Les présidents français et ivoirien ont annoncé la fin prochaine du franc CFA, qui devrait être remplacé dès 2020 par l’Eco. Cette future monnaie unique aura cours dans les quinze pays de la Cedeao.
C’est une réforme d’ampleur qu’ont annoncée samedi Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, son homologue ivoirien. Le franc CFA (XOF), la monnaie commune créée en 1945 et utilisée dans huit pays d’Afrique de l’Ouest, disparaîtra en 2020. “Perçue comme l’un des vestiges de la Françafrique”, selon les mots du président français, la devise prendra le nom d’Eco. A terme, la devise circulera dans les quinze pays qui forment la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Mais pour l’heure, les membres de l’union monétaire doivent encore s’aligner sur des critères de convergence.
De “franc des colonies françaises” à “franc de la Communauté financière africaine” après les indépendances des années 1960, le franc CFA fera donc bientôt partie du passé, du mois en Afrique de l’Ouest. Le franc CFA de la CEMAC (Coopération financière en Afrique centrale), qui regroupe six pays (Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, République du Congo, Tchad), n’est pas concerné par la réforme.
Les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), soit le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, eux, en revanche, le sont. En 2020, leur monnaie commune, le franc CFA, changera de nom pour s’appeler l’Eco. Mais surtout, leur banque centrale (la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest, ou BCEAO) ne sera plus tenue de déposer la moitié de ses réserves de change auprès du Trésor français. La France, elle, se retirera des instances de gouvernance de leur union monétaire.
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Des changements importants, qui, d’après l’AFP, ont été négociés depuis six mois en toute discrétion entre les présidents français et ivoiriens. A noter toutefois que la parité fixe avec l’euro (1 euro = 655,96 francs CFA) sera conservée pour éviter des risques d’inflation. La France jouera toujours le rôle de garant financier.
Les huit pays de l’UEMOA pourraient donc constituer l’avant-garde de l’Eco. Cette monnaie unique, imaginée dans les années 1980, a été initiée en 2009 par les cinq membres de la ZMOA, la zone monétaire ouest-africaine (Gambie, Ghana, Guinée, Nigeria, Sierra Leone), rejoints ensuite par le Cap-Vert et le Liberia. L’UEMOA, elle, s’est raccrochée au projet en 2009.
Au total, ce seront donc quinze pays, formant la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), qui adopteront bientôt l’Eco, un nom qu’ils ont officiellement choisi en juin dernier. Samedi, la Cedeao a d’ailleurs adopté le futur symbole de la future devise, qui s’abrégera “EC”.
La question est désormais de savoir à quelle date l’Eco sera mis en circulation. “L’Eco verra le jour en 2020, je m’en félicite”, a avancé Emmanuel Macron samedi. Si les membres de la Cedao ont eux aussi évoqué l’année 2020, ils n’ont pas encore fixé de calendrier précis. Selon Zainab Shamsuna Ahmed, la ministre des Finances du Nigeria citée par l’AFP, la mise en œuvre de la monnaie unique en 2020 n’est “pas certaine”.
Et pour cause : un seul des quinze pays de la Cedeao (le Togo) répond pour l’instant aux critères de convergence imposés. Les pays membre doivent ainsi, pendant trois années consécutives, avoir une inflation à moins de 10%, un déficit inférieur à 3% du PIB et une dette en dessous des 70% du PIB. Le projet de monnaie unique, déjà retardé de plusieurs années, pourrait donc ne pas concerner tous les adhérents de la Cedeao en même temps.
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