Lancée en 2017, la pive permet à des citoyens engagés de soutenir des projets solidaires sur le territoire de la Franche-Comté.
Depuis 2015, Annie Buchwalter, qui habite à Dole dans le Jura, dépense 150 à 200 euros par mois en pives, une monnaie locale qui lui permet de se fournir régulièrement chez un fleuriste, un bouquiniste, une droguerie, un café-restaurant, un fromager, un apiculteur, un boulanger et la Biocoop locale. Elle a ainsi conscience de contribuer à des projets…
Depuis 2015, Annie Buchwalter, qui habite à Dole dans le Jura, dépense 150 à 200 euros par mois en pives, une monnaie locale qui lui permet de se fournir régulièrement chez un fleuriste, un bouquiniste, une droguerie, un café-restaurant, un fromager, un apiculteur, un boulanger et la Biocoop locale. Elle a ainsi conscience de contribuer à des projets « solidaires, locaux et alternatifs », parce qu’elle fréquente du coup régulièrement ces commerçants (utiliser une monnaie locale, c’est flécher ses dépenses), mais aussi parce que les euros échangés contre des pives vont sur un fonds de garantie à La Nef, qui a notamment permis de financer La Maison du haut à Saint-Lothain, un gîte d’étape repris par un collectif de citoyens pour en faire un lieu culturel, et le restaurant végétarien L’Unalôme.
L’histoire de la pive remonte loin. Dans les années 2000, déjà, un groupe de citoyens avait essayé de structurer une monnaie locale en Franche-Comté, mais le projet n’avait pas abouti, rappelle Lorine Gagliolo, chargée de la relation aux collectivités pour la pive. Mais ensuite, la loi Hamon a donné « une assise légale » aux monnaies locales en 2014. Depuis, elles sont reconnues comme moyen de paiement et peuvent être encaissées par les entreprises (qui peuvent déclarer leur volume d’affaires en monnaie locale, aux côtés des paiements en chèques, espèces ou carte bleue). Une association a alors été créée à Besançon et a lancé la pive trois ans plus tard, en 2017, sur les quatre départements francs-comtois. Une charte graphique a été définie, reprenant l’imaginaire des paysages francs-comtois. Il a été décidé qu’une pive était égale à un euro. Et cinq types de billet ont été imprimés, de 1, 2, 5, 10 et 20 pives, pour un montant total de 190 000 euros.
Aujourd’hui, l’association fonctionne grâce à une dizaine de groupes locaux, composés de bénévoles ; elle compte sept salariés. Les usagers s’approvisionnent en pives dans les 34 comptoirs d’échange qui existent en Franche-Comté dans différentes boutiques ou marchés solidaires. L’adhésion des professionnels au réseau de La Pive se fait via une cotisation annuelle.
Un réseau bien structuré
Parmi les professionnels du réseau, on peut citer des boutiques de jeux de société, mais aussi des services comme des massages, des séances chez le kinésithérapeute, chez l’ostéopathe… Et deux piscines municipales de Besançon ainsi que la citadelle de cette ville, classée par l’Unesco, acceptent désormais cette monnaie. Chaque groupe local, précise Lorine Gagliolo, est libre de choisir les commerces et services qui entrent dans le réseau, à condition que ceux-ci adhèrent à la charte de l’association La Pive et à ses valeurs. Sur les 190 000 pives papier émises imprimées au départ, 125 000 ont été échangées et sont en circulation. L’association compte 730 adhérents à jour de cotisation et la pive est acceptée par 300 professionnels.
Mais pour se développer, l’association attend beaucoup de l’émission des pives en numérique : pour cela, L’App Pive est en test depuis juin à Besançon. Avec celle-ci, les usagers n’ont pas besoin de se déplacer pour convertir leurs euros en pives et les professionnels peuvent échanger plus facilement, par virement en pives numériques. L’association espère aussi que ses collectivités partenaires, à l’instar de la ville de Besançon et de la région Bourgogne-Franche-Comté, paieront en pives une partie des indemnités de leurs élus et des salaires de leurs agents ainsi qu’une partie de la commande publique.
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