Mais que ne parle-t-on pas en cette période d’effervescence électorale et à l’approche des élections présidentielles, des financements obscurs du Rassemblement National auprès des banques russes et des liens pour le moins particuliers entre Marine Le Pen et le ô combien bienveillant Vladimir Poutine !
Voici ce que relatait la BBC le 3 avril 2017 de l‘entretien qu’eut Marine Le Pen avec Vladimir Poutine au Kremlin de Moscou. Son titre est explicite: « Marine Le Pen, qui finance l’extrême-droite? «  :
Lorsque Marine Le Pen est apparue au Kremlin le 24 mars 2017, c’est Vladimir Poutine qui a lui même explicité ce que tout un chacun avait à l’esprit:
« Je sais que la campagne présidentielle se développe activement en France« , a déclaré le président russe, ajoutant : « Bien sûr, nous ne voulons pas influencer les événements de quelque manière que ce soit« .

Le président russe a semblé réprimer un rictus en prononçant ces mots. Marine Le Pen est apparue imperturbable.
Elle a répété son soutien à l’annexion de la Crimée par Moscou, et son opposition aux sanctions imposées ensuite par l’Union Européenne. Si elle est élue à l’Élysée, elle s’est engagée : « J’envisagerais de lever les sanctions assez rapidement« .
La rencontre a donc été une victoire pour les deux. Mme Le Pen est apparue comme une dirigeante mondiale en devenir ; M. Poutine a reçu des assurances d’une femme qui pourrait devenir présidente de la France et qui, comme lui, s’oppose à l’UE et à l’OTAN.
Et ce ne sont pas pourtant les éléments et les preuves qui manquent et la presse en a parlé en son temps. La presse française avec Mediapart notamment comme la presse internationale et le Washington Post, ou le Guardian qui y ont consacré de longs articles très documentés ( Cliquer sur les liens). Et puis plouf, comme un galet jeté à l’eau pour y faire des ronds, une fois l’agitation de l’eau apaisée et le retour à une immobilité fluide revenue, on passe à autre chose comme si de rien n’était !
Le Front National du cher papa comme le Rassemblement National de sa digne héritière, sont tous allés à Moscou, chercher, comment dire, leurs crédits pour assurer leurs financements politiques et mener campagne. Bref cimenter leurs ressources, leurs « assets » comme l’on dit en anglais, et chez les Le Pen cela a du sens !
Avoir les faveurs et le soutien de Poutine et prendre le thé avec lui au samovar du Kremlin, mon dieu quelle chance ! Bien dommage que la candidate du RN n’ait point fait sienne ce bien joli proverbe français: « quand le diable vous invite, il faut venir avec une longue cuillère« . Une grande proximité pour le moins, et le maître du Kremlin sait jouer avec brio des artifices de la séduction et de la duplicité pour soutenir une candidate ou un parti ( un même domaine pour le RN) sur lequel il pourra ultérieurement peser et influencer les décisions en sa faveur. N’est ce d’ailleurs point ce qui se passe aujourd’hui lorsque l’on observe la position de Marine Le Pen eu égard à l’invasion russe en Ukraine et son obstination malsaine à ne pas condamner la politique d’agression impérialiste et nationaliste de Poutine !

Soulignons (et ce n ‘est pas la première fois) que c’est ainsi une pratique communément utilisée à Moscou de Staline le bon Petit Père à Vladimir, consacré jusque par son église d’état orthodoxe comme Big Brother suprême, c’est même la marque de fabrique des agents du KGB naguère ou du SVR Служба внешней разведки Российской Федерации aujourd’hui. Acheter les hommes et les femmes politiques, les gens d’influence, les hauts responsables, accumuler des preuves, des photos, des enregistrements pour les mieux compromettre ! Dans ce registre Donald Trump en sait quelque chose et Poutine y a « admirablement » réussi, la démocratie américaine en a payé d’ailleurs le prix et le paie encore…!
Ah que voici une bien belle banque, propre sur elle, fondée en 1996, et dont les objectifs affichés sont de permettre des transactions en vue de l’établissement d’une coopération stratégique avec les sociétés d’État des pays européens assurant les risques liés aux transactions d’exportation, ou l’amélioration de la qualité de la prestation des services de la Banque par le perfectionnement des technologies bancaires et des processus d’affaires. Quel texte admirable, c’est beau comme un bréviaire du NKVD.
Notons aussi que cette banque conçue à l’origine pour servir les importations et les exportations russes vers l’Europe, était également connue pour faciliter le commerce avec des clients iraniens alors que l’Iran était sous le coup de sanctions américaines et internationales, et aurait détenu des fonds pour la Banque centrale d’Iran
C’est cette banque qui finançait le mouvement d’extrême-droite français (FN ou RN) et lui accordait ses crédits, notamment un prêt de 9 millions d’euros accordé en septembre 2014. Cette même banque qui rémunérait au titre de subside l’un des députés européens du FN, Jean-Luc Schaffhauser, une curieuse rémunération au motif de consultant et pour un montant de 140,000€.
Une banque qui godille en eaux troubles, et une banque russe, mais est-ce donc bien possible ? Un banque suspecte et sur laquelle des enquêtes successives sont menées. Mais que lui reproche-t-on au fait, les gens sont si mauvais n’est-ce-pas! Quelques vétilles bien sûr, voyons de quoi il en retourne:
Au printemps 2016, alors que la First Czech Russian Bank (FCRB), domiciliée en Russie, approchait de l’insolvabilité, le personnel a travaillé fébrilement pour effacer les registres, détruire les documents et dissimuler les preuves de l’activité de la banque au cours des neuf années précédentes. Ces documents, s’ils avaient survécu, auraient révélé les détails d’une litanie d’activités douteuses. Le soutien financier à l’Iran ; l’utilisation de la banque comme véhicule pour le blanchiment d’argent par des élites corrompues à grande échelle par le biais du Laudromat russe, un système de blanchiment d’argent identifié par l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) ; le soutien à des figures du crime organisé sanctionnées ; et le plus alarmant de tous, l’ingérence sanctionnée par l’État russe dans le système politique occidental sous la forme d’un prêt de 9,4 millions d’euros au Front national, un parti politique français d’extrême droite. (Sources: Alliance for securing democracy )
Comme l’indiquait le Washington Post dans son enquête du 27 décembre 2018 : « Lorsque la politicienne française Marine Le Pen a eu besoin d’argent pour son parti d’extrême droite, cette banque obscure était là pour le lui fournir« . Et d’ajouter:  » L’argent n’a pas permis à Mme Le Pen d’accéder à la présidence française lors des élections de l’année dernière, privant le Kremlin d’un allié puissant au cœur de l’Europe. Au lieu de cela, le prêt de 9,4 millions d’euros, d’une valeur de 12,2 millions de dollars à l’époque, a entraîné son parti dans le monde souterrain de la finance transfrontalière russe, le mettant en relation avec des personnes accusées d’avoir des liens avec le crime organisé russe, le blanchiment d’argent et les opérations militaires.

La saga mystérieuse de ce prêt offre un regard rare sur le moteur d’influence russe, démontrant comment des personnes, des entreprises et des réseaux extérieurs au Kremlin poursuivent les objectifs de politique étrangère du président Vladimir Poutine, souvent sans plan centralisé.
« 
À la lumière des récentes interférences électorales causées par des acteurs publics et privés russes, les services de sureté américains et européens ont intensifié l’examen du soutien financier russe aux acteurs politiques étrangers dans les systèmes politiques occidentaux. Malgré cette attention, relativement peu de cas d’ingérence financière russe directe dans les processus politiques d’autres pays ont été rapportés dans les médias. Il est donc impératif d’étudier attentivement les cas connus de soutien financier russe à des acteurs politiques étrangers afin d’identifier les nœuds et les voies qui facilitent ces flux financiers.
Ainsi et parmi ces quelques exemples, le prêt de 9,4 millions d’euros accordé par la First Czech Russian Bank au Front national est peut-être le plus connu, comme le signale l’organisation Alliance for securing Democracy. Contrairement à de nombreux autres cas de financement politique russe, ce prêt a été acheminé par des mécanismes financiers formels, plutôt que par des voies opaques ou criminelles. Mais si le financement du Front national n’a pas impliqué de blanchiment d’argent sophistiqué ou de corruption pure et simple, l’utilisation d’une banque privée a néanmoins fourni une couche de déni, protégeant l’implication de hauts fonctionnaires du gouvernement russe qui ont aidé à organiser le prêt.
Le prêt du FCRB au Front National s’est déroulé ainsi. Un réseau opaque et ad hoc de personnalités politiques de haut niveau a organisé cet effort de financement politique qui a permis au FCRB, une entité privée à laquelle les élites russes font confiance, de fournir un financement au Front National (transféré via son compte correspondant à la banque autrichienne Raiffeisen. Lorsque le FCRB a entamé une procédure de faillite, le réseau n’a pas abandonné le prêt au Front National. Au contraire, il a transféré temporairement le prêt à une société écran, puis s’est tourné vers une autre entité privée dont on sait qu’elle peut atteindre des objectifs sensibles au nom de l’État russe –Aviazapchast JSC– une société d’aviation impliquée dans des partenariats stratégiques de haute priorité pour l’État russe, y compris des exportations vers le ministère syrien de la Défense. Cette réaction, qui consiste à transférer temporairement le prêt d’abord à une société écran, puis à un nœud stratégique de confiance, illustre le processus de mobilisation (et, si nécessaire, de remplacement) des entités privées pour servir les objectifs politiques de l’État. (Source: Alliance for securing democracy)
Il était dans l’intérêt de la Russie de soutenir Marine Le Pen, préçise dans l’enquéte du Washington Post, Aymeric Chauprade, un membre du Parlement européen qui fut conseiller de Madame Le Pen en matière de politique étrangère avant de quitter son parti. « Chaque fois que vous avez un leader politique qui dit que nous devrions changer notre politique vis-à-vis de la Russie… ils ont intérêt à le soutenir« .
Cette extrême-droite française elle a fait long feu, on la connait, et quelques soient ceux ou celles qui aujourd’hui s’en revendiquent, Marine Le Pen, Éric Zemmour ou Marion Maréchal, usantdes outils du mensonge, de la xénophobie et de la haine de l’Autre, du bidouillage des informations, du travestissement de l’histoire, promettant tout, n’importe quoi et l’inverse, jouant à diviser les Français entre eux, jouant sur la peur, elle reste et demeure toujours félonne quand il s’agit des intérêts de la France, préférant se vendre pour des intérêts glauques et fricoter avec les dictateurs et les psychopathes et se souciant comme d’une guigne des droits de l’homme et de la liberté des peuples.

L’élection présidentielle en France est un grand moment de notre république. La démocratie ne souffre pas de souillure et de manipulation, rétablissons les faits. Sachons dans nos différences nous réunir pour nos valeurs et construire ensemble un pays réconcilié, dynamique et souverain, une nation fière de sa glorieuse histoire et présente au monde pour ce qu’elle incarne et son idéal de liberté, d’émancipation et d’universel. Votons !
Sources documentaires

BBC: https://www.bbc.com/news/world-europe-39478066
Washington Post: www.washingtonpost.com/world/national-security/a-russian-bank-gave-marine-le-pens-party-a-loan-then-weird-things-began-happening/2018/12/27/960c7906-d320-11e8-a275-81c671a50422_story.html
Mediapart: https://www.mediapart.fr/en/journal/mot-cle/first-czech-russian-bank
Alliance for securing democracy: https://securingdemocracy.gmfus.org/first-czech-russian-ban
Photos Agence Novosty: https://ria.ru/20170324/1490755584.html

Illustration de l’entête: Marine Le Pen prend le thé avec Vladimir Poutine au Kremlin. photo BBC
Fondateur et rédacteur-en-chef de WUKALI, directeur de publication, ancien élève de l’École du Louvre


WUKALI se veut une certaine idée de l’art, c’est à dire du plaisir de la connaissance, ce besoin fusionnel et intemporel de l’amour du beau qui nous rend tous plus humains, une autre perception de la communication et de l’information culturelle.
« Le grand combat intellectuel de notre siècle a commencé, […] la Culture est devenue l’autodéfense de la collectivité, la base de la création et l’héritage de la noblesse du monde » Discours prononcé pour l’inauguration de la Maison de la Culture de Grenoble par André Malraux, le 13 février 1968.
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