Publié le 24-02-2022 à 08h03 – Mis à jour le 24-02-2022 à 13h39
Après une suspension temporaire, la Bourse de Moscou a rouvert en chute de près de 14 %. L’indice Moex (en roubles) est en baisse de 13,97 %, tandis que le RTS (libellé en dollars) a plongé de 20,16 %, selon les chiffres de la plateforme financière.
De son côté, la Bourse de Saint-Pétersbourg, la deuxième du pays, a elle aussi annoncé une “interdiction des offres et des contrats pour tous les modes de négociation et pour tous les types de titres” à partir de jeudi matin.
La monnaie russe a temporairement chuté de 9 % jeudi matin et a atteint un plus bas historique. A 6H42 (05H42 GMT), le rouble a touché un plus bas, à 90 roubles pour un dollar, une première dans son histoire, soit une baisse de 9,02 % par rapport à la clôture de la veille. A 8H07 (07H07 GMT), le rouble perdait 5,40 %.
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Côté européen, la Bourse de Paris affichait -4,82 % à 6 453.78 points vers 12h25 (11H25 GMT). L’indice Dax de la Bourse de Francfort perdait 5,16 % à 13 876.96 points, le FTSE-100 de la Bourse de Londres chutait de -3,36 % à 7 246.26 points et le Bel 20 de la Bourse de Bruxelles affichait -3,26 % à 3 843.89 points. L’indice européen Eurostoxx 50 chutait quant à lui de 5,21 % à 3 766.56 points.
Vers 12H05 GMT, Wall Street s’apprêtait à suivre la même tendance à l’ouverture, les contrats à terme des trois principaux indices perdant de 2,28 % à 2,87 %.
La Banque centrale russe a annoncé jeudi commencer des “interventions” sur le marché des changes afin de “stabiliser la situation” après la chute du rouble face au dollar.
“Afin de stabiliser la situation sur le marché financier, la Banque de Russie a décidé de commencer des interventions sur le marché des changes“, a annoncé la Banque centrale dans un communiqué.
Ces mesures sont également destinées à “fournir des liquidités supplémentaires au secteur bancaire” russe, menacé par les sanctions occidentales.
“La Banque de Russie assurera le maintien de la stabilité financière et la continuité des opérations des institutions financières, en utilisant tous les outils nécessaires“, a-t-elle encore indiqué, assurant avoir des “plans d’action clairs pour tout scénario“.
L’euro baissait fortement face au dollar américain et aux autres valeurs refuges.
Vers 10H00 GMT (11H00 à Paris), l’euro cédait 0,85 % à 1,1211 dollar pour un euro et évoluait à son plus bas depuis le début du mois.
Côté Asie, la Bourse de Hong Kong était en baisse ce jeudi à la mi-journée, sur fond de crainte d’une guerre en Europe de l’Est après l’annonce par le président russe Vladimir Poutine. L’indice Hang Seng avait perdu 3,11 %, à 22 925,60 points.
En Chine continentale, la Bourse de Shanghai était en recul de 0,89 % à 3 458,12 points et celle de Shenzhen 3,10 % à 3 513,19 points.
L’indice vedette Nikkei à Tokyo a perdu 1,81 % à 25 970,82 points (-478,79 points), accusant sa cinquième séance de baisse d’affilée et atteignant un plus bas en clôture depuis novembre 2020. L’indice élargi Topix a cédé 1,25 % à 1 857,58 points.
Valeur refuge, le yen se renforçait nettement par rapport au dollar, qui valait 114,45 yens vers 07H00 GMT contre 115,01 yens mercredi à 21H00 GMT. La devise japonaise s’appréciait aussi fortement face à l’euro, à raison d’un euro pour 128,66 yens contre 130,04 yens la veille.
Le prix de l’aluminium a atteint jeudi matin un nouveau record historique, à 3 382,50 dollars la tonne, quelques heures après l’annonce par le président russe Vladimir Poutine d’une “opération militaire” en Ukraine.
Le nouveau plus haut historique a été atteint un peu avant 6H00 GMT, dépassant un précédent record à 3 380,15 dollars la tonne atteint le 11 juillet 2008.
“La hausse du prix de l’aluminium était prévisible une fois que la Russie a attaqué l’Ukraine“, a déclaré Daniel Briesemann, analyste de la Commerzbank. “Les acteurs du marché craignent clairement que l’approvisionnement en aluminium de la Russie ne soit affecté en cas de sanctions sévères de l’Occident et – probablement – de mesures de représailles de la part de la Russie.” Il ajoute : “En cas de nouvelle escalade de la situation, nous pensons que les prix peuvent encore augmenter.“
L’attaque russe sur l’Ukraine faisait également bondir le cours de l’or. Le prix de l’once de métal jaune, considéré comme une valeur refuge, se négociait ce jeudi matin en progression de 9,6 % sur un an à 1 941,52 dollars, un plus haut depuis début 2021.
“C’est la panique sur les marchés“, a estimé Ipek Ozkardeskaya. Revenant sur la volatilité enregistrée sur les marchés financiers, l’analyste de Swissquote a estimé qu’actuellement il “est impossible de parier sur un scénario” concernant l’évolution des cours.
Les valeurs minières fortement exposées à la Russie s’effondraient jeudi à la Bourse de Londres, comme le spécialiste de l’or Polymetal International ou le sidérurgiste russe Evraz, les investisseurs s’attendant à de nouvelles sanctions.
Polymetal International, un groupe anglo-russe qui opère à travers la Russie, s’enfonçait ainsi 36,97 % à 691,80 pence vers 12H10 GMT tandis qu’Evraz, dont le principal actionnaire est le milliardaire russe Roman Abramovich, dévissait de 29,49 % à 173,45 pence, pesant sur le FTSE 100, principal indice londonien, qui perdait 2,97 % à 7 275,19 points.
“Avec les sévères sanctions attendues (en réponse aux opérations russes en Ukraine) ces entreprises risquent de subir un coup dur, et de ne connaître que peu de répit, compte tenu de la gravité de la situation“, a commenté Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown.
Les opérations en Russie et au Kazakhstan “se poursuivent comme d’habitude” et “les sanctions annoncées à ce jour n’ont pas affecté Polymetal“, a tenté de rassurer le groupe dans un communiqué, sans parvenir à calmer le marché.
“La détérioration rapide de la situation en Ukraine a conduit à une augmentation significative de la possibilité de voir des sanctions supplémentaires et plus sévères imposées par l’UE, le Royaume-Uni et les Etats-Unis” mais “des sanctions ciblées contre (Polymetal) sont peu probables” a-t-il encore indiqué.
Sur le deuxième indice de la Bourse de Londres, le FTSE 250, Ferrexpo, société minière d’origine suisse opérant en Ukraine s’enfonçait de 31,72 % à 169,20 pence tandis que Petropavlovsk, basée à Londres et spécialisé dans l’extraction d’or dans l’extrême orient russe, perdait 27,66 % à 9,91 pence.
Ferrexpo a indiqué “suivre de près l’évolution de la situation en Ukraine” et “la priorité sera la sécurité des employés“, selon un communiqué. “Les installation d’extraction et de traitement du groupe fonctionnent“, elle sont situées “dans le centre de l’Ukraine“.
Au delà des valeurs minières, le géant pétrolier britannique BP, avec une participation de près de 20 % dans le pétrolier russe Rosneft, était lui aussi en recul à la Bourse de Londres (-3,21 % à 370,60 pence) en dépit des sommets des prix du pétrole.
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