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EXPRESSION POPULAIRE – À l’occasion des fêtes de fin d’année, Le Figaro vous propose de redécouvrir le lexique de Noël. Aujourd’hui, la rédaction revient sur l’origine du mot «cadeau» et la tradition associée.
Dans une boîte, dans du papier, ou encore dans son sachet mais sans le ticket: les cadeauxvont, comme chaque année, le 24 au soir ou le 25 décembre au matin, s’échanger par dizaine sous les sapins .
Romans, CD, DVD, vêtements, accessoires beauté, ustensiles de cuisine… À chacun ses petits plaisirs! Mais au fait, pourquoi offrons-nous des «cadeaux»? D’où vient cet étrange mot si banal aujourd’hui? Le Figaro revient sur son histoire.
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Une histoire qui bien loin d’être née à Noël commence toutefois dans ce que l’on peut encore parfois -voire souvent- retrouver sous son sapin: les livres. Ainsi que nous le content Wendy Bouchard et Bernard Fripiat dans leur Almanach Larousse des amoureux des mots (Larousse), le mot «cadeau» n’a à l’origine aucun lien de parenté avec la fête chrétienne. Du Latin capitellum via le provençal capdel, «personnage placé en tête, capitaine», le terme désigne à ses premières heures au XVe siècle, une grande initiale ornementale placée «en tête» d’un alinéa. Ou ce qui donnera au XVIe siècle, «la capitale».
D’abord utilisée par les scribes médiévaux, la lettre ornée de traits de plume se retrouvera deux siècles plus tard chez les précieux. C’est en effet à cette époque, que «l’ornementation raffinée et luxueuse des lettres initiales», ainsi que le note Alain Rey dans son Dictionnaire historique de la langue française, opérera une jolie pirouette sémantique pour désigner en langue classique «une fête galante avec musique et banquet, offerte à une dame». Le cadeau est alors exclusivement réservé à l’élue de notre cœur.
Qu’à cela ne tienne! Dix ans à peine après cette définition, nos dames perdront l’exclusivité du don. Le cadeau qualifiera alors un «présent destiné à fêter quelqu’un». Flaubert s’en souviendra et l’emploiera ainsi en 1880 dans son Bouvard et Pécuchet : «Il questionna Bouvard sur la manière dont les libertins s’y prennent pour avoir des femmes. On leur fait des cadeaux, on les régale au restaurant.» Adieu donc musiciens et buffets, désormais le cadeau est celui qu’il nous plaît d’inventer!
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Précisons pour l’anecdote que le verbe «cadeauter», «cadoter» ou «cadotter» existe. Il fut du XIXe au XXe siècles un équivalent de «gratifier». Flaubert -encore- l’employa dans ses Correspondances : «S’il vous plaît de m’honorer de votre compagnie, de me gratifier de votre présence, de me cadotter de votre conversation.»
Notons enfin que si le cadeau est l’incarnation même du don, ce dernier ne fut pas toujours utilisé comme tel. Son emploi en argot au XIXe siècle en témoigne. Il s’employait à cette époque comme un synonyme du terme «payement». Un sens qui ne sera pas sans faire écho avec l’expression «ne pas faire de cadeaux». De nos jours la formule signifie rendre «coup pour coup», et plus exactement «la monnaie de sa pièce». Comme quoi, certains cadeaux, peuvent parfois nous coûter bien cher!
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Du Père Noël, voyons !
Noël et le réveillon de la Saint-Sylvestre finis, les «belle année» fleurissent au détriment du traditionnel «bonne année».
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Quelle est l’origine du «cadeau» de Noël?
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