Vincent Ganne Business Development Manager chez Tradingview France
Stratégiste de marché, analyse technique des marchés financiers, formateur, intervenant sur BFM Business.
Diplômé d’Audencia Nantes, l’école supérieure de commerce de Nantes, et du diplôme international d’analyse technique des marchés financiers (CFTe 2). Approche globale des …
(BFM Bourse) – Avec le retour de l’appétit pour le risque sur les marchés à la fin du premier trimestre, les devises des pays émergents s’apprécient depuis plusieurs semaines alors que les tensions en Russie et en Turquie s’apaisent.
Les monnaies les plus frappées par la “crise des émergents” tels que la lire turque (TRY) et le rand sud-africain (ZAR) ont effacé la plupart de leurs pertes enregistrées depuis le début de l’année. Le rouble russe (RUB) quant à lui sous-performe toujours mais devrait profiter du sentiment actuel sur les marchés pour s’apprécier après les récentes mesures prises par la Banque centrale de Russie. Ce fait peut être constaté via le graphique ci-dessous qui montre les tendances des devises suivantes : rand sud-africain, rouble russe, lire turque, forint hongrois (HUF), zloty polonais (PLN).

Source : TradingView

Durant le Salon de l’Analyse technique à Paris le 29 mars, j’ai assisté à une discussion sur les devises des pays émergents. J’ai évoqué justement le potentiel haussier sur des devises comme la lire turque et le rouble russe sachant que la majorité des banques centrales des pays émergents ont augmenté leurs taux d’intérêt pour arrêter la chute de leurs monnaies. Ce phénomène est né en 2013 lorsque la roupie indienne (INR) et le réal brésilien (BRL) étaient sous pression. Depuis l’été dernier, les banques centrales en Inde et au Brésil ont agressivement relevé leurs taux d’intérêt pour soutenir leurs monnaies et pour contre la hausse de l’inflation.
Prenons l’exemple du réal brésilien : on voit clairement que les mesures prises par la Banque centrale du Brésil sont en train d’avoir un impact sur le marché. Alors que la banque centrale a relevé son taux directeur, le Selic, de 300 points de base depuis avril 2013, un point bas majeur du réal semble avoir été établi entre août et février. La monnaie est en train d’amorcer un retournement clé face au dollar américain avec un creux en forme de double bottom accompagné par la cassure d’une ligne de tendance sous laquelle le réal chutait depuis juillet 2011.

Source : TradingView

Source : Trading Economics

L’histoire récente du réal et de la roupie indienne est importante pour les traders qui s’intéressent aux devises exotiques. Les difficultés dans les pays émergents sont loin de disparaître alors que la plupart de ces économies sont pénalisées par un sous-investissement en infrastructures et font face à une hausse de l’inflation depuis l’année dernière. Mais les actions des banques centrales pourraient permettre aux monnaies comme la lire turque et le rouble russe de regagner du terrain perdu ces derniers mois.
Ceci est exactement ce qui se passe sur la lire turque en ce moment. Lorsque la devise s’échangeait sur ses plus bas historiques face au dollar et à l’euro en janvier, la Banque centrale de Turquie (BCRT) a commencé à intervenir directement sur le marché des changes et a enfin agi sur ses taux d’intérêt pour mettre fin à la chute du TRY. Comme en 2011, lorsque la dépréciation de la lire avait entraîné une hausse rapide de l’inflation en Turquie, la BCRT a augmenté son taux de façon très agressive en ramenant son taux de prêt au jour-le-jour de 7,75 % à 12 %.

Source : Banque centrale de Turquie

Cette hausse dramatique du coût de l’emprunt en Turquie a permis à la lire turque de retracer l’intégralité de sa chute depuis le début de l’année. En fait, la lire a même terminé le premier trimestre en légère hausse face au dollar américain. Les analystes techniques noteront qu’un tel retournement correspond à un chandelier trimestriel en forme d’étoile filante sur la paire USDTRY…

Source : Trading Station / Marketscope 2.0 de FXCM

Sans les interventions des banques centrales dans les pays émergents, les devises précédemment évoquées évolueraient probablement proches de leurs plus bas aujourd’hui. Mais la recherche de rendement sur les marchés l’a emporté sur les fondamentaux sous-jacents qui n’ont pas réellement changé dans ces pays. Ceci montre à quel point le potentiel haussier (et même juste la tenue) sur ces devises dépendrait des politiques agressives des banques centrales des pays émergents dans les mois à venir.

Tandis que la grande majorité de ces banques centrales ont des politiques agressives, celle en Afrique du Sud a toujours hésité à défendre sa monnaie, le rand sud-africain, qui a perdu 60 % de sa valeur face au dollar américain depuis 2011.
La Banque de réserve sud-africaine (SARB) maintient toujours une politique accommodante alors qu’elle a laissé son taux directeur à un niveau historiquement bas en 2013. Mais en janvier, elle a augmenté son taux repo de 5 % à 5,5 %. Et lors de la dernière réunion des taux le 27 mars, la gouverneur Gill Marcus a indiqué qu’il y aura d’autres relèvements de ce taux d’intérêt cette année alors que l’inflation est proche de la borne limite ciblée par la SARB (6 %).
D’après 20 des économistes sondés par Reuters la semaine dernière, la SARB devrait annoncer une nouvelle hausse des taux durant le deuxième trimestre.

Source : Trading Economics

Source : Statistics South Africa

Un durcissement de la politique monétaire en Afrique du Sud cette année pourrait théoriquement permettre au rand de s’apprécier contre le dollar même si la Réserve fédérale américaine semble s’apprêter à un relèvement de ses taux l’année prochaine. Un des obstacles notables pour le rand est le prix du platine qui est 24 % en dessous de ses plus hauts de 2011. L’Afrique du Sud représente environ 63 % de la production annuelle du platine dans le monde, ce qui explique la corrélation étroite entre le rand et ce métal.

Source : TradingView

A priori, le rand restera toujours sous pression la SARB ne relève pas ses taux d’intérêt et/ou si le cours du platine ne monte pas dans les mois qui viennent. Au niveau de l’analyse technique donc, rien n’indique pour l’instant un retournement du rand alors que la paire USDZAR poursuit la tendance la plus pérenne sur le Forex.
Depuis avril 2012, cette paire de devises effectue systématiquement des points bas de long terme lorsqu’elle prend contact avec sa moyenne mobile exponentielle à 30 semaines (EMA30). Cette moyenne mobile se situe actuellement à 10,4655 ZAR, ce qui correspond à peu près à une ancienne résistance cassée en janvier.
Nous trouvons la zone comprise entre les 10,43 et 10,46 ZAR attractive pour entrer de nouveau à l’achat de l’USDZAR en avril. Les fondamentaux déjà évoqués pourraient éventuellement entraîner une inversion baissière du marché, mais sans cassure du support de l’USDZAR la tendance restera bullish comme dans le passé.

Source : Trading Station / Marketscope 2.0 de FXCM

Au niveau de l’exécution pour entrer potentiellement à l’achat de l’USDZAR cette semaine, une position à 10,47 ZAR peut être tentée avec un stop juste en dessous des 10,40 ZAR (variation de 0,6 %). En cas de nouveau rebond sur notre support, les objectifs à la hausse seront établis à 10,85/90 ZAR voire 11,30/35 ZAR en extension. Le ratio risque / rendement d’une telle stratégie est donc très attractif.
Une invalidation de notre stratégie d’achat de l’USDZAR cette semaine (clôture hebdomadaire en dessous des 10,40 ZAR) confirmera le potentiel de hausse sur le rand durant le deuxième trimestre. Dans ce cas, l’USDZAR retomberait probablement vers les 10,00/05 ZAR pour retrouver le bas de son canal haussier de long terme.

Source : Trading Station / Marketscope 2.0 de FXCM

Par Adrian Raymond, Analyste de Marché pour DailyFX
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