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La capitale compterait aujourd’hui entre 300 et 400 ruches sur ses toits. De quoi perpétuer la pollinisation et déconstruire les idées reçues.
Temps de lecture : 4 min
Le phénomène a beau dater, le spectacle de milliers d’abeilles s’échappant de ruches à cadre installées à même le sol sur un mélange d’ardoise et de zinc à Paris laisse sans voix. Tout au long de l’année, des colonies d’ouvrières font leur miel des toits parisiens, notamment ceux de l’hôtel des Invalides ou de l’Opéra Garnier. Séduite par l’idée, la Monnaie de Paris lancera du 17 novembre au 31 décembre prochain une opération de crowdfunding pour équiper la toiture du 11 quai de Conti en rucher. Au nombre de trois, ces abris sur mesure découleront de l’ambitieux projet MétaLmorphoses, destiné à transformer la plus vieille institution française en espace culturel et commercial. Audric de Campeau, apiculteur féru d’histoire des médailles, se chargera des 90 000 occupantes escomptées. La dernière usine intra-muros – qui espère récolter 15 000 euros de ce financement participatif – fera cadeau d’une partie du nectar produit aux mécènes. Le reste ira aux cuisines du restaurant trois étoiles de Guy Savoy.
Alors que la production de miel en France a progressé d’au moins 33 % cette année – elle est passée, selon des chiffres de l’Union nationale de l’apiculture française, d’environ 10 000 tonnes en 2014 à 15 ou 17 000 tonnes en 2015 –, celle de la capitale s’avère plus difficile à estimer. Les analyses du programme Abeille, sentinelle de l ‘ environnement mis en place par l’UNAF en décembre 2005 en disent long sur la diversité pollinique des fleurs et arbres mellifères de la région parisienne. En témoigne la prédominance, à Paris, de miels polyfloraux. À l’inverse de ce qu’on pourrait penser, la métropole est très propice à la production de miel. Ses températures clémentes, les méthodes de cultures sans engrais ni pesticides et la multiplication des espaces verts sont autant d’éléments en faveur de son exceptionnelle qualité. L’abeille des villes s’active trois fois plus que celle des champs. Pour une raison toute simple : le milieu urbain est aujourd’hui moins pollué que les zones cultivées des espaces champêtres.
Ce que confirme Nicolas Géant, l’apiculteur responsable (et donateur) des trois ruches qu’abrite le toit de la sacristie de Notre-Dame : « Les gens sont restés sur une image de la ville au XIXe siècle, alors qu’on a envoyé toutes nos industries polluantes à l’autre bout du monde. Moralité : Les abeilles de Paris sont en très bonne santé ! » En place depuis 2013, le rucher de la cathédrale renferme l’été jusqu’à 240 000 travailleuses (soit 80 000 par colonie) qui butinent jusqu’à 700 fleurs par jour dans un périmètre de trois kilomètres. De novembre à février, elles s’abriteront dans le cocon douillet de la ruche. Les 20 kilos de miel recueillis trôneront au pied du sapin des 70 salariés et 200 bénévoles de l’église. « C’est leur cadeau de Noël, pour les remercier » raconte André Finot, le responsable de la communication, du haut du toit interdit au public où tournoient les abeilles. Réintroduire de la nature dans l’enceinte du bâtiment historique et préserver de la biodiversité dynamique. Ici se résume l’ambition du projet de Notre-Dame. Au grand dam des investisseurs…


Outre le célèbre rucher école du jardin du Luxembourg – le deuxième plus vieux au monde – la capitale recèle de structures artificielles abritant des abeilles butineuses. Entre les mois de mai et juillet 2009, trois ruches ont fleuri sur le toit du Grand Palais, suivies de deux nouvelles colonies l’année suivante. La communauté concocte en moyenne 20 kilos de miel par ruche et par an. Soit une production d’environ 600 kilos depuis six ans. Avec son lot de surprises : en 2011, 24 % du miel parisien était composé de pollen d’oranger et de citronnier. La « faute » aux terrasses cultivées des particuliers autant qu’à la proximité des jardins municipaux. Jamais commercialisée, l’intégralité de la récolte du musée est réservée aux contacts institutionnels de l’établissement.
Au printemps 2012, le Musée d’Orsay décide à son tour d’ouvrir l’accès de son toit à un duo de ruches en dépit de sa configuration accidentée. L’ancienne gare reconvertie en galerie d’art est propriétaire d’environ 30 000 abeilles qui se fournissent aux Tuileries et puisent l’eau de la Seine pour climatiser la ruche à l’aide de leurs ailes. Aux notes de tilleul et de marronnier, leur miel est vendu en boutique à 15 euros le petit pot. « On voulait que les visiteurs puissent en acheter », explique Amélie Bodin, chargée des activités concédées au musée. L’agriculteur aux commandes de l’élevage n’étant pas rémunéré par l’établissement public, la vente du nectar lui assure un salaire. « On écoule nos stocks ! » confie la jeune femme interrogée sur le succès du produit.
Du côté de la campagne de mécénat participatif de la Monnaie de Paris, si les premiers dons sont fixés à 10 euros, il faudra participer à hauteur de 125 euros pour recevoir un pot de miel en contrepartie. À ce prix-là, autant se piquer la ruche !
Consultez notre dossier : SOS abeilles en danger
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Pour les passionnés Parisiens, il serai objectif de parler de la qualité du miel recueilli par les abeilles dont les ruches sont posées en divers endroits de la Capitale… Suivant les fleurs visitées, les qualités gustatives du miel sont inégales… Quand par bonheur, les lieux visités par les abeilles sont pourvus d’une ou deux variétés d’arbres qualifiés “mellifères” peuplant certains artères de la capitale (tilleul, mélia azédara, prunus, acacia… Etc. ) Essences donnant de l’excellent miel suave, un nectar… Par contre certaines variétés d’arbres d’ornement contrarient cet harmonie gustative par une acreté dans le miel produit… Reste la satisfaction de l’apiculteur pouvant donner un peu plus de renseignements sur la teneur des ruches aux profanes voulant se lancer dans l’expérience… Même pour cet article qui aurait besoin de correctifs élémentaires…
Il faut savoir garder une certaine lucidité quant au facteur d’échelle : 300 à 400 ruches, c’est pour un apiculteur local une dimension pas trop exorbitante.
Ne s’agirait-il pas plutôt de rémunérer l’apiculteur ?
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