En circulation dans les rues de Montreuil et autres villes à l’Est de Paris depuis 2014, une Monnaie Locale Complémentaire et Citoyenne (MLCC), « la pêche », s’apprête à être diffusée dans la capitale à partir du 12 Mai 2018.
Comme l’indique son nom, une monnaie locale complémentaire (MLC) est un instrument de paiement à vocation locale et dont le rôle reste complémentaire à la monnaie en vigueur d’un pays ou d’une zone.
En d’autres termes, la pêche est un moyen de paiement pour la ville de Paris (à laquelle s’ajoutent également quelques villes de l’Est parisien telles que Montreuil, Bagnolet ou Alfortville).
Elle est reconnue légalement et a pour vocation le soutien de l’économie locale, citoyenne et solidaire parisienne.
Il existe de nombreuses MLC en France, notamment l’eusko au pays Basque qui compte 500 000 eusko en circulation pour plus de 3 000 adhérents particuliers et 500 commerces ou entreprises, ou encore l’abeille dans le Lot et Garonne.
La conversion se fait simplement, par exemple : en échange de 100 €, 100 pêches seront octroyées à l’adhérent. Les dépôts en euros seront alors placés dans un fond de garantie d’une banque conventionnelle et serviront plus tard à accorder des prêts aux entreprises locales soutenues par l’association « Une monnaie pour Paris ! ». Plusieurs coupures seront disponibles, notamment des billets de 1 ou 2 pêches pour ne pas à avoir à frapper de pièces.
De plus, l’adhérent recevra 3 % du montant converti en pêche avec lequel il pourra : faire un don à une association de son choix, faire un don solidaire (les pêches sont alors dites « suspendues ») ou alors garder ces 3 % pour son propre pouvoir d’achat. A l’inverse, lorsqu’il s’agira d’une reconversion (convertir des pêches en euros), 3 % du montant seront prélevés comme une commission et reviendront à l’association.
Le principal intérêt de cette Monnaie Locale Complémentaire et Citoyenne est de faire vivre et de soutenir les entreprises, associations, et commerces locaux. Utiliser ce moyen de paiement alternatif est aussi un moyen de tendre vers une consommation plus responsable et de permettre le développement ainsi que le financement de projets solidaires et durables.
La monnaie ne se dépense que localement et permet donc l’essor d’activités locales. Les commerces et entreprises partenaires doivent adhérer à une charte de respect de l’humain et de l’environnement, ayant des critères d’écologie, de solidarité et de démocratie. Le réseau local parisien est donc composé d’acteurs choisis tels que des commerces et services de proximité, des producteurs locaux ou encore des PME.
Du point de vue juridique et fiscal, la détention de MLC n’est pas problématique et équivaut à posséder de la monnaie fiduciaire conventionnelle. Le chiffre d’affaires se calcule donc sur la somme des ventes en euros et en monnaie locale complémentaire, le total est en euros (si la conversion est de 1 € = 1 unité de MLC), et l’entreprise déclare et paye donc normalement sa TVA et ses impôts en euros à l’administration fiscale.
La pêche circule depuis 2014 dans l’Est de Paris et le réseau fédère aujourd’hui presque 100 commerces et 900 adhérents. La monnaie locale complémentaire et citoyenne de Paris sera donc diffusée dans les arrondissements de l’Est de la capitale ainsi que dans les 14ème et 15ème arrondissements à partir du samedi 12 mai 2018. D’ores et déjà, une trentaine de commerces et d’entreprises seraient prêts à adopter la pêche.
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