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Réserve fédérale américaine, Banque centrale européenne, Banque centrale, Banque d’Angleterre…Face à l’inflation galopante, toutes ont fait le choix il y a plusieurs mois déjà de remonter leurs taux pour tenter d’influer sur la demande et de faire baisser les prix. La Fed a, notamment, annoncé mercredi un relèvement de son taux directeur de 75 points de base, le cinquième de l’année.
Mais en Turquie, pas de resserrement monétaire au programme. Bien au contraire. La Banque centrale turque a abaissé, ce jeudi, son principal taux directeur pour le deuxième mois consécutif, de 13% à 12%. En août dernier, il était déjà passé de 14% à 13%. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan avait d’ailleurs appelé, en juin, à de nouvelles baisses des taux d’intérêt, après plusieurs mois de stabilité.
Pourtant, le pays connaît une inflation vertigineuse. Elle atteignait 80,2% sur un an en août, selon les chiffres officiels, au plus haut depuis 1998. Mais selon le groupe de recherche sur l’inflation (Enag), composé d’économistes turcs indépendants, elle serait bien plus haute. Ils l’estimaient en juin à 175,5% sur un an, soit plus de deux fois le taux communiqué par l’Office national des statistiques (Tüik).
Si un resserrement monétaire permet aux banques centrales de freiner la demande et donc d’espérer ralentir l’inflation, une politique ultra-accommodante comme celle de la Turquie a, en plus, comme conséquence de faire chuter la monnaie du pays. Ainsi, la livre turque s’échangeait peu après 13 heures à plus de 18,38 livres pour un dollar, un niveau jamais atteint. De manière générale, la devise nationale qui avait déjà perdu 44% de sa valeur par rapport au dollar en 2021, a fondu de plus de 27% face au billet vert depuis le 1er janvier. Les interventions de la banque centrale et l’annonce fin juin d’une mesure de soutien à la livre turque n’ont eu que peu d’effets.
Pour autant, Ankara persiste à faire baisser son taux directeur. De manière évasive, la Banque centrale turque a justifié son choix en citant une nouvelle fois les « incertitudes sur la croissance mondiale et les risques géopolitiques ». « Le processus de désinflation débutera avec le rétablissement d’un environnement de paix dans le monde et la disparition des effets de base de l’inflation », avait-elle déjà assuré en juin dernier.
Cet entêtement s’explique par le modèle économique privilégié par la Turquie ces dernières années, et qui repose largement sur la consommation et l’investissement encourageant de vastes projets immobiliers, et qui serait donc mise à mal par une hausse des taux d’intérêts. Recep Tayyip Erdogan affirme d’ailleurs privilégier la croissance et les exportations à la stabilité des prix. Un choix qui pourrait lui porter préjudice à la prochaine élection présidentielle prévue en juin 2023.
(Avec AFP)
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