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Le premier constructeur aéronautique mondial a beau être européen, en l’occurrence Airbus, les achats d’avions se font dans leur immense majorité en dollars quelle que soit la nationalité de la compagnie aérienne acquéreuse. Charge à cette dernière de contracter une couverture auprès d’un organisme tiers pour se prémunir d’une dévaluation de sa monnaie nationale face au billet vert. Ce qui est le cas actuellement pour l’euro. Il existe pourtant de rares exceptions où Airbus accepte de prendre à sa charge le risque de change, ce qui revient à vendre ses avions en euros. Un régime de faveur dont a bénéficié Air France-KLM pour deux commandes récentes.
L’euro a beau avoir repris du poil de la bête cette semaine, sa chute face au dollar est sensible depuis trois mois avec une baisse de près de 7 %. Sa valeur est ainsi passée de 1,14 à 1,05 dollar, ce qui n’est pas négligeable lorsque l’on investit des sommes colossales pour acheter des avions. D’où la nécessité de recourir à des couvertures. Dans le cas d’Air France-KLM, sur un peu plus de 2 milliards d’euros d’investissements programmés pour 2022, le groupe s’était ainsi couvert à hauteur de 1,95 milliard à fin décembre 2021, soit un ratio de 94 %. Le taux décroît ensuite progressivement sur les exercices suivants.
Le groupe français semble ainsi bien équipé pour faire face à la baisse de l’euro. D’autant qu’il a trouvé un arrangement rarissime avec Airbus. Celui-ci concerne les commandes placées ces derniers mois auprès du constructeur européen, pour 100 appareils de la famille A320 NEO et quatre A350F.
Lors de la présentation des résultats trimestriels, Steven Zaat, directeur financier d’Air France-KLM, a indiqué avec une certaine satisfaction qu’un accord avait été conclu directement avec l’avionneur pour la mise en place d’une conversion de dollars en euros afin de réduire son exposition au risque de change. En clair, les appareils de ces deux commandes ont donc été achetés en euros, du moins en partie.
Un scénario confirmé par Airbus. Interrogé, le constructeur a déclaré : “Airbus travaille avec l’ensemble de ses clients européens afin de minimiser l’impact des fluctuations du taux de change euro/dollar par différents moyens. A ce titre, Airbus confirme avoir convenu avec Air France de certaines transactions en euros.”
Si le fait est encore une fois rarissime, il n’est pas inédit. Les mécanismes adoptés sur les A320 et A321 NEO, ainsi que pour les A350F, s’apparentent ainsi à ce qui avait déjà pu être discrètement mis en place pour une partie de l’exposition sur la commande des A350 passagers.
Ce n’est pourtant pas le genre de la maison toulousaine qui préfère habituellement laisser ses clients se couvrir auprès d’un organisme financier tiers, comme le note un analyste. Pourtant cela n’aurait pas déplu à Marwan Lahoud en son temps. Interrogé en 2014 par La Tribune sur la problématique d’un euro fort, celui qui était alors directeur général délégué en charge de la stratégie et de l’international d’Airbus Group, avait déclaré : “Vendre en euros, on ne demande que ça, mais les compagnies aériennes moins… et celles qui le font ne souhaitent pas le rendre public.”
Lire ici l’interview de Marwan Lahoud : “Il faut à l’industrie aérospatiale française un socle militaire”
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