaba (ou Akua-ba), poupées de fertilité ashantis (Ghana) enroulées dans les vêtements des femmes avant leur mariage et pendant toute leur grossesse, ou encore Tanit, déesse d’origine berbère, chargée de veiller à la fertilité, aux naissances et à la croissance.
 
Considéré comme l’arbre le plus isolé de la Terre, l’arbre du Ténéré est le symbole de la survie dans le Sahara. Selon la légende, il n’était entouré d’aucun autre arbre à moins de 400 km à la ronde (fait depuis démenti, puisque l’oasis de Timia se trouve à 150 km). Cet acacia solitaire servit pendant plus de 300 ans de repère pour ceux qui traversaient le désert du Ténéré, situé au nord-est du Niger. Il s’agirait du seul arbre à avoir jamais été représenté sur une carte au 1/4 000 000e. En 1938, alors qu’un puits était creusé auprès de l’arbre, on découvrit que ses racines atteignaient la nappe phréatique, soit plus de 30 mètres en dessous de la surface.
 
Cet arbre tricentenaire fut malheureusement renversé en 1973 par un camionneur qui conduisait en marche arrière pour s’approcher du puits. Les passagers auraient essayé de prévenir le chauffeur, en vain. Le 8 novembre 1973, l’arbre mort fut transporté au musée national du Niger Boubou-Hama, à Niamey. On essaya d’en replanter d’autres… sans résultat.
En 1974, il fut décidé de le remplacer par une sculpture métallique représentant un arbre, à partir des plans de Josyane et Charles Térésa. Dans un témoignage, Charles Térésa explique : « Un projet existait de remplacer le véritable Arbre du Ténéré […] par un mat de support de câble à haute tension (ces horreurs que l’on voit dans nos campagnes) afin de matérialiser le site de l’ancien arbre. Pour ma femme et pour moi, c’était un mythe qui s’effondrait et nous ne pouvions laisser faire cela. J’ai alors demandé à mon épouse (qui dessine bien) de me faire plusieurs projets d’esquisses […]. J’ai sélectionné celle qui me semblait conjuguer les éléments déterminants suivants : conserver la symbolique du lieu, être réalisable simplement, enfin être d’un coût le moins cher possible. Il s’agit d’un mat central supportant trois branches inclinées à 45°, chacune de ces branches supportant des branchioles […]. [Quand nous] avons appris que notre projet était retenu, ce fut une joie immense, pour nous (nous étions très jeunes évidemment) l’Arbre du Ténéré devenait l’ “Arbre Térésa”. »

En 1998, un artiste japonais,Katsuyuki Shinohara, érigea à quelques mètres une autre sculpture métallique, baptisée « tree of the wind » (arbre du vent). L’ensemble, composé de tubes métalliques qui émettent des sons lorsque le vent souffle, fut conçu pour que l’ombre de sa structure dessine les quatre points cardinaux sur le sable et être visible à des dizaines de kilomètres grâce à ces miroirs verticaux. En 2005, des touristes remirent l’Arbre du Ténéré sur pied, après l’avoir retrouvé à terre (a-t-il été abattu par des vandales ? On ne le saura jamais…). La branche centrale de l’arbre est désormais ornée par des enjoliveurs.
Aujourd’hui, les sculptures subissent les assauts des vents violents du désert du Ténéré, surnommé « le désert des déserts ». Soleil, érosion et vandalisme mettent en péril les structures métalliques.
Détestées par certains, adulées par d’autre, une chose est sûre : ces installations incarnent un lieu hautement symbolique pour les nigériens.
Le saviez-vous ?
Sur l’Organisation internationale de la Francophonie :
Une histoire de la Francophonie (site de l’OIF)
Convention et charte de l’ACCT (site de l’OIF)
Discours de Niamey, 17 mars 1969, par André Malraux (malraux.org)
Interview M. Hamani Diori (archive INA – 27 janv. 1967) 
Niamey, conférence francophone (archive INA – 17 mars 1970) 

Sur le drapeau du Niger :
Les plus beaux drapeaux du monde – Niger (article du 12 février 2017)

Sur les fêtes nationales au Niger :
Discours prononcé par M. Diori Hamani le 18 décembre 1958 (Sahel Dimanche)
De la Communauté française à la Francophonie – Brève histoire de la Communauté franco-africaine (malraux.org)
18 décembre 1958 : Elhadj Amadou Hassane, dit Nyamaïzé, se souvient (Sahel Dimanche)
18 DÉCEMBRE 1958 ~ 18 DÉCEMBRE 2013 (Jeunesse du Niger)
Proclamation de la République – Regard historique sur le 18 décembre au Niger (Sahel Dimanche)

Sur le référendum du 28 septembre 1958 :
Le référendum du 28 septembre 1958 (« Les actualités françaises » – Archive INA)
Les résultats du référendum du 28 septembre 1958 en Afrique (« ORTF » – Archive INA)
Ouverture de la 1re session du Sénat de la Communauté (« Radiodiffusion Télévision française » – Archive INA)

Sur la croix d’Agadez :
Les croix touarègues (Club des voyageurs)
Croix d’Agadez (par V. BeltramiEncyclopédie berbère, 14 | Conseil – Danse – mars 2012)
L’origine de la Croix d’Agadez (Club des voyageurs)
Les poupées en Afrique (blog akwaba-africa)
GHANA – Poupée de fertilité “Akua-ba” (du peuple Ashanti) (par Lastree dans “L’Afrique de l’Ouest”)
La croix d’Agadez : un message d’amour (blog Touaregs Mirages)

Sur l’Arbre du Ténéré :
Arbre du Ténéré : histoire de la structure métallique (témoignage de Charles Térésa – Club des voyageurs)
Historique en photos de l’arbre du Ténéré depuis 1938 jusqu’à nos jours (photos – Club des voyageurs)
L’arbre du Ténéré 1/3 (blog “Les voyages de Danae”) 
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