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Source : Sujet JT LCI
En larmes, la rage sur le visage comme jamais. Mais pas une rage de vaincre, celle de la colère de voir la finale lui échapper pour ce qu’elle considère comme un vol. Serena Williams tente de contenir et de faire bonne figure alors qu'elle voit le trophée remis à son adversaire du jour. Et dans son esprit, ce n'est sans doute pas Naomi Osaka qui restera comme celle qui l'a fait plier ce jour-là, mais bien Carlos Ramos, arbitre de chaise de la finale.
"Menteur", "voleur", lui a lâché Serena Williams peu avant que la Japonaise ne remporte le tout premier grand titre de sa carrière en s’imposant en finale de l’US Open (6-2,6-4), samedi à Flushing Meadow. Le point d’orgue d’une confrontation qui s’est davantage jouée en dehors des lignes que raquette en main.
Mal embarquée dans sa rencontre, la championne américaine aux 23 titres majeurs a commencé à perdre ses nerfs à l’orée du second set. Menée 2-6, 1-0 40-15, elle a alors écopé d’un premier avertissement pour "coaching" de la part de son entraîneur Patrick Mouratoglou. Des gestes de conseil qu’elle dit n’avoir pas vus, selon ce dernier, et qui ont déclenché sa fureur. "Je ne triche pas pour gagner, je préfère encore perdre", a-t-elle lancé avec véhémence au juge arbitre. Premier acte d’un duel électrique, mais premier sursaut pour Serena qui parvenait ensuite à faire le break pour mener 3-1 dans la seconde manche.
Serena Williams à l'arbitre Carlos Ramos – Finale de l'US Open 2018
Une relance de courte durée pour la jeune maman qui commettait deux doubles-fautes d’affilée et se faisait débreaker juste après. De rage, elle en cassait sa raquette, récoltant alors un second avertissement synonyme de point de pénalité. Changement de côté et retour sur sa chaise pour l’ancienne numéro un mondiale qui ne décolérait pas. Et sa rage ne fait que décupler à la reprise, menée alors 15-0 avant même d’avoir renvoyé la première balle du jeu. Elle s’en prenait alors de nouveau à Carlos Ramos. "C'est incroyable. Je n'ai pas été coachée. Je ne triche pas, je n'ai jamais triché de ma vie, j'ai une fille et je défends ce qui est juste, vous me devez des excuses", reprend-elle.
Et la cadette des Williams n’a jamais réussi à maîtriser ses nerfs et à se défaire de sa frustration face à une rencontre qui lui échappait. Elle est repartie à la charge à 4-3 pour Osaka qui, elle, parvenait à garder son calme et son jeu malgré l’atmosphère étouffante du court Arthur Ashe. "Vous attaquez ma personne. Vous avez tort. Vous n'arbitrerez plus jamais un de mes matches. Vous me devez des excuses. C'est vous le menteur", harangue-t-elle à nouveau l’arbitre au moment du changement de côté. "Vous n’arbitrerez plus jamais un de mes match", ajoute-t-elle. "Vous êtes un voleur, vous m’avez volé un point". C’en est trop pour l’arbitre portugais qui, fait rare, lui infligeait un nouvel avertissement synonyme  de jeu de pénalité, permettant alors à Osaka de se retrouver à un jeu du titre (5-3).
Battue en finale de Wimbledon par Angelique Kerber pour son retour à la compétition en juillet dernier après avoir accouché de sa petite Olympia, Serena Williams réalisait qu’un second sacre allait lui filer sous le nez. Et ce n’est pas l’arrivée d’un responsable du tournoi, venu calmer les esprits sur le court, qui y changerait quelque chose. 
Serena Williams
Les larmes séchées, mais la colère toujours présente, Serena Williams n’a pas lâché l’affaire en conférence de presse, voyant dans la sanction finale une "décision sexiste" de la part de Carlos Ramos. Interrogé sur Eurosport, Patrick Mouratoglou a reconnu les gestes à l’intention de sa joueuse. "Est-ce que j'ai coaché ? Oui, j'ai coaché. J'ai fait des gestes. Je l'ai coachée, mais elle ne m'a pas vu. C'est pour ça qu'elle n'a pas compris quand elle a reçu le premier avertissement", reconnaît-il. "S'il avait prévenu Serena, il n'y aurait pas un d'incident invraisemblable inutile". Mais ce qu’il trouve le plus regrettable, c’est que "100% des coaches le font sur 100% des matches, toute l'année, et tout le monde le sait. Dans 100% des cas que j'ai vus, on prévient d'abord la joueuse (que l'entraîneur doit arrêter). Il ne l'a pas fait." Et de conclure : "C'est la 2e fois que les arbitres essaient de prendre la vedette à l'US Open. Je trouve ça choquant", faisant référence au comportement de l’arbitre Mohamed Layani qui était descendu de sa chaise pour encourager Nick Kyrgios contre Pierre-Hugues Herbert.
Des rebondissements qui éclipsent le sacre de Naomi Osaka. "Je sais que tout le monde était pour Serena et je suis désolée que ça se termine comme ça. Ça a toujours été mon rêve de jouer Serena en finale de l'US Open. Je suis vraiment reconnaissante d'avoir pu le faire, merci", a déclaré la 19e mondiale en recevant son trophée, elle qui était encore 70e à la WTA début janvier. "Elle jouait vraiment bien. Mais c'est difficile de dire que je n'aurais pas amélioré mon niveau, parce que je l'ai fait tellement de fois dans ma carrière", a confié Serena après la rencontre, reconnaissant néanmoins l’excellent début de match de son adversaire qui n’a jamais été impressionné par l’enjeu ou la tournure des événements.   "Elle a bien joué. C'est son premier titre en Grand Chelem. Faisons de ce moment le meilleur moment possible. Reconnaissons le mérite où il y en a. Ne huons plus. Félicitations Naomi", a déclaré Serena Williams au micro. Si l’histoire de l’US Open gardera sans doute en mémoire les déboires de l’Américaine, c’est bien Osaka qui s’est inscrite dans celle du tennis féminin. A 20 ans, elle devient la toute première joueuse japonaise à remporter un titre du Grand Chelem.
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