Côte d’Ivoire : Coopération monétaire entre l’Afrique et la France, voici pourquoi les francs CFA sont imprimés en France
On ne le dira jamais assez, mais le débat sur le FCFA est loin de prendre fin. Si pour certains cette monnaie est colonialisme pour d’autres elle est la preuve de la stabilité économique dans les trois zones monétaires africaines qui l’utilisent à savoir : l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA), la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) et l’Union des Comores.
L’Ambassade de France en côte d’Ivoire met une nouvelle fois le pied dans le plat à travers son site et relève que, le franc dit « CFA » désigne en réalité trois monnaies distinctes et suscite parfois des interrogations, voire peut faire l’objet de certaines contre-vérités, avant de revenir sur les questions fréquemment posées.
Selon la Représentation Diplomatique, le franc CFA n’est pas une monnaie imposée par la France.
« Non. Chaque pays est libre de quitter la zone du franc de manière temporaire (comme l’a fait le Mali) ou définitive (comme la Guinée, la Mauritanie et Madagascar). Les États ont souverainement décidé de créer ou de rejoindre la zone du franc (comme la Guinée-Bissau, seul pays non francophone de la zone) et de s’y maintenir. La participation des pays membres repose sur des accords bilatéraux et, depuis 1962, sur des accords de coopération avec les Unions monétaires régionales », peut-on lire sur le site.
Elle soutient que, la souveraineté monétaire et les décisions sont de la responsabilité des 3 Banques centrales communes et indépendantes, où siègent les États membres de la zone du franc :
la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) au Sénégal ; la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) au Cameroun ; la Banque Centrale des Comores (BCC), précisant également que, les décisions de politique monétaire sont prises à l’échelle régionale.
« La France ne dispose que d’une représentation minoritaire au sein du Comité de Politique monétaire et du Conseil d’administration de la BEAC (1 administrateur français sur 7) (…) Pour la France, la coopération monétaire offre une instance de dialogue avec l’ensemble des Etats de la zone et permet de promouvoir un cadre macroéconomique stable pour la conduite des politiques économiques. La France est naturellement attachée au développement, notamment économique, de ses partenaires », explique l’Ambassade.
Quant aux africains qui s’interrogent sur l’imprimerie des billets du FCFA en France, voici la réponse de l’Ambassade.
« Ce sont les banques centrales africaines qui émettent les ordres d’impression de billets et pièces dans le cadre d’un contrat passé avec un opérateur, en l’occurrence la Banque de France. L’impression des francs CFA, ainsi que des devises d’une vingtaine de pays, se fait ainsi à Chamalières par la Banque de France depuis sa création en 1945. »
Enfin, la Représentation Diplomatique Française en Côte d’Ivoire, fait savoir que, de nombreuses autres monnaies en Afrique sont fabriquées dans des pays tiers car tous les pays ne disposent pas d’imprimeries dédiées.
Elle cite en exemple : le franc guinéen, le birr éthiopien, le shilling ougandais ou le pula botswanais sont ainsi fabriqués en Angleterre ; l’ouguiya mauritanien, le nakfa érythréen, le shilling tanzanien ou le kwacha zambien sont fabriqués en Allemagne ; le dollar libérien est imprimé aux États-Unis.
« De la même manière, l’euro n’est pas fabriqué par les 19 pays membres de la zone euro : 11 imprimeries dans l’Union européenne sont ainsi chargées de la production de l’ensemble des billets », précise l’Ambassade.
Donatien kautcha, Abidjan
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