Une rentrée 2019 placée sous le signe de Nintendo. Avant la sortie du premier jeu Pokémon exclusif à la Switch en novembre, la firme de Kyoto est bien décidée à marquer cette fin d’année avec le nouveau modèle de sa console phare, la Switch Lite, accompagné du remake d’un des jeux Zelda les plus aimés mais peu connu du grand public, Link’s Awakening.
Avec un programme si chargé, Astral Chain passerait presque inaperçu.
Exclusivité Switch puisque édité par Nintendo, le jeu est développé par Platinum Games, un studio japonais de référence en ce qui concerne les « beat’em’up », ce type de jeux dans lequel le joueur fait face à un grand nombre d’ennemis et dispose d’une large palette de mouvements pour les vaincre.
Réputé pour de grands jeux de ce genre comme « Bayonetta », le beat’em’up incontournable de la précédente génération de console PS3/Xbox 360, ou « NieR : Automata », l’un des meilleurs jeux de 2017, Platinum Games renouvelle son partenariat avec Nintendo.
Cette fois-ci, pas de super-héros, ni d’androïdes et encore moins de sorcières mais bien une histoire de policiers dans un monde pré-apocalyptique. Dans les années 2080, la Terre est devenue inhabitable et l’Humanité est au bord de l’extinction à cause des Chimères, des êtres venus d’une autre dimension qui enlèvent les gens dans leur monde pour les transformer.
L’Arche, la dernière cité humaine, est régulièrement attaquée par ces extraterrestres et la police peine à trouver un moyen efficace de lutter contre elles. Jeune recrue dans la police, vous êtes un jour intégré à l’unité Neuron, une unité de lutte contre les chimères qui utilisent des versions domptées de ces créatures pour mieux les combattre.
Dans cette unité dirigée par votre père adoptif, Max, vous incarnez l’un des jumeaux Howard au choix, la fille ou le garçon, que vous pourrez personnaliser à travers un créateur de personnages limité.
On se retrouve donc dans un univers à mi-chemin entre « Blade Runner » pour ce qui est de l’ambiance, mais en moins sombre, et Neon Genesis Evangelion, l’une des plus célèbres séries d’animation japonaise, pour l’histoire.
Un univers et une histoire pas particulièrement originaux donc mais suffisamment bien faits et bien mis en scène pour rester agréable à suivre. D’ailleurs, l’influence de l’animation japonaise se ressent également dans la technique et la réalisation du jeu qui en sont ouvertement inspirées, comme le prouve le générique de début.
Pour ce qui est de l’aspect graphique, Astral Chain utilise une méthode appelée le Cel Shading, une technique qui donne un rendu de bande dessinée, donc de manga ici, à l’univers du jeu en faisant ressortir son aspect encré.
Ainsi, ce procédé donne un cachet particulier au jeu, entre ses niveaux urbains remplis de couleurs à cause des panneaux publicitaires multicolores, la grisaille des ruelles, des habitations et le côté rouge néon du monde des Chimères.
Car oui, Astral Chain n’est pas un monde ouvert, mais bien un jeu linéaire divisé en niveaux, ici appelés fichiers, qui sont eux relativement étendus, surtout en ce qui concerne les phases d’enquête.
Si on voulait le résumer, on peut dire que les niveaux d’Astral Chain sont divisés en deux phases : d’abord on enquête sur une disparition dans l’Arche, puis on tombe sur la Chimère qui enlève des civils et on la suit dans sa dimension pour la vaincre. Simple et efficace.
Dans un premier temps donc, on aide des gens, on les interroge et on cherche également des indices grâce à un système de réalité augmentée appelée Iris qui met en évidence les éléments qui relèvent de l’enquête. Cependant, l’interface peut parfois être surchargée d’informations dans ce mode, cela demande donc un petit temps d’adaptation pour s’y repérer.
Une fois que l’on a collecté suffisamment d’indices, l’un de vos coéquipiers va vous poser des questions pour savoir si vous avez bien suivi le déroulement de l’enquête, les bonnes et mauvaises réponses influençant votre score de fin de niveau, ici appelé niveau de service, qui permet d’augmenter le salaire et la santé de votre personnage.
Une fois l’enquête résolue, on tombe souvent sur un portail qui va nous mener dans la dimension des Chimères, ce qui nous amène à parler du cœur du jeu : les phases de combats.
Tout d’abord, il faut savoir que votre personnage dispose d’un bouton d’attaque que l’on peut enchaîner pour faire un combo simple avec la matraque-X, une arme qui peut se transformer en matraque, épée lourde ou bien pistolet énergétique à volonté, ainsi que d’un bouton d’esquive, essentiel à maîtriser rapidement.
Si vous parvenez à éviter un coup au bon moment, le temps sera ralenti autour de vous, donnant l’occasion à votre personnage d’asséner un puissant contre à son adversaire. Un contre qui pourra être d’autant plus fort si vous décidez de le poursuivre par une attaque de votre Légion, ces Chimères domptées par l’Humanité, qui constituent en réalité le cœur du système du combat d’Astral Chain.
En tout, il existe 5 Légions à récupérer tout au long de l’aventure et chacune d’entre elles possède ses propres spécificités : la Légion épée est polyvalente, la Légion arc permet d’attaquer à distance tandis que la Légion poings est plus lente mais fait plus de dégâts etc. Lors d’une esquive ou d’un combo, vous pourrez faire appel à votre Légion pour qu’elle poursuive votre enchaînement de coups, ce qui générera vos attaques les plus puissantes.
En dehors de ces deux moments, vous pouvez activer votre Légion à tout moment pour qu’elle attaque automatiquement vos ennemis tant que sa jauge d’énergie reste remplie, celle-ci se vidant avec le temps. Vous pouvez également la déplacer grâce au second stick analogique pour lui ordonner d’attaquer un ennemi spécifique, mais vous ne contrôlez pas directement ses coups mis à part certaines attaques spéciales.
Enfin, chacune de vos Légions possède son propre arbre compétence qu’il faudra faire progresser pour la rendre plus forte ou débloquer de nouveaux coups.
L’autre élément clé des combats sera la chaîne qui vous relie à votre Légion, la fameuse « chaîne astrale » du titre du jeu. Grâce à elle, vous pourrez par exemple ligoter des ennemis, les interrompre dans leur charge, mais ce n’est pas tout.
En dehors des combats, la chaîne peut vous permettre de vous rendre dans des endroits normalement inaccessibles en y envoyant votre Légion qui tirera dessus pour vous attirer à elle. Les Légions disposent également d’autres compétences qui pourront être utilisées lors des phases d’enquête pour arrêter un individu en l’entourant de la chaîne par exemple ou espionner une conversation.
Mais plus spécifiquement, chaque Légion possède une compétence propre qui vous permettra de progresser dans les niveaux, que ce soit dans l’Arche ou dans la dimension des Chimères. Par exemple, la Légion épée peut trancher tout type de liens comme les ondes, la Légion poings peut vous faire léviter et soulever des objets lourds, la Légion bête peut creuser dans le sol ou renifler des pistes etc.
Avec tous ces outils à votre disposition, le système de jeu d’Astral Chain est donc très complet. Cependant, il demande une certaine gymnastique mentale et un temps d’adaptation afin de réussir à contrôler les deux entités avec les deux sticks de la console en même temps. De plus, les combats sont souvent brouillons à cause d’un déluge d’action et du nombre d’ennemis et d’attaques à l’écran, ce qui aura parfois tendance à causer des ralentissements sur la console.
Ajouter à cela des problèmes de caméra qui se trouvent souvent au mauvais endroit et il devient alors très compliqué de repérer son personnage dans l’espace. Pour toutes ces raisons, il est préférable de jouer sur un téléviseur plutôt qu’en mode portable, pour que l’action reste la plus lisible possible.
Bien conscients de ce problème de lisibilité, les développeurs ont mis en place un système de flash pendant les phases de combats qui se déclenchent durant un combo ou juste avant une attaque ennemie pour indiquer explicitement au joueur à quel moment il doit appuyer sur la touche d’activation de sa Légion ou sur le bouton d’esquive pour qu’il parvienne à faire ce qu’il souhaite, peu importe la visibilité à l’écran. Malin.
En définitive, Astral Chain entre facilement dans le catalogue des bonnes exclusivités de la Switch. S’il reste peu original pour peu qu’on ait joué à d’autres jeux de PlatinumGames, sa narration plus poussée qu’à l’accoutumée, ses phases d’enquête intéressantes ainsi que ses combats atypiques nous faisant contrôler deux personnages à la fois font qu’il se démarque des autres productions du studio.
On déplorera cependant une action parfois confuse entraînant des problèmes de caméras inhérents au genre et qui nécessitent de jouer sur un téléviseur.
Une pratique qui aura tendance à faire ressortir la technique limitée de la Switch comparée aux consoles concurrentes, mais celle-ci est facilement sauvée par un univers, des graphismes et un gameplay uniques qui ne feront pas oublier Astrail Chain de sitôt.
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