Hier soir, les bourses européennes ont terminé en baisse tandis que les actions sur Wall Street grimpaient profitant des gains des fabricants de puces et des valeurs à forte croissance pour effectuer un nouveau rebond, en marge du recul des prix du pétrole. Les principaux indices de Wall Street ont ainsi enregistré leur sixième séance dans le vert en huit journées.
Des marchés qui avaient les yeux rivés sur la présence du président Joe Biden en Europe pour la tenue de sommets de l’Otan, du G7 et de l’Union européenne. Les Etats-Unis et leurs alliés ont annoncé hier de nouvelles sanctions contre la Russie, ciblant des dizaines de sociétés du secteur de la défense, des centaines de membres du Parlement, ainsi que le PDG de Sberbank, la première banque de Russie. Le département américain du Trésor a également averti, dans de nouvelles directives publiées sur son site, que les transactions sur l’or impliquant la Russie pourraient faire l’objet de mesures punitives, une décision visant à empêcher Moscou de contourner les sanctions, souligne Reuters.
Hier soir, le dollar a terminé en hausse pour la quatrième fois en cinq séances face à un panier de devises internationales après la publication des chiffres des inscriptions au chômage et d’autres données qui plaident pour un relèvement des taux aux Etats-Unis. L’euro est resté quasiment stable face au billet vert, à $ 1,1002.
Quant au pétrole, le marché a été très volatil hier et orienté à la baisse à la clôture, pénalisé par les discussions entre les Etats-Unis et leurs alliés sur une réponse cordonnée en vue du déblocage de leurs réserves stratégiques. Selon Fatih Birol, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les Etats membres de cette organisation sont d’accord pour réduire radicalement leur dépendance à l’égard des hydrocarbures russes. L’ambassadrice britannique à Washington a par ailleurs déclaré que les Etats-Unis allaient livrer davantage de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’Europe via le Royaume-Uni. Le baril de Brent a terminé à $ 119,61 et le brut léger américain (WTI)  à $ 112,75.
Il grimpe, il grimpe, le cacao ! Partie de £ 1 713 vendredi dernier, la tonne de fèves sur l’échéance mai a clôturé hier soir à Londres à £ 1 739, tandis qu’à New York, elle passait de $2 537 à $ 2 583.
« Différents facteurs convergent vers une hausse des cours mais les prix doivent encore casser des seuils de résistance pour ça », a expliqué mercredi SucDen Financial dans une note de marché.
En effet, les cours devraient augmenter car la demande demeure forte alors que la Côte d’Ivoire et le Ghana auraient déjà très bien vendus par anticipation leur récolte 2022/23, a confié à Reuters un courtier basé aux Etats-Unis.
En Côte d’Ivoire, les fortes pluies qui se sont abattues la semaine dernière dans la ceinture cacaoyère ont ravivé les espoirs d’une bonne récolte intermédiaire d’avril à septembre après la longue période de sécheresse, selon des fermiers. Rappelons que la saison sèche s’achève actuellement chez le premier producteur mondial de cacao ; elle a été plus dure que les autres années.  A noter que les cacaoculteurs se sont vus offrir cette semaine FCFA 600 environ pour leur kilo de fèves alors que le prix garanti est de FCFA 825.
Aux ports maintenant, toujours en Côte d‘Ivoire, les arrivages ont totalisé 1,651 Ms entre le 1er octobre et le 20 mars, selon les calculs des exportateurs, en hausse de 1,5% par rapport à la même période la campagne dernière. 
Au Nigeria, les exportations de fèves auraient grimpé de 5,4% en 2021 à 149 787 t, selon le Federal Produce Inspection Service (Lire: Les exportations de cacao du Nigeria en hausse de 30% depuis 2018).
Après la douche froide la semaine dernière, l’Arabica est reparti, clôturant à New York hier soir à $ 2,21 85 la livre (lb) sur l’échéance mai contre $ 2,2005 vendredi dernier. A Londres, la tonne de Robusta a baissé, passant de $ 2 167 la tonne toujours sur mai à $ 2 136 hier.
La tendance est, en effet, haussière avec la reprise de la demande en Asie sur fond d’allègement des mesures de restrictions liées au coronavirus alors que la récolte au Brésil s’annonce moins élevée qu’attendue. Ainsi, la banque néerlandaise spécialisée Rabobank a révisé à la baisse mercredi ses estimations de récolte brésilienne 2022/23 (juillet à juin) à 64,5 millions de sacs de 60 kg (Ms) contre les 66,5 Ms qu’elle avait initialement annoncés. Cette révision a été faite après avoir sondé 229 fermiers au Brésil dotn une grande partie estime que le fleurissement prometteur des caféiers l’année dernière ne donnerait pas le résultat attendu. De ces 64,5 Ms, l’Arabica compterait pour 41,4 Ms alors que le Robusta atteindrait le record de 23,1 Ms.
D’ailleurs, le consultant spécialisé Safras & Mercado donne une estimation beaucoup plus basse de la récolte brésilienne 2222/23, à 61,1 Ms. Ce serait 8% de plus que la précédente mais 12% de moins que le record atteint en 2019/20. Quant aux exportations, Safras les estime à 39,25 Ms en 2022/23, en hausse de 3% sur 2021/22 qui était en chute libre de 18% sur la précédente, impactée à la fois par la sécheresse et des gelées historiques. Le consultant estime que les stocks de fin de campagne 2022/23 seront de 2,93 Ms, soit 9% de plus que fin 2021/22.
Au Vietnam cette semaine, les transactions ont été faibles car les stocks sont bas, la demande atone et les cours mondiaux peu incitatifs, ont expliqué à Reuters des traders à Hanoï. Les producteurs dans les Central Highlands ont vendu leur kilo de café entre 41 200 et 42 400 dongs ($ 1,80-1,85), en hausse par rapport à la fourchette de 40 200-42 000 dongs la semaine dernière. A l’export, les traders ont vendu le Grade 2, 5% brisures et grains noirs, avec une décote de $ 240-250 la tonne contre $ 220-240 la semaine dernière. Sur les caféiers, les cerises commencent à apparaitre mais la pénurie et la cherté des intrants pourraient impacter les rendements et la qualité, selon certains traders.
En Indonésie, où la mini récolte est en cours dans le Lampung mais les volumes sont très faibles car d’importantes pluies ces trois derniers mois ont fait tomber beaucoup de cerises, le Robusta s’est vendu cette semaine avec une décote de $ 150 sur l’échéance avril-mai à Londres, voire $ 200 sur mai, inchangées par rapport à la semaine dernière.
Côté Afrique, suite à la sécheresse, les exportations de café (Robusta) d’Ouganda ont plongé de 20% en février par rapport à il y a un an, à 448 957 sacs de 60 kg, selon Uganda Coffee Development Authority (UCDA).
Belle remontée des cours du caoutchouc sur l’Osaka Echange qui ont clôturé hier à 255,2 yens ($2,10) le kilo contre 248,1 yens vendredi dernier et devraient enregistrer un deuxième gain hebdomadaire consécutif. Sur les marché de Shanghai, ils sont quasi-stables affichant hier 13 365 yuans ($2114,81) la tonne contre 13 450 yuans alors que la Chine fait face à une  forte reprise des cas de coronavirus.
Un rebond des prix impulsé par un volume très faible de caoutchouc en provenance de la Thaïlande en raison de fortes pluies qui s’abattent depuis la semaine dernière  dans les régions du sud et du nord du pays, affectant la saignée des hévéas. L’offre restreinte soutient les prix physiques du caoutchouc en Thaïlande. Les prix du latex ont atteint hier leur plus haut niveau depuis le 13 mars à 52,35 bahts ($1,56) le kilo et ceux des feuilles de caoutchouc leur plus haut niveau depuis le 28 février   à 75,90 bahts le kilo.
Un support a été aussi apporté par l’affaiblissement du yen par rapport au dollar et la fermeté du marché boursier japonais.
Pour l’Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC), les perspectives mondiales du marché du caoutchouc naturel restent positives en 2022. La production mondiale devrait augmenter de 1,9 % à 14,107 millions de tonnes  (Mt) tandis que la consommation mondiale devrait connaître une croissance modérée de 1,2 % à 14,232 Mt en 2022. Mais, l’organisation ne manque pas de rappeler que le marché est confronté  à des défis tant au niveau de l’offre (climat défavorable et manque de main d’œuvre) que de la demande (crise géopolitique, perturbation de la chaîne d’approvisionnement, Covid 19 etc.)  
Le Cambodge a exporté pour plus de $77, 234  millions de caoutchouc et de bois d’hévéa, dont $76,870 millions de caoutchouc, sur les deux premiers mois de l’année 2022, selon les statistiques du Département général du caoutchouc, relevant du ministère cambodgien de l’Agriculture, communiquées par Khmer Times. En 2021, le Cambodge a exporté 366 300 tonnes de caoutchouc et 454 mètres cubes de bois d’hévéa pour plus de $611 millions.
Côté entreprise, le constructeur automobile chinois Geely Automobile s’attend à ce que la hausse des prix des matières premières et les pénuries mondiales de puces pèsent sur sa rentabilité et ses ventes cette année. La société a enregistré une baisse de 12 % de ses bénéfices en 2021.
Le coton s’est à nouveau propulsé à des plus hauts de plus de dix ans en clôturant hier sur l’ICE à 130,9 cents la livre contre 126,86 cents vendredi dernier.  Face à une demande toujours très dynamique, l’offre se fait rare avant l’arrivée de la prochaine récolte du Brésil.

Le dernier rapport hebdomadaire sur les ventes à l’exportation du département américain de l’Agriculture (USDA) ne déroge pas à la tendance observée depuis plusieurs semaines de ventes américaines très soutenues, en particulier à destination de la Chine. Dans un contexte où la chaîne logistique n’est  pas revenue à la normale. Et puis la météo est venue se glisser dans un marché tendu avec des conditions de sécheresse sévères dans les principales zones de production aux Etats-Unis, au Kansas, dans l’Oklahoma et surtout  au Texas.
Aux craintes d’une production américaine moindre s’ajoute celles d’une récolte de l’Inde, troisième exportateur mondial, elle aussi inférieure.
Il ne faut pas oublier les spéculateurs, qui avaient diminué leur position longue ces dernières semaines, mais qui semblent avoir pris le train en marche et retrouvent le goût du coton. Comme pour les autres matières premières, l’inflation stimule leur intérêt.
Le marché de l’huile de palme s’est redressé après avoir chuté de 16% la semaine dernière brisant un rallye de trois semaines et effaçant la majeure partie de la prime de risque de guerre accumulée après l’invasion de l’Ukraine par la Russie à la fin du mois dernier. C’est la décision de l’Indonésie de supprimer ses restrictions à l’exportation (Lire notre précédente chronique) qui a provoqué la plus forte baisse hebdomadaire depuis le 28 février 1986. Hier, les cours ont clôturé sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange à 5 943 ringgits ($1 406, 96) la tonne contre 5 632 ringgits vendredi dernier.
Une évolution surtout dictée par les marchés extérieurs, comme le pétrole, tandis que l’absence d’exportations d’huile de tournesol depuis l’Ukraine et le resserrement des cultures de soja au Brésil, en Argentine et au Paraguay constituent toujours un soutien pour l’huile de palme. En revanche, la demande est en retrait sur les 20 premiers jours du mois de mars, les exportations de Malaisie reculant d’environ 8% par rapport à la même période en février.
La Malaisie a maintenu sa taxe à l’exportation d’avril pour l’huile de palme brute à 8%, indique l’Office malaisien de l’huile de palme. Le deuxième exportateur mondial d’huile de palme a calculé un prix de référence de 5 925,33 ringgits la tonne pour avril. La structure de la taxe à l’exportation commence à 3 % pour l’huile de palme brute dans une fourchette de 2 250 à 2 400 ringgits par tonne. Le taux d’imposition maximal est fixé à 8 % lorsque les prix dépassent 3 450 ringgits la tonne.
Alors que les prix des autres céréales, comme le blé et le maïs, s’apprécient, les prix à l’exportation du riz chez les principaux exportateurs sont en retrait, principalement en raison de la dépréciation de leur monnaie nationale vis-à-vis du dollar, ce qui maintient les achats de riz. Une monnaie nationale plus faible augmente la marge des exportateurs pour les ventes à l’étranger.
En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont baissé à $367-$370 la tonne, contre $371-$378 la semaine dernière. Une diminution imputable à la dépréciation de la roupie tandis que la demande des principaux acheteurs se maintient à un niveau constant.
En Thaïlande, les prix du Thaï 5% sont tombés à $408-$412 a tonne, contre $410-$428 il y a une semaine, le baht thaïlandais ayant baissé par rapport au dollar. La faiblesse du baht entraîne des prix compétitifs et stimule les ventes, avec plus de 7 millions de tonnes (Mt)  de riz à exporter cette année, dépassant son objectif, selon l’Association thaïlandaise des exportateurs de riz (Lire : La faiblesse du baht rend le riz de Thaïlande compétitif pour l’Afrique). Néanmoins, la logistique reste un défi avec des navires insuffisants et des taux de fret élevés. Une nouvelle récolte de riz thaïlandais est attendue à la fin du mois.
Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont demeurés inchangés à $415-$420 la tonne. Alors que les approvisionnements s’accumulent avec la récolte dans le delta du Mékong, les commerçants achèteraient du riz aux agriculteurs pour faire baisser les prix intérieurs, selon un commerçant basé à Ho Chi Minh-Ville. Les données d’expédition préliminaires montrent que 232 000 tonnes de riz devaient être chargées au port de Ho Chi Minh-Ville en mars, la plupart à destination des Philippines et de l’Afrique.
Au Bangladesh, les agriculteurs ont planté 4,9 millions d’hectares de riz semé en été cette année, selon les données du ministère de l’agriculture, en hausse de 3 % par rapport à l’année dernière.
Au Sierra Leone, la société vietnamienne An Giang Import-Export Joint Stock Company (Angimex) a signé un accord le pays pour l’exportation de 3 millions de tonnes de riz sur trois ans (Lire : Le vietnamien Angimex signe un contrat de 3 Mt de riz avec la Sierra Leone).
Hier, le sucre roux a encore fait des folies, retrouvant un plus haut de deux semaines en touchant en cours de séance les 19,50 cents la livre (lb) à New York pour clôturer en léger retrait à 19,26 cents mais allègrement plus haut que les 18,93 cents la livre (lb) vendredi dernier. Le sucre blanc n’a pas été en reste, terminant hier à Londres à $ 551,60 la tonne sur l’échéance mai contre $ 536,10 en fin de semaine dernière.
Au Brésil, la monnaie -le real- est à son plus haut face au dollar depuis mars 2020 ce qui influence toujours le marché car le sucre brésilien est moins compétitif donc les exportateurs vendent moins ce qui restreint l’offre sur le marché mondial et fait grimper les cours. En outre, hier, le spécialiste Czarnikow indiquait que, pour la première fois depuis début 2021, les prix de l’éthanol étaient devenus plus compétitifs face à l’essence dans la région de Sao Paulo, là où on consomme el plus de carburant au Brésil. Ce qui signifie que la demande en éthanol pourrait reprendre, incitant les raffineurs à consacrer davantage de canne à sucre à la production d’éthanol que de sucre, restreignant donc l’offre de l’édulcorant ce qui soutient les cours mondiaux.
Rappelons que pour alléger les tensions inflationnistes, le Brésil a suspendu toutes les taxes à l’importation d’éthanol et de sucre mais, apparemment, cela n’influencerait guère les flux de marchandises.
Toutefois, les cours mondiaux du sucre pourraient subir la pression d’une production importante de canne à sucre en Inde. En Thaïlande aussi, la production cette année devrait être nettement supérieure aux deux dernières impactées par la sécheresse, a rappelé la banque ING dans une note, mais ne retrouveraient tout de même pas les records de plus de 14 Mt des deux campagnes d’avant, en 2018/19 et 2019/20.
A noter que les autorités russes ont simplifié les procédures pour obtenir des permis d’importation de sucre blanc car nombreux sont les Russes à faire des stocks de nourriture en général et de sucre en particulier. Rappelons que les autorités ont interdit toute exportation de sucre jusqu’au 31 août et avaient créé un quota libre de droits pour l’importation de 300 000 t de sucre blanc et roux afin d’alléger les pressions inflationnistes. Ces dispositions auxquelles s’ajoutent la simplification administrative annoncée hier et la hausse des superficies emblavées cette année qui atteignent 1,1 million d’hectares, permettent au gouvernement de déclarer qu’il n’y aura pas de pression sur le sucre et que ces achats préventifs ne sont pas nécessaires. En outre, hier, un responsable gouvernemental a indiqué qu’un navire chargé de 44 000 t de sucre roux était arrivé en Russie dans le cadre du quota libre de droit. Selon les autorités, plus de 6 Mt devraient être produites cette année contre 5,9 Mt en 2021.
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