Vingt-huit millions d’exemplaires vendus ! Entre janvier et août 2021, le manga, dopé par le confinement, a établi un nouveau record de ventes en France, dépassant même la BD « classique » et ses 20 millions d’exemplaires. De quoi enfoncer un peu plus le clou : la France est bien la deuxième patrie du manga, juste derrière le Japon. Une passion que se nourrit aussi de grand rendez-vous, comme ce week-end à Paris, avec le salon Paris Manga Sci-Fi show et ses plus de 70 000 visiteurs attendus, deuxième plus grand rassemblement de France derrière la Japan Expo.
Pendant deux jours, toute la pop culture sera célébrée, BD mais aussi comics, jeux vidéo, concerts, séries TV, grâce à plus de 100 invités venus du monde entier, à travers séances de dédicaces, animations, concours… Mais pour cette 30e édition, ses organisateurs ont aussi voulu mettre en lumière le manga « made in France », parfois qualifié de « Manfra », en invitant plusieurs auteurs déjà reconnus de la spécialité. Car le genre, depuis une dizaine d’années, attire de plus en plus d’auteurs, bercés dans leur jeunesse par Goldorak ou, plus tard, Dragon Ball.
Parmi eux, la dessinatrice Sinath, 37 ans, auteur notamment de la série « Les Carnets de Théo » et Mig, 45 ans, qui a connu le succès avec « Wakfu » puis « Ogrest ». « J’ai commencé dans la BD franco-belge en travaillant notamment chez les éditions Albert René. C’est par le biais de l’animation que je suis venu au manga. C’est toute ma culture d’enfance, j’ai été bercé à ça. J’aime le format de la BD japonaise, le rythme et le travail en noir et blanc. Aujourd’hui, je ne suis pas sûr que je pourrais revenir à du classique », confie Mig.
Autre auteur au salon ce week-end : Cédric Biscay, lui aussi fan du Japon, d’abord producteur de jeux vidéo, aujourd’hui créateur et scénariste de « Blitz », manga sur les échecs, mais avec un dessinateur japonais. « C’est un choix. Moi, je voulais vraiment faire un manga, pas un manfra. Le style du dessin japonais est particulier et presque inimitable. Au final, c’est forcément un hybride, puisque le scénario est français… »
Si les approches et les chemins peuvent diverger, une chose est sûre : de plus en plus de dessinateurs français se tournent vers la BD nippone. « Il suffit de regarder le nombre d’écoles spécialisées qui se sont créées, constate Mig. Il n’y a pas aujourd’hui beaucoup d’auteurs français qui vivent du manga, mais le nombre de ceux qui en rêvent n’arrête pas de grossir : je dirais que nous sommes une bonne centaine, dont beaucoup se tournent vers les éditeurs indépendants ou l’autoédition ».
Car du rêve à la réalité, il y a parfois un grand pas. Quand il s’agit de séduire un éditeur ou, encore mieux, d’aller concurrencer les mangakas sur leurs terres. À ce jour, seul Tony Valente, auteur de « Radiant » y est véritablement parvenu… « Il faut se rendre compte, vu le nombre d’auteurs au Japon, que la concurrence est énorme, argumente Cédric Biscay. C’est quasi impossible de percer là-bas : c’est comme pour un Japonais essayer de vendre du vin aux Français. Cela dit, depuis quelques années, il y a davantage d’ouverture. Je crois que nous pouvons surtout apporter des idées nouvelles, d’autres histoires. Mais ce qui est sûr, c’est que, compte tenu des ventes de manga en France, il y aura de plus en plus de vocations. »
« Paris Manga et Sci-Fi Show », samedi et dimanche, Porte de Versailles (Hall 3). Billet 1 jour : 16 euros, 2 jours : 31 euros. Plus d’infos sur le site du salon.
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