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DUBAÏ: Si vous pensiez que la couverture médiatique mondiale des nouvelles lois de cryptomonnaie annoncées en mars à Dubaï passerait inaperçue, attendez de voir la frénésie avec laquelle les institutions et les commerces traditionnels adoptent les monnaies numériques.
Dans la foulée de plusieurs marchés mondiaux de cryptomonnaie qui ont obtenu des permis commerciaux et déplacé leur siège social à Dubaï, des établissements hétéroclites ont ouvert leurs portes aux personnes désireuses d’alléger leur portefeuille avec du bitcoin, entre autres cryptomonnaies.
Situé dans le quartier d’Al-Quoz, Bake N More restera gravé dans l’histoire locale. C’est le premier café de Dubaï qui accepte la cryptomonnaie de ses clients. Bien que le café accepte toujours les espèces et les cartes de crédit, il autorise également le paiement par cryptomonnaies, notamment Bitcoin, Ethereum et Tether.
«Il y a eu un intérêt considérable pour les cryptomonnaies parce que les gens les considèrent comme la future passerelle de paiement, en particulier ceux qui les ont conservées pendant longtemps et cherchent maintenant à les encaisser», déclare Mohammed al-Hammadi, propriétaire de Bake N More, dans un entretien accordé à Arab News.
La plate-forme de paiement open source du café contemporain est gérée par Mixin Network, une plate-forme ultrarapide et décentralisée qui apporte vitesse et évolutivité à la chaîne de blocs et facilite le transfert d’actifs numériques.
Expliquant le système de paiement à Arab News, M. Al-Hammadi dit qu’il facturerait en convertissant le coût d’un article en sa valeur en cryptomonnaie. Par exemple, si une bouteille d’eau coûte 5 dirhams (1,36 $ – 1 dollar = 0,95 euro), le prix à payer en TerraUSD, un Stablecoin construit sur la chaîne de blocs Terra, serait d’environ 1,36 UST puisqu’il est indexé 1:1 par rapport au dollar américain.
Nouveau courant de pensée
L’émergence de la cryptomonnaie en tant qu’appel d’offres grand public a également attiré l’attention de Citizens School, un établissement d’enseignement situé dans la luxueuse localité d’Al-Satwa. En septembre, l’école britannique permettra aux parents de payer les frais de scolarité en Bitcoin et Etherum.
«La raison pour laquelle nous acceptons les paiements en cryptomonnaie est d’engager la conversation entre parents et enfants sur la technologie qui influencera la vie des jeunes générations», précise Hisham Hodroge, PDG de Citizens School.
Il a également ajouté que près de 10% des parents qui ont inscrit leurs enfants ont choisi de payer en cryptomonnaie. L’école, qui couvre 43 000 mètres carrés, a une capacité d’accueil de 2 600 enfants. Les frais varient de 36 000 dirhams, soit 9 295 euros, pour le programme Early Years Foundation Stage (EYFS) à 52 000 dirhams, soit 13 426 euros pour l’année 6.
• Situé dans le quartier d’Al-Quoz, Bake N More restera gravé dans l’histoire locale. C’est le premier café de Dubaï qui accepte la cryptomonnaie de ses clients. Bien que le café accepte toujours les espèces et les cartes de crédit, il autorise également le paiement par cryptomonnaies, notamment Bitcoin, Ethereum et Tether.
• La plate-forme de paiement open source du café contemporain est gérée par Mixin Network, une plate-forme ultrarapide et décentralisée qui apporte vitesse et évolutivité à la chaîne de blocs et facilite le transfert d’actifs numériques.
• L’émergence de la cryptomonnaie en tant qu’appel d’offres grand public a également attiré l’attention de Citizens School, un établissement d’enseignement situé dans la luxueuse localité d’Al-Satwa.
«Il y a quelque temps, la cryptomonnaie n’était qu’un terme variable dans le milieu des investisseurs bien informés. Cependant, aujourd’hui, la cryptomonnaie est beaucoup plus courante et remodèle le système financier traditionnel», déclare Adil Alzarooni, fondateur de Citizens School, dans un communiqué.
Il n’y a pas si longtemps, même les milieux de l’investissement étaient très peu familiers avec le côté glauque d’Internet qui propose tout, des services criminels aux informations d’identification piratées en passant par les faux billets pour un échange instantané de cryptomonnaie.
Mais cet outil a rapidement acquis une certaine légitimité lorsque la communauté des investisseurs a commencé à s’en servir pour se prémunir contre la hausse de l’inflation. Le résultat était bizarre puisqu’il a conduit à une croissance exponentielle. Bitcoin a atteint un taux vertigineux de plus de 68 000 dollars américains en novembre 2021. Il y a à peine cinq ans, un seul Bitcoin valait environ 700 dollars. L’ascension fulgurante est devenue un sujet de discussion au sein des conseils du Trésor à travers le monde.
Entrée de la cryptomonnaie sur le marché des Émirats arabes unis
Selon la plate-forme de données Chainalysis, les Émirats arabes unis – troisième plus grand marché de la cryptomonnaie au Moyen-Orient après la Turquie et le Liban – ont totalisé une valeur de transaction de 26 milliards de dollars entre juillet 2020 et juin 2021. Les gouvernements souverains n’avaient pour seul choix que de dominer la volatilité et d’apprivoiser la bête.
Au début de cette année, les Émirats arabes unis ont annoncé un programme de licences qui les placerait dans la ligue des centres financiers rivaux comme Singapour et Hong Kong.
Le mois dernier, l’État a adopté sa première loi sur la cryptomonnaie et a créé un organisme de réglementation pour superviser les actifs virtuels.
Le gouvernement a créé la Dubai Virtual Assets Regulatory Authority pour superviser la réglementation, la gouvernance et l’octroi de licences de cryptomonnaies, de jetons non fongibles et d’autres actifs virtuels. La décision a entraîné un afflux massif de plates-formes de cryptomonnaies mondiales dans la région.
La plate-forme de cryptomonnaie Bybit a fait part de son intention de transférer son siège social de Singapour à Dubaï. Des mastodontes mondiaux comme FTX et Binance ont obtenu des permis pour exercer leurs activités dans la ville. Crypto.com a témoigné de sa volonté d’installer son bureau régional dans la ville.
«Des pays comme les Émirats arabes unis ont déjà créé des organes directeurs pour mesurer et promouvoir la croissance des actifs virtuels. Ils ont une longueur d’avance sur la plupart des pays du monde en termes de développement du marché de la cryptomonnaie», déclare Emma McInnes, responsable du secteur mondial des services financiers chez YouGov, une société d’études de marché et d’analyse de données basée au Royaume-Uni.
YouGov a récemment publié un rapport intitulé L’avenir des services financiers, selon la taille de l’échantillon de 1 012 aux Émirats arabes unis. L’étude révèle que 67% des résidents des Émirats arabes unis sont attirés par l’investissement dans les cryptomonnaies au cours des cinq prochaines années et 21% ont l’intention de négocier au cours des douze prochains mois.
«Comme toutes les entreprises ont commencé à utiliser Internet il y a 20 ans, elles commenceront à utiliser la cryptomonnaie maintenant. C’est inévitable», dit Talal Tabbaa, PDG de CoinMENA, une bourse d’actifs numériques agréée par la Banque centrale de Bahreïn.
Salaires en cryptomonnaie?
La société a récemment mis en place une plate-forme de paiement pour l’épicier en ligne, Yalla Market, basé à Dubaï, qui dit livrer les courses en quinze minutes. Il accepte l’USD Coin et le Tether. Ce qui rend le magasin intéressant, c’est qu’en plus de lancer un nouveau mode de paiement pour ses clients, la startup envisage également de payer les salaires au moyen d’actifs numériques à l’avenir.
«Le monde adopte de plus en plus les technologies de chaîne de blocs et de cryptomonnaie. Nous ne pouvons nous permettre de rester à l’écart en tant qu’entreprise basée aux Émirats arabes unis», déclare Leo Dovbenko, PDG et cofondateur de Yalla Market, dans un communiqué.
Le message est parfaitement clair: la cryptomonnaie est là pour rester, mais il y a de fortes chances que l’écosystème de la cryptomonnaie aux Émirats arabes unis soit prêt pour des événements bien plus grands. Cependant, nous en reparlerons une autre fois.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
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CASABLANCA: Au Maroc, le tourisme reprend des couleurs après deux années catastrophiques pour un secteur qui ne représente pas moins de 7% du PIB du pays. L’été 2022 a été salvateur et les principales destinations touristiques du pays ont affiché complet durant le mois d’août.
Destination de choix, notamment pour le tourisme interne, le nord du pays a été littéralement pris d’assaut par les touristes marocains; certains d’entre eux n’ont pas obtenu de visas pour passer leurs vacances en France. L’Espagne a également profité de cette donne, la péninsule Ibérique étant particulièrement prisée des Marocains. Mais ce qui a fait la différence cette année, et qui a permis de sauver la saison estivale, c’est la ruée des Marocains résidant à l’étranger (MRE) vers le pays.
«En effet, on peut dire que le salut est venu des MRE. Ils ont représenté la moitié des arrivées. Autre bonne nouvelle, le marché se redynamise et la demande pour la destination Maroc augmente de plus en plus», commente pour Arab News en français Wissal el-Gharbaoui, secrétaire générale de Confédération nationale du tourisme (CNT). Toutefois, selon notre interlocutrice, cette dynamique salutaire n’a pas profité à l’ensemble de l’écosystème hôtelier marocain. Le secteur informel a été plébiscité cette saison.
De même, plusieurs territoires et villes n’ont pas profité de la reprise. Par ailleurs, les principaux marchés émetteurs de touristes comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France sont encore frileux et n’ont pas encore véritablement repris, ce qui laisse planer le doute sur la saison hivernale.
«Pour la prochaine saison, il faudra être beaucoup plus réactif et plus attentif au marché mondial. Si l’été a porté de bonnes nouvelles pour le secteur, il faut que cette dynamique perdure en doublant la capacité en sièges à destination du Maroc, privilégier les liaisons aériennes point à point, renforcer la promotion à destination des principaux marchés émetteurs et, surtout, jouer sur la compétitivité, puisque l’inflation a affecté les budgets des ménages», recommande Wissal el-Gharbaoui.
Un plan d’action agressif doit ainsi être lancé par les autorités marocaines dans le but de profiter de la relance du secteur au niveau mondial, surtout lorsque l’on sait que certaines destinations touristiques concurrentes comme la Turquie et l’Égypte ont une longueur d’avance par rapport au Maroc. Quand le Maroc avait maintenu ses mesures restrictives liées à la Covid-19, notamment avec la fermeture de l’espace aérien, ces deux pays avaient déjà entamé, il y a un an et demi, la dynamisation de leur secteur touristique. C’est dire que la tâche ne sera pas facile pour le Maroc.
Dans ce contexte, les professionnels appellent le ministère de tutelle et le gouvernement marocain à se pencher de manière urgente sur certains maux qui minent structurellement ce secteur, notamment la fiscalité et le coût énergétique. Ils s’attendent à ce que des mesures concrètes soient incluses dans le projet de loi de finances de 2023. Et ce n’est pas la nouvelle stratégie en cours de préparation du ministère du Tourisme qui rassurera les professionnels, qui s’attendent à des mesures urgentes. Rappelons que le Maroc avait déjà mis en place la Vision 2010 et la Vision 2020, dont les objectifs n’ont pas été réalisés. La prochaine stratégie se veut plus ambitieuse et vise un doublement des arrivées touristiques. Toutefois, des questions subsistent sur ses conditions de réussite, notamment en ce qui concerne le volet financement.
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SAN FRANCISCO: Le procureur général de la Californie a lancé mercredi des poursuites contre Amazon, qu’il accuse d’abuser de sa position dominante pour freiner la concurrence et faire monter les prix, une plainte qui s’ajoute aux déjà nombreuses tentatives des régulateurs pour freiner l’expansion du géant.
“Amazon force les commerçants à accepter des accords qui maintiennent les prix artificiellement élevés, en sachant très bien qu’ils ne peuvent pas se permettre de dire non”, a déclaré le procureur Rob Bonta dans un communiqué.
“Depuis des années, les consommateurs californiens payent plus cher pour les achats en ligne à cause des pratiques anticoncurrentielles d’Amazon”, assène-t-il.
D’après l’enquête menée par le bureau du procureur, le mastodonte du e-commerce “pénalise sévèrement” les entreprises si leurs produits sont vendus moins chers sur d’autres plateformes.
Les autres places de marché n’ont donc aucune chance d’émerger, explique le parquet, puisque Amazon domine la consommation en ligne, notamment grâce à son programme de fidélisation, Prime.
Selon une étude menée par Feedvisor et citée par le communiqué, 96% des abonnés à Prime sont plus susceptibles d’acheter des produits sur la plateforme que n’importe où ailleurs, et 74% de l’ensemble des consommateurs américains vont directement sur Amazon quand ils ont décidé d’acheter quelque chose sur internet.
En conséquence, “de plus en plus de commerçants tiers adoptent Amazon chaque jour, malgré le fait que leurs coûts totaux pour vendre sur ce site sont largement supérieurs à ceux d’autres magasins en ligne”, assure le bureau du procureur.
“Nous n’avons nulle part ailleurs où aller et Amazon le sait très bien”, a indiqué un vendeur cité de façon anonyme dans le communiqué.
«Amazon est fier»
De nombreux États américains enquêtent sur les pratiques anticoncurrentielles des géants de la tech et ont lancé des poursuites, notamment contre Google et Meta (Facebook), pour infraction au droit de la concurrence.
Une précédente plainte contre Amazon, déposée par le procureur général de la ville de Washington et similaire à celle de la Californie, a été retoquée en mars par un juge.
“Nous espérons que la justice californienne parviendra à la même conclusion que celle de Washington et rejettera rapidement ces poursuites”, a réagi le groupe de Seattle, contacté par l’AFP.
“Les vendeurs fixent leurs propres prix pour les produits qu’ils proposent sur notre magasin”, a indiqué le porte-parole. “Amazon est fier d’offrir des prix bas sur une sélection très large. Et comme n’importe quel magasin, nous nous réservons le droit ne pas mettre en avant des offres qui ne seraient pas à des prix concurrentiels”.
Il assure que si Rob Bonta gagnait son procès, la plateforme serait “forcée d’afficher des prix plus élevés pour les clients, ce qui irait bizarrement contre les principes essentiels du droit de la concurrence”.
Amazon insiste à chaque publication de résultats trimestriels et dans des communiqués sur l’influence positive qu’elle estime avoir pour les PME.
En juillet dernier, “les partenaires d’Amazon, qui sont en majorité des petites et moyennes entreprises, ont eu leur meilleur Prime Day”, s’est félicité la société au sujet d’une opération promotionnelle. “La croissance de leurs ventes au détail (sur la plateforme) a dépassé celle des produits Amazon”.
Californie «hypocrite»
Il va être “extrêmement difficile de prouver qu’Amazon fait monter les prix”, a commenté Neil Saunders, un directeur du cabinet GlobalData.
Selon l’analyste, les contrats critiqués par le procureur ne sont pas inhabituels, et n’empêchent pas les commerçants de baisser leurs tarifs, tant qu’ils le font aussi ailleurs, ce qui garantit les meilleurs prix aux clients du site.
“C’est aussi un peu hypocrite de la part de la Californie de feindre l’inquiétude pour les consommateurs, alors que l’Etat applique des politiques qui maintiennent à des niveaux très élevés de nombreux prix et taxes, comme sur l’essence”, a-t-il ajouté.
Le Congrès américain travaille de son côté depuis des années à une réforme du droit de la concurrence.
Une série de projets de lois visant directement Google, Apple et Amazon a été approuvée par une commission parlementaire en juin 2021, puis pas la commission judiciaire du Sénat en janvier dernier.
Les textes cherchent à limiter le contrôle exercé par ces sociétés sur leurs plateformes de vente (les boutiques d’applications pour Google et Apple), où elles sont à la fois juges et parties.
Il s’agit par exemple de les empêcher de privilégier leurs propres produits, d’interférer avec les prix fixés par les commerçants ou encore d’utiliser à leur avantage des données non-publiques, générées par les ventes des autres vendeurs.
Mais le vote final a été plusieurs fois repoussé.
https://arab.news/m2n97
NATIONS UNIES: Le secrétaire général de l’ONU a appelé mercredi les dirigeants de la planète frappée par le réchauffement climatique à agir pour “baisser la température” et éviter de “noyer” le monde.
“Je rentre tout juste du Pakistan où j’ai eu un aperçu de l’avenir. Un avenir de chaos permanent et omniprésent à une échelle inimaginable”, a déclaré Antonio Guterres lors d’une conférence de presse à quelques jours de l’arrivée à New York de dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement pour la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale.
“Ce qui se passe au Pakistan prouve l’insuffisance de la réponse mondiale à la crise climatique, ainsi que la trahison et l’injustice au coeur de cette crise”.
Alors “mon message aux dirigeants mondiaux qui vont se rassembler ici est clair: baissez la température, maintenant. N’inondez pas le monde aujourd’hui. Ne le noyez pas demain”, a-t-il insisté, dénonçant “des décennies d’intransigeance des grands émetteurs” dont “les plus vulnérables payent le prix”, notamment le G20.
“Si un tiers des pays du G20 étaient sous l’eau aujourd’hui, comme cela pourrait être le cas demain, peut-être qu’ils arriveraient plus facilement à réduire drastiquement leurs émissions”.
Il a également accusé les grandes entreprises produisant des énergies fossiles de “tuer la planète pour engranger le plus possible”.
Au delà de la crise climatique, le secrétaire général s’est inquiété des divisions de la communauté internationale.
“Les divisions géostratégiques n’ont jamais été aussi importantes depuis au moins la Guerre froide”, a-t-il estimé, “paralysant la réponse mondiale face aux défis” auxquels nous faisons face dans un monde “abimé par la guerre et le chaos climatique, meurtri par la haine, couvert de honte par la pauvreté et les inégalités”.
“La solidarité imaginée par la Charte des Nations unies est engloutie par l’acidité du nationalisme et de l’égoïsme”, a-t-il regretté.